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La presse réagit à la mort de Brigitte Bardot, “diva rebelle” et “militante controversée”

“Plus grand sex-symbol du cinéma français”, “diva rebelle” mais aussi “militante controversée”: la presse française et internationale rend hommage lundi à l’actrice et “pasionaria de la cause animale” Brigitte Bardot, décédée dimanche à l’âge de 91 ans, “libre dans ses choix et sa parole, jusqu’à l’excès”.”Devenue une icône malgré elle, Brigitte Bardot avait mis fin très rapidement à une carrière sans grand éclat pour se consacrer entièrement aux animaux”, rapporte La Croix.”C’était sans doute la dernière de cette poignée de figures nouvelles et libres dans lesquelles la France a aimé se reconnaître au tournant des années 60″, note le quotidien Libération, évoquant une “actrice à la carrière fulgurante” et parlant d’elle comme le “plus grand sex-symbol du cinéma français”.Sous le titre “Brigitte Bardot, une icône qui ne voulait pas être star”, Le Parisien souligne que “BB (de son surnom) a été à la fois la première et la dernière, en France, condensé de Hollywood dans un bagou de Française éternelle”.”Cette tornade blonde déboula sur les écrans dans un pays d’après-guerre et  qui n’avait pas encore goûté aux Trente Glorieuses”, rappelle Le Figaro. “Elle bousculait les codes, dansait le mambo sur les tables de Saint-Tropez.”Pour la BBC, elle est “un cocktail français de charme félin et de sensualité continentale” qui “révolutionna le cinéma dans les années 1950”. Des photos de la star s’étalent en Une de l’ensemble des quotidiens britanniques: “Et Dieu créa Bardot…”, titre le Sun, tandis que le Daily Telegraph rend hommage à cette “légende du siècle” et que le Daily Mirror dit adieu à “La Belle Bardot”.C’est un “mythe national français, la seule de nos jours capable de réconcilier toutes les âmes querelleuses de la nation”, écrit l’agence de presse nationale italienne Ansa.Le journal transalpin La Repubblica évoque, lui, “une diva rebelle” qui “a choisi la liberté jusqu’au bout”.- “Elle ne cachait rien” -Elle était “Libre dans ses choix et sa parole, jusqu’à l’excès”, écrit La Croix.En Espagne, El Pais se souvient d’une “militante controversée”.”A sa manière, elle ne cachait rien. Ni les rides, ni son caractère de plus en plus radical ou ses convictions idéologiques”, souligne le quotidien.Libération rappelle qu’elle a quitté le grand écran “pour se réinventer en pasionaria de la cause animale, proche de l’extrême droite” et qu’elle a suscité “de nombreuses controverses”.”Sa réputation a été ternie lorsqu’elle a proféré des insultes homophobes et a été condamnée à plusieurs reprises pour incitation à la haine raciale”, explique la BBC.En Allemagne, le Frankfurter Allgemeine Zeitung préfère “oublier, même si cela peut être difficile, la Bardot politique des dernières années le temps de cette nécrologie”, et “se souvenir de LA Bardot” à la place.Mais pas le New York Times, qui titre sans équivoque “Du sex-appeal à l’extrême droite”.Le quotidien américain estime que, loin d’être “une figure consensuelle”, elle représente l’une des premières stars problématiques de l’époque moderne”.”Elle n’a d’ailleurs eu besoin de personne pour se faire +cancel+: d’une certaine manière, elle l’a fait elle-même, en quittant le cinéma en 1973 à 38 ans”, critique-t-il.

