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Le typhon Kalmaegi touche terre dans le centre du Vietnam, des milliers de personnes évacuées

Le typhon Kalmaegi, l’un des plus meurtriers de l’année, a touché terre jeudi soir dans le centre du Vietnam où des milliers de personnes ont été évacuées de la zone côtière.  “La tempête se trouve actuellement sur les terres des provinces de Dak Lak et Gia Lai”, a annoncé le ministère dans un communiqué à l’arrivée du typhon qui a déjà ravagé les Philippines.”Le vent est tellement fort que rien ne résiste”, a déclaré à l’AFP Vu Van Hao, 48 ans, en examinant les fenêtres brisées du hall d’un hôtel brisées par la tempête, dans la province de Gia Lai. “Nous n’avons jamais vu de vent aussi violent ici. C’est une catastrophe naturelle, que pouvons-nous faire ?”Les vents soufflent à 149 kilomètres heure sur le centre du pays, encore sous le choc d’une semaine d’inondations et de pluies record qui ont fait au moins 47 morts et submergé des sites historiques classés au patrimoine mondial de l’Unesco.”Il s’agit d’un typhon gigantesque doté d’une terrible capacité de destruction”, a déclaré Pham Anh Tuan, haut responsable de la province de Gia Lai, où, selon les médias d’État, plus de 7.000 personnes ont été évacuées mercredi soir.Dans la zone côtière de Quy Nhon Nam, dans la province de Gia Lai, près de l’endroit où Kalmaegi a touché terre, un journaliste de l’AFP a vu des fonctionnaires frapper aux portes pour intimer aux habitants de fuir avant l’arrivée du typhon.Des dizaines de personnes, principalement des femmes âgées et des enfants, se sont réfugiées jeudi dans une école. Le Vietnam se trouve dans l’une des régions les plus actives de la planète en matière de cyclones tropicaux et est généralement touché par dix typhons ou tempêtes par an, mais Kalmaegi est le 13ème de 2025.Selon les scientifiques, le réchauffement climatique provoqué par l’activité humaine rend les phénomènes météorologiques extrêmes plus fréquents, plus meurtriers et plus destructeurs.- “Catastrophe nationale” -Le typhon Kalmaegi est déjà le plus meurtrier de l’année aux Philippines, selon EM-DAT, une base de données mondiale sur les catastrophes naturelles. Il a fait au moins 142 morts et 127 disparus à la suite de violentes inondations, ont indiqué jeudi les autorités de l’archipel.Dans la province centrale de Cebu, la plus durement frappée, des villes entières ont été inondées. Quelque 500.000 personnes sont toujours déplacées dans le pays jeudi. A Liloan, une ville proche de Cebu City où 35 corps ont été retrouvés dans des zones inondées, des journalistes de l’AFP ont vu des voitures empilées les unes sur les autres par les crues et des toits arrachés, tandis que les habitants tentaient de dégager la boue. Le président philippin Ferdinand Marcos a décrété “l’état de catastrophe nationale”, autorisant notamment le gouvernement à débloquer des fonds pour l’aide humanitaire. “Malheureusement, un autre (typhon) arrive avec le potentiel de devenir encore plus puissant,” a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse l’après-midi. Fung-Wong sera le 21ème à frapper l’archipel cette année. – Risque d’inondations -Au Vietnam, le chef d’Etat To Lam a écourté une session du Comité central du Parti communiste au pouvoir afin que les fonctionnaires puissent rentrer chez eux.Des habitants sur la trajectoire du typhon serrés en nombre sur leurs motos fuyaient leurs modestes maisons de tôle. “Je crains seulement les fortes pluies qui pourraient provoquer d’importantes inondations”, a dit un homme de 53 ans qui s’est présenté sous le nom de Thanh.Les écoles ont fermé jeudi et vendredi dans les provinces de Gia Lai et Quang Ngai et au moins cinq aéroports ont été fermés, ont indiqué les autorités, tandis que des dizaines de vols ont été déroutés. Les fortes pluies qui ont commencé fin octobre ont inondé l’ancienne capitale impériale Hué et la vieille ville de Hoi An, classées au patrimoine mondial de l’UNESCO, transformant les rues en canaux. “Avec les pluies torrentielles qui tombent depuis ce matin et qui devraient se poursuivre aujourd’hui et demain, nous pensons que le niveau de l’eau va monter à Hué et à Danang, mais peut-être pas autant que lors des dernières inondations”, a déclaré Mai Van Khiem, directeur du Centre national de prévisions hydro-météorologiques, après le passage de Kalmaegi.Avec 3.200 kilomètres de côtes et un réseau de 2.300 rivières, le Vietnam est exposé à un risque élevé d’inondations. Selon l’office national des statistiques du pays, les catastrophes naturelles ont déjà fait 279 morts ou disparus cette année et causé plus de deux milliards de dollars de dégâts.

