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Trente ans de réclusion requis à l’encontre de Cédric Jubillar, accusé du meurtre de son épouse

Une peine de trente ans de réclusion criminelle a été requise mercredi à l’encontre de Cédric Jubillar, jugé à Albi pour le meurtre de son épouse Delphine, disparue dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020.Devant la cour d’assises du Tarn, l’avocat général Pierre Aurignac a demandé la condamnation du peintre-plaquiste de 38 ans et requis “une réponse pénale extrêmement ferme” pour le “meurtre aggravé” de Delphine née Aussaguel, 33 ans, dont le corps n’a jamais été retrouvé.”Il est coupable, a auparavant déclaré Nicolas Ruff, le premier avocat général à s’exprimer jeudi après-midi. “Je prononce ces mots qui accusent, en en assumant pleinement les conséquences et en espérant vous convaincre de condamner Cédric Jubillar”, a-t-il conclu, au terme de deux heures de réquisitoire.”Au bout du chemin, je n’ai aucun doute sur le fait que Delphine Aussaguel est morte” le soir du 15 décembre 2020, “je n’ai aucun doute sur le fait que c’est Cédric Jubillar qui l’a tuée”, a-t-il affirmé , estimant que les jurés devraient eux aussi parcourir le même chemin, en se posant “les mêmes questions”.Descendu dans le prétoire pour s’adresser “uniquement” à la cour et aux jurés, M. Ruff, vice-procureur de Toulouse, les a appelés à ne pas rendre une “justice des on-dit”, une “justice des certitudes fainéantes”, dans un dossier qui a vu “le pire de ce que peut être la médiatisation”.Sans hausser le ton, regardant régulièrement l’accusé et sa défense, Nicolas Ruff s’est défendu d’être un “mercenaire de l’accusation”, affirmant livrer son “analyse factuelle et juridique d’un dossier”.- “Heureuse comme jamais” -Et si l’absence du corps de Delphine Jubillar “rend votre travail judiciaire plus compliqué”, a-t-il dit aux jurés, “elle n’empêche pas la justice de travailler” et “on doit condamner quand il y a des éléments qui convergent”, a-t-il insisté. Reprenant le leitmotiv qui a guidé la défense, à savoir celui d’un “dossier vide”, il a égrené pendant plus de deux heures les principaux éléments de l’enquête, les précédant de la formule: “dire que ce dossier est vide, c’est ne pas voir…”.Au sujet de la nuit de la disparition, il a rappelé que l’enquête sur le couple et ses relations montrait que Delphine était ce soir-là “heureuse comme jamais, euphorique même”, parce que la femme de son amant venait d’accepter la perspective d’une séparation, ce qui ouvrait la voie à cette nouvelle vie à deux dont rêvait l’infirmière de 33 ans.”S’il y a un soir où il y a pu avoir ce moment de bascule, ces mots qui tuent, cet instant fatidique qui vient sceller la rupture, c’est bien ce 15 décembre”, a ainsi déclaré l’avocat général, estimant comme les parties civiles que le meurtre a été commis à la suite de l’annonce d’un “départ définitif” de la part de Delphine.Lunettes brisées de la disparue, cris d’effroi entendus par les voisines, témoignage de son fils Louis, téléphone éteint de l’accusé, voiture garée dans un sens démontrant qu’elle a été utilisée dans la nuit, attitude de Cédric Jubillar le lendemain matin… M. Ruff a inlassablement décortiqué les indices du dossier.Loin du “désastre judiciaire” annoncé par la défense si leur client était condamné, Nicolas Ruff a estimé que ces indices démontraient au contraire que “Cédric Jubillar est coupable du meurtre de Delphine Aussaguel”.- “Rendez-leur Delphine” -Dans la matinée, les deux derniers avocats des parties civiles, plaidant dans l’intérêt des enfants du couple Jubillar, se sont une nouvelle fois directement adressés à l’accusé.”Rendez-leur Delphine!”, a par deux fois tonné Me Laurent Boguet en concluant sa plaidoirie, l’accusé ne trahissant aucune émotion face à cette injonction.Me Boguet a dénoncé le “brouillard de guerre” déployé par l’accusé, via ses réponses imprécises, et la défense, qui a “torturé le dossier” pour le remettre en question. D’une voix chargée d’émotion, sa consoeur Malika Chmani a regretté que les enfants Jubillar n’aient “jamais eu de réponses à leurs questions” au cours des quatre semaines de procès.”Il n’y a pas eu de vérité de leur père, je suis venue chercher une vérité judiciaire”, a conclu à la barre l’avocate, demandant “vérité et justice pour Louis et Elyah”.La journée de jeudi va être consacrée aux plaidoiries de la défense, avant le verdict attendu vendredi.

