AFP Top News

Le Parlement élève Alfred Dreyfus au grade de général de brigade

Un acte de “réparation” et de “reconnaissance”: le Parlement a entériné une loi élevant Alfred Dreyfus au rang de général de brigade à titre posthume lors d’un ultime vote du Sénat jeudi, malgré quelques réserves à droite et au centre.”La Nation française élève, à titre posthume, Alfred Dreyfus au grade de général de brigade”. Hautement symbolique, la proposition de loi de l’ancien Premier ministre Gabriel Attal tient en une phrase.”Ce texte permet à la République de reconnaître son erreur, de reconnaître qu’un homme a été humilié”, a souligné le patron des sénateurs socialistes Patrick Kanner. Au Sénat, c’est lui qui a porté ce texte en choisissant d’inscrire l’initiative des députés macronistes à l’ordre du jour de l’espace parlementaire réservé au PS.La proposition a été adoptée à l’unanimité par les sénateurs, après son vote, déjà unanime, à l’Assemblée nationale en juin. Ce vote à l’identique des deux chambres vaut donc adoption définitive au Parlement.”Ce geste est symbolique, mais il est plus qu’un symbole. Il répond à une injustice vieille de plus d’un siècle (…) Il s’agit de rendre à Dreyfus ce qui lui fut inaccessible de son vivant”, a salué Alice Rufo, ministre déléguée auprès de la ministre des Armées, au nom du gouvernement.Gabriel Attal a lui évoqué jeudi sur le réseau social X un “geste de réparation et de reconnaissance”. “Nous affirmons une chose simple: la République n’oublie pas. Elle répare et reconnaît ceux qui l’ont servie avec honneur”, a-t-il dit.Cette loi d’élévation, saluée par les descendants du “capitaine Dreyfus”, vient s’ajouter à l’instauration d’une journée nationale de commémoration pour la reconnaissance de son innocence, chaque 12 juillet, annoncée cet été par Emmanuel Macron.- “Double peine” -En 1894, le capitaine Alfred Dreyfus est condamné pour trahison et contraint à l’exil sur l’île du Diable en Guyane, sur la base de fausses accusations alimentées par un antisémitisme très ancré dans la société française de la fin du XIXe siècle.Après une décennie durant laquelle l’affaire connaît un retentissement immense dans le pays et même à l’international, un arrêt de la Cour de cassation l’innocente le 12 juillet 1906, entraînant ipso facto sa réintégration dans l’armée. Dans la foulée, une loi le nomme chef d’escadron, un grade qui omet la prise en compte de ses cinq années d’emprisonnement, qui auraient dû lui permettre de prétendre à un échelon supérieur.Une “injustice” en forme de “double peine”, s’émeut auprès de l’AFP Michel Dreyfus, arrière-petit-fils du “capitaine Dreyfus”, qui souligne le “courage” de son aïeul, qui revint servir pendant la Première Guerre mondiale. Malgré le soutien très large qu’elle a rassemblé, cette proposition de loi a suscité des réserves sur certains bancs, dans un contexte de progression des actes antisémites sur le territoire.Les députés MoDem avaient ainsi craint une “instrumentalisation” de l’affaire à des fins politiques. Ces objections, très minoritaires, ont été partagées au Sénat dans les rangs des Républicains et des centristes.- “Réparer une erreur manifeste” -Le président LR de la commission des Forces armées, Cédric Perrin, s’est notamment dit “profondément gêné” par “l’opportunité” que ce texte représente pour “certaines formations politiques de s’acheter +à bon compte+ une virginité de façade en matière d’antisémitisme”, a-t-il indiqué à l’AFP. Il n’a pas participé au vote jeudi mais avait annoncé vouloir s’abstenir.”On ne répare pas une faute aussi dramatique que celle qui a eu lieu”, a pointé Roger Karoutchi (LR), qui a tout de même voté pour, par “déférence pour la famille”.Emmanuel Macron lui-même avait émis quelques doutes face à l’initiative, en juillet, estimant que “la promotion dans les grades militaires” procédait de “circonstances avérées du temps présent”, et que seul le président de la République était le “garant de l’application de cette règle”. Tout en concédant que le Parlement serait “souverain”.”Nous réparons au contraire une erreur manifeste qu’avait commise le Parlement lui-même en 1906″, rétorque le socialiste Rachid Temal, rapporteur sur ce texte. Pour la famille d’Alfred Dreyfus, cette loi est “une reconnaissance de la valeur du soldat qu’il était, dans la continuité des travaux qui l’ont réhabilité non pas comme victime passive, mais comme héros”, pointe Michel Dreyfus.”C’est un hommage vertueux, nécessaire mais probablement pas suffisant”, appuie Anne-Cécile Lévy, arrière-petite-fille d’Alfred Dreyfus, qui continue d’espérer “une panthéonisation, en reconnaissance de toutes les valeurs qu’il incarne”.Dans la foulée de ce vote, Patrick Kanner et son homologue à l’Assemblée Boris Vallaud ont écrit à Emmanuel Macron pour lui demander de panthéoniser Alfred Dreyfus.