Kirchner on trial in Argentina’s ‘biggest ever’ corruption case

Argentine ex-president Cristina Kirchner, already serving a six-year fraud sentence under house arrest, went on trial Thursday in a new corruption case described as the biggest in her country’s history.The center-left Kirchner, a dominant and polarizing figure in Argentine politics for over two decades, served two terms from 2007-2015.Her latest trial comes as her ailing …

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A la COP30 de Belem, les dirigeants constatent l’échec sur l’accord de Paris et appellent au sursaut

Un constat d’échec, mais aussi un peu d’espoir: des dirigeants internationaux ont admis à Belem jeudi que le monde n’avait pas réussi à limiter le réchauffement climatique comme l’envisageait l’accord de Paris il y a dix ans, mais cherché à donner une nouvelle impulsion face aux reculs de nombreux pays.”Nous avons échoué” à limiter le réchauffement climatique à 1,5°C par rapport à la période préindustrielle, qui était l’objectif le plus ambitieux de l’accord de 2015, a déploré le secrétaire général de l’ONU António Guterres dès l’ouverture du sommet, évoquant une “faillite morale”.Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a affirmé dans son sillage que “la fenêtre d’opportunité” pour agir “se ferme rapidement”, et fustigé les “mensonges” de “forces extrémistes” qui favorisent “la dégradation de l’environnement”.En prélude, l’ONU a confirmé que l’année 2025 serait la 2e ou 3e année la plus chaude jamais enregistrée.Mais “nous n’avons jamais été mieux équipés pour contre-attaquer”, a aussi dit le chef de l’ONU. Et d’autres vantent les progrès phénoménaux des énergies renouvelables qui font entrevoir un avenir sans pétrole.Des représentants de dizaines de pays, mais seulement une trentaine de chefs d’Etats et de gouvernements, ont répondu à l’invitation dans cette ville fluviale de l’Amazonie en prélude à la 30e conférence sur le climat de l’ONU (10-21 novembre).Le président français de la COP21 de Paris, Laurent Fabius, est intervenu avant eux, accompagné de son marteau vert resté célèbre pour avoir entériné l’accord emblématique.- “Avenir sans combustibles fossiles” -Le choix de la capitale de l’Etat du Para pour la COP a fait polémique en raison de ses infrastructures limitées qui ont renchéri la venue des petites délégations et des ONG. Au point que le Brésil a dû trouver des fonds pour loger gratuitement des délégués des pays les plus pauvres dans deux navires de croisière affrétés.Jamais la ville de quelque 1,4 million d’habitants, dont la moitié vivent dans des favelas, n’avait accueilli un tel événement international, et les autorités fédérales et du Para ont investi pour rénover ou construire des infrastructures.”La COP apporte à Belem la notoriété qu’elle mérite. C’est important que les regards soient tournés sur notre région, sur l’Amazonie”, dit à l’AFP Karol Farias, 34 ans, maquilleuse venue faire ses achats au marché Ver-o-Peso, l’un des lieux emblématiques, entièrement rénové.- Chantier -Environ 10.000 agents des forces de l’ordre ont été mobilisés, auxquels s’ajoutent 7.500 militaires déployés spécialement.Le Brésil ne cherchera pas de nouvelles décisions emblématiques, mais veut que la COP30 inscrive dans le marbre des engagements concrets et organise un suivi des promesses du passé, par exemple sur le développement des renouvelables.Le Brésil lancera jeudi un fonds dédié à la protection des forêts (TFFF) auquel Londres ne contribuera pas tout de suite, mais que Berlin envisage de financer. Plusieurs pays veulent aussi élargir les engagements à baisser les émissions de méthane, un gaz très réchauffant.- Prince William -Cent soixante-dix pays participent à la COP30, mais les Etats-Unis, deuxième pollueur mondial, n’enverront pas de délégation, au soulagement de ceux qui craignaient que l’administration Trump vienne faire de l’obstruction.Côté européen, le président français Emmanuel Macron, le chancelier allemand Friedrich Merz, le Premier ministre britannique Keir Starmer et le prince William sont attendus jeudi et vendredi.Mais le président autrichien a renoncé à cause du prix des hôtels. La plupart des dirigeants du G20, dont Chine et Inde, seront absents.Une partie du monde en développement reste sur sa faim après l’accord arraché dans la douleur l’an dernier à Bakou sur la finance climatique et veut remettre le sujet sur la table.”Ce n’est pas de la charité mais une nécessité”, déclare à l’AFP Evans Njewa, le diplomate du Malawi qui préside le groupe des pays les moins développés.L’Union européenne ou les petits Etats insulaires (Aosis) veulent surtout aller plus loin dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre, en s’attaquant aux énergies fossiles.”Nombreux parmi nos pays n’arriveront pas à s’adapter à un réchauffement qui dépasserait les 2°C”, a confié à l’AFP Ilana Seid, diplomate de l’archipel pacifique des Palaos et présidente d’Aosis.Le Brésil, qui se veut un pont entre Nord et Sud, n’est pas exempt de paradoxes, après un feu vert donné à l’exploration pétrolière au large de l’Amazonie, une situation “très contradictoire”, assène à Belem Angela Kaxuyana, de la Coordination des organisations indigènes d’Amazonie brésilienne.

