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Suède: hausse record des émissions de gaz à effet de serre en 2024

Les gaz à effet de serre en Suède ont augmenté de 7% en 2024, la plus importante augmentation depuis 2010, à cause de l’utilisation accrue du diesel sur les routes du pays, a annoncé mardi l’agence pour la protection de l’environnement.Les émissions de l’année se sont élevées à l’équivalent de 47,5 millions de tonnes de dioxyde de carbone, une hausse de plus de 3 millions de tonnes par rapport à 2023, relève l’agence dans un communiqué.Il s’agit d’une augmentation sans précédent depuis 1990, à l’exception de 2010, au moment de la reprise de l’économie après la crise financière, souligne-t-elle. “Cela s’explique principalement par l’utilisation accentuée de diesel fossile dans le transport routier et par les machines de chantier”, selon l’agence. Le secteur des transports et de la construction est désormais le plus émetteur en Suède. L’allègement de la fiscalité sur les carburants constituait une mesure électorale phare, entérinée en septembre 2023 dans le budget du gouvernement conservateur soutenu par le parti d’extrême droite des Démocrates de Suède (SD).De nombreuses institutions indépendantes ont depuis alerté sur le risque que le pays ne puisse tenir ses différents objectifs de neutralité carbone. “Au cours des 15 dernières années, la tendance a été à la baisse des émissions et nous semblions avoir de bonnes chances d’atteindre à la fois l’objectif national intermédiaire et l’engagement européen pour 2030. L’augmentation des émissions en 2024 a rendu cette perspective plus difficile”, a déclaré Roger Sedin, chef de l’unité des objectifs climatiques au sein de l’agence.Le pays scandinave s’est fixé un objectif à l’horizon 2045 de zéro émission nette, soit cinq ans avant celui de l’UE.

Dermatose, Mercosur: Lecornu entame une réunion sur l’agriculture avec ministres et préfets

Sébastien Lecornu a entamé mardi à Matignon une réunion sur l’agriculture avec plusieurs ministres et préfets, alors qu’une partie des agriculteurs critiquent la gestion par le gouvernement d’une épizootie touchant les élevages, et que la profession s’oppose à la signature du traité de libre-échange avec le Mercosur.”Le moment est très sensible”, a reconnu en arrivant la ministre de l’Agriculture Annie Genevard. Etaient présents également Laurent Panifous (Relations avec le Parlement), Maud Bregeon (porte-parole), Amélie de Montchalin (Comptes publics), et Nicolas Forissier (Commerce extérieur). D’autres ministres étaient représentés. Plusieurs préfets de départements du sud-ouest touchés par la dermatose nodulaire contagieuse participent aussi à cette réunion en visio-conférence (Ariège, Aude, Gers, Haute-Garonne, Hautes Pyrénées, Landes, Pyrénées Atlantiques, Pyrénées orientales).Une partie des agriculteurs, notamment de la Coordination rurale (deuxième syndicat) et de la Confédération paysanne (3e), manifeste sa colère depuis plusieurs jours contre la stratégie gouvernementale d’abattage systématique d’un troupeau de bovins dès la détection d’un cas de cette maladie très contagieuse.L’exécutif doit par ailleurs gérer une autre colère agricole contre la signature du traité de libre échange avec des pays du Mercosur. La FNSEA, premier syndicat agricole, a appelé à manifester à Bruxelles jeudi à l’occasion du sommet des chefs d’Etat européens invités à valider l’accord.Les 27 doivent approuver à la majorité qualifiée cette semaine ce traité, négocié depuis de longues années avec plusieurs pays d’Amérique du Sud, afin que la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen puisse le parapher lors d’un sommet du Mercosur à Foz do Iguaçu au Brésil.Mais la France y reste opposée. Lundi soir à Berlin, Emmanuel Macron a été “très clair avec la présidente de la Commission et le président du Conseil européen (Antonio Costa) sur le fait que le compte n’y était pas à ce stade pour protéger les agriculteurs français”, a indiqué son entourage mardi matin.La France plaide donc pour un report en 2026 du vote prévu cette semaine au Conseil européen. Mardi, la cheffe de file des députés du Rassemblement national Marine Le Pen a appelé le chef de l’Etat à “dire non” à cet accord plutôt que de simplement demander qu’il soit repoussé.L’exécutif européen a opposé au président français une fin de non-recevoir lundi. Ce traité est “de la plus haute importance pour l’Union européenne”, sur “le plan économique, diplomatique et géopolitique”, a souligné un porte-parole de la Commission, qui maintient son calendrier.Une signature est “absolument nécessaire cette semaine”, a renchéri l’Allemagne, fervent défenseur de cet accord avec lequel elle espère relancer ses exportations industrielles.Ce traité favoriserait les exportations européennes de voitures, de machines, de vins et de spiritueux. En retour, il faciliterait l’entrée en Europe de viande, sucre, riz, miel ou soja sud-américains, ce qui alarme les filières.