Les hommages affluent après le décès de Brigitte Bardot

Du monde du cinéma à ses admirateurs, les hommages affluent après la mort de Brigitte Bardot, icône du grand écran dont la presse française et internationale souligne lundi la liberté mais aussi les zones d’ombre.L’actrice de “Et Dieu… créa la femme” et du “Mépris” est décédée à 91 ans, à l’aube dimanche dans sa célèbre résidence de La Madrague à Saint-Tropez, aux côtés de son mari Bernard d’Ormale, selon Bruno Jacquelin, directeur des relations publiques de la fondation qu’elle avait créée.Il était 05H55. “Elle lui a dit tout doucement son petit mot d’amour qui est +piou piou+. Et c’était fini”, a-t-il relaté sur BFMTV.”C’était sans doute la dernière de cette poignée de figures nouvelles et libres dans lesquelles la France a aimé se reconnaître au tournant des années 60″, note le quotidien Libération au sujet du “plus grand sex-symbol du cinéma français”.”Devenue une icône malgré elle, Brigitte Bardot avait mis fin très rapidement à une carrière sans grand éclat pour se consacrer entièrement aux animaux”, rapporte La Croix.Titrant sans équivoque “Du sex-appeal à l’extrême-droite”, le New York Times, estime que, loin d’être “une figure consensuelle”, elle représente l’une des premières stars problématiques de l’époque moderne”.Plus élogieux, des habitants sont venus lui rendre hommage, comme Julia Gangotena, 36 ans, qui a “couru” à la Madrague dimanche pour déposer des roses blanches, juste avant que les gendarmes ne barrent le chemin.”Elle a tout le temps été là”, a confié, en larmes, Nathalie Dorobisze, une Tropézienne de 50 ans.”On donnait à sa fondation donc (on est) profondément triste, c’est une grande dame qui s’en est allée”, renchérit Frédérique, 61 ans, qui s’est rendue près de son domicile avec ses chiens.La Fondation Brigitte Bardot, dédiée à la cause animale, a annoncé dans la matinée le décès de celle qui a aussi été chanteuse, avec des tubes comme “La Madrague”.- “Même quand ça dérange” -“Nous pleurons une légende du siècle”, a réagi le président Emmanuel Macron sur X.Sur le même réseau social, Marine Le Pen, cheffe de file du Rassemblement national avec lequel Brigitte Bardot ne cachait pas sa proximité, a salué une femme “incroyablement française : libre, indomptable, entière”.Ces dernières années, Brigitte Bardot, qui avait incarné la libération des moeurs dans la France d’avant mai 1968, se distinguait surtout par ses déclarations sur la politique, l’immigration, le féminisme, les chasseurs… dont certaines lui ont valu des condamnations pour injure raciale.  “La liberté, c’est d’être soi, même quand ça dérange”, proclamait-elle, bravache, en exergue d’un livre intitulé “Mon BBcédaire”, sorti début octobre. Avant de faire parler d’elle pour ses prises de position, celle qu’on surnommait par ses initiales B.B. fut rien de moins qu’un mythe.Celui d’une femme affranchie des codes moraux, vestimentaires, amoureux et sexuels et… de ce qu’on attendait d’elle. Une femme qui n’avait “besoin de personne”, comme lui faisait chanter Serge Gainsbourg en 1967, connue à Cannes comme sur les plages brésiliennes.- Deux scènes de légende -Première personnalité à avoir prêté ses traits au buste de la Marianne républicaine, Brigitte Bardot fut une sorte de Marilyn Monroe à la française, à la beauté explosive et à la vie privée tumultueuse.B.B., Marilyn, “je suis sûr que leurs deux étoiles forment le plus beau duo du ciel”, a salué auprès de l’AFP Francis Huster, qui avait tourné avec Bardot en 1973.Marilyn était “une femme qui a été exploitée, que personne n’a compris, qui en est morte du reste”, se souvenait Bardot.Un parcours qu’elle ne reproduira pas en prenant la tangente à 39 ans, laissant derrière elle une cinquantaine de films et deux scènes entrées au panthéon du 7e art: un mambo enfiévré dans un restaurant de Saint-Tropez (“Et Dieu… créa la femme”, 1956) et un monologue où elle énumérait, nue, les différentes parties de son corps, en ouverture du “Mépris” (1963).”Je me rappelle très bien le général De Gaulle, que j’avais rencontré un jour, il m’avait dit : +La France, c’est moi et Brigitte Bardot+”, a salué le cinéaste Claude Lelouch sur BFMTV.Rien ne prédestinait la jeune Brigitte à ce destin: née dans une famille bourgeoise parisienne en 1934, elle se passionne pour la danse et s’essaie au mannequinat. Elle épouse à tout juste 18 ans son premier amour, Roger Vadim, qui lui confie le rôle de Juliette dans “Et Dieu… créa la femme”, qui va bousculer l’ordre établi et lui coller l’étiquette de sex-symbol.  