Le procès de l’ex-patron de la DGSE pour complicité de tentative d’extorsion s’est ouvert

Jugé pour complicité de tentative d’extorsion à l’encontre d’un homme d’affaires en litige depuis des années avec la DGSE, l’ex-directeur général des services secrets français a répété jeudi à son procès à Bobigny qu’il n’avait jamais donné d’instruction visant à exercer “une forme quelconque de contrainte”.”Les choses ne se sont pas passées comme elles auraient dû”, a reconnu Bernard Bajolet, aujourd’hui âgé de 76 ans, à la barre du tribunal correctionnel. Patron de la Direction générale de la sécurité extérieure entre avril 2013 et mai 2017, Bernard Bajolet comparaît également pour atteinte arbitraire à la liberté individuelle par personne dépositaire de l’autorité publique.”Pour moi, il n’y avait pas de contrainte”, a-t-il affirmé en évoquant le moment où l’un de ses subordonnés lui a suggéré de valider une opération visant à s’entretenir avec Alain Dumenil, homme d’affaires franco-suisse impliqué dans pléthore d’affaires judiciaires et de litiges commerciaux, alors que celui-ci doit prendre un avion à l’aéroport Roissy-Charles de Gaulle.- “Pas une méthode appropriée” -Le 12 mars 2016, M. Dumenil est ainsi arrêté par la police aux frontières à l’aéroport alors qu’il doit se rendre en Suisse.Les policiers l’emmènent sous prétexte de devoir vérifier son passeport et le conduisent dans une salle.Deux hommes en civil appartenant à la DGSE entrent dans la pièce et informent M. Dumenil qu’il doit rembourser 15 millions d’euros à la France. Les agents, dont l’identité est classée secret défense, utilisent, selon une source judiciaire, “la menace”, notamment en lui montrant “un album de photographies de lui-même et de membres de sa famille, afin de lui faire comprendre que ses proches et lui-même étaient observés et suivis”.L’homme d’affaires s’emporte et annonce porter plainte. Les agents s’éclipsent.”Ce n’est pas du tout ce que j’ai autorisé, ce n’est pas du tout comme ça que je voyais les choses”, a assuré M. Bajolet, considérant que ce n’était “pas une méthode appropriée”.”Peut-être ai-je traité un peu rapidement” la validation de l’opération, mais “j’avais d’autres préoccupations” à cette époque, marquée par plusieurs attentats ou tentatives d’attentats en Europe, et particulièrement en France, s’est-il défendu.- Une “assurance” mal gérée -Cette affaire est “emblématique de la privatisation des moyens régaliens par un ex-grand serviteur de l’Etat pour obtenir un paiement indu et régler des comptes”, avait estimé auprès de l’AFP avant l’audience l’avocat de M. Dumenil, Me William Bourdon.Jeudi, les débats sont revenus sur le litige financier à l’origine de cette opération.Les services secrets estiment que l’homme d’affaires les a arnaqués et leur doit 15 millions d’euros, dont trois d’intérêts, suite à des manoeuvres financières qui lui ont valu d’être mis en examen pour banqueroute.Depuis la fin de la Première Guerre mondiale, les services de renseignements extérieurs gèrent un patrimoine privé confié par l’État dans une volonté d’indépendance de l’institution en cas d’occupation étrangère ou de disparition du gouvernement. C’est une “assurance”, en cas d'”effondrement de l’Etat ou de crise durable”, a expliqué M. Bajolet, qui juge toutefois que ces fonds ont été “mal placés par la DGSE”. À la fin des années 1990, les services secrets réalisent ainsi des investissements infructueux dans une société. Alain Dumenil est appelé à la rescousse mais, selon un article de Challenges datant de 2021, réalise alors, via une holding, un “tour de passe-passe” au détriment, notamment, de la DGSE.Il aurait ainsi transféré les parts de la holding détenues par la DGSE dans trois autres sociétés qu’il détenait également. Le procès doit durer jusqu’à vendredi soir.