L’accusation débute ses réquisitions au procès de Lafarge pour financement du terrorisme

L’accusation a commencé à requérir mardi au procès du cimentier français Lafarge et de huit anciens responsables, soupçonnés d’avoir payé des groupes jihadistes en Syrie jusqu’en 2014, dont l’Etat islamique (EI), dans le but d’y maintenir l’activité d’une cimenterie, en dépit de la guerre civile qui faisait rage.Au terme de quatre semaines de débats, et après les plaidoiries des parties civiles, la parole est désormais donnée aux deux représentantes du parquet national antiterroriste (Pnat) à l’encontre des prévenus, jugés pour financement d’entreprises terroristes et pour certains aussi pour non-respect de sanctions financières internationales.”Nous ne sommes pas dans une affaire financière mais dans une affaire de nature terroriste”, a débuté Aurélie Valente. Pour la procureure, “peu importe le niveau d’élaboration des circuits financiers”, “seule compte la finalité des flux financiers”.Avec Lafarge, avalé en 2015 par le groupe suisse Holcim, comparaissent à Paris l’ancien PDG du cimentier français Bruno Lafont, cinq ex-responsables de la chaîne opérationnelle ou de la chaîne de sûreté de l’entreprise et deux intermédiaires syriens, dont l’un, central dans le dossier, vit à l’étranger et ne s’est pas présenté au procès. Il est visé par un mandat d’arrêt international.Lafarge est soupçonné d’avoir versé en 2013 et 2014, via sa filiale syrienne Lafarge Cement Syria (LCS), plusieurs millions d’euros à des groupes rebelles jihadistes – dont certains, comme l’EI et Jabhat al-Nosra, ont été classés comme “terroristes” – afin de maintenir l’activité d’une cimenterie à Jalabiya, dans le nord de la Syrie. Cette usine avait ouvert en 2010 avec un investissement de 680 millions d’euros.Alors que les autres multinationales avaient quitté le pays en 2012, Lafarge n’a évacué cette année-là que ses employés de nationalité étrangère et maintenu l’activité de ses salariés syriens jusqu’en septembre 2014, date à laquelle le groupe EI a pris le contrôle de l’usine.La société, qui a déjà accepté de payer une amende de 778 millions de dollars aux Etats-Unis dans le cadre d’un accord de plaider-coupable, risque cette fois-ci jusqu’à 1,125 million d’euros d’amende pour le financement du terrorisme. Pour la violation d’embargo, l’amende encourue est nettement plus lourde, allant jusqu’à 10 fois le montant de l’infraction qui sera retenu in fine par la justice.Les personnes physiques risquent de leur côté dix ans d’emprisonnement et 225.000 euros d’amende pour le financement du terrorisme.Pendant le procès, divers courriels et compte-rendus échangés entre les différents protagonistes, dont certains sont accablants, ont été méticuleusement examinés par le tribunal correctionnel. – Ligne de défense malmenée –  Les prévenus ont expliqué avoir été l’objet de “racket” de la part des différentes factions armées qui encerclaient l’usine, et y avoir cédé, pensant que la situation ne durerait pas aussi longtemps.”Soit on se faisait taxer – c’était pas nouveau, ce système est généralisé au niveau de la Syrie – soit on fermait”, a ainsi déclaré Christian Herrault, ancien directeur général adjoint de la multinationale.La thèse de la défense, selon laquelle les autorités françaises – la diplomatie et les services de renseignement – approuvaient la présence de Lafarge en Syrie et étaient au courant des versements aux jihadistes, s’est dégonflée à l’audience.La société faisait effectivement remonter en haut lieu des informations du terrain, ont témoigné plusieurs personnes, dont l’ancien directeur de la sûreté du groupe, Jean-Claude Veillard, qui avait été mis en examen dans le dossier avant de bénéficier d’un non-lieu. Mais cela ne signifiait pas que les autorités savaient que le groupe finançait les groupes armés, et qu’elles lui avaient donné un “blanc-seing”, ont déclaré ces témoins.Dans leurs plaidoiries vendredi, les avocats des parties civiles ont dénoncé le cynisme des prévenus qui ont choisi de maintenir l’activité “coûte que coûte”, au détriment de la sécurité des salariés, qui devaient franchir, la peur au ventre, les checkpoints tenus par les rebelles pour rejoindre l’usine.La position de l’ex-patron Bruno Lafont, affirmant ne pas avoir été au courant des versements illicites, a été notamment critiquée.”Lorsqu’on est aux commandes, on est responsable, diriger une grande multinationale ça oblige, on a des milliers de personnes sous sa hiérarchie”, a observé Me Julie Février, avocate de l’ONG Sherpa. “On ne peut pas sérieusement croire que quand la guerre éclate (…), on ne surveille pas ce qui se passe près de l’usine” et “qu’on est tenus à l’écart des confidences”, a-t-elle estimé.Après les réquisitions, ce sera au tour des avocats de la défense de plaider, jusqu’au 19 décembre. Le délibéré est attendu en 2026.

