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Pas d’hommage national pour Bardot, mais des obsèques avec Le Pen et sans Macron

Marine Le Pen sera présente aux obsèques de Brigitte Bardot, la semaine prochaine à Saint-Tropez, où n’ira en revanche pas Emmanuel Macron. L’Elysée a proposé d’organiser un hommage à l’icône du cinéma français, mais sa famille n’a pas donné suite.Le palais présidentiel “a eu un échange avec la famille, avec la proposition qu’un hommage ait lieu, sans que la famille ne donne suite”, a indiqué à l’AFP un proche du chef de l’Etat.Une telle démarche correspond à un “usage républicain”, a souligné cette source, rappelant que les hommages sont “systématiquement décidés d’un commun accord avec les proches du défunt”.L’idée d’un hommage national a divisé la classe politique depuis l’annonce du décès de l’actrice dimanche. Avec un clivage droite-gauche très prononcé: Eric Ciotti, président de l’UDR, allié au Rassemblement national dont était proche Brigitte Bardot, a même lancé une pétition en ce sens.Mais le patron du Parti socialiste, Olivier Faure, tout en saluant “une actrice iconique”, a estimé que les hommages nationaux étaient rendus pour “services exceptionnels à la Nation” et que l’artiste – plusieurs fois condamnée pour propos racistes et homophobes – avait “tourné le dos aux valeurs républicaines”.Emmanuel Macron ne se rendra pas aux obsèques, qui auront lieu le 7 janvier à Saint-Tropez, dans l’intimité.Le chef de l’Etat n’était de toute façon guère apprécié de l’actrice, qui lui avait même adressé en 2023 une lettre incendiaire, lui reprochant son manque d’action contre la souffrance animale. “Je suis en colère face à votre inaction, votre lâcheté, votre mépris des Français, qui vous le rendent bien il est vrai”, avait-elle notamment écrit.- “à titre personnel et amical” -Les relations étaient nettement plus chaleureuses avec Marine Le Pen, qui a elle été invitée aux obsèques et y sera bien présente, a fait savoir son entourage à l’AFP. “Elle y sera à titre personnel et amical”, a-t-on précisé.Déjà proche de son père Jean-Marie Le Pen, Brigitte Bardot était mariée depuis trois décennies à un ex-conseiller du fondateur du Front national (ex-RN), dont elle partageait les idées contre “la poussée terrifiante de l’immigration”.Une sympathie pour le parti d’extrême droite qui l’avait ensuite conduite à appelé les maires à parrainer la première candidature présidentielle de Marine Le Pen en 2012.La patronne du Rassemblement national avait promptement réagi à l’annonce du décès de l’actrice dimanche, en rendant hommage à une “femme exceptionnelle”, “incroyablement française: libre, indomptable, entière”.Au-delà de la politique, les deux femmes avaient aussi en commun leur passion affichée pour les animaux – l’une à travers sa fondation, l’autre via un diplôme d’éleveuse de chats.C’est d’ailleurs la Fondation Brigitte Bardot qui a précisé que les obsèques à l’église Notre-Dame de l’Assomption de Saint-Tropez seront retransmises sur grands écrans à l’extérieur, avant une inhumation privée au cimetière marin, puis “un hommage ouvert à tous les Tropéziens et à ses admirateurs”.”À ce moment-là, tout le monde l’évoquera et partagera ses plus beaux souvenirs avec elle. Ce sera un grand moment de communion, simple, à son image”, a précisé mardi la maire de Saint-Tropez, Sylvie Siri, dans une interview au quotidien local Var-Matin.