A l’Assemblée, la censure s’éloigne mais le chaudron budgétaire s’annonce

Si la perspective de la censure s’éloigne pour Sébastien Lecornu, les tensions politiques sont loin d’être retombées, le Parlement s’apprêtant à plonger dans des débats budgétaires qui promettent d’être épiques et inédits sans la menace du 49.3 pour en garantir l’issue.Mercredi, après son baptême du feu des questions au gouvernement à l’Assemblée, le Premier ministre a été accueilli froidement au Sénat pour sa déclaration de politique générale, où il a notamment proposé de confier la gestion du système de retraites aux partenaires sociaux.Face à un hémicycle dominé par une alliance entre la droite et les centristes, où les troupes macronistes sont très peu nombreuses, Sébastien Lecornu a été très peu soutenu, applaudi seulement par une vingtaine de parlementaires.Sa proposition mardi de suspendre la réforme des retraites jusqu’à l’élection présidentielle a notamment fait grincer les sénateurs Les Républicains, opposés, tout comme le patron du parti Bruno Retailleau, à tout retour en arrière.Le Premier ministre a fait valoir que “suspendre, ce n’est pas renoncer” à la réforme et mis en avant la “stabilité” générée par cette initiative après des journées de crise politique : les socialistes ne voteront pas les motions de censure de La France insoumise et du Rassemblement national débattues jeudi matin.RN, LFI, écologistes et communistes vont tenter de faire tomber le gouvernement, mais il devrait manquer une vingtaine de voix pour atteindre la majorité absolue des 289 voix nécessaires. Seuls trois députés socialistes sur 69, selon le patron du PS Olivier Faure, devraient voter la censure, malgré la consigne du parti, et suivre ainsi l’appel “à désobéir” lancé par le coordinateur de LFI Manuel Bompard.- Terrain inconnu -La présidente du groupe RN à l’Assemblée Marine Le Pen a fait contre mauvaise fortune bon cœur : si le gouvernement ne tombe pas jeudi, il “ne tiendra pas sur la durée”, a-t-elle assuré, prévoyant une dissolution “dans trois semaines ou dans trois mois”.Car le Parlement va entrer en terrain inconnu avec la promesse de Sébastien Lecornu de lui laisser le dernier mot. “Le gouvernement proposera, nous débattrons, vous voterez”, a-t-il répété aux parlementaires. Le Premier ministre s’est engagé à ne pas recourir à l’article 49.3 de la Constitution qui a permis l’adoption de tous les budgets sans vote depuis 2022.Cette mise en retrait de l’exécutif – même s’il dispose d’autres moyens pour faire avancer les débats – risque de faire de l’Assemblée un champ de bataille permanent, où la volonté du gouvernement de négocier pourrait se heurter à la tentation de certaines oppositions d’enliser les débats.”Maintenant que la balle est dans le camp de l’Assemblée (…) Ce serait quand même assez +abracadabrantesque+ qu’on ne puisse pas aller au vote de notre fait”, a averti la présidente de la chambre basse Yaël Braun-Pivet.Les majorités risquent en outre d’être variables en fonction des sujets et de… l’assiduité des parlementaires. “Les semaines qui viennent vont être très dures, j’ai dit à mes députés qu’il faudra être là tout le temps”, anticipe le patron du groupe PS Boris Vallaud. Déjà la suspension de la réforme des retraites n’est à ce stade qu’une annonce. Sébastien Lecornu s’est borné à assurer que le gouvernement la soumettrait “dès le mois de novembre” aux députés par un amendement au projet de budget de la Sécurité sociale (PLFSS).- “Trahison” -Face à l’opposition ou a minima l’abstention d’une large partie du socle commun – camp présidentiel et LR -, le RN et LFI n’ont pour l’instant pas confirmé qu’ils voteraient cette suspension alors qu’ils accusent les socialistes de “trahison” et qu’ils y voient un renoncement par rapport à l’abrogation qu’ils défendent.Pour Manuel Bompard, passer par un amendement veut dire que le PS devra voter le PLFSS “le plus brutal de ces 30 dernières années”.Le président LFI de la commission des Finances de l’Assemblée Éric Coquerel a lui demandé au gouvernement qu’il “s’engage sur une loi spécifique” si le PLFSS n’aboutissait pas. Mais pour les socialistes, “peu importe le véhicule”, “sans suspension il n’y a pas de gouvernement”, a prévenu Boris Vallaud.Jean-Philippe Tanguy (RN) a, lui, mis “au défi” le PS d’apporter “la preuve concrète et opposable” qu’il a les moyens d’obtenir la suspension de la réforme. Au-delà de leur “victoire” revendiquée sur les retraites, les socialistes entendent mener bataille, vote par vote, contre le gel du barème de l’impôt sur le revenu, des prestations sociales ou encore le doublement des franchises médicales.Ces mesures font partie de l’effort budgétaire prévu par le gouvernement d’une trentaine de milliards d’euros, dont 14 milliards de nouveaux prélèvements obligatoires. bur-far-ama-are/sde/sp