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Catastrophes naturelles: les pertes économiques diminuent de près d’un tiers en 2025, selon Swiss Re

Les pertes économiques engendrées par les catastrophes naturelles au niveau mondial ont diminué de près d’un tiers en 2025, à 220 milliards de dollars, malgré les  incendies de Los Angeles et de coûteux orages aux Etats-Unis, selon une première estimation de Swiss Re. La facture pour les assureurs s’est quant à elle chiffrée à 107 milliards de dollars, en baisse de 24,1%, par rapport à l’année précédente, indique mardi le réassureur suisse dans un communiqué. Cette diminution s’explique par la saison des ouragans dans l’Atlantique Nord, bien moins sévère qu’en 2024 avec les coûteux ouragans Debby, Helene et Milton.En 2025, le plus coûteux a été l’ouragan Melissa qui a dévasté la Jamaïque et touché Haïti et Cuba, avec des pertes assurées estimées à “jusqu’à 2,5 milliards de dollars”, selon le réassureur suisse. Avec des rafales de vent atteignant 298 kilomètres/heure, cet ouragan de catégorie 5 a entraîné d’importantes inondations et glissements de terrain, Swiss Re soulignant qu’il s’agit d’un des plus puissants ouragans à toucher terre jamais enregistré. La saison des ouragans en 2025 a compté 13 tempêtes nommées, avec 3 ouragans de catégories 5 (Erin, Humberto et Melissa) mais “pour la première fois en 10 ans”, aucun n’a touché terre aux Etats-Unis, ce qui explique pourquoi la facture est nettement plus faible.Le réassureur suisse précise cependant que si les frais ont été moindres, 2025 n’en reste pas moins la sixième année durant laquelle les dégâts couverts par les assureurs pour les catastrophes naturelles dépassent la barre des 100 milliards de dollars, entre autres en raison des orages  convectifs sévères qui restent sur “une trajectoire ascendante”. En 2025, les frais des assureurs pour ces orages, qui peuvent s’accompagner de violentes rafales de vents, grêle, tornades ou inondations, ont atteint 50 milliards de dollars, soit la troisième année la plus coûteuse pour les orages après 2023 et 2024, sous l’effet notamment de tempêtes accompagnées de tornades aux Etats-Unis en mars et mai.Swiss Re note que les Etats-Unis représentent à eux seuls 83% des dégâts couverts par les assureurs au niveau mondial, avec 89 milliards de dollars de pertes assurées, dont 40 milliards rien que pour les incendies de Los Angeles. L’Asie du Sud-Est a également été marquée récemment par de sévères inondations, notamment au Vietnam, en Thaïlande et en Indonésie, le réassureur ne fournissant pas encore d’estimation à ce stade.

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Indonésie: les victimes des inondations appellent à l’aide internationale