Face au succès du film, elle enchaîne les tournages, déchaîne les passions et se brûle aux feux de la rampe. En 1960, au faîte de sa gloire, elle accouche d’un garçon, Nicolas, son seul enfant, sous l’oeil inquisiteur de la presse. Se disant dénuée d’instinct maternel, l’actrice laisse son mari Jacques Charrier élever leur fils. Elle épousera ensuite le millionnaire allemand Gunter Sachs puis l’industriel Bernard d’Ormale, proche du Front national. – Bébés phoques -Elle devient alors une autre Bardot, figure de la cause animale. Le déclic a lieu sur le tournage de son dernier film, “L’histoire très bonne et très joyeuse de Colinot trousse-chemise” (1973), face à une chèvre qu’elle achète et installe dans sa chambre d’hôtel.  Défense des éléphants, opposition aux abattages rituels, à la corrida ou à la consommation de viande de cheval… le combat ne fait que commencer.Elle se rend sur la banquise en 1977 pour alerter sur le sort des bébés phoques, une séquence ultra-médiatisée qui fera la Une de Paris Match et lui laissera des souvenirs amers.L’essentiel de sa deuxième vie se déroule à l’abri des regards, dans le sud, entre La Madrague et une deuxième résidence plus discrète, La Garrigue. Elle y recueille des animaux en perdition et gère la fondation à son nom, créée en 1986.  Dans une interview accordée en mai à BFMTV, elle confiait avoir envie “de la paix, de la nature” et vivre “comme une fermière”. Cet automne, elle avait été hospitalisée pour une intervention chirurgicale dont la nature n’avait pas été révélée. Évoquant la mort, elle avait prévenu vouloir éviter la présence “d’une foule de connards” à son enterrement. bur-jfg-jlo-mdv-may/vgu/ega

Brigitte Bardot, icône du 7e art et de la cause animale, est décédée

Star planétaire, incarnation mythique de la femme libre puis passionaria de la cause animale coutumière des sorties polémiques: Brigitte Bardot est décédée dimanche à l’âge de 91 ans, longtemps après avoir tiré un trait sur la célébrité et le monde du cinéma.L’actrice de “Et Dieu… créa la femme” et du “Mépris” est décédée à l’aube dans sa célèbre résidence de La Madrague à Saint-Tropez, aux côtés de son mari Bernard d’Ormale, selon Bruno Jacquelin, directeur des relations publiques de la fondation qu’elle avait créée.Il était 05H55. “Elle lui a dit tout doucement son petit mot d’amour qui est +piou piou+. Et c’était fini”, a-t-il relaté sur BFMTV.Sur place, quelques habitants sont venus lui rendre hommage, comme Julia Gangotena, 36 ans, qui a “couru” à la Madrague pour déposer quelques roses blanches, juste avant que les gendarmes ne barrent le chemin de terre.”Elle a tout le temps été là”, a confié, en larmes, Nathalie Dorobisze, une Tropézienne de 50 ans.C’est dans la matinée que la fondation Brigitte Bardot, dédiée à la cause animale, a annoncé le décès de celle qui a aussi été chanteuse, avec des tubes  comme “La Madrague”.- “Même quand ça dérange” -“Nous pleurons une légende du siècle”, a réagi le président Emmanuel Macron sur X.Sur le même réseau social, Marine Le Pen, cheffe de file du Rassemblement national avec lequel Brigitte Bardot ne cachait pas sa proximité, a rendu salué une femme “incroyablement française: libre, indomptable, entière”.Ces dernières années, Brigitte Bardot, qui avait incarné la libération des moeurs dans la France d’avant mai 1968, se distinguait surtout par ses déclarations sur la politique, l’immigration, le féminisme, les chasseurs… dont certaines lui ont valu des condamnations pour injure raciale.  “La liberté, c’est d’être soi, même quand ça dérange”, proclamait-elle, bravache, en exergue d’un livre intitulé “Mon BBcédaire”, sorti début octobre. Avant de faire parler d’elle pour ses prises de position, celle qu’on surnommait par ses initiales B.B. fut rien de moins qu’un mythe.Celui d’une femme affranchie, des codes moraux, vestimentaires, amoureux et sexuels et… de ce qu’on attendait d’elle. Une femme qui n’avait “besoin de personne”, comme lui faisait chanter Serge Gainsbourg en 1967, connue à Cannes comme sur les plages brésiliennes.- Deux scènes de légende -Première personnalité à avoir prêté ses traits au buste de la Marianne républicaine, Brigitte Bardot fut une sorte de Marilyn Monroe à la française, comme elle blonde, à la beauté explosive et à la vie privée tumultueuse.B.B., Marilyn, “je suis sûr que leurs deux étoiles forment le plus beau duo du ciel”, a salué auprès de l’AFP Francis Huster, qui avait tourné avec Bardot en 1973.Marilyn était “une femme qui a été exploitée, que personne n’a compris, qui en est morte du reste”, se souvenait Bardot.Une erreur qu’elle ne reproduira pas en prenant la tangente à 39 ans, laissant derrière elle une cinquantaine de films et deux scènes entrées au panthéon du 7e art: un mambo enfiévré dans un restaurant de Saint-Tropez (“Et Dieu… créa la femme”, 1956) et un monologue où elle énumérait, nue, les différentes parties de son corps, en ouverture du “Mépris” (1963).Plus qu’une actrice, “c’était la France”, a salué le cinéaste Claude Lelouch sur BFMTV: “Je me rappelle très bien le général De Gaulle, que j’avais rencontré un jour, il m’avait dit : +La France, c’est moi et Brigitte Bardot+”.Rien ne prédestinait la jeune Brigitte à ce destin: née dans une famille bourgeoise parisienne en 1934, elle se passionne pour la danse et s’essaie au mannequinat. Elle épouse à tout juste 18 ans son premier amour, Roger Vadim, qui lui confie le rôle de Juliette dans “Et Dieu… créa la femme”, qui va bousculer l’ordre établi et lui coller l’étiquette de sex-symbol.  Face au succès du film, elle enchaîne les tournages, déchaîne les passions et se brûle aux feux de la rampe. En 1960, au faîte de sa gloire, elle accouche d’un garçon, Nicolas, son seul enfant, sous l’oeil inquisiteur de la presse. Se disant dénuée d’instinct maternel, l’actrice laisse son mari Jacques Charrier élever leur fils. Elle épousera ensuite le millionnaire allemand Gunter Sachs puis l’industriel Bernard d’Ormale, proche du Front national. – Bébés phoques -Elle devient alors une autre Bardot, figure de la cause animale. Le déclic a lieu sur le tournage de son dernier film, “L’histoire très bonne et très joyeuse de Colinot trousse-chemise” (1973), face à une chèvre qu’elle achète et installe dans sa chambre d’hôtel.  Défense des éléphants, opposition aux abattages rituels, à la corrida ou à la consommation de viande de cheval… le combat ne fait que commencer.Elle se rend sur la banquise en 1977 pour alerter sur le sort des bébés phoques, une séquence ultra-médiatisée qui fera la Une de Paris Match et lui laissera des souvenirs amers.L’essentiel de sa deuxième vie se déroule à l’abri des regards, dans le sud, entre La Madrague et une deuxième résidence plus discrète, La Garrigue. Elle y recueille des animaux en perdition et gère la fondation à son nom, créée en 1986.  Dans une interview accordée en mai à BFMTV, elle confiait avoir envie “de la paix, de la nature” et vivre “comme une fermière”. Cet automne, elle avait été hospitalisée pour une intervention chirurgicale dont la nature n’avait pas été révélée. Evoquant la mort, elle avait prévenu vouloir éviter la présence “d’une foule de connards” à son enterrement. bur-jfg-jlo-mdv-may/jmo/clr

Dans la torpeur hivernale de Saint-Tropez, hommages simples et sincères à “BB”

