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Quatre ans de prison requis contre la gérante d’un salon de massage pour traite d’êtres humains

“Un amour de l’argent presque infini”: quatre ans d’emprisonnement avec mandat de dépôt ont été requis jeudi contre la gérante d’un salon de massage du 11e arrondissement de Paris, jugée pour traite d’êtres humains et travail dissimulé. Un an de prison avec sursis a été requis contre sa fille, Thanrawee R, jugée pour complicité.Lorsque Pranida Sopradit a refusé un acte sexuel à un client, la gérante,”Nannapat R., s’est mise très en colère et a retiré 500 euros de (son) salaire”, assure à la barre l’ancienne employée dont la plainte est à l’origine de l’affaire. “Elle m’a punie et m’a retiré ma clef, ajoute-t-elle, d’une voix hésitante. Elle est aussi allée voir mon compagnon pour le menacer”.Son salaire, de moins de 1.000 euros par mois pour “près de 200 heures” travaillées, a ensuite été réduit de moitié.Thanyakamon Pakdeewan, seconde employée ayant porté plainte contre la gérante, assure avoir elle aussi “refusé” de telles pratiques sexuelles, mais sans répercussion sur son salaire.- “Je voulais aider ces filles” -Ces dires ont été corroborés par trois autres employées, qui n’ont pas souhaité se constituer parties civiles. “Une masseuse n’a pas voulu faire de prestation sexuelle. Avant elle travaillait cinq jour par semaine, maintenant que deux”, a assuré l’une d’elle pendant son audition.”Ma mère m’a déjà demandé” de réaliser des actes sexuels, abonde Thanrawee R., la fille de la gérante.”J’ai refusé et c’était pour rire”, poursuit-elle. “Drôle de sens de l’humour n’est-ce pas”, rétorque la présidente de la cour.La gérante de 59 ans affirme avoir toujours refusé de telles pratiques dans son salon, fermé administrativement depuis le printemps 2025. “A chaque fois,j’ai dit +non, non, non+”, assure-t-elle. Depuis qu’elles (les employées) sont descendues de l’avion, elles voulaient le faire”, des massages à caractère sexuel.Car Mmes Sopradit et Pakdeewan ont été recrutées depuis la Thaïlande, leur pays d’origine. La prévenue les auraient contactées en 2023 via des groupes Facebook en leur proposant de travailler pour elle, en France.Nannapat R. leur aurait ensuite permis, à l’aide de passeurs, de rejoindre le territoire français, moyennant 4.500 euros pour Pranida Sopradit et 5.100 euros pour Thanyakamon Pakdeewan.Toutes deux incapables de régler les sommes demandées, des retenues sur leurs salaires ont été effectuées pendant plusieurs mois.Leur ayant promis l’hébergement à leur arrivée, Nannapat R. loge les deux plaignantes, “à même le sol ou sur une table de massage” pour 250 euros par mois. “Je voulais aider ces filles”, assure la prévenue, également de nationalité thaïlandaise.En contrepartie, les employées travaillent cinq à sept jours sur sept, sont payées “25% des sommes dues” selon l’inspection du travail, font le ménage dans le salon gratuitement et n’ont “pas ou peu de congés”.- “Climat oppressant” -Des “conditions de travail indignes”, selon la procureur de la République, que les deux employées n’auraient pas eu d’autre choix que d’accepter: “nous sommes obligées de travailler parce que nous n’avons aucun moyen de subsister”, ont-elles déclaré lors de leurs auditions.”C’est un cas d’école de la traite” d’êtres humains : “il y a le recrutement, le transfert, l’hébergement et l’accueil”, dénonce Me Alix Ottou, avocate des parties civiles.Elle fustige également “un climat oppressant et une logique de contrôle” de la part de Nannapat R., couplée à une “surveillance personnelle intrusive”: plusieurs caméras étaient présentes dans le salon. “Une emprise” appuyée par la procureure, qui a lu certains messages envoyés par la prévenue à ses salariées: “il faut honorer ton employeur”, “en te permettant de quitter la Thaïlande, je t’ai offert une nouvelle vie”.Il est également reproché à Nannapat R. le travail dissimulé de 25 salariées au cours des cinq dernières années ainsi que l’emploi d’étrangers sans titre de séjour. “Si je déclare beaucoup de salaires, il faut que je paie beaucoup de cotisations”, se justifie la prévenue à la barre.Si Thanrawee R. assure n’avoir eu aucun rôle décisionnaire au sein de la société par “peur de (se) disputer” avec sa mère, elle a reconnu avoir eu connaissance des faits reprochés.En 2015, Nannapat R. avait déjà été condamnée à 2 ans d’emprisonnement et 1,5 million d’euros d’amende pour des faits similaires.