Trois semaines après des inondations dévastatrices qui ont fait plus de 1.000 morts et malgré les efforts du gouvernement indonésien, la frustration grandit chez les centaines de milliers de sinistrés face à la lenteur des secours et les appels à une aide internationale se multiplient.Nurlela Agusfitri, ancienne propriétaire d’un petit kiosque où elle vendait de l’épicerie, marche pieds nus à travers les arbres déracinés et les débris qui jonchent le sol de son village de Pendigam, dans la province d’Aceh, déjà fortement meurtrie par le tsunami de 2004.Là où s’étendaient des plantations de palmiers à huile ne reste plus qu’un paysage de désolation, recouvert par une chappe de boue.Le bilan des inondations qui ont frappé trois provinces de l’île de Sumatra est monté à 1.030 morts et 205 disparus.”J’ai vu ma maison détruite, emportée par les eaux. Mes affaires étaient éparpillées partout”, témoigne pour l’AFP Nurlela, 40 ans, qui a fui avec ses deux enfants.”J’ai pleuré en voyant ça. Mon Dieu, ça a été tellement difficile pour moi de construire cette maison. Où vais-je aller maintenant ?”, interroge-t-elle.Pour dénoncer la lenteur et l’insuffisance des secours, des groupes d’étudiants et des représentants de la société civile se sont rassemblés mardi à Banda Aceh, la capitale provinciale, devant le Parlement.Beaucoup brandissaiennt des pancartes affirmant qu’une déclaration de catastrophe nationale n’était “pas négociable”, expliquant qu’elle permettrait d’accéder à l’aide internationale et à un soutien logistique accru.Mais le président indonésien Prabowo Subianto s’y refuse et a de nouveau assuré lundi que Jakarta disposait des moyens pour faire face.”Nous avons mobilisé des ressources. (Les inondations) concernent trois provinces sur 38. La situation est donc sous contrôle”, a-t-il répété.Le président a tout de même annoncé son intention de créer un groupe de travail chargé de superviser la reconstruction, tout en confirmant qu’il avait refusé les offres d’aide étrangère.Face à cette intransigeance, Surya Firdaus, fondateur de l’ONG Beulangong Raja Aceh Foundation, spécialisée dans l’alimentation et la nutrition, appelle Jakarta à “mettre de côté son orgueil et à accepter l’aide étrangère”.”Il ne s’agit plus de montrer qui peut le mieux aider la population, mais de savoir comment nous pouvons travailler ensemble avec d’autres pays pour venir en aide aux personnes touchées par les inondations”, a-t-il déclaré à l’AFP.- L’ONU sollicitée -Parallèlement, le gouvernement provincial d’Aceh a sollicité cette semaine l’aide des Nations Unies, notamment de ses agences chargées du développement, de l’enfance et des migrations, en invoquant leurs précédentes campagnes d’aide menées au lendemain du tsunami de 2004.”Étant donné que ces institutions sont présentes en Indonésie et qu’elles ont participé à la reconstruction d’Aceh après le tsunami de 2004, la province leur a demandé de l’aide”, a déclaré à l’AFP le porte-parole provincial Muhammad MTA.L’Unicef Indonésie a confirmé avoir reçu la demande et être en train d’identifier les besoins prioritaires afin de renforcer les efforts menés par le gouvernement.La représentante en Indonésie du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), Sara Ferrer Olivella, a indiqué de son côté que l’agence évaluait les besoins en matière de soutien aux autorités et aux communautés touchées, conformément à son mandat.Pendant ce temps à Pengidam, Nurlela, sans maison, ne voit pas de quoi son avenir sera fait.”Nous nous demandons où nous irons après cela s’il n’y a pas d’aide gouvernementale. Et même si nous recevons une aide publique au logement, nous n’avons plus de terres”, s’inquiète-t-elle.

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Automobile: l’UE prête à assouplir l’objectif du tout-électrique en 2035

