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Brigitte Bardot, la passionaria des animaux

En 1973, Brigitte Bardot, décédée dimanche, faisait une croix sur le cinéma et son statut d’icône mondiale pour se consacrer entièrement au combat de sa vie, la cause animale.”Ma première partie de vie fut comme le brouillon de mon existence”, la deuxième a apporté “les réponses aux questions que je me posais jusque-là”, affirmait l’ancienne actrice, alors âgée de 83 ans, dans son livre testament “Larmes de combat” en 2017″Tout est parti d’une conviction que j’avais: l’humanité n’est pas au centre du monde, l’animal n’est pas esclave de l’homme, l’asservir et le maltraiter nous rend inhumains”, expliquait B.B.Sa première bataille remonte à 1962. Au sommet de sa gloire, elle est sensibilisée aux conditions d’abattage du bétail par son premier mari Roger Vadim, puis par Jean-Paul Steiger, fondateur du club des Jeunes amis des animaux. Au début des années 1960, ce dernier s’était introduit dans un abattoir pour prendre des photos.”Ces clichés m’ont horrifiée. Je devais faire quelque chose”, raconte Brigitte Bardot. Elle dénonce à la télévision les égorgements d’animaux conscients, “des traitements dignes du Moyen Age”, et rencontre le ministre de l’Intérieur, Roger Frey, sans que rien ne change.En 1977, avec sa spectaculaire arrivée sur la banquise pour sauver les bébés phoques et sa photo avec un nouveau-né, un “blanchon”, en Une de Paris Match, elle affiche sa nouvelle image. “J’ai tout appris de mon +sacerdoce+ de défenseur des animaux avec cette bataille”, confiait-elle.A partir de là, toutes les bêtes (visons, chiens, chats, civettes, éléphants, baleines, tourterelles, pigeons, ours, ânes, chevaux, loups) ont trouvé leur porte-parole. – “Ridiculisée” -C’est aussi à cette époque qu’elle partage sa vie avec un autre défenseur des animaux: le journaliste Allain Bougrain-Dubourg, connu pour ses émissions animalières dans les années 1980. De 1989 à 1992, elle présente sur TF1 son émission “SOS animaux”, qui enregistrait un taux exceptionnel d’écoute malgré l’heure tardive. “Ce côté pionnier m’a coûté cher. On m’a ridiculisée, on m’a méprisée pour cela”, estimait-elle dans son livre.S’appuyant sur son image et sa popularité, elle crée en 1986 sa Fondation, pour laquelle elle a tout donné, “son nom, son temps et ses revenus”. La Fondation Brigitte Bardot démarre dans “une petite chambre d’ami de La Madrague”, sa propriété de Saint-Tropez, avec les moyens du bord, avant de déménager à Paris. Elle mène une lutte tenace contre la chasse à courre, la vivisection, les pièges à mâchoires, la corrida, les delphinariums…Protectrice ombrageuse des animaux, Brigitte Bardot était aussi une habile stratège. Dénonciations à la télévision, communiqués de presse, manifestations, participation à des conférences internationales, interpellations de politiques, lettres aux chefs d’État, invectives, injures…. Tout était bon pour mener son combat.En avril 2023, elle invectivait sur Twitter Emmanuel Macron, le “président des chasseurs”, qui l’avait reçue à l’Élysée en 2018. – “Beauté sans artifice” -“Cinq ans après, oui je vous engueule Emmanuel Macron car je suis en colère face à votre inaction, votre lâcheté, votre mépris des Français (qui vous le rendent bien il est vrai)”, lâchait-elle dans une lettre ouverte, lui reprochant de ne pas assez faire pour la condition animale. Avant cela, la militante avait demandé à François Mitterrand la création d’un “Secrétariat d’État à la cause animale”. Elle avait aussi plaidé auprès de Nicolas Sarkozy et François Hollande.L’ex-actrice, devenue végétarienne, avait fait de l’hippophagie “une de (ses) dernières batailles” et espérait “voir l’abolition “avant (sa) mort” de la consommation de cheval.Opposée à l’abattage traditionnel de moutons liés à la fête musulmane de l’Aïd el-Kébir, Brigitte Bardot s’en est aussi pris aux musulmans, ce qui lui a valu des condamnations pour incitation à la haine raciale.Dans “Mon BBcédaire”, livre paru en septembre 2025 et entièrement rédigé de sa main, Bardot s’élevait encore contre l’élevage “qui conduit (les animaux) à abattoir”, les zoos, ou les laboratoires “lieux de douleurs infinies”.Sous le mot “Beauté”, elle écrivait que “seuls les animaux en sont porteurs sans artifice”.