Shein: opération de contrôle de 100% des colis issus de la plateforme à Roissy-CDG

L’ensemble des colis issus de Shein arrivés à l’aéroport de Roissy-CDG sont contrôlés jeudi dans le cadre d’une vaste opération initiée dans la matinée en présence de ministres de Bercy, et au lendemain du lancement d’une procédure de suspension de la plateforme, a constaté l’AFP.Ces contrôles doivent contribuer à alimenter les procédures en cours contre Shein et “les premiers constats font apparaître des produits non conformes et illicites”, notamment des produits cosmétiques non autorisés, des jouets dangereux pour les enfants, des contrefaçons ou des appareils d’électroménager défaillants, a précisé la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin dans un post sur le réseau social X. Elle avait fait le déplacement à l’aéroport de Roissy-CDG dans la matinée accompagnée par le ministre du Commerce Serge Papin. Ils ont notamment assisté au déballage par des officiers des douanes de nombreux paquets blancs sur lesquels on pouvait distinguer la lettre S de la marque de la plateforme asiatique.”Typiquement, vous ouvrez un colis, vous regardez le nombre de produits, ce n’est pas pour une consommation personnelle, ça veut dire qu’on organise la revente”, a affirmé Serge Papin en déballant l’un des paquets contenant de nombreux articles. “Ça montre qu’on n’est pas en train de vendre des produits aux consommateurs, ça veut dire qu’on est en train d’importer des biens commerciaux, et dans ce cas on applique les règles de l’importation commerciale”, a abondé Amélie de Montchalin.Menée conjointement par la répression des fraudes (DGCCRF), les douanes, la gendarmerie du transport aérien notamment, cette opération doit permettre de contrôler 200.000 colis et de s’assurer de la conformité des produits, notamment en vérifiant la “véracité des déclarations et le respect des obligations fiscales et douanières”, a précisé la ministre des Comptes publics. Plusieurs procédures (administratives, judiciaires et au niveau européen) ont été engagées mercredi contre la plateforme après le tollé provoqué par la vente de poupées à caractère pédopornographique et d’armes de catégories A. Roissy-CDG est le deuxième aéroport européen avec deux millions de tonnes de fret traitées en moyenne chaque année, et il connaît un essor sans précédent des flux de e-commerce depuis 2022, a précisé le cabinet de la ministre à l’AFP. Chaque année, 95% des flux de colis en provenance de Chine y transitent avant d’être distribués sur l’ensemble du territoire, selon Amélie de Montchalin.

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Paris a réduit d’un quart ses émissions de gaz à effet de serre en dix ans, selon une étude