L’interdiction de vendre des voitures neuves à moteur essence ou diesel dans l’UE en 2035 devrait être assouplie mardi, après des mois d’intenses tractations, pour aider les constructeurs européens en crise.Cette mesure emblématique du grand “Pacte vert européen”, avait été adoptée lors du premier mandat d’Ursula von der Leyen à la tête de la Commission européenne, au nom de l’engagement européen d’atteindre la neutralité carbone en 2050.Mais l’UE, face à la concurrence de la Chine et aux tensions commerciales avec les Etats-Unis, a déjà  repoussé ou élagué ces derniers mois plusieurs mesures environnementales, dans un virage pro-business assumé. L’industrie automobile européenne est “en danger de mort”, avait lancé en mars le vice-président de la Commission européenne, Stéphane Séjourné, qui va présenter à Strasbourg des mesures de soutien au secteur, avec plusieurs autres membres de l’exécutif européen.Les constructeurs du Vieux Continent sont plombés par des ventes durablement atones, tandis que leurs rivaux chinois, dont BYD, voient leurs parts de marché s’envoler avec leurs modèles électriques aux prix attractifs.Les assouplissements qu’ils devraient obtenir ont fait l’objet de négociations intenses ces dernières semaines entre la Commission et les Etats membres. Des arbitrages de dernière minute étaient attendus mardi matin.Leurs contours exacts seront annoncés mardi, mais d’ores et déjà, l’influent élu allemand Manfred Weber, leader de la droite (PPE) au Parlement européen, a confirmé que les constructeurs se verraient fixer un nouvel objectif de réduction de 90% des émissions de CO2 de leurs flottes en 2035. Cela répond à la demande de pays comme l’Allemagne, l’Italie ou la Pologne, qui défendent becs et ongles la “neutralité technologique”, c’est à dire le maintien après 2035 des moteurs thermiques. Ils mettent en avant diverses technologies qui permettraient de réduire fortement leurs émissions de CO2 : hybrides rechargeables, véhicules électriques équipés de prolongateurs d’autonomie, voire les biocarburants ou les carburants synthétiques.- Un soutien aux batteries -Pour Manfred Weber, cette équation est très politique : en faisant preuve de souplesse sur ce terrain, l’UE a une occasion selon lui “de lutter contre le populisme”, en supprimant “un des angles d’attaque” des mouvements qui lui sont hostiles, a-t-il expliqué lors d’un point de presse mardi. A l’inverse, la France et l’Espagne appellent l’UE à dévier le moins possible de l’objectif 2035.Selon eux, revenir sur l’interdiction des véhicules à moteur thermique saperait les lourds investissements des constructeurs pour se convertir au tout-électrique.  Et cela risquerait d’étouffer la filière européenne des batteries pour voitures électriques, en pleine éclosion.La Commission doit d’ailleurs dévoiler mardi, outre la révision de l’objectif 2035, de nouvelles mesures pour aider ce secteur naissant, ainsi qu’un plan sur le “verdissement” des flottes professionnelles.La France milite aussi pour la “préférence européenne”, c’est-à-dire l’obligation pour les industriels bénéficiant d’aides publiques de se fournir en composants “made in Europe”.Une façon de soutenir toute la chaîne des équipementiers et sous-traitants.Enfin, la Commission veut encourager le développement de petits véhicules électriques aux tarifs “abordables”. Un projet annoncé en septembre par Ursula von der Leyen, “pour ne pas laisser la Chine et d’autres conquérir ce marché”.”Nos demandes ne sont pas des souhaits facultatifs, ce sont des exigences essentielles pour maintenir la rentabilité du secteur, préserver les emplois, financer la décarbonation et rester compétitifs face à une concurrence mondiale féroce”, a résumé Sigrid de Vries, dirigeante de l’association des constructeurs automobiles européens (ACEA). L’ONG environnementale T&E prévient au contraire que ralentir l’électrification du secteur serait “une erreur stratégique”, qui creuserait encore plus le retard des Européens par rapport à la concurrence asiatique.”Si les constructeurs obtiennent des concessions, j’espère qu’au moins ils arrêteront de polluer le débat” autour des véhicules électriques, a déclaré son directeur William Todts.

Dermatose: les barrages des agriculteurs ne sont “pas près de se lever”

Les barrages des agriculteurs ne sont “pas près de se lever”, au lendemain de la visite de la ministre de l’Agriculture Annie Genevard en Occitanie : la mobilisation contre la gestion de l’épidémie de dermatose nodulaire contagieuse (DNC) se poursuit mardi, avec plusieurs axes routiers et ferroviaire toujours bloqués dans le sud-ouest, ont constaté des journalistes de l’AFP.Le Premier ministre Sébastien Lecornu tient à 10h30 à Matignon une réunion sur l’agriculture, avec les ministres et les préfets concernés par ce mouvement de protestation, qui concerne la DNC mais aussi la signature du traité de libre échange UE-Mercosur qui doit intervenir cette semaine.Entre la Haute-Garonne et les Pyrénées Atlantiques, l’autoroute A64 est toujours bloquée sur 180 km.Tracteurs et bottes de paille obstruent l’autoroute à Carbonne, près de Toulouse, où les agriculteurs ont passé une quatrième nuit, ainsi qu’au niveau de Muret, où de la terre a été déversée sur la chaussée lundi par une intersyndicale (FNSEA, Jeunes agriculteurs, Coordination rurale, Confédération paysanne).Une manifestation d’agriculteurs est également en cours sur un passage à niveau à Villefranche-de-Lauragais (Haute-Garonne), bloquant les circulations entre Toulouse et Castelnaudary sur l’axe Bordeaux-Marseille, a indiqué à l’AFP SNCF Réseau.”L’interruption des circulations pourrait durer toute la journée”, un feu ayant été allumé sur les voies, a précisé SNCF réseau indiquant que “les modalités de détournement sont à l’étude”.”Au vu des annonces de la ministre” Genevard, lundi, les blocages “ne sont pas près de se lever”, a déclaré à l’AFP Guillaume Bénazet, secrétaire départemental Haute-Garonne des Jeunes Agriculteurs (JA). “Tout ce qu’on avait proposé, notamment la fin de l’abattage total, rien n’a été étudié. Donc on continue”, a-t-il poursuivi. Lundi, Annie Genevard a assuré “entendre” la détresse des éleveurs lors d’une réunion de crise à la préfecture de Toulouse, après avoir assisté à la vaccination d’un troupeau de blondes d’Aquitaine en Haute-Garonne. – “Trois piliers” -L’élargissement du territoire de vaccination dans le sud-ouest, visant 600.000 à un million de bovins, est “un premier infléchissement du protocole”, a estimé la ministre tout en rappelant que les “trois piliers” de la stratégie sanitaire restaient l’abattage systématique dès la détection d’un cas, la vaccination et la restriction de mouvements.”Les autres pays n’abattent plus, ce n’est pas vrai”, a assuré lundi Sébastien Rey, éleveur tarnais présent sur le barrage de la rocade albigeoise, se disant “écœuré” par les propos d’Annie Genevard.”Il n’y a aucune raison, vu la position de la ministre, que les blocages ne continuent pas”, a réagi Jonathan Kirchner, secrétaire général de la Confédération paysanne 31, syndicat qui réclame de concert avec la Coordination rurale la fin de l’abattage systématique et l’extension générale de la vaccination.- Ministre “déconnectée” -“Elle n’est pas venue avec de bonnes nouvelles, elle méprise les agriculteurs, elle est déconnectée, elle n’y comprend rien”, a assuré Lionel Candelon, président de la Chambre d’agriculture du Gers et leader régional de la Coordination rurale.Mardi matin, les agriculteurs de ce département ont acheminé un bulldozer sur un point de blocage en périphérie d’Auch afin “de montrer à l’Etat qu’on est prêts à défendre nos agriculteurs et faire face aux gendarmes”, a poursuivi Lionel Candelon.En Gironde, l’A63 est toujours fermée à la circulation au niveau de Cestas, près de Bordeaux, où s’est produit lundi soir un accident faisant un blessé grave lorsque deux voitures ont tenté de rejoindre un tronçon fermé, a indiqué la préfecture.En Ariège, le principal accès routier à l’Andorre est bloqué depuis vendredi. Les commerces de produits détaxés du Pas de la Case, habituellement pris d’assaut avant Noël sont fortement impactés, déplore le gouvernement andorran.Une “cellule de dialogue scientifique” réunissant experts en santé animale et représentants professionnels va être créée dès mardi, a ajouté lundi soir dans un communiqué le ministère.En dépit d’un nouveau cas de DNC détecté dimanche dans une petite ferme de l’Aude, où les dix bovins du foyer ont été euthanasiés, la ministre a souligné plus tôt lundi que tous les cas étaient désormais éradiqués et que la situation était “sous contrôle”.