Brigitte Bardot, portrait d’une affranchie

Plus qu’une actrice, Brigitte Bardot a été une star planétaire incarnant la liberté sexuelle dans les années 1960 avant de s’inventer une autre vie où elle s’est illustrée par un combat, la défense des animaux, et des positions réactionnaires.Connue mondialement, elle a façonné la légende de Saint-Tropez, de Buzios au Brésil, a imposé un style vestimentaire fait de ballerines, d’imprimés vichy et de marinières et popularisé l’image d’une femme libre “qui n’a besoin de personne”.”Je suis très fière de ma première partie d’existence que j’ai réussie et qui me permet maintenant d’avoir une notoriété mondiale qui m’aide beaucoup pour la protection animale”, racontait la star à l’AFP en 2024, à l’occasion de ses 90 ans.En rupture avec sa famille bourgeoise, celle qui va bientôt être connue par ses seules initiales (B.B.) perce au cinéma dès l’âge de 18 ans, après une formation de danseuse et du mannequinat. En 1956, elle a 22 ans et crève l’écran dans un film réalisé pour elle par Roger Vadim, son mari: “Et Dieu… créa la femme”.Pieds nus et cheveux dénoués, elle y danse un mambo fiévreux sur une table alors que sa longue jupe s’ouvre jusqu’à la taille. Le film fait scandale, est d’abord mal accueilli en France, mais devient un phénomène aux États-Unis. Un mythe est né. L’actrice, que les jeunes filles de l’époque rêvent d’imiter, va contribuer à la libération sexuelle dans une société encore très corsetée. Et devient la cible des ligues de vertus.Même Simone de Beauvoir est subjuguée. “Elle va pieds nus, elle tourne le dos aux toilettes élégantes, aux bijoux, aux parfums, au maquillage, à tous ses artifices. (…) Elle fait ce qui lui plaît et c’est cela qui est troublant”, écrit l’icône féministe.- Paparazzée -Poursuivie par des hordes de photographes, Bardot perd toute vie privée (le titre d’un de ses films) même lors de son accouchement en 1960. “L’hystérie autour de moi, c’était de la folie. La chambre d’accouchement installée dans ma maison, les photographes derrière les fenêtres, ceux qui se déguisaient en médecins pour me surprendre”, racontait-elle des années après. “J’ai associé la naissance de mon fils à ce traumatisme”, confiait-elle, revenant sur sa relation qui ne s’est développée que tardivement avec son fils unique, Nicolas, élevé par son père, l’acteur Jacques Charrier.Des maris, l’icône en aura quatre: Roger Vadim, Jacques Charrier, le millionnaire de la jet-set Gunter Sachs et l’industriel Bernard d’Ormale, compagnon des derniers jours. Ainsi que des aventures, dont une avec Serge Gainsbourg qui donnera naissance à un des titres les plus sulfureux de la chanson française: “Je t’aime moi non plus”.Elle affiche dans la vie la même liberté que son personnage dans “Et Dieu…”: “une fille de son temps, qui s’est affranchie de tout sentiment de culpabilité, de tout tabou imposé par la société”, disait d’elle Roger Vadim.Un détachement qu’elle incarne à l’écran dans “Le Mépris” (1963) de Jean-Luc Godard, où, sous le soleil de Capri, face à Michel Piccoli, elle prononce, nue, la réplique devenue culte: “Tu les trouves jolies, mes fesses? Et mes seins, tu les aimes?”. – A l’abri des regards -Usée par la gloire, à la fois “formidable et invivable”, l’actrice née le 28 septembre 1934 met brutalement fin à sa carrière en 1973 pour se consacrer aux animaux.Sa deuxième vie se déroule dans le sud de la France entre sa propriété de “La Madrague” à Saint-Tropez, tranquille village de pêcheurs qu’elle a contribué à transformer en haut lieu de la jet-set, et l’arrière-pays dans une deuxième résidence à l’abri des regards, La Garrigue. “La Garrigue c’est mon bureau, la Madrague c’est ma détente”, résumait-elle.Dans la discrétion, Bardot y recueille des animaux en perdition et y gère sa Fondation, créée en 1986. Avec pour combat: la défense des bébés phoques, l’abolition de l’abattage rituel, la fermeture des abattoirs de chevaux ou encore la défense des éléphants d’Afrique.En vieillissant, l’effrontée du XXe siècle a épousé les thèses d’extrême droite et revendiqué sa proximité avec Marine Le Pen, patronne du parti Front national (devenu RN), qu’elle soutient publiquement lors de la présidentielle de 2012, la qualifiant de “Jeanne d’Arc du XXIe siècle”.Des déclarations sur l’homosexualité, les musulmans et l’immigration lui ont valu plusieurs condamnations pour incitation à la haine raciale, brouillant durablement son image. 