Décès du doyen des survivants du seul camp nazi de France

Henri Mosson, doyen des survivants du camp alsacien de Natzweiler-Struthof, seul camp nazi de France, est décédé à l’âge de 101 ans dans la nuit de lundi à mardi à Dijon, a indiqué son fils à l’AFP.”Mon papa nous a quittés cette nuit (…) Il m’a transmis le flambeau de la mémoire que je saurai honorer avec force et détermination pour lutter contre toute forme de haine”, a réagi mardi Gérard Mosson dans un message à l’AFP.”C’est avec une profonde tristesse que nous apprenons le décès du doyen des survivants de Natzweiler-Struthof”, a confirmé l’Association Natzweiler-Struthof, Histoire et mémoire, sur sa page Facebook.Le président Emmanuel Macron a rendu hommage au dernier survivant du camp et “porteur de mémoire”. “Comme tant, je me souviens de sa force de vie et d’enseignement. Pensées à ses proches”, a-t-il écrit sur X en se remémorant sa présence, en novembre 2024, aux commémorations des 80 ans de la libération de l’Alsace.Henri Mosson, décédé à quelques jours de son 102e anniversaire, le 5 janvier, avait été condamné à mort le 27 juin 1943 à l’âge de 19 ans, pour avoir récupéré des armes pour la résistance bourguignonne. Sa peine commuée, il est finalement déporté au camp de Natzweiler-Struthof (Bas-Rhin), où sont envoyés les détenus dits “Nacht und Nebel” (Nuit et brouillard) : des opposants politiques que les nazis veulent faire disparaître sans laisser de traces.Le président Emmanuel Macron y avait effectué une visite, en novembre 2024, à l’occasion des 80 ans de la libération de Strasbourg.Transféré à Dachau (Allemagne) avant d’être libéré le 30 avril 1945, Henri Mosson s’est par la suite fait passeur de mémoire à ses quatre enfants, six petits-enfants et dix arrière-petits-enfants, mais aussi aux quelque “200 écoles” où il est intervenu. “Même en Allemagne”, avait-il récemment souligné dans un témoignage à l’AFP.”Il faut informer les jeunes. On ne sait pas ce qui peut arriver”, dit-il. “Vous pouvez avoir les Russes dans deux mois, ça peut recommencer. Vous avez vu l’Ukraine…”, avait-il ajouté.Henri Mosson a été “un inlassable témoin de la résistance et de la déportation auprès des scolaires et du grand public” et “reste dans le souvenir des milliers d’élèves et d’auditeurs qui ont pu l’entendre un jour raconter son histoire et celle de ses camarades détenus”, écrit l’Association Natzweiler-Struthof, Histoire et mémoire.Henri Mosson “a traversé l’horreur sans jamais céder à la haine ni à la tentation de l’héroïsation”, a souligné dans un communiqué François Rebsamen, le président de l’agglomération de Dijon et ancien maire de la ville. Il avait remis la Légion d’honneur à l’ancien déporté le jour de son centième anniversaire, le 5 janvier 2024.

Bordeaux: trois mises en examen après une fusillade mortelle liée au narcotrafic

Trois jeunes hommes ont été mis en examen pour tentative de meurtre à Bordeaux, après une fusillade le soir de Noël dans laquelle un de leur complice présumé avait été blessé mortellement, a annoncé mardi le parquet.Âgés de 19, 20 et 24 ans et placés en détention provisoire, ils sont suspectés de “tentative de meurtre en bande organisée au préjudice de personnes non identifiées à ce stade”, “association de malfaiteurs” et “détention d’armes en bande organisée”, a précisé devant la presse le procureur de la République, Renaud Gaudeul.Deux d’entre eux sont des frères originaires de Guyane et l’un des trois a déjà été condamné pour des infractions sur les armes.Condamnée, pour sa part, à plusieurs reprises pour des infractions à la législation sur les stupéfiants et sortie fin novembre de prison, la victime, âgée de 19 ans et domiciliée à Trappes (Yvelines), avait rejoint ses comparses, arrivés en train de Reims, dans un logement de l’agglomération bordelaise.Tous les quatre avaient “répondu à un appel d’un individu (recherché par la police, NDLR) leur demandant de se rendre à Bordeaux”, où il leur a fourni une voiture volée pour se déplacer, a précisé le magistrat.Le 25 décembre au soir, ils se sont rendus sur une place du quartier populaire des Aubiers, où des coups de feu ont alors éclaté.La victime qui portait un gilet pare-balles, des gants et une cagoule, a été touchée à trois reprises à la tête, au niveau de l’abdomen et à une cuisse. “Le ou les auteurs” de ces tirs mortels ne sont “pas encore identifiés”, a souligné M. Gaudeul.Un fusil automatique a été retrouvé à proximité de la voiture abandonnée dans leur fuite par les mis en cause, interpellés le soir-même, tandis qu’un fusil à pompe et des munitions ont été saisis dans un immeuble du quartier.”La piste largement privilégiée est celle d’un lien avec le trafic de produits stupéfiants, compte tenu du mode opératoire” et du lieu des faits, “connu comme étant un point de deal qu’il est particulièrement difficile d’éradiquer”, a pointé le procureur, ajoutant que l’implication de personnes venues d’autres régions étant un phénomène récemment observé à Bordeaux.