Dans la torpeur de l’hiver, Saint-Tropez retrouve son calme et son authenticité, à l’image des hommages peu nombreux mais simples des habitants qui pleurent dimanche Brigitte Bardot, estimant que “son âme restera tropézienne, pour l’éternité”.Quand Julia Gangotena a su, elle a “couru” à La Madrague pour déposer quelques roses blanches au pied de son portail bleu. Juste avant que les gendarmes ne barrent le chemin de terre bordé de roseaux.”Son âme restera tropézienne, pour l’éternité”, confie cette habitante de 36 ans. Elle croisait régulièrement l’icône en fin de journée qui baladait ses chiens sur la plage. “C’est une femme qui a vécu autant avec une foule indénombrable que seule, extrêmement seule. Et elle est morte chez elle, et c’est la plus belle mort qu’on pouvait lui souhaiter. Oui, avec ses animaux autour”, ajoute-t-elle.Sur une barrière, quelques bouquets ont été accrochés avec des portraits en noir et blanc de BB. Ils sont peu nombreux tant ce petit port méditerranéen, qui est un haut-lieu de la jet-set internationale l’été, s’assoupit le reste de l’année. Roger Stehlin, lui, dépose un bouquet de mimosas. Ce qu’il retient ? “Le côté émancipateur de la femme, tout simplement”.Et ceux qui viennent ont tous une anecdote à partager sur la star planétaire, icône du 7e art, qui menait ici une vie discrète, loin aussi des sorties polémiques et politiques qui pouvaient la caractériser.Nathalie Dorobisze est “dévastée”. “Le monde de demain sans elle, c’est une page qui va se refermer et ça va être très difficile” car “elle a tout le temps été là. Tout le temps”, confie la quinquagénaire, tout de noir vêtue.”On la voyait souvent, je ne l’embêtais pas. J’étais un peu plus loin et en retrait, puis je la regardais passer et quand elle était de bonne humeur, elle nous envoyait des bisous”, ajoute-t-elle. En 1956, c’est le parfum de scandale du film “Et Dieu… créa la femme” de Roger Vadim, alors époux de Brigitte Bardot, qui propulse l’actrice et le village de pêcheurs à la Une des journaux. – “L’âme” de Saint-Tropez – Deux ans plus tard elle acquiert La Madrague, belle villa bordée par la plage qui devient rapidement aussi mythique et que sa propriétaire. Avec des admirateurs qui s’approchent beaucoup trop, même en bateau. Et quand Bardot renonce à son métier d’actrice pour se consacrer à la défense de la cause animale dans les années 1970, elle s’éloigne quelque temps du Saint-Tropez de la nuit, du luxe et de la fête. Mais elle revient vite à la quiétude de l’arrière-saison et elle fera bâtir une seconde maison cachée au sein de 10 hectares de verdure, La Garrigue, abritant des animaux et une chapelle privée.”Les Tropéziens garderont le souvenir d’une des leurs qui voici plus de 50 ans a décidé en pleine gloire internationale de s’établir définitivement à Saint-Tropez”, a réagi de son côté la municipalité pour qui elle “appartient désormais à la mémoire collective”.Simonetta Greggio, elle, a dû lui écrire une centaine de lettres sans jamais recevoir de réponse. Elle en a fait un livre: “Mes nuits sans Bardot”, publié en 2024 chez Albin Michel et qui a remporté le prix du livre de plage. Puis un jour, pour ses 90 ans, “je suis venue porter des fleurs avec les chiennes et on avait un grand bouquet de tournesol. Elle s’est arrêtée, et on le lui a donné. On lui a dit qu’on l’aimait, elle nous a dit qu’elle nous aimait aussi, elle nous a pris dans ses bras”, raconte-t-elle.Pour elle, “c’était une femme qui était née très bourge et qui avait passé son temps à avoir une vie extrêmement simple par rapport à l’argent qu’elle a gagné, à la médiatisation qu’elle a eue, la célébrité”.Dans le centre, en face de la célèbre gendarmerie nationale devenue aujourd’hui un musée et qui a elle aussi fait le succès cinématographique de Saint-Trop’, trône une BB nue et dorée dans un coquillage. Au pied de la statue, des fleurs et un chat en peluche.Pour Sabrina Sabatini, c’était une évidence de lui rendre hommage car “elle a été toujours en avance, surtout sur la protection animale. A l’époque, tout le monde se moquait d’elle. Alors que maintenant, c’est vraiment un sujet”.