Explosion d’un immeuble dans l’Ain: deux jeunes enfants décédés

Les recherches doivent reprendre mardi matin à Trévoux, dans l’Ain, dans les décombres d’un immeuble d’habitation où une explosion a tué lundi deux enfants en bas âge et fait treize blessés.L’explosion, dont la cause n’a pas encore été identifiée, s’est produite vers 17H30 au rez-de-chaussée d’un bâtiment de quatre étages, dans cette ville de 6.930 habitants située à une quarantaine de kilomètres au nord de Lyon.Le ministre de l’Intérieur Laurent Nuñez se rend sur place mardi matin avant de rejoindre le président Emmanuel Macron à Marseille pour une visite dédiée à la lutte contre le narcotrafic et la modernisation de la ville, a indiqué à l’AFP son entourage.”Le ministre a suivi l’évolution de la situation toute la soirée et a décidé de s’y rendre en soutien aux habitants, aux élus et aux équipes de secours mobilisées sur place”, a-t-on précisé.Lundi soir “il y a eu des recherches jusqu’à 23h30 avec des chiens qui n’ont rien détecté”, a déclaré à l’AFP mardi matin le maire de Trévoux, Marc Péchoux. “Mais les secours reviennent ce matin pour de nouveau investiguer les gravats et voir s’ils sont bien sûrs qu’il n’y a plus personne dessous”, a-t-il ajouté.- “Comme une bombe” -La mère d’Abdel, âgée de 81 ans, habitait au 2e étage de l’immeuble soufflé. “Elle n’a rien compris. La porte a volé, les fenêtres ont éclaté. Un bruit assourdissant, comme une bombe”, a raconté à l’AFP le fils de l’octogénaire. “Elle est en état de choc, elle est légèrement blessée aux genoux. L’essentiel, ce matin, elle est chez moi, elle va bien”, a-t-il ajouté.L’immeuble ne s’est pas effondré, “mais il y a eu beaucoup de dégâts et de projections de matériaux, ça a fragilisé la structure”, a expliqué à la presse la préfète de l’Ain Chantal Mauchet, qui s’est rendue sur place lundi.”Malheureusement, deux (…) jeunes enfants ont été déclarés décédés après des tentatives de réanimation par les équipes de secours”, a-t-elle ajouté. Ils étaient âgés de trois et cinq ans selon une source au sein des secours.Dix personnes en urgence relative ont été transportées vers les hôpitaux de la région et trois personnes légèrement blessées se sont présentées d’elles-mêmes à l’hôpital, a précisé la préfecture dans un communiqué.Environ 70 habitants vivaient dans ce bâtiment qui a été “soufflé”, selon le maire. Près de 50 d’entre eux ont été hébergés provisoirement dans deux hôtels, un camping de la ville, et d’autres chez des proches, selon la mairie.”Il va falloir gérer, bien sûr, l’aspect psychologique de ce drame qui a touché les parents, puis tous les voisins et l’ensemble de la ville”, a indiqué le maire.- Hypothèse du gaz -“J’ai entendu un gros boum” et quand “je suis descendue j’ai vu que la porte, la vitre étaient complètement explosées”, a témoigné une voisine sous couvert d’anonymat. “J’ai entendu des hurlements puisqu’une maman avait ses enfants sous les décombres.”La déflagration était tellement forte que les vitres de deux établissements scolaires à proximité se sont brisées sans faire de blessés, a indiqué la préfecture.”J’étais dans le lycée, on a entendu un gros boum, ça a fait tout trembler (…) le lycée a été évacué”, ont décrit à l’AFP deux élèves, Maylee et Lena. “On a paniqué”, ont ajouté les jeunes filles.Les causes de l’explosion restent à cette heure indéterminée. Une camionnette d’intervention “urgence gaz” a été vue sur les lieux par l’AFP, mais l’hypothèse d’une fuite de gaz n’a pas pu être corroborée dans l’immédiat.La préfète a indiqué qu’une enquête a été ouverte. Le parquet de Bourg-en-Bresse n’était pas joignable dans l’immédiat.D’importants moyens humains et matériels ont été déployés pour les secours et les investigations: 50 pompiers, 36 engins et des secours médicalisés, et 45 gendarmes pour délimiter la zone et déterminer les causes du sinistre.