Macron va présenter ses voeux pour une dernière “année d’action” avant 2027

Des menaces pesant sur l’Europe aux enjeux sociétaux sur la fin de vie et l’internet, Emmanuel Macron, confronté à une impopularité record, présente mercredi ses voeux aux Français pour 2026, sa dernière année pleine à l’Elysée, dont il entend faire “une année d’action” malgré ses faibles marges de manoeuvre.2026 sonne un peu comme le crépuscule pour le chef de l’Etat, très entravé depuis le pari manqué de la dissolution de 2024 et qui, après deux quinquennats, ne peut se représenter.A plus d’un titre, la séquence qui s’ouvre s’annonce inédite, des municipales de mars au verdict sur l’inégibilité de Marine Le Pen, à l’été, qui donnera de facto le coup d’envoi de la campagne pour 2027.Un scrutin que le Rassemblement national abordera pour la première fois en position de force, et où le camp présidentiel doit encore identifier son champion.”Tout le problème d’Emmanuel Macron, c’est qu’il sort du jeu, il n’existe plus. Tout le monde est dans le coup d’après”, résume un ténor de droite.Un constat que le président est bien décidé à démentir jusqu’au bout, malgré les appels réguliers à sa démission dans un pays bloqué par l’absence de majorité et un domaine réservé largement circonscrit à la scène internationale.”Ce seront ses derniers voeux d’année pleine mais justement c’est tout sauf des vœux d’immobilisme et de rétrospective. Il va vouloir montrer que 2026 sera une année d’action et une année utile”, déroule-t-on dans son entourage.- “Domaine réservé” -Avec trois priorités pour lui sur la scène intérieure : l’instauration d’un service militaire volontaire, la régulation des réseaux sociaux, notamment auprès des jeunes, et une loi sur la fin de vie.”Ce n’est pas des sujets qui pèsent léger dans un bilan présidentiel”, veut croire un proche.Près de quatre ans après le début de la guerre en Ukraine et alors que les efforts en faveur de la paix de Donald Trump peinent à se concrétiser, la situation géopolitique de l’Europe sera aussi au coeur de son allocution.”C’est à la fois son domaine réservé, et ce encore plus depuis un an et demi (dissolution, ndlr). L’an prochain sera un moment décisif pour ce qu’il défend depuis toujours : la capacité de l’Europe d’assurer par elle-même sa sécurité”, pointe son entourage.Début janvier, la Coalition des volontaires, constituée en grande partie d’Européens, se réunira à Paris pour “finaliser” les garanties de sécurité qu’elle accordera à l’Ukraine, une fois un cessez-le-feu acquis, dont le déploiement de forces dans ce pays.Le chef de l’Etat pourrait aussi évoquer la dissuasion nucléaire, alors que Paris et Londres ont déjà acté un rapprochement d’ampleur en la matière et que des discussions sont à l’étude sur un possible élargissement de ce parapluie à d’autres pays européens.- Référendum -Dans l’immédiat, les Français sont surtout sensibles à l’instabilité politique, l’événement le plus marquant de l’année pour 47% d’entre eux devant les problèmes de pouvoir d’achat (40%) ou le conflit en Ukraine (33%), selon un sondage Odoxa-Backbone publié jeudi par Le Figaro.Emmanuel Macron est avant tout jugé à l’aune des “enjeux nationaux”, renchérit Jean-Daniel Lévy, directeur délégué de Toluna/Harris, en pointant une cote de confiance présidentielle de nouveau à son plus bas en décembre, avec seulement 25% d’avis favorables. Mais durant ses voeux, le chef de l’Etat devrait laisser les “affaires gouvernementales au gouvernement” et se contenter de réitérer son appel à la culture du “compromis” entre forces politiques, indique-t-on dans son entourage.Lors du dernier Conseil des ministres de l’année, le 22 décembre, il a tout de même appelé à “donner au plus vite, en janvier, un budget à la Nation”, sans aller toutefois jusqu’à demander à Sébastien Lecornu d’utiliser le 49.3.Soucieux de continuer à exister sur la scène intérieure, Emmanuel Macron est surtout monté en première ligne contre les dérives des réseaux sociaux, à coups de débats publics à travers l’Hexagone, et contre le fléau du narcotrafic.Mais après avoir promis de demander aux Français de “trancher” sur des sujets “déterminants” lors de ses derniers voeux, il n’a jamais dégainé l’arme du référendum.”Vu l’instabilité gouvernementale, c’est compliqué”, mais “c’est un outil qu’il garde dans sa manche”, relève le proche.