Aux Lilas, mobilisation contre la fermeture d’une maternité pionnière du féminisme

Les femmes y ont vanté des accouchements “plus doux et plus libres” qu’ailleurs depuis 60 ans: des centaines de personnes se sont mobilisées jeudi aux Lilas, en Seine-Saint-Denis, pour protester contre la fermeture imminente d’une maternité pionnière du féminisme.”Le but de la maternité des Lilas était qu’une femme soit plus forte en sortant qu’en y entrant”, a résumé au micro une sage-femme retraitée de l’établissement, Chantal Birman, 75 ans, en ouvrant un meeting en soirée dans un gymnase de la ville des Lilas.Créée en 1964 par une comtesse fortunée, Colette de Charnière, la clinique aura été l’une des premières en France à pratiquer des méthodes d'”accouchement sans douleur” venues d’URSS. Elle était aussi devenue un lieu d’accueil pour les femmes et médecins militant pour la libéralisation de la contraception et de l’avortement, pratiqué clandestinement entre ses murs, avant la loi Veil de 1975.En sursis pour raisons financières depuis des années, cet établissement privé à but non lucratif va définitivement fermer ses portes vendredi soir. Massée devant sa façade, les manifestants ont d’abord écouté chanter des dizaines de membres de l’équipe en blouses violettes, massés sur les escaliers extérieurs, qui entonnaient: “Nous sommes venues vous dire que nous partons et nos larmes n’y pourront rien changer”.Dans la rue, quatre féministes des “Femen” arboraient sur leur poitrine nue les mots “politiques hypocrites, clinique historique”.La petite structure, à un kilomètre à l’est d’une porte de Paris, compte quatre salles de naissance ainsi qu’un centre d’interruption volontaire de grossesse. Pour Suewellyne, 39 ans, donnant le sein à son bébé né aux Lilas de cinq mois, “il n’y a pas assez de lieux comme ça, où c’est l’humain qui prime. Oui, les locaux étaient désuets, mais humainement les sages-femmes compensaient tout, car elles écoutaient vraiment, se concertaient vraiment”.- “Magique” d’être vraiment écoutée -Son garçon de trois ans dans les bras, Marion Bernard, professeure de 42 ans, a témoigné les larmes aux yeux auprès de l’AFP, face à l’établissement: “J’avais vécu mon premier accouchement comme un traumatisme dans un CHU, c’était froid, tendu. Le second, ici, était aussi très difficile mais en même temps magique, car j’étais écoutée, dans une institution féministe pas jugeante”.Pour elle, “c’est imposer une forme de torture aux femmes de les priver de toutes ces compétences qui rendent les accouchements plus doux et plus libres”.Les intervenants au meeting ont décrit une maternité où les futures mères étaient encouragées à choisir leur manière de mettre au monde leur enfant; où les sages-femmes ne cherchaient pas à accélérer le travail quand c’était possible (pour éviter les injections d’ocytocyne ou prévenir l’usage des forceps et de la césarienne).Un établissement aussi où les soignants tutoyaient et appelaient par leur prénom mamans et papas, qui pouvaient y rester jusqu’à cinq jours après la naissance.  “Plus vous aidez les femmes à bien vivre ce qu’elles ont à vivre – en amont, pendant et après l’accouchement – moins vous aurez de jeunes mères qui feront des dépressions profondes ensuite, pouvant conduire au suicide, première cause de mortalité des femmes dans l’année suivant une naissance”, a aussi insisté Chantal Birman. La clinique aura dû lutter pour sa survie depuis 2012. “Un terrain avait été réservé pour une reconstruction de l’établissement ailleurs il y a dix ans déjà” mais “l’Etat n’a pas tenu ses engagements”, a déploré le maire des Lilas, Lionel Benharous (PS). Cette fois, la fermeture est entérinée, “la maternité ayant d’abord perdu sa certification par la Haute autorité de santé” et le gestionnaire ne parvenant plus “à assurer la soutenabilité financière de l’activité”, selon l’Agence régionale de santé.La ministre de la Santé Stéphanie Rist a fait valoir jeudi sur franceinfo qu’un centre pour la santé des femmes remplacerait la maternité, avec “une prise en charge avant et après l’accouchement”, mais pas au moment même de l’accouchement.