Democratic giant, trailblazer and Trump foe Nancy Pelosi to retire

Nancy Pelosi, a towering figure in US politics, a leading Trump foe and the first woman to serve as House of Representatives speaker, announced Thursday that she will step down at the next election.Admired as a master strategist with a no-nonsense leadership style that delivered for her party, the 85-year-old Democrat shepherded historic legislation through …

Democratic giant, trailblazer and Trump foe Nancy Pelosi to retire Read More »

Pouvoir d’achat et santé: des retraités manifestent en plein flou budgétaire

Pour leur pouvoir d’achat, leur santé, leurs enfants: des retraités se sont mobilisés jeudi dans toute la France à l’appel de syndicats et d’associations contre les projets d’économies budgétaires, en pleine incertitude sur les mesures qui seront retenues.Les branches retraités de la CGT, de la CFTC, de la CFE-CGC, de Solidaires, ainsi que la FSU et des associations comme l’Union nationale des retraités et personnes âgées, les avaient appelés à descendre dans la rue.A Paris, le cortège a défilé entre le Sénat et les Invalides, rassemblant 6.000 personnes selon la CGT, 1.100 selon une source policière. Dans toute la France, la même source policière a dénombré 14.000 participants pour 130 actions.A Marseille, où la police a comptabilisé 400 manifestants, Josette Biancheri, retraitée de l’informatique et membre de la CGT, manifeste pour dénoncer un “boomer bashing” alors que “les Trente Glorieuses, c’est pour le capitalisme, pour nous (c’était) les Trente Laborieuses”.La mobilisation porte sur trois revendications, a résumé la numéro un de la CGT Sophie Binet dans le cortège parisien: “la réindexation des pensions sur l’inflation, l’abandon du doublement des franchises médicales, un financement des hôpitaux et des Ehpad à la hauteur des besoins. Parce que (…) cette triple peine est catastrophique pour les retraités”.  La mobilisation se déroule quelques jours après que le Premier ministre, Sébastien Lecornu, a annoncé être prêt à renoncer au gel des pensions de retraite et des minima sociaux.”Le Premier ministre commence à retropédaler sous la pression de la mobilisation”, a estimé Sophie Binet. “Pour autant, à ce stade, nous n’avons pas de garantie claire (…) et en plus cette désindexation était prévue dans le projet initial jusqu’en 2030 et là-dessus (sous-indexation jusqu’en 2030, NDLR), le gouvernement ne s’est pas positionné”.Des incertitudes planent sur le financement de la suspension de la réforme des retraites, après que les propositions gouvernementales d’une surtaxe sur les complémentaires santé et d’une sous-indexation supplémentaire des retraites ont été rejetées en commission.”J’ai déjà fait six mois de plus (que prévu initialement, NDLR) et j’ai pas volé ma retraite”, explique Babette Mauroy, 63 ans, venue de Saint-Quentin (Aisne) pour manifester à Paris. “J’ai eu quatre enfants et je vis avec une misère, le budget de Noël a baissé, (gâter) les petits-enfants, on ne peut plus”, explique cette responsable de magasin à la retraite, qui touche 1.350 euros par mois. “Moi, j’ai de quoi éponger mais certains ont des retraites tellement petites que les mesures actuelles vont leur prendre des choses essentielles, de quoi payer leur chauffage”, craint Evelyne Guislin, enseignante retraitée, syndiquée FSU venue de Melun, du haut de ses 83 ans.Jeudi après-midi, la CGT, Solidaires et la FSU ont appelé l’ensemble de la population à faire grève et manifester à nouveau le 2 décembre pour les salaires et contre l’austérité.Un appel lancé par une intersyndicale restreinte, contrairement à ceux des manifestations des 18 septembre et 2 octobre, qui incluaient notamment le premier syndicat français, la CFDT.