Grand froid: bénévoles et associations en première ligne pour secourir les sans-abri

Face au froid sévère qui s’est abattu sur la France, les associations redoublent d’efforts pour aider les sans-abri, soutenues par des bénévoles occasionnels pendant les vacances de fin d’année.Nakunzi Fumiasuca, 36 ans, vivait sous une tente dans le nord-est de Paris. “J’ai appelé le 115 à 6H car j’avais froid. On m’a rappelé à 16 heures pour me dire de venir à la Mie de Pain. Ici je dors tranquillement, sans peur de l’insécurité, et j’ai pu voir un médecin”, raconte-t-il.L’association gère le plus gros centre d’hébergement d’urgence de Paris, avec 379 lits sur sept étages. Elle a poussé les murs pour ajouter 16 lits dans le cadre du plan grand froid activé dimanche à Paris, auxquels s’ajoutent dix autres dans un centre pour femmes.Dans une chambre divisée en boxes, des lits superposés ont remplacé des lits simples pour faire dormir 8 personnes. Les nouveaux venus se glissent dans la longue file des 600 personnes qui viennent prendre un repas à 18 heures. Ce soir-là, 12 bénévoles servent le repas, contre huit habituellement. “Certains bénévoles réguliers sont absents, comme des grands-parents retraités qui se consacrent à leur famille, mais d’autres, qui veulent faire une action solidaire pendant les fêtes, compensent: un homme séparé vient une année sur deux quand il n’a pas ses enfants, des parents avec leurs ados…”, explique Heuria Mir, de la Mie de Pain.Contrôleuse de gestion de 45 ans et mère de deux enfants, Julia vient de changer de travail et n’avait pas de congés: “Je me suis aperçue que j’allais être seule pendant les vacances et je me suis proposée pour Noël”.William Warin, cuisinier de 28 ans, est venu avec un ami. “Plutôt que boire un verre, on fait quelque chose ensemble”, explique-t-il.- Renforcer les maraudes -Le Secours catholique constate aussi une évolution du bénévolat pendant les vacances. Cent bénévoles ont passé le réveillon de Noël sur une péniche avec 600 personnes précaires.”Nous adaptons nos missions pour leur permettre de s’engager. Nous avons de plus en plus de jeunes pris par leur travail, qui donnent un coup de main ponctuel”, explique Didier Duriez, président du Secours catholique, soulignant qu’à “chaque grande crise, des volontaires répondent présents”.Face au froid, l’association a pu grâce à eux renforcer les maraudes, tandis que la capacité d’accueil de jour était doublée et les horaires d’ouverture étendus en soirée.”Dès que les températures ont chuté, nous nous sommes mis en ordre de bataille”, explique Claude Girardi, vice-président de la Croix Rouge française.Les personnes logées dans ses centres d’hébergement d’urgence peuvent exceptionnellement y rester en journée alors que d’habitude elles les quittent le matin. “Certains accueils de jour restent ouverts en soirée et se transforment en centres de nuit”, explique-t-il.Ces accueils d’urgence peuvent être une porte de sortie de la rue. Ainsi Taha Nouri, 32 ans, arrivé de Libye en 2021, vit dehors depuis. Repéré lundi par une maraude, il a trouvé un lit à la Mie de Pain, jusqu’au 5 janvier. “J’ai pu prendre une douche, bien manger, voir un médecin, obtenir des médicaments”, explique ce réfugié.”Il peut sortir définitivement de la rue si on l’accompagne vers un hébergement pérenne et un emploi”, assure Tahar Akarkar, directeur adjoint du Refuge de la Mie de Pain. L’association propose des consultations avec des médecins retraités bénévoles, des travailleurs sociaux et des dispositifs d’insertion professionnelle.”Si nous arrivons à sortir de la rue, ne serait-ce que deux personnes adressées par le plan grand Froid, ce sera une réussite”, estime-t-il.