Lecornu veut 130 millions pour les maisons France Santé en 2026

Le Premier ministre Sébastien Lecornu veut consacrer 130 millions d’euros dans le budget de la Sécurité sociale aux futures maisons France Santé, qu’il veut développer sur le territoire pour faire face à la désertification médicale.”On va modifier le projet de loi de finances pour la Sécurité sociale avec une somme de 130 millions d’euros” pour les maisons France Santé, a déclaré jeudi M. Lecornu à l’occasion d’un déplacement à Carentan, dans la Manche.M. Lecornu avait annoncé le lancement de ces maisons France Santé lors de son premier déplacement en tant que chef du gouvernement à Mâcon, mais sans apporter jusque-là beaucoup de détails sur son projet.Les maisons France santé seront des structures déjà existantes comme des maisons de santé (animées par des médecins libéraux) ou des centres de santé (où des médecins salariés exercent) qui recevront chacune un “forfait de 50.000 euros”, a expliqué à Carentan M. Lecornu.Selon une source gouvernementale, pour avoir le label France Santé devront satisfaire “au moins quatre critères essentiels”: présence garantie d’un médecin et d’une infirmière, pas de dépassement, ouverture au moins cinq jours par semaine et recevoir des patients envoyé par le 15/service d’accès aux soins.”Les 50.000 euros pourront être employés pour venir protéger” les structures, “faire des travaux, embaucher une secrétaire médicale, pour venir accompagner l’arrivée d’un nouveau soignant, d’un kiné…”, a-t-il indiqué M. Lecornu.”Parfois ce sont des pharmacies qui constitueront la maison France santé parce que dans certains territoires ruraux, de toute façon, la seule présence que vous avez, c’est la pharmacie” a-t-il poursuivi.”Je souhaite qu’on ait globalement 15 à 20 maisons France santé qui soient agréées d’ici à Noël par département” puis “on doit avoir une montée en puissance très rapide pour atteindre les 2.000 maisons”, a-t-il indiqué.De source gouvernementale, l’objectif est d’atteindre les 2.000 “d’ici l’été 2026” et 5.000 “d’ici 2027”.  Le Premier ministre s’est déclaré favorable par ailleurs à ce que la discussion parlementaire “desserre un tout petit peu la pression sur les économies” en ce qui concerne les hôpitaux.Le texte actuel, préparé par l’ancien gouvernement de François Bayrou, prévoit que les dépenses de l’hôpital (public et privé) augmentent de 2,4%, un montant jugé largement insuffisant par la fédération des hopitaux publics (FHF). Elle estime qu’il entrainera en réalité pour eux la “plus forte baisse tarifaire” depuis une vingtaine d’années.M. Lecornu a également défendu le principe du doublement des franchises médicales, recalé mercredi en commission des Affaires sociales à l’Assemblée.Mais il a indiqué que le gouvernement n’était pas hostile à élargir le nombre de personnes qui ne paient pas ces franchises. Cette exemption concerne aujourd’hui, 18 millions de personnes (femmes enceintes, mineurs, titulaires de la complémentaire solidaire…), et le gouvernement “est ouvert” à “rehausser” éventuellement ce seuil, selon le Premier ministre.

King Charles to strip Andrew of royal titles, residence: palace

King Charles will strip his younger brother Andrew of his royal titles and long-term residence on the Windsor estate, the palace said in a statement on Thursday. The announcement followed fresh outrage at accusations made by one of Jeffrey Epstein’s main accusers against the 65-year-old, who has denied the charges.”His Majesty has today initiated a formal …

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A l’Assemblée, le RN obtient une victoire “historique” contre l’accord franco-algérien de 1968