La fin d’un mythe: Brigitte Bardot est décédée

Star planétaire, icône féminine du cinéma puis pasionaria de la cause animale coutumière des sorties polémiques : Brigitte Bardot est décédée à l’âge de 91 ans, longtemps après avoir tiré un trait sur la célébrité et le monde du 7e art.”La Fondation Brigitte Bardot annonce avec une immense tristesse, le décès de sa fondatrice et présidente, Madame Brigitte Bardot, actrice et chanteuse mondialement reconnue, qui a choisi d’abandonner sa carrière prestigieuse pour dédier sa vie et son énergie à la défense des animaux et à sa Fondation”, indique-t-elle dans un communiqué transmis à l’AFP. L’actrice de “Et Dieu… créa la femme” et du “Mépris” est décédée dimanche matin dans sa célèbre résidence de La Madrague à Saint-Tropez, a précisé la fondation à l’AFP.Hospitalisée courant octobre à Toulon (Var) pour une opération chirurgicale dont la nature n’avait pas été précisée, elle était rentrée se reposer chez elle à Saint-Tropez. Après des informations de presse faisant état d’une nouvelle hospitalisation fin novembre, elle avait tenu à rassurer sur son état de santé. Et invité “tout le monde à se calmer”.Celle que l’on surnommait par ses initiales, B.B., avait tourné le dos au monde du cinéma il y a plus de cinquante ans, laissant derrière elle une cinquantaine de films et deux scènes entrées dans la légende: un mambo enfiévré dans un restaurant de Saint-Tropez (“Et Dieu… créa la femme”, 1956) et un monologue où elle énumérait, nue, les différentes parties de son corps, en ouverture du “Mépris” (1963).Mondialement connue, elle a façonné la légende de Saint-Tropez et de Buzios au Brésil, a imposé un style vestimentaire composé de ballerines, de marinières et d’imprimés vichy et popularisé l’image d’une femme libre “qui n’a besoin de personne”, comme elle l’a chanté pour Serge Gainsbourg.Elle fut une sorte de Marilyn Monroe à la française, comme elle blonde, à la beauté explosive et à la vie privée tumultueuse, poursuivie par les paparazzi.- “Même quand ça dérange” -Après un dernier film en 1973, elle avait quitté les plateaux pour attirer la lumière sur le combat de sa vie, celui de la défense des animaux, en créant notamment la fondation Brigitte Bardot en 1986.Ces dernières années, l’ancienne actrice se distinguait surtout pour ses prises de positions politiques et ses propos acerbes sur l’immigration, le féminisme, les chasseurs… dont certains lui ont valu des condamnations pour injure raciale. “La liberté, c’est d’être soi, même quand ça dérange”, proclamait-elle en exergue d’un livre intitulé “Mon BBcédaire”, écrit de sa main et sorti début octobre chez Fayard.Elle y jugeait aussi que la France était “devenue terne, triste, soumise, malade, abîmée, ravagée, ordinaire, vulgaire…”. La droite est le “seul remède urgentissime à l’agonie de la France”, ajoutait celle qui a revendiqué sa proximité avec les idées de Marine Le Pen (Rassemblement national, RN).Ces dernières années, Brigitte Bardot vivait dans le sud de la France, entre La Madrague et une seconde maison cachée dans la verdure, La Garrigue, abritant des animaux et une chapelle privée.Dans une interview accordée en mai à BFMTV, elle confiait avoir envie “de la paix, de la nature”.”Maintenant je vis comme une fermière avec mes moutons, mes chèvres, mes cochons, mon petit âne et ma ponette, tous mes chiens, mes chats”, déclarait l’ancienne idole planétaire.