Rachat de SFR: Altice France rejette une première offre de ses trois concurrents

Aussitôt déposée, aussitôt rejetée: l’offre de rachat de SFR par ses concurrents Orange, Free et Bouygues Telecom, écartée dès mercredi matin par sa maison-mère Altice France, relance les conjectures sur l’ouverture de négociations et un possible passage de quatre à trois opérateurs.Bouygues Telecom, Orange et Iliad (Free) se sont positionnés de manière inédite mardi avec une proposition commune de rachat de “la plupart des actifs de l’opérateur SFR” pour 17 milliards d’euros.Une offre “immédiatement rejetée” par Altice France, maison mère de SFR.Du côté des acheteurs potentiels, Bouygues Telecom et Orange se sont fendus de deux réponses, tout aussi brèves: les groupes ont respectivement “pris connaissance” et “pris note” du rejet.Pour Sylvain Chevallier, analyste télécoms et associé du cabinet de conseil Bearing Point, “ce qui est important, c’est qu’il y ait une offre sur la table, pour que le processus de négociation commence”. Avec cette offre menée par trois concurrents, le marché renoue avec l’hypothèse d’un rapprochement entre opérateurs, inédite depuis la tentative de rachat de Bouygues Telecom par Orange abandonnée en 2016.- Une question de prix ? -L’hypothétique rachat, qui prendrait des mois voire des années, devrait d’abord passer par un consensus sur le montant.”Personne n’imaginait que la première offre soit la bonne”, souligne auprès de l’AFP Sylvain Chevallier. Avant le rejet de SFR mercredi matin, plusieurs analystes bancaires avaient qualifié l’offre de relativement basse.D’après une note de la banque UBS, le prix de rachat de 17 milliards d’euros, qui porterait selon ses concurrents la valeur totale d’Altice France à 21 milliards, est “juste en deçà” de la valorisation moyenne calculée sur le secteur. “Évidemment le prix est bas, puisque de toute façon, dans la négociation, il va monter”, pointe Sylvain Chevallier, qui parle néanmoins d’une “offre tout à fait crédible.”L’offre de mardi soir est venue mettre fin à des mois de spéculations accompagnant la restructuration financière d’Altice France. Avec une dette tombée de plus de 24 milliards à 15,5 milliards d’euros début octobre, la maison mère de SFR s’est éloignée de la menace d’un mur de la dette. Une opération qui l’a placée dans “une situation financière assainie, une situation opérationnelle et commerciale très largement améliorée” avec des “actifs uniques”, vantait fin septembre son PDG Arthur Dreyfuss.”Nous savons qu’il y a un certain nombre de marques d’intérêt pour certains actifs”, avait-il aussi indiqué. Les opérateurs concurrents s’étaient déjà déclarés favorables à une consolidation du marché, dans un secteur mature où les acteurs se livrent à une guerre des prix pour attirer des clients et rentabiliser de nombreux coûts fixes. “La consolidation sur le marché français pourrait aboutir à un environnement plus équilibré au regard de la concurrence et des prix”, a commenté la banque UBS.- “Vigilance” sur les tarifs -Les éventuelles discussions futures, comme leurs impacts économiques et sociaux, seront suivies de près.Si Bouygues Telecom, Free et Orange ont assuré vouloir “préserver un écosystème concurrentiel au bénéfice des consommateurs”, le ministre de l’Economie Roland Lescure a assuré mercredi qu’il resterait attentif.”Je vais être extrêmement vigilant sur cette opération, parce qu’aujourd’hui (…) en France, on a les prix des téléphones mobiles, des abonnements, parmi les moins chers d’Europe”, a-t-il déclaré sur RTL. Du côté des syndicats, qui expriment depuis plusieurs mois la crainte d’un “projet de démantèlement” de l’opérateur aux 8.000 salariés, le rejet de l’offre n’a pas éteint les inquiétudes. “J’ai passé ma matinée avec des salariés qui se demandent +Est-ce qu’on doit partir maintenant ? Qu’est-ce qu’on fait?+”, indique à l’AFP Olivier Lelong, délégué syndical central CFDT.Mercredi matin, le syndicat a dénoncé dans un communiqué une opération qui “pourrait entraîner la suppression de plusieurs milliers d’emplois directs et indirects”.Avec le syndicat Unsa et le CSE du groupe, la CFDT a fait appel de la validation par la justice du plan de sauvegarde accélérée d’Altice France. Une audience doit se tenir le 4 novembre. 