Le Rassemblement national a obtenu une première victoire “historique” à l’Assemblée nationale jeudi, en faisant adopter à une voix près une résolution visant à “dénoncer” l’accord franco-algérien de 1968, quelques heures avant que le Premier ministre Sébastien Lecornu dise que la France devait “renégocier” ce traité.Maître de l’ordre du jour dans l’hémicycle toute la journée, dans le cadre de sa “niche” parlementaire, le RN a engrangé un succès inédit dès son premier texte. Et sur un sujet hautement symbolique: la convention du 27 décembre 1968 entre la France et l’Algérie.Cet accord, signé six ans après la fin de la guerre d’Algérie, crée un régime d’immigration favorable pour les Algériens, qui n’ont pas besoin de visa spécifique pour rester plus de 3 mois dans l’Hexagone et accèdent plus rapidement que les autres étrangers aux titres de séjour pour 10 ans, y compris dans le cadre du regroupement familial.Réclamée de longue date par la droite et l’extrême droite, la dénonciation de ce traité a donc obtenu une majorité, de justesse: avec 185 voix contre 184, soit la totalité des troupes de Marine Le Pen et de son allié UDR Éric Ciotti, et la moitié des groupes LR et Horizons (le parti d’Edouard Philippe).S’exprimant lors d’un déplacement à Carentan (Manche), le Premier ministre Sébastien Lecornu a estimé en fin de journée qu’il fallait “renégocier” cet accord qui “appartient à une autre époque”. “La politique étrangère de la France n’est pas faite par des résolutions au Parlement. Ce qui n’empêche pas de respecter le vote de ce matin”, a-t-il ajouté.Plus tôt, son ministre des Relations avec le Parlement, Laurent Panifous, avait fait part auprès de l’AFP de son incompréhension sur le choix des députés Horizons de “donner le point” au RN. Même s’il avait également dit à la tribune que Paris entendait “privilégier la voie de la renégociation dans le cadre d’un dialogue exigeant” avec Alger.- Le Pen triomphante -Du côté du parti Horizons  également, “nous demandons cette dénonciation”, a rappelé le député Sylvain Berrios, soutenant un texte présenté comme “un mandat donné au gouvernement pour qu’il fasse son travail”.Et le patron des LR Bruno Retailleau de mettre la pression sur Emmanuel Macron, en lui enjoignant, sans grande surprise, de “ne pas ignorer” ce vote et de faire preuve de “fermeté” avec l’Algérie. Sur France 2, le président du RN Jordan Bardella a demandé au chef de l’Etat de “prendre acte” de ce vote non-contraignant “et de rompre ces facilitations qu’ont les ressortissants algériens”. A l’Assemblée, une Marine Le Pen triomphante s’est félicitée d’une “journée que l’on peut qualifier d’historique” pour son parti.La gauche s’est mobilisée pour faire barrage sans toutefois faire le plein, avec 143 voix cumulées contre le texte sur un total de 195.Les critiques se sont concentrées sur Gabriel Attal et son groupe Ensemble pour la République, dont seulement 30 députés ont voté contre. Telle était pourtant la consigne, selon un cadre attaliste, quand bien même le leader du parti Renaissance avait lui-même appelé à dénoncer l’accord de 1968.L’intéressé s’est surtout fait remarquer par son absence le matin – il participait au même moment à un forum sur la transformation durable du tourisme.- Echec sur le délit de séjour irrégulier -Dans la foulée de ce coup de théâtre, le RN a en revanche subi une déconvenue sur sa proposition de loi pour rétablir le “délit de séjour” pour les étrangers en situation irrégulière. L’article-phare du texte a été supprimé par une coalition des voix de la gauche, de Renaissance et du MoDem, avant que le RN ne retire son texte devenu coquille vide.”Ce texte n’apportera rien de plus en termes de pouvoir coercitif”, a argué le ministre de l’Intérieur Laurent Nunez. “Si on fait un référendum sur les forces de l’ordre pour savoir s’ils sont d’accord avec ça, je pense qu’on atteint 90%”, lui a rétorqué Marine Le Pen.Le texte a reçu le soutien des LR et de quelques députés Horizons, moins nombreux que sur le texte concernant l’Algérie. Les premiers revendiquant la paternité originelle de cette mesure instaurée sous Nicolas Sarkozy et abrogée sous François Hollande.Ces votes ont suscité l’indignation à gauche. “La droite est aujourd’hui avec l’extrême droite, dans la même folie xénophobe et raciste”, a lancé l’Insoumise Danièle Obono.gbh-parl-leo/hr/swi/hj