Nouvel an: opération “gare aux pétards” pour les adolescents alsaciens

Le policier affiche au tableau la photo d’une main à laquelle il manque une phalange. “Qu’est-ce qui a pu se passer?”, demande-t-il à une trentaine de collégiens réunis pour évoquer les dangers des pétards, une plaie en Alsace à chaque Nouvel an.Quelques doigts se lèvent dans cette classe du collège Vauban de Strasbourg, avec la réponse: cette main a été mutilée par un pétard, car il n’a pas été lancé à temps. L’occasion de rappeler qu’on “ne tient jamais son pétard en main, on le laisse à terre”. Ce lundi de décembre, le policier Christophe Christmann intervient devant plusieurs classes de sixième. Objectif: sensibiliser les jeunes du Bas-Rhin avant la nuit de la Saint-Sylvestre, où pétards et fusées exploseront en ville comme en campagne.Les pétards du Nouvel an sont dans ce département une tradition bien installée, comme dans l’Allemagne voisine. Ces artifices, bien plus accessibles outre-Rhin, attirent chaque année les amateurs français, bien qu’il soit interdit de les importer dans l’Hexagone.”On a intercepté un gros envoi d’articles pyrotechniques commandés en Allemagne. On est très vigilants” vis-à-vis de plateformes comme FedEx et Amazon, a indiqué début décembre le préfet du Bas-Rhin, Amaury de Saint-Quentin.A la veille de Noël, les douanes ont dit constater en Alsace une nette augmentation des importations illégales d’engins pyrotechniques, 80% des colis saisis provenant de Pologne.C’est bien en France que Naël, Strasbourgeois de 11 ans, se fournit. L’élève dit être un aficionado depuis l’âge de six ans: “J’en fais péter avec des copains plus âgés, des oncles, mes grands-parents…”, énumère-t-il. “J’ai toujours fait attention”, insiste-t-il, montrant des mains encore intactes. – Catégories -“L’idée, c’est qu’ils comprennent ce qu’ils risquent au niveau des dégâts, des blessures et de la loi”, explique à l’AFP Christophe Christmann.Organisées depuis cinq ans, les interventions de la police devant les élèves, d’abord pour les classes de 4e, concernent désormais les 6e, car “il y a déjà dans les collèges un usage avéré des pétards”, détaille-t-il.Pour Tia, 12 ans, les pétards du Nouvel an sont source d’anxiété. “Le 31, je m’enferme chez moi”, confie-t-elle. La présentation a fait son effet: les images lui ont fait peur et appris que les brûlures n’étaient pas le seul risque. Autre nouvel acquis pour la plupart des élèves: les quatre catégories d’explosifs, classés selon leur quantité de poudre. Seuls les plus petits, de catégorie 1, sont autorisés aux mineurs à partir de 12 ans. Les jeunes utilisent cependant couramment les catégories 2 et 3. Celles-ci seront d’ailleurs bientôt interdites pour tous – comme la catégorie 4 -, avertit le général Gwendal Durand, chef de la gendarmerie du Bas-Rhin.- “Langage de jeunes” -Cette année, les gendarmes ont innové en matière de prévention: ils se sont appuyés sur les travaux de 20 lycéens de seconde, venus en stage dans leurs rangs en juin. “On leur a demandé (…) de sensibiliser avec un langage de jeunes qui parlent aux jeunes”, raconte le général.Les élèves ont conçu des visuels imprimés sur 80.000 sachets pour médicaments ou baguette de pain. On y lit: “Un pétard éclaté, tout peut déraper” ou “Faire que les pétards n’explosent pas les fêtards”. Ils ont également monté deux vidéos destinées aux réseaux sociaux. L’une reprend les codes de la série “Bref”. “C’était une tendance en juin. Comme ça, quand on la voit passer dans notre feed, ça va plus nous pousser à regarder”, explique Emma, lycéenne à Strasbourg. “On est plutôt fières du résultat”, se félicite Clara, en classe de seconde à Illkirch. Tia compte aussi faire de la prévention auprès de ses aînés, mais sans illusion: “ils ne m’écouteront pas”, redoute-t-elle.Le 31 décembre au soir, les moins de 16 ans seront par ailleurs sous le coup d’un couvre-feu de 21 heures à 6 heures à Strasbourg et six communes limitrophes de proche banlieue.L’an dernier, six blessés avaient été déplorés la nuit du Nouvel an en Alsace, dont une fillette de deux ans, touchée accidentellement par le tir d’une fusée.Le dernier accident mortel dans le Bas-Rhin remonte à 2020, lorsqu’un mortier avait tué un homme de 27 ans, mort la tête arrachée à Haguenau.

