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ZFE: le Grand Paris prolonge d’un an les dérogations et la dispense de contrôle

La Métropole du Grand Paris (MGP) a annoncé lundi la prolongation d’un an du dispositif de dérogation pour les véhicules les plus polluants circulant dans la Zone à faibles émissions (ZFE), ainsi que la dispense de contrôle.Comme c’est le cas depuis janvier 2025, les automobilistes concernés par les interdictions pourront bénéficier jusqu’à fin 2026 d’un “pass 24 heures” pendant 24 jours pour circuler librement dans la ZFE, en plus des week-ends, soit 139 jours par an au total, précise la MGP dans un communiqué.La “période pédagogique” d’une année, durant laquelle aucune sanction n’est appliquée, est également prolongée jusqu’à décembre 2026 dans la ZFE du Grand Paris qui englobe 77 communes sur les 131 de la métropole. Les ZFE, initiées en 2019 pour limiter la pollution de l’air et ses effets sur la santé, restent en vigueur dans plusieurs agglomérations en France malgré le vote de leur suppression en mai par l’Assemblée nationale.Depuis début 2025, celle du Grand Paris exclut de son périmètre les automobilistes détenteurs d’un véhicule Crit’Air 3 (certificat de qualité de l’air), c’est-à-dire les véhicules diesel immatriculés avant 2011 et les voitures à essence d’avant 2006.Près de 38.000 pass ont été attribués en un an et 3.900 dérogations accordées, principalement pour des accès aux soins médicaux, le travail en horaires décalés ou des formations, a-t-on précisé de même source.Le Grand Paris poursuit en outre ses aides aux automobilistes afin de remplacer les véhicules anciens par des véhicules moins polluants, alors que le gouvernement a supprimé les aides à la reconversion et que le bonus écologique a baissé.Jusqu’à 10.000 euros d’aides peuvent être attribués pour l’achat d’un véhicule neuf, dont 6.000 de la MGP.Dans le cadre du projet de loi “simplification”, l’Assemblée a voté en mai 2025 la suppression des ZFE, à l’initiative des Républicains et du Rassemblement national, mais cette suppression n’a pas terminé son parcours législatif et les règles continuent donc de s’appliquer.”Les outils que nous renouvelons offrent des solutions concrètes (…) pour permettre un temps d’adaptation et d’appropriation de la mesure, afin de garantir une ZFE responsable et raisonnable. La santé publique des habitants reste notre priorité”, a déclaré le président LR de la MGP Patrick Ollier, ajoutant qu’il restait “toutefois très attentif à l’évolution du cadre législatif et réglementaire national”.

Le cumul emploi-retraite fortement restreint en 2027

A partir de 2027, les conditions de cumul emploi-retraite vont se durcir fortement, une conséquence passée presque inaperçue de l’adoption mardi du budget de la Sécurité sociale mais qui représente une petite révolution pour les seniors.Cette réforme “est plus importante que la suspension de la réforme des retraites parce que cette suspension va profiter transitoirement aux seules générations 1964-68, alors que là, on a un changement systémique, qui va toucher l’ensemble des futures générations de retraités”, avertit l’économiste du travail Philippe Askenazy.Les changements intégrés dans la loi de finances de la Sécurité sociale se fondent sur des préconisations de la Cour des comptes qui avait pointé en mai dernier les “effets d’aubaine” générés par ce dispositif jusqu’à présent encouragé par les gouvernements. Ce cumul concernait, selon la Cour, environ 710.000 personnes en 2020, qui tiraient en moyenne 9.000 € par an de leur activité.Actuellement, deux systèmes cohabitent, le cumul intégral et le cumul plafonné. Une personne qui bénéficie d’une retraite à taux plein peut reprendre une activité sans plafond de revenus. A l’inverse, quelqu’un qui est parti à la retraite avant d’atteindre le taux plein voit le montant du cumul entre pension et revenus d’activité plafonné à 160% du montant brut du Smic ou à son dernier salaire mensuel brut (le plus avantageux des deux est retenu). C’est le cas de Jacques (prénom modifié), 61 ans. Poissonnier dans la grande distribution, cet Ardéchois a pris sa retraite l’an dernier grâce au dispositif carrières longues mais fait des animations dans des supermarchés, pour s’approcher du salaire qu’il gagnait avant sa retraite mais aussi pour “sortir, voir des gens”.- Crédit à payer -“On n’a pas le choix parce que les retraites augmentent très peu chaque année et la vie augmente”, explique-t-il, disant avoir encore “un petit crédit à payer sur (sa) maison”. Jusqu’à ses 63 ans, son cumul pension-salaires est plafonné à environ 2.900 euros brut.La modification des règles, conforme aux préconisations de la Cour des comptes, doit entrer en vigueur le 1er janvier 2027. A partir de cette date, une personne qui a pris sa retraite avant l’âge légal (“64 ans à terme”, selon le gouvernement) et qui reprend une activité verra 100% de ses revenus déduits de sa pension de retraite.Entre l’ouverture des droits à la retraite et l’âge d’annulation de la décote (67 ans), la pension sera réduite de 50% des revenus d’activité supérieurs à un seuil qui pourrait être fixé autour de 7.000 euros annuels. Cumuler retraite et emploi avant 67 ans deviendra ainsi très peu intéressant financièrement. Après 67 ans, en revanche, un cumul intégral sera possible.Le cumul emploi-retraite “est simplifié” et “retrouve son objectif initial: compléter le revenu des retraités les plus modestes”, explique le site internet du ministère du Travail.Le rapport de la Cour des comptes distinguait quatre profils de retraités qui travaillent: 27% de cadres aux pensions élevées, 27% de professions intermédiaires aux pensions modestes, 24% de personnes aux carrières longues et aux pensions moyennes et 22% de personnes dont la carrière a connu des aléas, avec des pensions faibles, souvent des femmes.  “Le cumul emplois-retraites a eu un certain succès pour augmenter le taux d’emploi des seniors, c’est un système qui marchait bien, et on le restreint drastiquement”, déplore l’économiste Philippe Askenazy, disant craindre une augmentation du travail au noir.Selon lui, la retraite progressive, qui permet de travailler à temps partiel tout en percevant une partie de sa retraite, ne pourra pas se substituer au cumul emploi-retraite, car elle est difficile à mettre en œuvre dans les petites entreprises.”Les entreprises ont désespérément besoin de certaines compétences pointues parce que les cohortes qui sortent du marché du travail sont beaucoup plus nombreuses que celles qui y entrent”, s’agace Caroline Young, présidente d’Experconnect, un cabinet qui propose aux entreprises des professionnels “retraités ou proches de l’être”.”Une fois que vous êtes partis, disons en moyenne à 64 ans, et que vous n’avez pas travaillé pendant deux ou trois ans, vous êtes inemployable par les entreprises, donc vous n’allez pas recommencer à bosser à 67″, estime-t-elle.