Non-lieu pour un prêtre breton mis en examen en 2022 pour viol sur mineur

Sa mise en examen avait créé une onde de choc dans la paroisse bretonne où il exerçait: un juge d’instruction parisien a finalement ordonné un non-lieu concernant un prêtre mis en examen en 2022 pour viol sur un adolescent qui l’accusait de l’avoir drogué.Par ordonnance du 26 décembre, le juge a renvoyé Yannick Poligné devant le tribunal correctionnel de Paris pour usage de stupéfiants, mais sans donner lieu à poursuite pour des faits de nature sexuelle, a expliqué mardi le parquet de Paris, sollicité par l’AFP.Yannick Poligné, 55 ans, avait été mis en examen en novembre 2022 et placé en détention provisoire pour viol avec administration d’une substance de nature à altérer le discernement, mise en danger de la vie d’autrui, et usage de stupéfiants depuis 2016.Le non-lieu ordonné par le juge pour le viol, et le seul renvoi du prêtre pour usage de stupéfiants, sont conformes aux réquisitions du parquet, prises le 17 novembre dernier.Les accusations portées par l’adolescent fin 2022 avaient provoqué la stupéfaction dans le diocèse de Rennes où exerçait alors ce curé, sur fond de révélations multiples de violences sexuelles sur mineurs dans l’Eglise.Au moment des faits, Yannick Poligné, ordonné prêtre en 1999, était curé de la paroisse Saint-Louis-Marie-en-Brocéliande, à Montfort-sur-Meu (Ille-et-Vilaine).L’archevêque de Rennes Pierre d’Ornellas avait annoncé en novembre 2022 avoir “signalé” au Vatican les faits reprochés au prêtre afin que soit lancée une procédure canonique.- “Chemsex” -Mardi, l’archevêque a pris “acte de la décision rendue par la justice civile” et dit dans un communiqué attendre “désormais le jugement du tribunal correctionnel”.”Selon le droit de l’Eglise, puisqu’il s’agit d’une situation impactant un clerc avec un mineur, celle-ci relève de la compétence du Dicastère pour la Doctrine de la Foi au Vatican”, qui “statuera sur la situation canonique du clerc”, a-t-il expliqué, tout en précisant que l’abbé n’exerçait “plus aucun ministère pastoral” depuis sa mise en examen.Le 3 novembre 2022, les pompiers parisiens avaient été appelés par un adolescent, alors âgé de 15 ans, “se plaignant de s’être fait droguer et ayant des douleurs anales, des diarrhées et des vomissements”, a rappelé le ministère public.A la brigade de protection des mineurs, il avait d’abord raconté avoir rencontré un homme dans un bar et été emmené dans un hôtel après avoir été drogué, sans autre souvenir.Par la suite, il avait expliqué avoir eu des échanges préalables sur l’application de rencontres gay Grindr avec cet homme qui s’était fait passer pour un militaire, tandis que lui-même avait prétendu être majeur. L’homme lui avait d’ailleurs précisé ne pas être intéressé par les mineurs.Ils avaient consommé de la poudre écrasée et bu plusieurs verres, selon l’adolescent qui a précisé en avoir déjà consommé à d’autres occasions. Leurs rapports à l’hôtel avaient été consentis, mais le mineur avait fait état de la brutalité de l’homme.Selon le parquet, “l’expertise psychiatrique a confirmé la fragilité du mineur, qui avait développé un rapport obsessionnel au sexe en lien avec une grande consommation de pornographie depuis un très jeune âge”.Le prêtre a expliqué de son côté être venu à Paris pour un rendez-vous médical, puis avoir pris un rendez-vous sur Grindr. Il reconnaissait le déroulé des faits et la consommation commune de GBL et 3CMC, sans aucune notion de contrainte. Il assurait n’avoir pas soupçonné la minorité du jeune homme, selon le parquet.Une source proche du dossier en novembre 2022 avait indiqué à l’AFP qu’il avait admis des rapports violents mais consentis.Les investigations sur le quotidien de ce prêtre ont confirmé une vie homosexuelle active et ponctuée de “chemsex”, a indiqué le parquet, en faisant référence à des relations sexuelles lors desquelles des substances psychoactives sont consommées afin de démultiplier désir et sensations.