Du charbon à la biomasse, la lente et laborieuse mue de la centrale de Gardanne

Après des années de soubresauts, l’imposante cheminée de 297 mètres, la plus haute de France, de la Centrale thermique de Provence s’est récemment remise à fumer. Un signe d’espoir pour l’entreprise obligée de tourner définitivement la page du charbon au profit de la biomasse.Un procédé qui, en brûlant du bois pour produire de l’énergie, suscite toutefois les critiques d’associations environnementales, inquiètes que les forêts locales ne soient dévorées sous couvert de production “d’électricité renouvelable”. “La seule centrale de charbon entièrement reconvertie en biomasse en Europe, c’est nous!”, se félicite auprès de l’AFP Camille Jaffrelo, chargée de communication de GazelEnergie, filiale du groupe EPH de l’homme d’affaire tchèque Daniel Kretinsky, propriétaire depuis 2019 du site.”Passer du charbon à la biomasse n’a pas été évident. S’y ajoute la crise énergétique. Il nous a fallu presque 10 ans de tâtonnement pour nous lancer enfin”, poursuit-elle.Car le redémarrage fin 2025 de la centrale, passée d’une capacité charbon de 600 MW à une tranche biomasse de 150 MW de production, de quoi alimenter quelque 125.000 foyers, soit deux fois la ville voisine d’Aix-en-Provence, intervient après des années de turbulences.Promesse de campagne du candidat Macron, les quatre dernières centrales thermiques françaises alimentées au charbon, énergie fossile considérée comme une menace majeure pour le climat, devaient fermer d’ici 2022. Cette annonce, même si elle était attendue, avait constitué un choc pour la centrale de Gardanne, créée en 1953 et pourvoyeuse de centaines d’emplois locaux directs et indirects, notamment pour cette ville de 21.000 habitants déjà traumatisée par la fermeture des mines de lignite en 2003.Dès le rachat de l’usine, GazelEnergie avait lancé une importante restructuration avec 98 suppressions de postes sur 180.Un important conflit social s’était alors déclenché, plongeant la centrale en arrêt prolongé jusqu’en 2022. Les pertes accumulées sont estimées à 650 millions, selon sa direction. – “Entreprise subventionnée” -En parallèle, une longue bataille juridique avait été entamée en 2013 par plusieurs associations, dont France Nature Environnement (FNE) Provence-Alpes-Côte d’Azur (Paca), contestant l’arrêté d’exploitation de la centrale qui menacerait les forêts, “dilapiderait l’argent public” et aux rendements “désastreux”.Forcée par le Conseil d’Etat en 2023 à prendre en compte les effets de l’approvisionnement en bois sur les massifs forestiers locaux, l’entreprise a dû revoir son plan d’approvisionnement.Celui-ci prévoit désormais l’utilisation de 450.000 tonnes de bois par an dont: 60.000 tonnes de “bois de fin de vie” ou “déchet” (meubles, palettes…), 150.000 tonnes de bois étranger (Espagne, Italie mais aussi Brésil, même si l’entreprise assure vouloir l’arrêter “début 2026” pour des raisons d’image) et surtout 240.000 tonnes de bois local dans un rayon de 240 kilomètres (Paca, Occitanie, Auvergne-Rhône-Alpes).Ces “prélèvements” dans les forêts locales “participent à la sylviculture qui permet de se prémunir des incendies”, avance Gilles Martinez, responsable de l’approvisionnement en bois de la centrale. Et d’assurer: “on ne va pas en forêt chercher du bois mais on attend qu’il sorte, sachant qu’on est en bout de chaîne après la construction et l’industrie pour le récupérer”.Une enquête publique couvrant 324 communes et 16 départements a suivi au printemps 2025, avant l’arrêté préfectoral du 20 novembre validant ce plan mais assorti de prescriptions complémentaires. Parmi celles-ci figure notamment l’exclusion des prélèvements en zones Natura 2000, afin de protéger ces espaces sensibles, ou encore une limitation des prélèvements d’eau et rejets dans le Canal de Provence.”Ces restrictions ne vont pas assez loin” car elles n’empêchent pas les prélèvements en zone Natura 2000 dans d’autres pays européens, regrette Aurélien Nicolle Romieu, chargé de mission climat-énergie à la FNE Paca.Les associations et certains acteurs du secteur estiment également “très avantageux” pour GazelEnergie le renouvellement fin 2024 du contrat de rachat de l’énergie par l’État: 800 millions d’euros sur 8 ans pour produire annuellement 4.000 heures.”Un scandale” pour FNE qui s’insurge “d’une entreprise subventionnée par l’argent public, sans transparence” du contrat. Et Aurélien Nicolle Romieu de cingler: “si la centrale fonctionne à plein régime, le prix de rachat par l’Etat du mégawattheure serait deux fois plus cher que pour l’éolien!”.

Zelensky talks with allies en route to US as Russia pummels Ukraine

Ukraine’s President Volodymyr Zelensky consulted with allies on Saturday and won renewed expressions of support ahead of a meeting with US President Donald Trump, hours after Russia pummelled Kyiv with drones and missiles in its latest attack on the capital.During a stopover in Canada en route to Florida for the Trump meeting, the Ukrainian president …

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Thailand and Cambodia declare truce after weeks of clashes

Thailand and Cambodia agreed to an “immediate” ceasefire on Saturday, the two countries said in a joint statement, pledging to end border clashes that killed dozens of people.UN Secretary-General Antonio Guterres welcomed the announcement “as a positive step towards alleviating the suffering of civilians… and creating an environment conducive to achieving lasting peace”, spokesman Stephane …

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US strikes targeted IS militants, Lakurawa jihadists, Nigeria says

US strikes in Nigeria this week targeted Islamic State militants from the Sahel who were in the country to work with the Lakurawa jihadist group and “bandit” gangs, a spokesman for the Nigerian president told AFP Saturday.The exact targets of the strikes, launched overnight Thursday into Friday, had been unclear.Washington and Abuja previously said they …

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Dermatose: des agriculteurs bloquent encore quelques routes en Occitanie