Brigitte Bardot, la passionaria des animaux

En 1973, Brigitte Bardot, décédée dimanche, faisait une croix sur le cinéma et son statut d’icône mondiale pour se consacrer entièrement au combat de sa vie, la cause animale.”Ma première partie de vie fut comme le brouillon de mon existence”, la deuxième a apporté “les réponses aux questions que je me posais jusque-là”, affirmait l’ancienne actrice, alors âgée de 83 ans, dans son livre testament “Larmes de combat” en 2018.”Tout est parti d’une conviction que j’avais: l’humanité n’est pas au centre du monde, l’animal n’est pas esclave de l’homme, l’asservir et le maltraiter nous rend inhumains”, expliquait B.B.Sa disparition a déclenché une salve d’hommages parmi les défenseurs de la cause animale. Brigitte Bardot était “un ange pour les animaux”, a salué l’association Peta. Pour la SPA, elle a “ouvert la voie à des combats qui restent plus que jamais d’actualité”. “Ton départ laisse un vide immense. Soyons nombreuses et nombreux à reprendre le flambeau”, a de son côté réagi le journaliste Hugo Clément, connu pour son engagement en faveur des animaux. La première bataille de la star remonte à 1962. Au sommet de sa gloire, elle est sensibilisée aux conditions d’abattage du bétail par son premier mari Roger Vadim, puis par Jean-Paul Steiger, fondateur du club des Jeunes amis des animaux. Au début des années 1960, ce dernier s’était introduit dans un abattoir pour prendre des photos.”Ces clichés m’ont horrifiée. Je devais faire quelque chose”, raconte Brigitte Bardot. Elle dénonce à la télévision les égorgements d’animaux conscients, “des traitements dignes du Moyen- Age”, et rencontre le ministre de l’Intérieur, Roger Frey, sans que rien ne change.En 1977, avec sa spectaculaire arrivée sur la banquise pour sauver les bébés phoques et sa photo avec un nouveau-né, un “blanchon”, en Une de Paris Match, elle affiche sa nouvelle image. “J’ai tout appris de mon +sacerdoce+ de défenseur des animaux avec cette bataille”, confiait-elle.A partir de là, toutes les bêtes (visons, chiens, chats, civettes, éléphants, baleines, tourterelles, pigeons, ours, ânes, chevaux, loups) ont trouvé leur porte-parole. – “Ridiculisée” -C’est aussi à cette époque qu’elle partage sa vie avec un autre défenseur des animaux: le journaliste Allain Bougrain-Dubourg, connu pour ses émissions animalières dans les années 1980. De 1989 à 1992, elle présente sur TF1 son émission “SOS animaux”, qui enregistrait un taux exceptionnel d’écoute malgré l’heure tardive. “Ce côté pionnier m’a coûté cher. On m’a ridiculisée, on m’a méprisée pour cela”, estimait-elle dans son livre.S’appuyant sur son image et sa popularité, elle crée en 1986 sa Fondation, pour laquelle elle a tout donné, “son nom, son temps et ses revenus”. La Fondation Brigitte Bardot démarre dans “une petite chambre d’ami de La Madrague”, sa propriété de Saint-Tropez, avec les moyens du bord, avant de déménager à Paris. Elle mène une lutte tenace contre la chasse à courre, la vivisection, les pièges à mâchoires, la corrida, les delphinariums…Protectrice ombrageuse des animaux, Brigitte Bardot était aussi une habile stratège. Dénonciations à la télévision, communiqués de presse, manifestations, participation à des conférences internationales, interpellations de politiques, lettres aux chefs d’État, invectives, injures…. Tout était bon pour mener son combat.En avril 2023, elle invectivait sur Twitter Emmanuel Macron, le “président des chasseurs”, qui l’avait reçue à l’Élysée en 2018. – “Beauté sans artifice” -“Cinq ans après, oui je vous engueule Emmanuel Macron car je suis en colère face à votre inaction, votre lâcheté, votre mépris des Français (qui vous le rendent bien il est vrai)”, lâchait-elle dans une lettre ouverte, lui reprochant de ne pas assez faire pour la condition animale. Avant cela, la militante avait demandé à François Mitterrand la création d’un “Secrétariat d’État à la cause animale”. Elle avait aussi plaidé auprès de Nicolas Sarkozy et François Hollande.L’ex-actrice, devenue végétarienne, avait fait de l’hippophagie “une de (ses) dernières batailles” et espérait “voir l’abolition “avant (sa) mort” de la consommation de cheval.Opposée à l’abattage traditionnel de moutons liés à la fête musulmane de l’Aïd el-Kébir, Brigitte Bardot s’en est aussi pris aux musulmans, ce qui lui a valu des condamnations pour incitation à la haine raciale.Dans “Mon BBcédaire”, livre paru en septembre 2025 et entièrement rédigé de sa main, Bardot s’élevait encore contre l’élevage “qui conduit (les animaux) à l’abattoir”, les zoos, ou les laboratoires, “lieux de douleurs infinies”.Sous le mot “Beauté”, elle écrivait que “seuls les animaux en sont porteurs sans artifice”.