Macron de retour à Marseille en pleine “guerre” contre le narcotrafic

Guerre aux narcotrafiquants et régulation des réseaux sociaux: Emmanuel Macron est de retour mardi à Marseille sur ses deux grands chevaux de bataille du moment, ainsi que sur le vaste chantier de modernisation de la deuxième ville de France lancé en 2021.Le chef de l’Etat entame sa visite à 12H00 par un échange avec les lecteurs du quotidien La Provence sur la “démocratie à l’épreuve des réseaux sociaux”, qu’il veut interdire aux jeunes de moins de 15 ou 16 ans. Ce sera le cinquième du genre depuis un mois, après Toulouse, Arras, Mirecourt et Saint-Malo.Il inaugurera ensuite un commissariat ainsi que l’agrandissement de la prison des Baumettes alors que Marseille est en première ligne dans la lutte contre le narcotrafic et la violence meurtrière qui l’accompagne.L’exécutif a promis une bataille sans merci en la matière, semblable à celle menée contre le terrorisme, après l’assassinat retentissant le 13 novembre à Marseille du jeune Mehdi Kessaci, tué sans doute pour faire taire son frère Amine, militant anti-drogue.L’assassinat a tétanisé la ville, où les narchomicides s’enchaînent d’ordinaire dans une certaine indifférence, et frappé les esprits dans le reste de l’hexagone, gagné aussi peu à peu par la multiplication des faits criminels liés au narcotrafic.  “C’est une guerre que nous menons”, martèle le ministre de l’Intérieur Laurent Nuñez. “L’Etat gagnera cette nouvelle bataille”, promet Emmanuel Macron. – “Point de bascule” -En retrait des enjeux de politique intérieure depuis la dissolution ratée de 2024, le chef de l’Etat a pris les devants en revanche sur ce sujet. Il a réuni à deux reprises ministres et acteurs concernés à l’Elysée depuis l’assassinat de Mehdi Kessaci.Amine Kessaci a lui mardi sur Ici Provence lancé un “appel aux décideurs” pour que soit mise en place “une convention citoyenne de la lutte contre le narcotrafic pour justement créer un espace de parole et de donner la parole” aux habitants.Depuis janvier, 17 personnes sont mortes dans des violences liées au trafic de drogue dans les Bouches-du-Rhône, selon un décompte de l’AFP, un chiffre en baisse par rapport à 2024 (24 morts) et surtout 2023 (50 morts).Outre le travail des autorités, les observateurs relèvent la prédominance de la DZ Mafia sur Marseille, une situation qui suscite de fait moins de violences entre groupes concurrents.Face à cette situation, le maire divers gauche de Marseille Benoît Payan a redemandé sur France Inter que le futur Parquet national contre la criminalité organisée (Pnaco) soit installé à Marseille et réclamé “des effectifs stables de police judiciaire pour remonter les pistes de blanchiment”.”Le compte n’y est pas (…) Depuis un an, on a vu une doctrine du ministère de l’Intérieur qui n’a pas mis le paquet comme le paquet aurait dû être mis sur le narcotrafic”, a-t-il cinglé.- “Constance” -Emmanuel Macron fera aussi le point sur le plan “Marseille en grand”, qu’il a lancé en grande pompe en 2021 pour aider la cité phocéenne à rattraper ses retards, avec cinq milliards d’engagements de l’Etat à la clé.La Cour des comptes a dénoncé en octobre 2024 un suivi “indigent” et un “défaut de cohérence” de cette initiative, destinée à rénover les écoles insalubres, développer les transports en commun, réduire la fracture géographique et sociale entre quartiers nord et sud et renforcer les effectifs de police.”Nul ne peut nier que les choses bougent et que l’Etat est au rendez-vous avec constance et sans tergiverser”, a répliqué le chef de l’Etat à la veille de sa visite, dans La Tribune Dimanche.Les deux-tiers des crédits sont désormais engagés, assure l’Elysée, citant la livraison de 15 écoles, des projets en cours sur 86 autres ou l’arrivée de 350 policiers supplémentaires dans les Bouches-du-Rhône.Le chef de l’Etat visitera aussi le chantier d’extension de la gare Saint-Charles, un investissement de 3,6 milliards d’euros avec gare souterraine, espaces végétalisés, jardins et zones piétonnes.