Des agriculteurs bloquent encore samedi quelques routes et autoroutes en Occitanie pour protester contre la gestion gouvernementale de la dermatose bovine, après la levée vendredi de presque tous les barrages en Nouvelle-Aquitaine.La gendarmerie recensait samedi matin des blocages sur l’A75, au Buisson (Lozère) et à Sévérac d’Aveyron, l’A64 à Carbonne (Haute-Garonne), la RN88 à Baraqueville, près de Rodez, et la RD1124 à Ordan-Larroque, à l’entrée d’Auch. Il recensait aussi un dernier barrage en Nouvelle-Aquitaine, sur la RD824 à Tartas (Landes).Dans la nuit de vendredi à samedi, des agriculteurs ont encore déversé de la paille et des déchets devant la préfecture du Gers pour protester notamment contre l’abattage des troupeaux entiers au moindre cas détecté de dermatose nodulaire contagieuse (DNC), a constaté une journaliste de l’AFP.”Les fêtes de Noël sont passées, on est prêt à faire le premier de l’an”, a assuré à l’AFP Vincent Arbusti, porte-parole de la Coordination rurale (CR) du Gers, sur un barrage à l’entrée d’Auch.A quelque 250 kilomètres au nord-est d’Auch, sur l’A75 qui relie Clermont-Ferrand à Béziers, des agriculteurs ont réussi vendredi à unifier les blocages de Sévérac d’Aveyron et du Buisson, a indiqué vendredi soir à l’AFP Eloi Nespoulous, coprésident de la CR de l’Aveyron, affirmant que l’autoroute était désormais fermée à la circulation sur près de 100 km au nord du viaduc de Millau.”On s’est rejoint avec la CR48 au niveau de La Canourgue pour bloquer une portion de 20 km qui était encore ouverte” entre les deux zones déjà fermées à la circulation en Lozère et dans l’Aveyron. “On a déversé pour que ce soit fermé”, a-t-il précisé.En Nouvelle-Aquitaine, la CR a levé plusieurs barrages autoroutiers vendredi, mais elle appelle à “repartir encore plus fort” en janvier.”Après 12 jours de lutte, nous levons le camp de Cestas,” au sud de Bordeaux, a déclaré dans un communiqué la CR girondine, qui déplore le “silence” et le “mépris” opposés par l’exécutif. Celle des Pyrénées-Atlantiques a confirmé à l’AFP le démontage des barrages sur l’A64 à Briscous, près de Bayonne, et à un péage de Pau.Depuis le début de l’épidémie de DNC en Savoie cet été, l’État tente de contenir la propagation du virus en se basant sur “trois piliers”: l’abattage systématique d’un troupeau dès la détection d’un cas, la vaccination et la restriction de mouvements.Une gestion fortement contestée par une partie des agriculteurs, notamment de la Coordination rurale (deuxième syndicat de la profession, classé à droite) et de la Confédération paysanne (troisième, classé à gauche), qui rejettent cette stratégie d’abattage des troupeaux entiers au moindre cas détecté.Cependant, malgré une mobilisation commune dans certains cas, des désaccords persistent entre ces deux syndicats.Ainsi, Sylvie Colas, porte-parole de la Confédération paysanne dans le Gers, a notamment fait part samedi à l’AFP de son opposition aux “dégradations”. “C’est la cinquième fois que la préfecture est dégradée”, déclare-t-elle, dénonçant “un manque de responsabilité” de la CR et le “coût de ces dégradations pour les collectivités locales”.mk-mkj-bdu-dmc/mpm