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

Sombre lancement pour la COP30 de Belem: les dirigeants constatent l’échec sur l’accord de Paris

Dix ans après l’accord de Paris, l’heure n’est pas à la célébration: des dirigeants internationaux ont admis à Belem jeudi que le monde n’avait pas réussi à limiter le réchauffement climatique comme espéré, tout en cherchant à éviter tout découragement.”La fenêtre d’opportunité” pour agir “se ferme rapidement”, a mis en garde le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, en ouverture d’un sommet avant la 30e conférence sur le climat de l’ONU. Il a fustigé les “mensonges” de “forces extrémistes” qui favorisent “la dégradation de l’environnement”.Pendant longtemps, l’ONU comme les dirigeants pro-climat ont évité le catastrophisme par crainte de démobiliser. Face à des températures incontestablement record, ils invitent à une “COP de la vérité”, selon le terme de Lula.”Nous sommes moins nombreux ici à Belem, moins de dirigeants prêts à dire les choses comme elles sont”, a reconnu le président irlandais Micheál Martin. “Notre attention a été détournée vers d’autres menaces et crises qui peuvent sembler moins pressantes”, a-t-il déploré, en allusion aux tensions géopolitiques et commerciales.Seulement une trentaine de chefs d’Etats et de gouvernements ont fait le voyage vers cette ville fluviale de l’Amazonie. Plusieurs ont abandonné la cravate voire opté pour une chemisette afin d’affronter la moiteur du climat amazonien, par 30°C.Après une inauguration joyeuse en musique, le ton est devenu brutal, alors que l’ONU a confirmé en même temps que l’année 2025 serait la 2e ou 3e année la plus chaude jamais enregistrée.Le secrétaire général de l’ONU António Guterres a acté l’échec de la communauté internationale à limiter le réchauffement à 1,5°C par rapport à la période préindustrielle, l’objectif le plus ambitieux de l’accord de Paris de 2015, évoquant une “faillite morale”. L’ONU a basculé sur un message réaliste: les pays doivent faire en sorte que ce dépassement soit le plus court possible. Mais il faudra encore 50 ou 70 ans pour revenir à 1,5°C, dit à l’AFP Johan Rockström, directeur de l’Institut de recherche sur le climat de Potsdam.Avec force, des présidents ont rejeté la désinformation climatique, les lobbys du pétrole, le manque d’argent et le retrait des Etats-Unis de la coopération sur le climat – même si l’absence de la première économie mondiale est une source de soulagement pour ceux qui craignaient que Donald Trump envoie des agents d’obstruction.A la tribune, le président américain a suscité de vives critiques. Le Chilien Gabriel Boric a dénoncé ceux qui “choisissent d’ignorer ou de nier les preuves scientifiques et la crise climatique”. “Trump est contre l’Humanité”, a tranché son homologue colombien, Gustavo Petro, dont le visa pour les Etats-Unis a été annulé par Washington.Mais “nous n’avons jamais été mieux équipés pour contre-attaquer”, a aussi dit Antonio Guterres. C’est l’autre objectif des dirigeants à Belem: ne pas laisser penser que la bataille est perdue. Beaucoup vantent les progrès phénoménaux des énergies renouvelables qui font entrevoir un avenir sans pétrole.S’il a fustigé les “prophètes du désordre”, Emmanuel Macron a appelé à choisir le “multilatéralisme face au repli sur soi”, “la science face à l’idéologie” et “l’action face au fatalisme”.La Chine, championne industrielle de la transition énergétique, a profité de l’occasion pour demander à lever les “barrières” commerciales sur les “produits verts”, un rappel des tensions douanières actuelles.- Fonds pour les forêts -Le choix de la capitale de l’Etat du Para pour la COP a fait polémique en raison de ses infrastructures limitées qui ont renchéri la venue des petites délégations et des ONG. Au point que le Brésil a dû trouver des fonds pour loger gratuitement des délégués des pays les plus pauvres dans deux navires de croisière affrétés.Jamais la ville de quelque 1,4 million d’habitants, dont la moitié vivent dans des favelas, n’avait accueilli un tel événement international.Le Brésil ne cherchera pas de nouvelles décisions emblématiques, mais veut que la COP30 inscrive dans le marbre des engagements concrets et organise un suivi des promesses du passé.Le Brésil a ainsi lancé jeudi un fonds d’un nouveau genre appelé à générer des dividendes sur les marchés financiers pour la protection des forêts (TFFF). La Norvège a déjà proposé d’allouer jusqu’à 3 milliards de dollars.- “crise de justice” -Une partie du monde en développement reste sur sa faim après l’accord arraché dans la douleur l’an dernier à Bakou sur la finance climatique et veut remettre le sujet sur la table.Les financements internationaux en faveur du climat sont “insuffisants, fragmentés et trop souvent mal ciblés”, a déploré jeudi le président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi. Son pays dans le bassin du Congo abrite la deuxième plus grande forêt tropicale humide au monde, après l’Amazonie.