Les tarifs des mutuelles en hausse de 4,3 et 4,7% en 2026

Les complémentaires santé à statut mutualiste augmenteront leurs cotisations en moyenne de 4,3% (contrats individuels) et 4,7% (contrats d’entreprise), a annoncé mardi la Fédération nationale de la mutualité française, avertissant d’une “urgence absolue” à maîtriser les dépenses de santé.La hausse est moins forte que les années précédentes (+6% en 2025 en moyenne, +8,1% en 2024, +4,7% en 2023), mais elle reste à un niveau largement supérieure à celle observée avant le Covid (+2,6% par an en moyenne sur la décennie 2010-2020).Chaque année, l’annonce des tarifs mutualistes donne une indication des tarifs de l’ensemble du marché. Les mutuelles représentent un petit peu moins de la moitié du marché des complémentaires santé, le reste étant détenu par les assureurs privés, et par des organismes paritaires.”L’augmentation des dépenses de santé”, couvertes par la Sécurité sociale et les complémentaires santé, “s’intensifie depuis 2020, à +4,4% par an”, indique la Mutualité pour justifier la hausse de ses cotisations.Les mutuelles devront aussi absorber en 2026 de nouveaux transferts de charge depuis l’Assurance maladie, et une nouvelle taxe prévue dans le budget 2026 de la Sécu, qui leur coûtera 1 milliard d’euros, ajoute-t-elle.Dans le budget de la Sécurité sociale pour 2026 – que l’Assemblée nationale devrait, sauf surprise, adopter définitivement dans l’après-midi -, “on est arrivés à bloquer le doublement des franchises médicales, tant mieux, mais malheureusement la solution de facilité de cette TVA sur la santé, cette taxe d’un milliard, pèsera à terme sur nos concitoyens”, a déclaré le président de la Mutualité, Eric Chenut, mardi matin sur RTL.”Avec une taxe sur les contrats qui grimpe à 16%, la France est une +anomalie européenne+”, dénonce l’organisation. “Le gouvernement et les parlementaires s’apprêtent sciemment à faire payer les assurés mais sans l’assumer et en tentant de déplacer la responsabilité sur les complémentaires santé”, ajoute-t-elle.Face aux critiques selon lesquelles les mutuelles profitent largement de la situation, le patron de la Mutualité a dénoncé “une accusation absolument scandaleuse: les mutuelles sont des organismes à but non lucratif, à gouvernance démocratique”, et “quand on ajuste les cotisations, c’est au strict minimum, pour garantir l’équilibre, la pérennité de nos entreprises”.Déplorant “une forme de déni collectif” et “des politiques trop à court terme” alors que “notre population vieillit et (que) les besoins en santé augmentent”, Eric Chenut a prévenu que “notre effort, individuel et collectif, pour se soigner (…) va être de plus en plus important si l’on ne s’attaque pas à la régulation des dépenses de santé”.”Agir pour l’efficience, réduire les actes redondants, lutter contre la fraude, investir massivement dans la prévention” deviennent “une urgence absolue”, plaide la Mutualité.