En dix ans, les émissions de gaz à effet de serre ont baissé d’environ 25% à Paris, signe que la capitale est en capacité d’atteindre son objectif climatique de 2030, selon une enquête européenne menée avec Airparif, publiée jeudi en amont de la COP30 à Belem au Brésil. Ces nouvelles données ont été récoltées grâce au déploiement inédit d’un réseau de capteurs atmosphériques via le consortium européen ICOS Cities, destiné à guider les villes dans leurs politiques de réduction de la pollution de l’air.Une trentaine de capteurs de dioxyde de carbone (CO2, principal gaz à effet de serre émis par les villes) ont été installés à différentes hauteurs sur les toits, les antennes et les tours de Paris et d’Ile-de-France. Ils ont mesuré en temps réel une baisse d’environ 25% des concentrations et flux d’émissions de gaz à effet de serre dans la capitale entre 2015 et 2025, soit “un peu plus d’une mégatonne de CO2”, a expliqué à l’AFP le Pr Thomas Lauvaux du Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement (LSCE), qui a orchestré le déploiement des capteurs sous la houlette d’ICOS. “Pour une ville comme Paris c’est énorme. C’est comme si on avait enlevé l’équivalent de 200.000 habitants de la carte, alors même que l’activité humaine a augmenté”, a ajouté le chercheur.Principaux facteurs du déclin: la diminution de la part de la voiture thermique et la rénovation énergétique des bâtiments.Ces résultats viennent confirmer les estimations d’Airparif, l’observatoire de la qualité de l’air dans la région parisienne, qui sont fondées sur un inventaire des activités génératrices d’émissions (chauffage au bois, trafic, industrie…) dont le dernier date de 2022.”Nos données sont presque parfaitement alignés sur celles d’Airparif”, longues à récolter et souvent incomplètes, a indiqué le Pr Lauvaux lors d’une conférence de presse. En complétant son inventaire avec les mesures des capteurs, qui permettent de cartographier les émissions, l’observatoire francilien pourra mieux évaluer les politiques publiques sur l’amélioration de la qualité de l’air.L’enquête révèle par exemple que c’est dans l’est de l’agglomération parisienne que le potentiel de réduction des émissions est le plus élevé, au vu de la quantité de logements énergivores.Si la capitale met pleinement en oeuvre son plan d’action climatique, “elle devrait être en bonne voie pour atteindre son objectif climatique de 2030” dans le cadre de l’accord de Paris de 2015, dont l’objectif le plus ambitieux est de contenir le réchauffement climatique à +1,5°C par rapport à l’ère préindustrielle, avancent les auteurs de l’étude.Mais le paquet de mesures actuelles “ne permet pas d’atteindre l’objectif de neutralité carbone de la ville pour 2050”, selon Ivonne Albarus, une scientifique du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec).

Paris a réduit d’un quart ses émissions de gaz à effet de serre en dix ans, selon une étude

En dix ans, les émissions de gaz à effet de serre ont baissé d’environ 25% à Paris, signe que la capitale est en capacité d’atteindre son objectif climatique de 2030, selon une enquête européenne menée avec Airparif, publiée jeudi en amont de la COP30 à Belem au Brésil. Ces nouvelles données ont été récoltées grâce au déploiement inédit d’un réseau de capteurs atmosphériques via le consortium européen ICOS Cities, destiné à guider les villes dans leurs politiques de réduction de la pollution de l’air.Une trentaine de capteurs de dioxyde de carbone (CO2, principal gaz à effet de serre émis par les villes) ont été installés à différentes hauteurs sur les toits, les antennes et les tours de Paris et d’Ile-de-France. Ils ont mesuré en temps réel une baisse d’environ 25% des concentrations et flux d’émissions de gaz à effet de serre dans la capitale entre 2015 et 2025, soit “un peu plus d’une mégatonne de CO2”, a expliqué à l’AFP le Pr Thomas Lauvaux du Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement (LSCE), qui a orchestré le déploiement des capteurs sous la houlette d’ICOS. “Pour une ville comme Paris c’est énorme. C’est comme si on avait enlevé l’équivalent de 200.000 habitants de la carte, alors même que l’activité humaine a augmenté”, a ajouté le chercheur.Principaux facteurs du déclin: la diminution de la part de la voiture thermique et la rénovation énergétique des bâtiments.Ces résultats viennent confirmer les estimations d’Airparif, l’observatoire de la qualité de l’air dans la région parisienne, qui sont fondées sur un inventaire des activités génératrices d’émissions (chauffage au bois, trafic, industrie…) dont le dernier date de 2022.”Nos données sont presque parfaitement alignés sur celles d’Airparif”, longues à récolter et souvent incomplètes, a indiqué le Pr Lauvaux lors d’une conférence de presse. En complétant son inventaire avec les mesures des capteurs, qui permettent de cartographier les émissions, l’observatoire francilien pourra mieux évaluer les politiques publiques sur l’amélioration de la qualité de l’air.L’enquête révèle par exemple que c’est dans l’est de l’agglomération parisienne que le potentiel de réduction des émissions est le plus élevé, au vu de la quantité de logements énergivores.Si la capitale met pleinement en oeuvre son plan d’action climatique, “elle devrait être en bonne voie pour atteindre son objectif climatique de 2030” dans le cadre de l’accord de Paris de 2015, dont l’objectif le plus ambitieux est de contenir le réchauffement climatique à +1,5°C par rapport à l’ère préindustrielle, avancent les auteurs de l’étude.Mais le paquet de mesures actuelles “ne permet pas d’atteindre l’objectif de neutralité carbone de la ville pour 2050”, selon Ivonne Albarus, une scientifique du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec).