La censure s’éloigne à l’Assemblée mais le chaudron budgétaire s’annonce

Si la perspective de la censure s’éloigne pour Sébastien Lecornu, les tensions politiques sont loin d’être retombées, l’Assemblée nationale s’apprêtant à plonger dans des débats budgétaires qui promettent d’être épiques et inédits sans la menace du 49.3 pour en garantir l’issue.Mercredi, après son baptême du feu des questions au gouvernement à l’Assemblée, le Premier ministre est arrivé au Sénat pour une déclinaison de sa déclaration de politique générale – où il devrait développer ses intentions en matière de décentralisation. Conséquence de sa décision de suspendre la réforme des retraites, totem de la présidence Macron, “jusqu’à l’élection présidentielle”, les socialistes ne voteront pas les motions de censure de La France insoumise et du Rassemblement national débattues jeudi matin. Il devrait dès lors manquer une vingtaine de voix à l’addition des votes RN, LFI, écologistes et communistes pour atteindre la majorité absolue des 289 voix. D’autant que seuls trois députés socialistes sur 69, selon le patron du PS Olivier Faure, devraient voter la censure, malgré la consigne du parti, et suivre ainsi l’appel “à désobéir” lancé par le coordinateur de LFI Manuel Bompard.La présidente du RN Marine Le Pen a fait contre mauvaise fortune bon cœur : si le gouvernement ne tombe pas jeudi, il “ne tiendra pas sur la durée”, a-t-elle assuré en prévoyant une dissolution “dans trois semaines ou dans trois mois”.Car le Parlement va entrer en terrain inconnu avec la promesse de Sébastien Lecornu de lui laisser le dernier mot : “Le gouvernement proposera, nous débattrons, vous voterez”, a-t-il répété aux députés. Et le Premier ministre s’est engagé à s’abstenir de recourir à l’article 49.3 de la Constitution qui a permis l’adoption de tous les budgets sans vote depuis 2022.Cette mise en retrait de l’exécutif – même s’il dispose d’autres moyens pour faire avancer les débats – risque de faire de l’Assemblée un champ de bataille permanent, où la volonté affichée par Sébastien Lecornu de négocier des compromis pourrait se heurter à la tentation de certaines oppositions de provoquer l’enlisement des débats.- “Semaines très dures” -“Maintenant que la balle est dans le camp de l’Assemblée, il faut qu’on soit responsables et qu’on arrive à cadrer correctement les débats pour aller au bout. Ce serait quand même assez +abracadabrantesque+ qu’on ne puisse pas aller au vote de notre fait”, a averti la présidente de la chambre basse Yaël Braun-Pivet.Les majorités risquent en outre d’être variables en fonction des sujets et de… l’assiduité des parlementaires. “Les semaines qui viennent vont être très dures, j’ai dit à mes députés qu’il faudra être là tout le temps”, anticipe le patron du groupe PS Boris Vallaud. Déjà la suspension de la réforme des retraites n’est à ce stade qu’une annonce. Sébastien Lecornu s’est borné à assurer que le gouvernement la soumettrait “dès le mois de novembre” aux députés via un amendement au projet de loi de finances pour la Sécurité sociale.Face à l’opposition ou a minima l’abstention d’une large partie du socle commun – camp présidentiel et LR – le RN et LFI n’ont pour l’instant pas confirmé qu’ils voteraient cette suspension alors qu’ils accusent les socialistes de “trahison” et qu’ils y voient un renoncement par rapport à l’abrogation qu’ils défendent.Au-delà de leur “victoire” sur les retraites, les socialistes qui font “le pari” du débat parlementaire entendent mener bataille, vote par vote, contre le gel du barème de l’impôt sur le revenu, des prestations sociales ou encore le doublement des franchises médicales. Ces mesures font partie de l’effort budgétaire prévu par le gouvernement d’une trentaine de milliards d’euros, dont 14 milliards de nouveaux prélèvements obligatoires, selon le ministre de l’Économie Roland Lescure. Cela promet des débats houleux avec le camp présidentiel et la droite – notamment sénatoriale – qui ont du mal à avaler la concession faite sur les retraites.Si Sébastien Lecornu a reconnu que le projet de budget était “une copie de départ” ouverte à “négociation”, l’exécutif s’étant laissé une marge sur son objectif initial de déficit à 4,7% du PIB l’an prochain, il s’est posé en “garant” du retour sous les 3% en 2029, un niveau permettant de stabiliser la dette.

Le Conseil d’État rejette le recours de Marine Le Pen contre son inéligibilité immédiate

Le Conseil d’État a rejeté mercredi le recours de Marine Le Pen contre l’application immédiate de sa peine d’inéligibilité prononcée en avril lors de sa condamnation dans l’affaire des parlementaires européens du FN, l’ancien nom du RN. Cette exécution provisoire de l’inéligibilité l’empêche de se présenter à d’éventuelles élections législatives ou présidentielle.Marine Le Pen, dont le procès en appel se tiendra du 13 janvier au 12 février, avait saisi le Conseil d’État après avoir été radiée des listes électorales en avril et demandait au Conseil d’État de transmettre une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) au Conseil constitutionnel. Outre l’inéligibilité, elle avait été condamnée le 31 mars pour détournement de fonds publics à quatre ans d’emprisonnement dont deux avec sursis et 100.000 euros d’amende, mais sans exécution immédiate sur ces points. Il lui était reproché d’être au cœur d’un système mis en place pour rémunérer des salariés du parti avec l’argent du parlement européen, à hauteur de 4 millions d’euros entre 2004 et 2016. La cour d’appel devrait rendre sa décision avant l’été, soit bien avant la campagne présidentielle de 2027. Une relaxe permettrait à Marine Le Pen de se présenter.  Si sa condamnation était à l’inverse confirmée et si elle décidait de se présenter quand même au lancement de sa campagne, la validité de sa candidature à la présidentielle (comme à des législatives) serait examinée par le Conseil constitutionnel, seul juge des élections nationales: Marine Le Pen pourrait alors former devant lui un recours contre un refus de candidature.Dans son recours devant le Conseil d’État, Marine Le Pen contestait le refus du Premier ministre de l’époque, François Bayrou, d’accéder à sa demande d’abroger les dispositions du Code électoral qui avaient permis cette radiation, qu’elle estime inconstitutionnelles pour être notamment contraires à “la liberté de candidature” et à “la liberté des électeurs”.Dans un communiqué, la plus haute juridiction administrative explique avoir rejeté “ce recours car celui-ci ne recherchait pas tant l’abrogation de dispositions règlementaires que la modification de la loi, ce qui excède les pouvoirs du Premier ministre, qui ne pouvait donc que rejeter la demande de Mme Le Pen”. “En conséquence”, le Conseil d’État ne peut “pas transmettre sa QPC au Conseil constitutionnel”.Le Conseil d’État a un rôle de filtre des QPC: avant de les transmettre, il doit vérifier leur “caractère sérieux”, qu’elles n’ont pas déjà été traitées et, surtout, que “la disposition contestée est applicable au litige”.Le rapporteur public a estimé que les articles de loi du Code de procédure pénale qui ont permis la condamnation de Mme Le Pen à une peine d’inéligibilité n’étaient pas applicables au contentieux du refus d’enregistrement sur les listes électorales. 