Feu vert à la poursuite du chantier de l’A69

La cour administrative d’appel de Toulouse a sans surprise autorisé mardi la poursuite du chantier contesté de l’autoroute A69 entre Toulouse et Castres, en rétablissant son autorisation environnementale qui avait été annulée en première instance.Conformément aux recommandations du rapporteur public, les magistrats d’appel ont estimé que “le projet de liaison autoroutière doit être regardé comme répondant à une raison impérative d’intérêt public majeur (RIIPM)”.Selon la cour, c’est donc “à tort” que le tribunal administratif de Toulouse avait, le 27 février, annulé l’autorisation environnementale de ce projet, conduisant à stopper temporairement les travaux de ces 53 km de voie rapide.Le tribunal avait alors estimé que les lourdes atteintes à l’environnement n’étaient justifiées par aucune RIIPM puisque l’enclavement des villes de Castres et Mazamet, principal argument des promoteurs de l’autoroute, n’était pas démontré.Mais, à l’inverse, la cour juge qu’il n’est pas “nécessaire de justifier d’une situation critique ou de tension particulière quant à l’enclavement ou au décrochage démographique et économique du bassin de vie de Castres-Mazamet” pour autoriser le projet.L’autoroute “permettra de relier dans des meilleures conditions le bassin de vie de Castres Mazamet, qui compte plus de 130.000 habitants, à la métropole de Toulouse”, explique la cour, dans un communiqué sur sa décision.- “Décision majeure” -Elle estime en outre qu’il n’existe “pas de solution alternative satisfaisante à la création d’un nouveau tronçon autoroutier” et que “le maintien des espèces protégées” n’est pas menacé “car des mesures compensatoires efficaces sont prévues”.Avant même que la cour ne communique sur cette décision, le ministère des Transports a salué “une décision majeure” qui “permet d’envisager la livraison, très attendue par le territoire, de cette infrastructure structurante, à l’horizon d’octobre 2026”.Atosca, futur concessionnaire de l’autoroute qui supervise actuellement les travaux, “accueille favorablement la décision de la cour administrative d’appel de Toulouse, qui valide la raison impérative d’intérêt public majeur et l’autorisation environnementale de l’autoroute A69 dans toutes ses composantes, permettant de poursuivre sans ambiguïté le chantier”.”Cette décision tranche le débat sur le fond et confirme la nécessité d’une infrastructure attendue depuis plusieurs décennies par le sud du Tarn”, indique Atosca, dans un communiqué.Du côté des opposants, en revanche, la décision de la cour d’appel est jugée “incompréhensible” et “décevante”.”Nous engageons un pourvoi en cassation immédiatement: la décision à venir du Conseil d’Etat sera rendue avant la mise en service fantasmée par le ministre Tabarot”, a affirmé leur principal collectif, La Voie est libre (LVEL).- “Chantier de la honte” -Les anti-A69 soulignent que l’arrêt était de toute façon “prévisible”, du fait que plusieurs magistrats de la cour, parties prenantes de cette décision, avaient déjà participé à celle autorisant une reprise anticipée des travaux, en mai.”Lorsque des magistrats ayant déjà jugé en procédure accélérée avaient refusé de se récuser pour statuer sur le fond, on est en droit de se questionner sur leur impartialité!”, fustige LVEL.Parallèlement à son pourvoi, le collectif entend poursuivre sa contestation devant les tribunaux, notamment par la voie pénale.Le 12 janvier, une juge du tribunal de Toulouse, saisie en urgence, doit ainsi statuer sur des dépassements non-autorisés du chantier, en “violation manifeste de l’ordre public environnemental”, selon le parquet de Toulouse.Face à cette expansion illégale de l’emprise des travaux, les préfets de Haute-Garonne et du Tarn ont d’ores et déjà pris des arrêtés pour faire interdire la poursuite des travaux qui s’y déroulent.”D’autres actions juridiques sont à venir, avec un volet pénal bien chargé, qui n’a pas dévoilé toutes ses surprises et qui pourrait bien suspendre à nouveau ce chantier de la honte”, espèrent les militants de LVEL.Sur le terrain, “les équipes vont désormais se concentrer sur les travaux qui reprendront à l’issue des congés de fin d’année”, annonce Atosca, dans son communiqué.Le concessionnaire entend lancer “courant janvier” une dernière étape décisive de ce chantier: la pose des quelque 500.000 tonnes de revêtement de la future autoroute qui doit être produite par deux centrales d’enrobé à chaud, installées depuis l’automne à proximité immédiate du chantier, dans le Tarn, et qui étaient jusqu’à présent en phase de test.