Avec la nouvelle Twingo, Renault veut réveiller le marché des électriques “abordables”

Avec la nouvelle Twingo, dévoilée jeudi, Renault veut prouver que le marché de la petite voiture électrique peut enfin décoller, pourvu que l’on propose aux ménages des véhicules attractifs à moins de 20.000 euros.La marque au losange s’est appuyée sur l’imaginaire véhiculé par ce modèle, lancé en 1993 et vendu à plus de 4,1 millions d’exemplaires sur les trois générations confondues (1993, 2007, 2014) pour relever le “défi” des petites voitures, explique Fabrice Cambolive, directeur de la marque Renault.Sur ces 4,1 millions vendus, 1,8 million de Twingo sont toujours en circulation, précise Renault.La nouvelle Twingo reprend des traits marquants de son aïeule: quatre couleurs vives (rouge, vert, jaune et noir étoilé), banquette arrière coulissante, poupe arrondie et phares en demi-lune qui lui ont valu le surnom de “la grenouille”.Le “design néorétro fonctionne bien depuis quelques années”, relève Olivier Hanoulle, associé automobile au sein du cabinet Roland Berger. Mais exclusivement en électrique et avec la technologie d’aujourd’hui.Commercialisée début 2026, la Twingo E-Tech disposera d’une autonomie de 263 km selon les normes WLTP. Un niveau peu élevé assumé par Renault, qui destine ce véhicule avant tout aux trajets du quotidien.- Un segment “déserté” -Le segment A (qui désigne les plus petits véhicules) “a été quasi déserté par les constructeurs, en raison de la règlementation” qui impose des dispositifs de sécurité coûteux, selon Fabrice Cambolive. Les marges sont par ailleurs moindres sur ces petites voitures. “Mais c’est un segment clé pour la démocratisation de l’électrification”, dit-il.L’Union européenne (UE) prévoit d’interdire la vente de véhicules neufs thermiques ou hybrides à partir de 2035. Une mesure phare pour que l’UE remplisse ses objectifs de réduction d’émissions de gaz à effet de serre, mais contestée par le secteur automobile qui réclame un assouplissement.L’électrique a représenté 19% des ventes de véhicules neufs en France depuis début 2025 (et 24% pour le seul mois d’octobre), selon la Plateforme automobile, qui regroupe les industriels français du secteur. Dans l’UE, la part était de 16% sur les neuf premiers mois de l’année, contre 13% sur cette même période en 2024, un niveau insuffisant pour atteindre l’objectif de 2035, selon l’ACEA, équivalent européen de la Plateforme automobile.Pour Christophe Michaëli, directeur du marché automobile chez Cetelem, la nouvelle Twingo “est un enjeu majeur pour Renault et pour l’électrification du parc auto” en France. “Aujourd’hui, 70% des voitures neuves électriques sont achetées par 20% des Français les plus riches. On a besoin de modèles +populaires+” pour réussir la transition écologique, ajoute-t-il, rappelant qu’il s’agit d’un objectif de santé publique.- Méthodes chinoises -A ceux qui affirment que les Français sont rétifs à l’électrique, l’expert rappelle le succès du leasing social (location avec option d’achat de véhicules électriques pour les ménages modestes avec un soutien de l’État) pour arguer qu’il s’agit d’abord d’une question de prix à l’achat.Les R5, R4 ou encore la C3 de Citroën et la Fiat 500 sont elles aussi des citadines avec des versions électriques, mais de segment B (un peu plus grosses que le A), à plus de 20.000 euros.  Pour passer sous la barre des 20.000 euros (hors aides de l’État comme le bonus écologique), Renault s’est inspiré des méthodes des constructeurs automobiles chinois. Le groupe a ouvert un centre de recherche et d’ingénierie près de Shanghai fin 2023, où a été conçue la nouvelle Twingo en moins de 24 mois, contre trois à quatre ans pour une voiture européenne.Ces petites voitures “ne font pas les plus gros volumes de vente ni le plus de marge”, mais la conception de la Twingo peut servir de test pour d’autres véhicules qui pourraient être développés sur le même modèle, selon Olivier Hanoulle.Quelque 45% des pièces de la nouvelle voiture sont conçues ou partiellement fabriquées en Chine. L’assemblage s’effectue dans l’usine Renault de Novo Mesto (Slovénie), où étaient déjà produites les deux dernières générations de Twingo.

Oléron: le suspect évoque des “ordres d’Allah”, mais n’est pas lié à des “organisations terroristes”