400 policiers déployés pour reprendre un immeuble de Grenoble aux trafiquants

Environ 400 policiers ont participé mercredi matin à une opération destinée à reprendre le contrôle d’un immeuble de Grenoble tombé sous la coupe de trafiquants de drogues, ont annoncé le procureur et la préfète de l’Isère.Des enquêteurs, des agents de voie publique, des douanes et de la police aux frontières, ainsi que des CRS, ont participé à cette opération “atypique” parce qu’elle visait une seule tour du quartier Mistral, a détaillé la préfète Catherine Seguin lors d’un point-presse.Quatre personnes ont été interpellées et onze kilos de stupéfiants, 10.000 euros, une arme ainsi que des munitions ont été saisis lors de cette opération, selon le procureur Étienne Manteaux. Au-delà de ces saisies, “nous avons repris possession de cet immeuble avec des constats (…) qui laissent pantois sur la capacité des narcotrafiquants, si on ne les stoppe pas, à être dans une toute-puissance”, a-t-il ajouté.Sur les 64 appartements de l’immeuble, 24 étaient vacants. Ils “avaient été littéralement soudés par les trafiquants”, a expliqué la préfète: “il a fallu intervenir à la disqueuse pour pouvoir rétablir l’accès et restituer ces appartements aux bailleurs.”Dans les derniers mois, des locataires avaient été “contraints de quitter leur logement pour échapper aux menaces, aux intimidations et à cette occupation négative de l’espace des communs, des cages d’escaliers (…) par tous ces trafiquants”, a-t-elle ajouté.Pour elle, l’opération, qui se poursuivra dans les prochains jours, visait à adresser un “signal aux habitants: on est avec eux” et “un message aux trafiquants: l’espace public ne leur appartient pas.”Grenoble et sa banlieue sont particulièrement affectées par le trafic de drogues, qui occasionne fréquemment des violences par armes à feu. La ville voisine d’Échirolles a dû fermer en septembre 2024 un immeuble entier, “Le Carrare”, qui abritait un point de deal très lucratif, et évacuer tous ses habitants.

L’agrivoltaïsme, “eldorado” rural ou “bulle” potentielle ?

L’agrivoltaïsme, “agriculture du futur” ou “bulle” incontrôlée ? Vu comme un nouvel “eldorado” énergétique, l’essor des panneaux photovoltaïques au-dessus de terres cultivées suscite des interrogations en terme d’impact agricole, d’accumulation des projets ou encore d’acceptation locale.- Quel développement ? -L’agrivoltaïsme, inscrit en 2023 dans la loi d’accélération des énergies renouvelables afin que la France puisse atteindre ses objectifs de décarbonation, consiste à produire de l’électricité en surplomb d’une culture agricole “significative”.Seulement 200 projets agrivoltaïques sont actifs en France, sans représenter “de très grandes surfaces”, relève Christian Dupraz, chercheur à l’Inrae de Montpellier, à l’origine du concept d'”agrivoltaïsme” en 2008. Mais plus de 2.000 projets sont en instruction, ajoute-t-il.France Agrivoltaïsme, l’association représentative du secteur, évoque “plusieurs milliers” de projets potentiels pour cette “agriculture du futur”.Selon M. Dupraz, 300.000 hectares d’agrivoltaïsme, soit 1% de la surface agricole utile française, suffiraient à produire “autant d’électricité que nos 57 réacteurs nucléaires”.- Quels bénéfices ? -L’agriculteur peut espérer un revenu additionnel, ainsi qu’une protection du bétail et des plantes contre les aléas climatiques (grêle, chaleur, gel…)”Le kiwi jaune se plaît bien sous la serre photovoltaïque, il est bien à l’ombre”, témoigne Maxime Pallin, agriculteur au Temple (Gironde).Sa serre de 4 hectares a été intégralement financée (5 à 6 millions d’euros) par un énergéticien, qui se rembourse avec l’électricité produite.D’autres montages prévoient une rente pour l’agriculteur, entre 2.000 et 3.000 euros annuels par hectare sur plusieurs décennies, selon France Agrivoltaïsme.Les coûts de production électrique, à 70 euros environ le MW/h, sont très compétitifs, beaucoup plus par exemple que des panneaux installés sur des toits.- Quels risques ? -“Le rendement des cultures diminue avec l’ombre des panneaux”, prévient Christian Dupraz, d’en moyenne 30% en cas de couverture à 40% d’une parcelle, plafond prévu par la loi de 2023.Or, ce texte impose une baisse de rendement maximale de 10% pour éviter les cultures “alibis”. La Confédération paysanne, opposée à l’agrivoltaïsme, dénonce le risque d’une production alimentaire “mise de côté” comme “sous-produit de la production énergétique”.Pour y remédier, Christian Dupraz suggère de “diminuer le taux de couverture” ou d’avoir des panneaux mobiles laissant passer la lumière aux périodes nécessaires.L’autre risque est spéculatif: les énergéticiens multiplient les démarchages pour préempter le foncier agricole.Christian Dupraz décrit “un Far West”, un “eldorado” avec plus d’un million d’hectares précontractualisés en France, soit dix fois plus que la surface probablement équipée dans les 25 prochaines années. “C’est une bulle qui va générer des déceptions”, juge-t-il.”Il y a un fort engouement” en Gironde sur fond de crise viticole, confirme Violette Chanudet, chargée de mission agrivoltaïsme à la chambre d’agriculture, qui alerte sur des “contrats pas très sécurisants” pour les exploitants et l’importance d’une juste répartition des revenus.Dans la Vienne, près d’une centaine de dossiers portent sur 2.000 hectares. “Vous multipliez par cent départements, vous êtes à 200.000 hectares”, pointe Pascal Lecamp, député (MoDem) et rapporteur d’une proposition de loi pour un agrivoltaïsme “raisonné” face à ses “effets pervers”.Selon l’association Les Prés Survoltés, qui regroupe 300 opposants locaux, 600 hectares de terrain ont été rachetés à 7.000 euros l’hectare à Adriers, le double des prix habituels, au risque d’exclure les jeunes agriculteurs de l’accès au foncier.- Quels obstacles ? -France Agrivoltaïsme déplore la lenteur d’instruction des dossiers, entre 3 et 5 ans, et les longues listes d’attente pour un poste-source raccordant l’installation.Le Conseil national de la protection de la nature s’inquiète, lui, “du déploiement très rapide et non coordonné” de ces projets en raison de leurs “impacts (…) sur la biodiversité”.Benoît Moquet, vice-président des Prés Survoltés, dénonce aussi “nuisances visuelles” et “puits de chaleur”.”Les panneaux oui, mais pas dans les champs. On a besoin des champs pour nous nourrir”, souligne ce médecin retraité, lui-même démarché par un énergéticien lorgnant sa parcelle. “Il faut maîtriser la taille” des projets, répond France Agrivoltaïsme, qui souligne que “ça se voit beaucoup moins que des éoliennes.”- Quel avenir ? -La proposition de loi Lecamp, pour l’heure adoptée en commission, veut limiter les projets à 10 mégawatts crête.”Le premier partage de la valeur, c’est la répartition sur le territoire”, estime ce parlementaire, proposant aussi des prélèvements sur cette manne pour redistribuer à tous les agriculteurs.France Agrivoltaïsme suggère des circuits courts locaux pour alimenter exploitations ou services publics.Sur les 85% du territoire agricole éloigné des postes de raccordement,”on peut faire des petites centrales” en “autoconsommation collective”, confirme Christian Dupraz.”L’agrivoltaïsme ne va pas sauver l’agriculture”, conclut-il, mais ça “peut aider certaines exploitations” et “consolider énormément le mix électrique français”.