Décision clé attendue sur l’avenir de l’A69

Décision cruciale dans le dossier de l’A69: la justice administrative doit dire mardi si le chantier de l’autoroute contestée entre Toulouse et Castres, entamé en 2023, peut se poursuivre ou s’il doit être à nouveau arrêté, comme le demandent les militants écologistes.Les opposants à cette autoroute, devenue un emblème des luttes environnementales contre des projets jugés dépassés à l’heure du changement climatique, craignent que l’arrêt rendu par la cour administrative d’appel de Toulouse ne leur soit défavorable.Le rapporteur public, dont l’avis est en général suivi par les juridictions administratives, a effectivement recommandé la poursuite des travaux.Compte tenu de la “taille critique” du bassin de population et d’emploi des villes de Castres et de Mazamet, dans le sud du Tarn, il est “difficile de lui dénier la nécessité d’une liaison autoroutière” avec la métropole toulousaine, a estimé le rapporteur Frédéric Diard, lors de l’audience le 11 décembre.Le magistrat a donc demandé l’annulation du jugement du tribunal administratif de Toulouse qui, le 27 février, avait stoppé le chantier, mis en pause de fin février à fin mai.L’hiver dernier, le tribunal avait invalidé l’autorisation environnementale de l’A69, estimant que ce projet d’autoroute ne présentait pas de Raison impérative d’intérêt public majeur (RIIPM), impératif juridique justifiant les atteintes à l’environnement causées par ce type d’infrastructure.A la demande de l’État et du constructeur et futur concessionnaire Atosca, la cour administrative d’appel a néanmoins autorisé le 28 mai la reprise du chantier, en attendant de se prononcer sur le fond.”Le droit et les avis techniques plaident pour la confirmation de la décision de première instance”, a soutenu à l’audience, Me Julie Rover, avocate des associations d’opposants, pour qui “l’anomalie juridique” serait un arrêt de la cour conforme à la position du rapporteur public.- Dépassements du chantier -Dès l’issue des débats, le 11 décembre, les anti-A69 ne cachaient pas leur pessimisme vis-à-vis de la décision attendue ce mardi, mettant notamment en cause l’impartialité de la cour, présidée dans ce dossier par le même magistrat, Denis Chabert, ayant déjà autorisé la reprise des travaux en mai dernier.Ils espèrent néanmoins que les dépassements non autorisés du périmètre du chantier de l’autoroute, constatés en novembre, et reconnus par le constructeur lui-même pourront peut-être faire pencher la balance en leur faveur.”Si elle ne confirme pas l’annulation de l’autorisation du chantier, la cour doit au moins rouvrir le dossier pour analyser l’impact environnemental de ces emprises supplémentaires”, a ainsi déclaré à l’AFP un porte-parole de La Voie est libre (LVEL), collectif d’opposants au projet.Pour ces militants écologistes, “le sujet de ces emprises illégales a un impact sur la compensation du projet”, à savoir l’obligation pour le constructeur de “compenser” les impacts négatifs sur l’environnement du projet. De ce fait, “il a