Le Louvre a négligé la sécurité au profit de l’attractivité, critique la Cour des comptes

Trois semaines après le retentissant vol de joyaux nationaux au Louvre, la Cour des comptes a vivement critiqué le grand musée parisien jeudi dans un rapport en estimant qu’il avait “privilégié des opérations visibles et attractives” au détriment de la sécurité.”Le vol de joyaux de la Couronne est, à n’en pas douter, un signal d’alarme assourdissant”, a déclaré le premier président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici.Le 19 octobre, des malfaiteurs ont réussi à s’introduire dans le musée et à dérober des joyaux d’une valeur de 88 millions d’euros. Les bijoux restent introuvables et quatre suspects ont été mis en examen et écroués.Le rapport de la Cour des comptes, qui porte sur la gestion du musée entre 2018 et 2024, estime que sa direction “a privilégié les opérations visibles et attractives au détriment de l’entretien et de la rénovation des bâtiments et des installations techniques, notamment de sûreté et de sécurité”.La Cour pointe “un retard considérable dans le rythme des investissements” face à une “dégradation accélérée” du musée qui a accueilli près de neuf millions de visiteurs en 2024.Elle s’alarme également du “retard persistant dans le déploiement d’équipements de sûreté pour la protection des œuvres”.Ces investissements sont “pourtant indispensables pour assurer un fonctionnement pérenne de l’institution”, soulignent les Sages.”La priorité des priorités, aujourd’hui, doit être la rénovation du musée, la modernisation de ses infrastructures en matière d’incendie, en matière de sécurité, en matière de sûreté (…). Le Louvre mérite cela”, a estimé M. Moscovici, faisant état d’un audit de sécurité réalisé en 2015-2017 qui avait révélé des “failles” mais sans être suivi d’effet.Ces recommandations font notamment écho à l’enquête administrative lancée après le casse qui a révélé une “sous-estimation chronique” du risque d’intrusion au Louvre. – “Défaut de hiérarchisation” -Le rapport estime par ailleurs que le musée, “par défaut de hiérarchisation de ses nombreux projets, est confronté à un mur d’investissements qu’il n’est pas en mesure de financer”, et ce “malgré d’abondantes ressources”.Entre 2018 et 2024, le Louvre a ainsi immobilisé 26,7 millions d’euros pour la mise en œuvre des travaux d’entretien et de mise aux normes” contre 105,4 millions d’euros “pour l’acquisition d’œuvres”, précise le rapport. Plus généralement, selon la Cour, le musée doit désormais passer d’une “fréquentation subie à une fréquentation choisie”. “L’objectif pour l’établissement n’est plus tant d’augmenter le nombre de visiteurs que de veiller à améliorer leurs conditions de visite”, a résumé M. Moscovici.Dans sa réponse à la Cour, la ministre de la Culture Rachida Dati affirme “rejoindre” le constat “sur l’urgence des travaux techniques”. Elle dit en revanche ne pas partager “entièrement” l’avis sur la politique d’acquisition du musée, qu’elle défend au nom de “l’enrichissement des collections nationales”.La direction du Louvre dit, elle, accepter “la plupart des recommandations” de la Cour tout en estimant que son rapport “méconnaît” plusieurs de ses actions notamment sur la sécurité.”La gestion du plus grand musée du monde et du plus visité ne peut faire l’objet d’un jugement équilibré que si ce dernier se fonde sur le temps long”, défend le Louvre.- Inquiétudes sur le financement -L’établissement estime aussi que la Cour a outrepassé sa période d’étude (2018-2024) en évoquant le vaste projet de rénovation du musée baptisé “Louvre, Nouvelle Renaissance” et présenté en janvier par Emmanuel Macron.La Cour a revu à la hausse son coût à 1,15 milliard d’euros, contre 700 à 800 millions évoqués par l’entourage du chef de l’État. “À ce stade, ce projet n’est pas financé et doit l’être afin de ne pas exposer l’établissement, et donc l’État, à des engagements financiers non-maîtrisés”, prévient M. Moscovici.”Son plan de financement doit être sérieux et crédible, soutenable et sécurisé”, a convenu Mme Dati dans sa réponse.Sous pression depuis le casse du 19 octobre, la présidente-directrice du Louvre, Laurence des Cars, en poste depuis septembre 2021, a convoqué un conseil d’administration d’urgence vendredi pour revoir sa gouvernance. bur-jt-fan-ls/jri/abl