L’agrivoltaïsme, “eldorado” rural ou “bulle” potentielle ?

L’agrivoltaïsme, “agriculture du futur” ou “bulle” incontrôlée ? Vu comme un nouvel “eldorado” énergétique, l’essor des panneaux photovoltaïques au-dessus de terres cultivées suscite des interrogations en terme d’impact agricole, d’accumulation des projets ou encore d’acceptation locale.- Quel développement ? -L’agrivoltaïsme, inscrit en 2023 dans la loi d’accélération des énergies renouvelables afin que la France puisse atteindre ses objectifs de décarbonation, consiste à produire de l’électricité en surplomb d’une culture agricole “significative”.Seulement 200 projets agrivoltaïques sont actifs en France, sans représenter “de très grandes surfaces”, relève Christian Dupraz, chercheur à l’Inrae de Montpellier, à l’origine du concept d'”agrivoltaïsme” en 2008. Mais plus de 2.000 projets sont en instruction, ajoute-t-il.France Agrivoltaïsme, l’association représentative du secteur, évoque “plusieurs milliers” de projets potentiels pour cette “agriculture du futur”.Selon M. Dupraz, 300.000 hectares d’agrivoltaïsme, soit 1% de la surface agricole utile française, suffiraient à produire “autant d’électricité que nos 57 réacteurs nucléaires”.- Quels bénéfices ? -L’agriculteur peut espérer un revenu additionnel, ainsi qu’une protection du bétail et des plantes contre les aléas climatiques (grêle, chaleur, gel…)”Le kiwi jaune se plaît bien sous la serre photovoltaïque, il est bien à l’ombre”, témoigne Maxime Pallin, agriculteur au Temple (Gironde).Sa serre de 4 hectares a été intégralement financée (5 à 6 millions d’euros) par un énergéticien, qui se rembourse avec l’électricité produite.D’autres montages prévoient une rente pour l’agriculteur, entre 2.000 et 3.000 euros annuels par hectare sur plusieurs décennies, selon France Agrivoltaïsme.Les coûts de production électrique, à 70 euros environ le MW/h, sont très compétitifs, beaucoup plus par exemple que des panneaux installés sur des toits.- Quels risques ? -“Le rendement des cultures diminue avec l’ombre des panneaux”, prévient Christian Dupraz, d’en moyenne 30% en cas de couverture à 40% d’une parcelle, plafond prévu par la loi de 2023.Or, ce texte impose une baisse de rendement maximale de 10% pour éviter les cultures “alibis”. La Confédération paysanne, opposée à l’agrivoltaïsme, dénonce le risque d’une production alimentaire “mise de côté” comme “sous-produit de la production énergétique”.Pour y remédier, Christian Dupraz suggère de “diminuer le taux de couverture” ou d’avoir des panneaux mobiles laissant passer la lumière aux périodes nécessaires.L’autre risque est spéculatif: les énergéticiens multiplient les démarchages pour préempter le foncier agricole.Christian Dupraz décrit “un Far West”, un “eldorado” avec plus d’un million d’hectares précontractualisés en France, soit dix fois plus que la surface probablement équipée dans les 25 prochaines années. “C’est une bulle qui va générer des déceptions”, juge-t-il.”Il y a un fort engouement” en Gironde sur fond de crise viticole, confirme Violette Chanudet, chargée de mission agrivoltaïsme à la chambre d’agriculture, qui alerte sur des “contrats pas très sécurisants” pour les exploitants et l’importance d’une juste répartition des revenus.Dans la Vienne, près d’une centaine de dossiers portent sur 2.000 hectares. “Vous multipliez par cent départements, vous êtes à 200.000 hectares”, pointe Pascal Lecamp, député (MoDem) et rapporteur d’une proposition de loi pour un agrivoltaïsme “raisonné” face à ses “effets pervers”.Selon l’association Les Prés Survoltés, qui regroupe 300 opposants locaux, 600 hectares de terrain ont été rachetés à 7.000 euros l’hectare à Adriers, le double des prix habituels, au risque d’exclure les jeunes agriculteurs de l’accès au foncier.- Quels obstacles ? -France Agrivoltaïsme déplore la lenteur d’instruction des dossiers, entre 3 et 5 ans, et les longues listes d’attente pour un poste-source raccordant l’installation.Le Conseil national de la protection de la nature s’inquiète, lui, “du déploiement très rapide et non coordonné” de ces projets en raison de leurs “impacts (…) sur la biodiversité”.Benoît Moquet, vice-président des Prés Survoltés, dénonce aussi “nuisances visuelles” et “puits de chaleur”.”Les panneaux oui, mais pas dans les champs. On a besoin des champs pour nous nourrir”, souligne ce médecin retraité, lui-même démarché par un énergéticien lorgnant sa parcelle. “Il faut maîtriser la taille” des projets, répond France Agrivoltaïsme, qui souligne que “ça se voit beaucoup moins que des éoliennes.”- Quel avenir ? -La proposition de loi Lecamp, pour l’heure adoptée en commission, veut limiter les projets à 10 mégawatts crête.”Le premier partage de la valeur, c’est la répartition sur le territoire”, estime ce parlementaire, proposant aussi des prélèvements sur cette manne pour redistribuer à tous les agriculteurs.France Agrivoltaïsme suggère des circuits courts locaux pour alimenter exploitations ou services publics.Sur les 85% du territoire agricole éloigné des postes de raccordement,”on peut faire des petites centrales” en “autoconsommation collective”, confirme Christian Dupraz.”L’agrivoltaïsme ne va pas sauver l’agriculture”, conclut-il, mais ça “peut aider certaines exploitations” et “consolider énormément le mix électrique français”.