un impact sur la décision qui va être rendue” mardi, souligne ce porte-parole de LVEL, même si, lors de l’audience, M. Chabert avait bien pris soin de préciser que cette question n’était justement pas au coeur des débats.Dans une autre procédure entamée par ces opposants à l’A69, la justice pénale doit se prononcer le 12 janvier sur le sort de ces emprises non autorisées, le parquet ayant pointé “la gravité des atteintes à l’environnement relevées” et requis la suspension des travaux dans ces zones.”L’importance des dépassements d’emprise, ainsi que le caractère incomplet des documents adressés” par le futur concessionnaire Atosca qui supervise les travaux, ont d’ailleurs conduit le 19 décembre les préfets du Tarn et de la Haute-Garonne à “geler la situation du chantier pour les zones situées hors emprise de l’autorisation environnementale initiale”.Hormis “ces surfaces complémentaires utilisées de façon temporaire pour la logistique du chantier (…), les travaux se poursuivront sur la surface de référence de l’autoroute conformément à l’autorisation environnementale” portant sur 340 hectares, avait réagi le constructeur.Selon le calendrier convenu avec l’Etat, Atosca prévoit une inauguration de cette autoroute à l’automne 2026.

Femme tuée dans le centre de Lille: son conjoint mis en examen

Le compagnon d’une femme de 25 ans retrouvée morte chez elle dans le centre de Lille samedi a été mis en examen lundi soir pour meurtre par conjoint et placé en détention provisoire, a annoncé le parquet de Lille.Le mis en cause âgé de 29 ans avait alerté la police, indiquant avoir porté des coups de couteaux à la victime, a précisé le procureur de la République adjoint de Lille, Antoine Berthelot.Il avait également tenté de mettre fin à ses jours en consommant des médicaments, a précisé une source policière à l’AFP.Le corps découvert dans la chambre de leur appartement présentait de nombreuses plaies à l’arme blanche, et l’homme avait un couteau à la main à l’arrivée des forces de l’ordre, selon une autre source policière.”Aucun mobile possible n’est pour l’heure avancé par le suspect”, a ajouté le parquet de Lille.Il s’agissait du second féminicide la semaine de Noël à Lille. Samedi, un autre homme de 36 ans avait déjà été mis en examen pour meurtre par conjoint et écroué après la découverte jeudi de sa compagne morte dans leur appartement.”L’autopsie pratiquée sur le corps de la victime laisse apparaître plusieurs impacts sur le crâne qui permettent de conclure à une origine traumatique du décès”, intervenu la nuit de Noël, a précisé lundi le parquet de Lille.Outre son compagnon, un ami de 47 ans, hébergé depuis plusieurs semaines au domicile du couple, a été mis en examen pour non-assistance à personne en danger, et placé sous contrôle judiciaire.Chaque jour en France, plus de trois femmes sont victimes de féminicide ou tentative de féminicide conjugal, un chiffre en hausse sur un an, selon les données de 2024 de la mission interministérielle pour la protection des femmes (Miprof) publiées en novembre.