A Paris, 15.000 jeunes attendus à l’appel de la discrète communauté de Taizé

Venu de Kiev, Pylyp, 18 ans, est l’un des 15.000 participants attendus à la “rencontre européenne de Taizé” qui débute dimanche à Paris. De ce rassemblement chrétien au programme spirituel dense, il attend aussi de “penser à autre chose” que ce qui se passe en Ukraine.Comme lui, un millier d’Ukrainiens participeront à cette 48e édition organisée par la discrète mais influente communauté oecuménique de Taizé, avec des jeunes de 18-35 ans venus de toute l’Europe, notamment de Pologne (1.800 personnes) et d’Allemagne (1.200 pèlerins).”Venir ici est très important pour eux, pour être des témoins d’espoir, sentir le soutien d’autres jeunes, voir que le reste du monde n’oublie pas, alors qu’en février on entrera dans la troisième année de guerre”, explique à l’AFP Ivanka Zakharevych, gréco-catholique venue de Lviv – dans l’ouest de l’Ukraine -, qui coordonne l’accueil des Ukrainiens.Certains donneront un concert de chants de Noël, d’autres joueront une pièce de théâtre durant ces rencontres.Il existe en effet un “lien d’amitié très particulier entre Taizé et l’Ukraine, qui dure depuis des décennies”, souligne Frère Benoît, l’un des religieux de cette communauté qui a su faire le lien entre est et ouest après la chute du mur de Berlin.Avant même le début de la rencontre, qui durera jusqu’au 1er janvier, plusieurs centaines de pèlerins-encadrants sont arrivés vendredi à Paris. Dans la salle où ils débarquent, ployant pour certains sous le poids de leur sac à dos, ils reçoivent programme, lieu d’hébergement (toujours chez l’habitant) ainsi que leur tâche pendant les rencontres.Manon Bouthiaux, Vendéenne de 32 ans, est chargée de l’accueil en gare. Convertie au catholicisme pendant le Covid, elle explique: “j’ai besoin de faire des rencontres authentiques et Taizé permet cela” avec un public de “chrétiens progressistes, dans l’ouverture”.Son amie Anaïs, 32 ans, a fait un chemin spirituel inverse: débaptisée, elle justifie sa présence par “la vie intérieure”: “les gens à Taizé ne jouent pas de rôle, et il y a un espace pour le vide et le silence qu’on n’a plus ailleurs”.- “silence” -La petite communauté fondée en 1944 attire à Taizé, en Bourgogne, des milliers de jeunes chaque été, et organise autour du Nouvel An des rencontres dans une ville d’Europe: la première, en 1978, avait déjà eu lieu à Paris. En 2024 c’était à Tallinn.La communauté, qui jouit d’une certaine aura en Europe de l’Est, séduit aussi par sa liturgie et ses chants qui s’inspirent du grégorien.”Ca marche parce que les paroles sont claires, l’harmonie est belle, c’est facile à chanter, répétitif mais pas trop”, explique Emilia Puskunigyte, 32 ans, choriste venue de Vilnius, qui vante “une approche joyeuse et simple, profonde et très belle de la foi”.Cette approche dictera la liturgie lors des prières organisées chaque jour dans les églises de Paris et cathédrales d’Ile-de-France, avec pour point d’orgue un rassemblement mardi et mercredi soir à l’Accor Arena de Bercy.”Il y aura un psaume, une lecture de l’Évangile traduite en plusieurs langues, encore un chant et un long temps de silence” de “huit minutes”, explique Frère Benoît.Ce silence compte beaucoup pour Stefanie Mundt, 33 ans, venue d’Osnabrück (Allemagne): “on est ensemble, on réfléchit… on ne le fait pas assez dans la vie”.Certains jeunes viennent de plus loin que l’Europe. Ainsi 60 pèlerins sont attendus d’Egypte: “Taizé devient de plus en plus populaire”, assure en souriant Sarah Mikheal, 23 ans, originaire d’Alexandrie, qui a “beaucoup économisé” pour devenir volontaire dans la communauté depuis septembre.Quelque 120 ateliers seront également proposés pendant la rencontre, de la spiritualité à l’écologie en passant par la solidarité et les enjeux politiques. “Ce qui guide la programmation, c’est l’articulation entre vie intérieure et solidarité”, explique Frère Benoît.Parmi les intervenants se trouvent notamment les sociologues Jean Baubérot et François Héran, le judoka Aurélien Diesse, l’archevêque d’Alger Jean-Paul Vesco, mais aussi la philosophe Véronique Albanel et les députés Dominique Potier et Olivia Grégoire.