Des “ordres d’Allah”, un couteau et une bonbonne de gaz dans son véhicule mais pas de lien avec des “organisations terroristes” : le parquet de La Rochelle va requérir la mise en examen pour tentatives d’assassinats du conducteur ayant fauché volontairement cinq personnes sur l’île d’Oléron mercredi.Le trentenaire marginal, qui s’était d’abord tourné vers le catholicisme avant de se convertir récemment à l’islam, a aussi déclaré “entendre des bruits bizarres dans sa tête depuis quelque temps” et il est “décrit par son entourage comme polytoxicomane”, a déclaré jeudi lors d’une conférence de presse le procureur de la République Arnaud Laraize, soulignant qu’il était sous l’emprise de cannabis au moment des faits.Pendant son périple d’une trentaine de minutes durant lequel il a tenté d’écraser sept personnes, dont cinq ont été blessées, son discernement a été altéré mais jamais totalement aboli, ont conclu les experts psychiatres qui l’ont examiné, a ajouté le procureur.Bien qu’il ait dit “avoir suivi les ordres d’Allah” lui intimant “de faire un sacrifice” et que des écrits religieux aient été retrouvés chez lui, son action ne s’inscrit pas dans une “dimension jihadiste” au sens où les premières investigations ne permettent pas de déterminer “de liens avec des organisations terroristes”, a-t-il poursuivi.M. Laraize a ainsi confirmé que le parquet national antiterroriste (PNAT) ne s’était pas saisi de l’enquête mais restait “en observation”.- “Mourir en s’immolant” -Au volant d’un véhicule appartenant à son père, l’homme de 35 ans a percuté un premier cycliste mercredi vers 8H40, puis deux joggeurs dix minutes plus tard, puis encore un cycliste vers 09H08 et enfin un piéton à 09H15, a retracé le parquet.Un cycliste de 69 ans et une joggeuse de 22 ans ont été pris en charge en urgence absolue. Si leur pronostic vital n’est plus engagé, leur situation médicale reste “particulièrement préoccupante”, selon le magistrat. Deux piétons, qui promenaient leur chien, ont réussi à éviter le choc de la voiture mais sont très choqués, a indiqué le procureur.Après avoir mis le feu à son véhicule, le trentenaire a été interpellé par les forces de l’ordre “alors qu’il tentait de prendre la fuite dans un champ” et a prononcé à “de très nombreuses reprises Allah Akbar (Dieu est le plus grand)”, a ajouté M. Laraize, soulignant que les gendarmes ont dû utiliser un pistolet à impulsion électrique.Une lame de couteau de 35 cm et une bonbonne de gaz ont été retrouvées dans la voiture. Devant les enquêteurs, ce célibataire, sans enfants et sans activité professionnelle, a dit “avoir souhaité mourir en s’immolant”, sans réussir à faire exploser le véhicule.”Dans sa dernière audition, il déclarait entendre des bruits bizarres dans sa tête depuis quelque temps et faisait part de sa volonté d’être interné”, a ajouté le magistrat.