Rachat de SFR: Altice France rejette l’offre de ses trois concurrents

Aussitôt déposée, aussitôt rejetée: l’offre de rachat de SFR par ses concurrents Orange, Free et Bouygues Telecom, écartée dès mercredi matin par sa maison-mère Altice France, relance les conjectures sur l’avenir du secteur et un possible passage de quatre à trois opérateurs.La question plane depuis plusieurs mois sur le marché des télécoms français : SFR est-il amené à disparaître, racheté par ses trois concurrents ? Bouygues Telecom, Orange et Iliad (Free) se sont positionnés de manière inédite mardi soir avec une proposition commune de rachat de “la plupart des actifs de l’opérateur SFR” pour un montant de 17 milliards d’euros.Une offre “immédiatement rejetée”, a indiqué mercredi Altice France, maison mère de SFR, dans un message à ses salariés.Du côté des acheteurs potentiels, Bouygues Telecom et Orange se sont fendus de deux réponses, tout aussi brèves: les groupes ont respectivement “pris connaissance” et “pris note” du rejet.S’il est trop tôt pour savoir si les discussions se poursuivront, et si elles aboutiront, cette hypothèse d’un rapprochement entre opérateurs est inédite depuis la tentative de rachat de Bouygues Telecom par Orange abandonnée en 2016.- Une question de prix ? -Un hypothétique rachat, qui prendrait des mois voire des années, devrait d’abord passer par un consensus sur le montant.Avant le rejet de SFR mercredi matin, plusieurs analystes bancaires avaient souligné une offre relativement basse.D’après une note de la banque UBS, le prix de rachat de 17 milliards d’euros, qui porterait selon ses concurrents la valeur totale d’Altice France à 21 milliards, est “juste en deçà” de la valorisation moyenne calculée sur le secteur. “Il est probable qu’Altice France voudra relever cette offre; toutefois la marge de discussion est faible sans autre acheteur”, a souligné de son côté Oddo BHF.L’offre de mardi soir est venue mettre fin à des mois de spéculations accompagnant la restructuration financière d’Altice France. Avec une dette tombée de plus de 24 milliards à 15,5 milliards d’euros début octobre, la maison mère de SFR s’est éloignée de la menace d’un mur de la dette. Une opération qui l’a placée dans “une situation financière assainie, une situation opérationnelle et commerciale très largement améliorée” avec des “actifs uniques”, vantait fin septembre son PDG Arthur Dreyfuss.”Nous savons qu’il y a un certain nombre de marques d’intérêt pour certains actifs”, avait-il aussi indiqué. Les opérateurs concurrents s’étaient déjà déclarés favorables à une consolidation du marché, dans un secteur mature où les acteurs se livrent à une guerre des prix pour attirer des clients et rentabiliser de nombreux coûts fixes. “La consolidation sur le marché français pourrait aboutir à un environnement plus équilibré au regard de la concurrence et des prix”, a commenté la banque UBS.- “Vigilance” sur les tarifs -Les éventuelles discussions futures seront suivies de près en raison des impacts économiques et sociaux très concrets que pourrait avoir une telle consolidation.Si Bouygues Telecom, Free et Orange ont assuré mardi soir vouloir “préserver un écosystème concurrentiel au bénéfice des consommateurs”, le ministre de l’Economie Roland Lescure a assuré mercredi matin qu’il resterait attentif à ce sujet.”Je vais être extrêmement vigilant sur cette opération, parce qu’aujourd’hui (…) en France, on a les prix des téléphones mobiles, des abonnements, parmi les moins chers d’Europe”, a-t-il déclaré sur RTL. Les salariés de l’opérateur, qui compte 8.000 employés dont 2.000 dans ses boutiques, ont quant à eux exprimé depuis plusieurs mois la crainte d’un “projet de démantèlement”. “Cette opération de concentration, si elle se concrétise, pourrait entraîner la suppression de plusieurs milliers d’emplois directs et indirects”, a dénoncé mercredi la CFDT dans un communiqué.Avec la CGT, autre syndicat représentatif des salariés, et le CSE du groupe, la CFDT a fait appel de la validation par la justice du plan de sauvegarde accélérée d’Altice France. Une audience doit se tenir le 4 novembre. 