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

L’ouragan Melissa se dirige vers les Bermudes, au moins 24 morts en Haïti

L’ouragan Mélissa, qui a fait au moins 24 morts en Haïti, dévasté des régions entières de la Jamaïque et inondé Cuba, doit toucher les Bermudes jeudi après une course de plusieurs jours dans les Caraïbes.”Les conditions aux Bermudes vont se détériorer rapidement tard cet après-midi et ce soir”, indique dans son dernier point le Centre national américain des ouragans (NHC), qui fait état de vents mesurés à 165 kilomètres par heure.Les autorités de l’archipel des Bahamas ont en revanche “annulé l’alerte ouragan” pour les Bahamas centraux et méridionaux, tout comme pour les îles Turques-et-Caïques.Le changement climatique causé par les activités humaines a rendu l’ouragan Melissa plus puissant et plus destructeur, selon une étude publiée mardi par des climatologues de l’Imperial College de Londres.Depuis mercredi, Cuba nettoie ses rues inondées et jonchées de débris. A Santiago de Cuba, la deuxième ville du pays, des pans de maisons se sont effondrés et des toits de tôles n’ont pas résisté. La ville est sans électricité, de nombreux poteaux gisent au sol. Le toit de la maison de Mariela Reyes a été emporté. “Ce n’est pas facile de perdre tout ce qu’on a. Le peu qu’on possède”, a soupiré cette femme de 55 ans, découragée.A El Cobre, à une vingtaine de kilomètres de là, le son des marteaux résonne jeudi sous le soleil revenu: ceux dont le toit s’est envolé s’efforcent de réparer avec l’aide d’amis et de voisins, a constaté l’AFP. D’autres s’aventurent dehors en quête de nourriture, certaines boutiques commençant à rouvrir.- “Destruction immense” – Le président cubain Miguel Diaz-Canel a indiqué que l’ouragan avait causé des “dégâts considérables”, sans faire de victime selon les autorités.A Haïti, pas directement touché par l’ouragan mais victime de fortes pluies, au moins 24 personnes, dont dix enfants, sont mortes, et 18 portées disparues, selon un nouveau bilan communiqué par l’ONU jeudi.L’ouragan Melissa a été le plus puissant à toucher terre en 90 ans lorsqu’il a frappé la Jamaïque mardi en catégorie 5, la plus élevée sur l’échelle Saffir-Simpson, avec des vents d’environ 300 km/h.”Il y a eu une destruction immense, sans précédent, des infrastructures, des propriétés, des routes, des réseaux de communication et d’énergie”, a déclaré depuis Kingston Dennis Zulu, coordinateur pour l’ONU dans plusieurs pays des Caraïbes, dont la Jamaïque.”Nos évaluations préliminaires montrent que le pays a été dévasté à des niveaux jamais vus auparavant”, a-t-il ajouté, évoquant un million de personnes touchées, sur une île de 2,8 millions d’habitants. “Ce que je peux dire, c’est qu’il y a eu des victimes et que nous nous attendons, au vu de nos informations, à ce qu’il y en ait d’autres”, s’est borné à dire jeudi le ministre jamaïcain Desmond McKenzie.”Il y a des gens qui n’ont toujours pas pu contacter leurs familles, leurs proches, leurs amis”, a souligné un autre membre du gouvernement, pour illustrer combien les infrastructures ont été endommagées, dans l’ouest surtout. L’armée jamaïcaine s’emploie à dégager les routes bloquées, selon le gouvernement.- “Rappel tragique” -Progressivement, l’aide étrangère a commencé à affluer. Les Etats-Unis ont “envoyé des équipes de secours et d’intervention dans les zones touchées, ainsi que des fournitures vitales”, a indiqué sur X le secrétaire d’Etat américain Marco Rubio.Le Royaume-Uni va fournir une aide financière d’urgence de 2,5 millions de livres (2,8 millions d’euros) pour les pays touchés.L’ouragan “nous rappelle qu’il est de plus en plus urgent de rétablir l’équilibre et l’harmonie de la nature”, a estimé le roi Charles III dans un message sur les réseaux sociaux.Le secrétaire exécutif de l’ONU chargé du changement climatique a évoqué la grande conférence climatique des Nations unies COP30 qui s’ouvre dans quelques jours au Brésil.”Chaque désastre climatique est un rappel tragique de l’urgence de limiter chaque fraction de degré de réchauffement, principalement causé par la combustion de quantités excessives de charbon, de pétrole et de gaz”, a déclaré Simon Stiell.Avec le réchauffement de la surface des océans, la fréquence des cyclones (ou ouragans ou typhons) les plus intenses, avec des vents plus violents et des précipitations plus importantes, augmente, mais pas le nombre total de cyclones, selon le groupe d’experts du climat mandatés par l’ONU, le Giec.burs-cha-vla-adm-dla-es/ube

Grands Lacs: Macron annonce une aide internationale de plus d’1,5 milliard d’euros