- Condamnations pour vol et violences -Au terme de sa garde à vue vendredi matin, le mis en cause sera présenté à un juge d’instruction en vue de sa mise en examen pour tentatives d’assassinats, a indiqué le procureur de la République qui retient sept victimes. “La détention provisoire sera bien sûr requise”, a-t-il ajouté.Le suspect vivait de manière isolée dans un mobil-home à Saint-Pierre d’Oléron. Pêcheur et fils de pêcheur, il a aussi effectué des petits boulots, de serveur dans un bar notamment, selon des témoignages recueillis sur cette île touristique qui compte environ 20.000 habitants permanents.Il était connu pour des délits de droit commun et avait été condamné par le passé pour notamment vol, conduite malgré la perte totale de points ou violences, a indiqué le parquet. Il n’était toutefois pas surveillé par les services de renseignement pour une éventuelle radicalisation.En septembre-octobre, il avait contacté la paroisse de l’île d’Oléron, “pour se renseigner en vue de recevoir le baptême”, a indiqué à l’AFP un porte-parole du diocèse de La Rochelle, confirmant une information du journal Sud Ouest. 

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

Sommet climat: dans la touffeur amazonienne, les dirigeants tombent la cravate

Chefs d’Etat sans cravate, voire en bras de chemise: au sommet des dirigeants mondiaux en prélude à la COP30, qui a débuté jeudi à Belem, les participants ont pu se mettre à leur aise pour ne pas trop souffrir de la chaleur et de l’humidité dans la ville amazonienne.Alors que le mercure dépasse les 30 degrés dans cette ville fluviale située à l’entrée de la plus grande forêt tropicale de la planète, le Brésil, pays-hôte de la conférence des Nations unies sur le climat, a proposé un code vestimentaire inhabituel dans la haute diplomatie: les cravates ne sont pas obligatoires.Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a donné l’exemple, en se passant de sa “cravate porte-bonheur” aux couleurs du drapeau brésilien, qu’il porte habituellement lors des grands rendez-vous internationaux, comme les derniers sommets du G20 et des Brics, organisés à Rio de Janeiro.Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a également laissé cet accessoire au placard, tout comme les présidents de la Finlande, du Chili, du Mozambique et de la Colombie, entre autres.Le Premier ministre d’Antigua-et-Barbuda, Gaston Browne, était venu avec une cravate, mais il l’a dénouée et retirée avant de poser pour une photo officielle aux côtés de Lula.”Ce sera une COP sans cravate”, avait déclaré en octobre le diplomate brésilien André Correa do Lago, président de la COP30, soulignant que cela donnerait à l’événement “une certaine touche informelle brésilienne”.Les salles du vaste centre de conférences où ont lieu les débats et les négociations de la COP30 sont toutefois climatisées. Le Brésil s’est engagé à compenser toutes les émissions de carbone générées par ces installations.