Vedette de la tech française, Doctolib sanctionnée pour des pratiques anticoncurrentielles

La vedette de la tech française Doctolib a écopé d’une amende de 4,665 millions d’euros pour des pratiques anticoncurrentielles, qui vient écorner l’image d’une des rares start-up françaises à avoir imposé sa marque auprès du grand public.Doctolib, qui vend ses services aux soignants, “a délibérément mis en oeuvre plusieurs pratiques anticoncurrentielles (…) répondant à une stratégie anticoncurrentielle globale, structurée et cohérente visant à verrouiller les marchés concernés et évincer les entreprises concurrentes”, a indiqué dans un communiqué l’Autorité de la Concurrence, qui a sanctionné l’entreprise.Doctolib, qui redoutait la décision de l’Autorité, a immédiatement réagi, annonçant  dans un communiqué qu’elle faisait appel de cette décision qui “présente une lecture erronée de notre activité et de notre secteur”.L’entreprise est visée pour son activité sur ses marchés phare de la prise de rendez-vous en ligne, et de la téléconsultation, qu’elle domine très largement selon les chiffres de l’Autorité : “de 70 à 90% de part de marché” pour le rendez-vous en ligne, et “plus de 40%” de part de marché sur la téléconsultation.L’Autorité de la concurrence lui reproche des clauses obligeant le soignant à ne recourir qu’à son service, à l’exclusion des autres, et des ventes liées, en imposant par exemple aux soignants voulant souscrire à l’offre de téléconsultation de souscrire au service de rendez-vous en ligne.L’Autorité de la concurrence reproche également à Doctolib d’avoir acheté en 2018 son principal concurrent, “MonDocteur”, ouvrant la voie, selon elle, à des hausses de tarifs régulières par la suite.”Concrètement pour les nouveaux clients les tarifs sont passés de 109 euros mensuels au moment de l’acquisition à 129 euros en mars 2019 puis 139 euros en mars 2021 et à 149 euros en mars 2023″, a indiqué Fabienne Siredey-Garnier, la vice-présidente de l’Autorité.La décision est la “conséquence d’une plainte vieille de 2019”, déposée par un de (ses) “concurrents historiques” sur le marché du logiciel médical (NDLR Cegedim), a de son côté déploré Doctolib.Doctolib conteste les griefs de l’Autorité. Sur la vente liée par exemple, “déconnecter” l’offre de téléconsultation de l’offre de rendez-vous en ligne “aboutirait à des difficultés conséquentes pour le suivi des patients et l’activité quotidienne des soignants”, affirme-t-elle.Quant au rachat de “MonDocteur”, qui équipait à l’époque “2% des soignants”, il s’agissait “d’une opération de croissance externe qui est d’une banalité absolue dans la vie d’une entreprise”, a estimé l’entreprise.- “Killer le produit” -La décision est exécutoire, et Doctolib devra donc payer au Trésor public le montant de l’amende, quitte à la récupérer, avec les intérêts, si la cour d’appel de Paris compétente pour juger son appel lui donne raison.Par ailleurs, Doctolib doit mettre fin dès maintenant aux pratiques anticoncurrentielles identifiées par la décision qui continueraient de subsister, notamment en matière de vente liée, a souligné l’Autorité. Dans cette affaire, l’Autorité avait rassemblé, notamment lors d’une perquisition en 2021, de nombreux documents internes étayant ses accusations.Au moment du rachat de MonDocteur, des documents internes évoquent ainsi la volonté de “killer le produit” pour arriver à la “disparition” du concurrent, indique l’Autorité.Doctolib, qui a été fondée en 2013, compte aujourd’hui environ 3.000 salariés. Son chiffre d’affaires annuel a atteint 348 millions d’euros en 2024.”Doctolib est un grand succès français, un grand succès technologique et commercial”, a estimé le président de l’Autorité de la Concurrence, Benoit Coeuré. Mais “notre décision rappelle que nul n’est censé ignorer la loi”, a-t-il ajouté.