Pour “ne pas demeurer des spectateurs silencieux de la tragédie” dans les Grands Lacs, le président français Emmanuel Macron a annoncé jeudi une aide internationale de plus d’1,5 milliard d’euros et l’ouverture de couloirs sécurisés pour acheminer de l’aide aux civils pris au piège de la guerre, en République démocratique du Congo et ses pays voisins.”Je suis fier d’annoncer que vous avez collectivement mobilisé plus de 1,5 milliard d’euros d’assistance pour les populations les plus vulnérables”, a-t-il déclaré en clôture d’une conférence internationale à Paris, en évoquant notamment l’envoi de médicaments et de nourriture.Le plan de réponse humanitaire des Nations unies, évalué à 2,5 milliards d’euros, n’était jusque-là financé qu’à hauteur de 16%.Le président a par ailleurs annoncé la réouverture de l’aéroport de Goma pour des vols humanitaires “dans les prochaines semaines” ainsi que des couloirs humanitaires sécurisés pour l’acheminement de l’aide.Une annonce fraîchement accueilli par le chef de la diplomatie rwandaise Olivier Nduhungirehe.”Paris ne peut rouvrir un aéroport, puisque les premiers concernés, ne sont pas là”, a-t-il réagi devant des journalistes, en référence au groupe armé du M23 qui contrôle la zone et n’a pas été invité à la conférence de Paris.- Chiffres “insoutenables” -“Nous ne pouvons pas demeurer des spectateurs silencieux de la tragédie qui se joue à l’est de la République démocratique du Congo”, a souligné M. Macron, à l’issue de cette conférence co-organisée par la France et le Togo, médiateur désigné par l’Union africaine.”Les chiffres sont insoutenables” avec des millions de personnes “déracinés”, “près de 28 millions de personnes en insécurité alimentaire, une femme violée toutes les quatre minutes et un enfant toutes les 30”, a-t-il poursuivi. Le chef de l’Etat togolais, Faure Gnassingbé, a quant à lui appelé l’Afrique à participer à son propre effort humanitaire, “non pas seulement par devoir moral, mais parce que c’est une question de dignité et d’efficacité”. – “Convois taxés, ressources détournées” -“Les routes humanitaires sont parfois contrôlées, les convois taxés, les ressources détournées”, a déploré M. Gnassingbé.Il en outre dénoncé l’exploitation minière informelle, le commerce illicite des ressources et la contrebande qui “continuent d’alimenter les groupes armés et d’appauvrir la communauté”, réclamant une meilleure traçabilité.L’est de la RDC, région riche en ressources naturelles et frontalière du Rwanda, est le théâtre de conflits depuis 30 ans. Mais les violences se sont intensifiées depuis janvier avec la prise des grandes villes de Goma et Bukavu par le groupe armé antigouvernemental M23, soutenu par Kigali et son armée.Une soixantaine de pays et d’organisations étaient représentés. Pour les Etats-Unis et le Qatar, pays médiateurs, Massad Boulos, l’émissaire du président américain pour l’Afrique et le négociateur en chef qatari Mohammaed Al-Khulaifi ont fait le déplacement.”Nous aurons ce (jeudi) soir au Quai d’Orsay un échange politique avec les ministres des Etats de la région, les responsables des médiations américaines et qataris, pour voir ensemble comment appuyer au mieux les efforts qui sont aujourd’hui menés”, a souligné le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot.”La Conférence de Paris a envoyé un signal important”, a estimé jeudi à l’AFP Luc Lamprière, directeur du Forum des ONG internationales en RDC.Mais ces annonces financières doivent se traduire par des mesures concrètes sur le terrain, “en commençant par la levée immédiate de tous les obstacles administratifs et logistiques qui étouffent la réponse humanitaire”, a-t-il dit.Kevin Goldberg, directeur général de l’association Solidarités international a salué les montants annoncés tout en s’interrogeant sur ce que recouvrent les 1,5 milliard: “Parle-t-on d’engagements pluriannuels ou uniquement de 2025 comme c’était censé être le cas?”Parallèlement au volet humanitaire, la conférence a été l’occasion pour Emmanuel Macron d’apporter son soutien aux efforts de paix déjà en cours avec les médiations de l’Union africaine via le Togo, américaine entre le Rwanda et la RDC et qatarie entre la RDC et le M23.Kinshasa et le M23 ont signé une déclaration de principes à Doha le 19 juillet, dans laquelle les deux parties ont réaffirmé “leur engagement en faveur d’un cessez-le-feu permanent”, dans la foulée de la signature d’un accord de paix entre la RDC et le Rwanda à Washington fin juin. Mais sur le terrain, les violences se poursuivent.