A son procès pour complicité de tentative d’extorsion l’ex-patron de la DGSE se dédouane de tout coup de pression

Jugé pour complicité de tentative d’extorsion à l’encontre d’un homme d’affaires en litige depuis des années avec la DGSE, l’ex-directeur général des services secrets français a nié jeudi à son procès avoir donné des instructions visant à exercer “une forme quelconque de contrainte”.”Les choses ne se sont pas passées comme elles auraient dû”, a reconnu Bernard Bajolet, aujourd’hui âgé de 76 ans, à la barre du tribunal correctionnel de Bobigny. Patron de la Direction générale de la sécurité extérieure entre avril 2013 et mai 2017, Bernard Bajolet comparaît également pour atteinte arbitraire à la liberté individuelle par personne dépositaire de l’autorité publique.”Pour moi, il n’y avait pas de contrainte”, a-t-il affirmé en évoquant le moment où l’un de ses subordonnés lui a suggéré de valider une opération visant à s’entretenir avec Alain Dumenil, homme d’affaires franco-suisse impliqué dans pléthore d’affaires judiciaires et de litiges commerciaux, alors que celui-ci doit prendre un avion à l’aéroport Roissy-Charles de Gaulle.- “Pas une méthode appropriée” -Le 12 mars 2016, M. Dumenil est ainsi arrêté par la police aux frontières à l’aéroport alors qu’il doit se rendre en Suisse.Les policiers l’emmènent sous prétexte de devoir vérifier son passeport et le conduisent dans une salle.Deux hommes en civil appartenant à la DGSE entrent alors et informent M. Dumenil qu’il doit rembourser 15 millions d’euros à la France. A la barre, assis dans un fauteuil du fait de sa mauvaise santé, Alain Dumenil, costume bleu et cheveux argentés, a raconté cet entretien. Selon lui, les deux agents lui ont montré des albums photos où figuraient des proches, en le menaçant: “Ils m’ont dit: on va commencer avec vos filles comme ça vous saurez ce qu’on sait faire.” “Ce n’est pas du tout ce que j’ai autorisé, ce n’est pas du tout comme ça que je voyais les choses”, avait assuré plus tôt M. Bajolet, estimant que la méthode utilisée n’était pas “appropriée”.”Peut-être ai-je traité un peu rapidement” la validation de l’opération, mais “j’avais d’autres préoccupations” à cette époque, marquée par plusieurs attentats ou tentatives d’attentats en Europe, et particulièrement en France, s’est-il défendu.Après cet entretien tendu, “j’étais écoeuré”, a affirmé M. Dumenil, lui aussi âgé de 76 ans. Devant le tribunal, dans une déclaration embrouillée au débit très rapide, l’homme d’affaires a également accusé la DGSE de tentatives d’assassinat contre sa personne et de pression sur la justice.- Une “assurance” mal gérée -Cette affaire est “emblématique de la privatisation des moyens régaliens par un ex-grand serviteur de l’Etat pour obtenir un paiement indu et régler des comptes”, avait estimé auprès de l’AFP avant l’audience l’avocat de M. Dumenil, Me William Bourdon.Jeudi, les débats sont revenus sur le litige financier à l’origine de cette opération.Les services secrets estiment que l’homme d’affaires les a arnaqués et leur doit 15 millions d’euros, dont trois d’intérêts, suite à des manoeuvres financières qui lui ont valu d’être mis en examen pour banqueroute.Depuis la fin de la Première Guerre mondiale, les services de renseignements extérieurs gèrent un patrimoine privé confié par l’État dans une volonté d’indépendance de l’institution en cas d’occupation étrangère ou de disparition du gouvernement. C’est une “assurance”, en cas d'”effondrement de l’Etat ou de crise durable”, a expliqué M. Bajolet, qui juge toutefois que ces fonds ont été “mal placés par la DGSE”. À la fin des années 1990, les services secrets réalisent ainsi des investissements infructueux dans une société. Alain Dumenil est appelé à la rescousse mais, selon un article de Challenges datant de 2021, réalise alors, via une holding, un “tour de passe-passe” au détriment, notamment, de la DGSE.Il aurait ainsi transféré les parts de la holding détenues par la DGSE dans trois autres sociétés qu’il détenait également. Le procès doit durer jusqu’à vendredi soir.