“Rendez-leur Delphine!”, tonne l’avocat des enfants au procès de Cédric Jubillar

“Rendez-leur Delphine!”, a par deux fois tonné mercredi Me Laurent Boguet lors de la dernière plaidoirie des parties civiles au procès de Cédric Jubillar, accusé d’avoir tué son épouse et qui n’a trahi aucune émotion face à cette injonction, avant le réquisitoire attendu dans l’après-midi.La requête de l’avocat, qui représente les intérêts d’Elyah et Louis, les deux enfants du couple Jubillar, a ainsi conclu sa plaidoirie, bâtie comme un récapitulatif du “travail colossal” accompli par les enquêteurs.”Les faits sont têtus!”, a-t-il scandé au fil de son exposition, citant parmi les indices composant le “faisceau” pointant vers Cédric Jubillar: la voiture garée dans le sens inverse à celui de la veille, démontrant qu’elle a été utilisée pendant la nuit, le téléphone de Delphine bornant autour du domicile, la dispute décrite par Louis…Me Boguet a dénoncé le “brouillard de guerre” déployé par l’accusé, via ses réponses imprécises (“peut-être”, “je ne sais plus”, “si vous le dites”), et la défense, qui a “torturé le dossier” pour le remettre en question. “On peut se moquer de tout et considérer que tous ces éléments, ce n’est rien, mais non, ça donne de la chair autour d’un squelette, celui du féminicide”, a-t-il asséné.”Lorsqu’on annonce qu’on va la tuer, qu’elle sera enterrée et qu’on la retrouvera jamais (des propos rapportés par sa mère, NDLR), et que cinq ans plus tard c’est ce qui s’est passé, c’est accablant !”? a encore tempêté Me Boguet, silhouette massive et verbe haut.”Moi, je ne vous fais pas confiance, M. Jubillar, je ne vous accorde aucun crédit, rien, vous êtes un menteur”, a-t-il fustigé en regardant droit dans les yeux l’accusé, resté de marbre.”Il ne l’a pas seulement tuée, il l’a étranglée pour la faire taire, il l’a effacée en faisant disparaître le corps”, a lâché en fin de plaidoirie l’avocat toulousain.- Les enfants “méritaient mieux” -D’une voix chargée d’émotion, sa consoeur Malika Chmani également chargée de représenter les enfants, a regretté que Louis, 11 ans, et Elyah, six ans, aujourd’hui pris en charge par leur tante maternelle, n’aient “jamais eu de réponses à leurs questions” au cours des quatre semaines de procès.Ils “méritaient mieux”, a-t-elle jugé, estimant que l’accusé n’avait pas été “à la hauteur de leur innocence, de leur insouciance, de leur naïveté”, alors que, pourtant, “ils vous ont tendu la main”.Toujours stoïque dans son box, l’accusé a montré peu d’émotions face à la plaidoirie de Me Chmani, réprimant ici un bâillement, là se redressant sur son siège. “Je me suis adressée directement à lui. J’ai essayé de voir un peu d’humanité (…) Je n’ai rien ressenti, vraiment le vide”, a-t-elle confié à la presse en marge de l’audience.”Il n’y pas eu de vérité de leur père, je suis venue chercher une vérité judiciaire”, a conclu à la barre l’avocate.- Perpétuité encourue -Les deux représentants de l’accusation, Pierre Aurignac et Nicolas Ruff, doivent enchaîner par leur réquisitoire. Accusé de meurtre par conjoint, Cédric Jubillar encourt la réclusion à perpétuité.Tout au long du procès, les interventions des deux hommes ont ponctué chaque témoignage et exposé d’experts, souvent sur des points factuels très précis. Ils ont pris un soin manifeste à traiter avec considération l’accusé, le saluant toujours poliment.Ce n’est qu’en fin de procès que les réponses de Cédric Jubillar (ses “peut-être”, “si vous le dites”, “je ne sais pas”…) ont commencé à impatienter les représentants de l’accusation.”A chaque fois qu’on essaie de dialoguer avec vous, vous vous dérobez, c’est un peu vain de discuter. Mais merci monsieur!”, a ainsi regretté Pierre Aurignac lundi, lors du long interrogatoire de Cédric Jubillar. “Vous dites tout et son contraire sur tout et n’importe quoi”, s’est exaspéré Nicolas Ruff lors de la même journée.La défense plaidera jeudi toute la journée, avant le verdict attendu vendredi.