Île d’Oléron: pas de saisine antiterroriste, le profil du suspect scruté

Le parquet national antiterroriste (PNAT) ne s’est pas saisi du périple criminel mené mercredi sur l’île d’Oléron par un marginal trentenaire, dont le profil interroge, entre possible autoradicalisation islamiste et questions sur son état psychiatrique.Cet homme de 35 ans, inconnu des services de renseignement et ayant des problèmes d’alcool, a renversé délibérément cinq piétons ou cyclistes mercredi matin, avant de crier “Allah Akbar” (Dieu est plus grand) lors de son interpellation par les gendarmes.”Le parquet national antiterroriste a décidé de ne pas retenir sa compétence. Le parquet de La Rochelle continue en conséquence à diriger les investigations en cours menées par la Section de recherches de Poitiers et la DZPN (direction zonale de la police nationale, NDLR) de Bordeaux”, précise dans un communiqué le procureur de la République, Arnaud Laraize, qui tiendra une conférence de presse à 18h00.- Peu loquace -Deux des victimes ont été grièvement blessées: une femme de 22 ans, collaboratrice du député du Rassemblement national de Charente-Maritime Pascal Markowsky, et un cycliste âgé de 69 ans.Leur pronostic vital n’était “plus engagé” jeudi, a déclaré le ministre de l’Intérieur, Laurent Nuñez, au micro de France Inter, mais ils restent hospitalisés avec des “blessures extrêmement graves”.La jeune femme a subi une première intervention et doit être opérée à nouveau, a précisé à l’AFP Pascal Markowsky. “Ses parents ont pu la voir, elle leur a parlé. Maintenant, il faut attendre encore 48 heures avant de pouvoir faire un point vraiment précis”, a-t-il dit.Deux des cinq blessés ont pu quitter l’hôpital, a par ailleurs déclaré à l’AFP une source proche de l’enquête, confirmant une information de BFMTV.Le suspect vivait de manière isolée dans un mobil-home à Saint-Pierre d’Oléron. Pêcheur et fils de pêcheur, il a aussi effectué des petits boulots, de serveur dans un bar notamment, selon des témoignages recueillis sur cette île touristique qui compte environ 20.000 habitants permanents.Il était connu pour des délits de droit commun mais pas surveillé par les services de renseignement pour une éventuelle radicalisation, selon le ministre.Après avoir mis le feu à son véhicule, le trentenaire a crié “Allah Akbar” et résisté à son interpellation, les gendarmes devant utiliser un pistolet à impulsion électrique pour le neutraliser.Il est resté peu loquace lors de ses premières heures de garde à vue, a déclaré jeudi à l’AFP une source proche de l’enquête, qui fait état d'”interrogations sur son état psychiatrique”.- Renseignements pour un baptême -Les enquêteurs cherchent à comprendre ses motivations, au travers notamment d’une expertise psychiatrique menée mercredi, de perquisitions et de l’étude de la téléphonie.”Il y a des références religieuses chez lui assez claires, assez explicites”, a relevé le ministre de l’Intérieur, “reste à savoir si ça a été déterminant ou pas dans le passage à l’acte et quelle a été la motivation de l’individu”.”Ça fait un mois qu’il a mis le nez là-dedans, semble-t-il en toute autonomie”, a souligné la source proche de l’enquête.Il avait auparavant contacté la paroisse de l’île d’Oléron, en septembre-octobre, “pour se renseigner en vue de recevoir le baptême”, a indiqué à l’AFP un porte-parole du diocèse de La Rochelle, confirmant une information du journal Sud Ouest.