Electricité: le gouvernement anticipe une “stabilité” des factures pour la plupart des ménages en 2026 et 2027

Le gouvernement anticipe une “stabilité” des factures d’électricité pour la plupart des ménages pour les années 2026 et 2027 malgré la fin du système de régulation très avantageux qui s’éteint au 31 décembre 2025.A partir du 1er janvier, même avec la fin de ce dispositif tarifaire régulé dit Arenh, “les prix des factures devraient être stables au moins en 2026 et en 2027”, pour la plupart des ménages français, “au vu des prix bas de l’énergie décarbonée française sur les marchés de gros”, a indiqué Bercy à l’AFP. Concrètement, pour ces deux années-là, “le passage au nouveau mécanisme n’aura pas d’impact” sur les tarifs réglementés de vente de l’électricité (TRVE), qui concernent quelque 19,75 millions d’abonnés, soit 56% des clients résidentiels, ajoute Bercy. Depuis 2011, un système appelé Arenh obligeait l’opérateur historique EDF à céder un quart environ de sa production nucléaire annuelle à des industriels très énergivores et à ses concurrents fournisseurs alternatifs à un prix très avantageux de 42 euros du MWh, pour répondre aux exigences européennes en matière de concurrence. Ce dispositif s’éteint au 31 décembre 2025 et sera remplacé par un nouveau système, une sorte de “garde-fou” tarifaire, selon les mots de Bercy, qui a été pensé comme un “compromis entre protection des consommateurs” et les besoins d'”investissement dans le système énergétique de l’avenir et notamment dans le programme nucléaire pour EDF”.Sur le principe, ce mécanisme laisse la faculté à EDF de vendre plus librement sa production nucléaire de gré à gré, en fonction des prix de marchés. Mais au-delà de certains seuils, ses revenus, s’ils sont élevés, seront taxés pour être redistribués à tous les consommateurs, particuliers comme entreprises: c’est le versement nucléaire universel (VNU), un dispositif instauré dans le projet de loi de finances 2025, et qui suscite des critiques pour son manque de lisibilité. Ainsi ce système “VNU” viendra “diminuer la facture des consommateurs si les prix devaient dépasser” deux seuils progressifs prévus à 78 euros du MWh puis 110 euros du MWh, “en prélevant EDF” sur ses recettes qui excèdent ces plafonds, explique Bercy. Or au vu des prix actuels de l’électricité française sur les marchés de gros – environ 50 euros du MWh – les consommateurs ne devraient donc pas bénéficier de cette redistribution à partir de 2026, comme l’avait déjà anticipé la Commission de régulation de l’énergie, le régulateur du secteur, en septembre dernier. 

Nuñez envisage des sanctions contre un maire de Dordogne pour des propos antisémites

Le ministre de l’Intérieur, Laurent Nuñez, envisage “de prendre des sanctions qui peuvent aller de la suspension à la révocation” contre un maire de Dordogne pour avoir tenu des propos antisémites, a indiqué Beauvau à l’AFP lundi, confirmant une information du journal Libération.Laurent Nuñez, qui “condamne fermement les propos tenus par le maire d’Augignac”, Bernard Bazinet, “estime par ailleurs que ce maire ne possède plus l’autorité morale nécessaire à l’exercice de ses fonctions”, fait savoir le ministère. “Il a donc demandé à la préfète de la Dordogne d’entendre le maire pour lui faire part de la gravité de ses propos, incompatibles avec sa qualité de maire”, ajoute-t-on. Selon Ici Périgord, Bernard Bazinet est convoqué mardi à la sous-préfecture de Nontron (Dordogne).A la suite de cet entretien, le ministre envisage “de prendre des sanctions qui peuvent aller de la suspension (arrêté ministériel) à la révocation (en Conseil des ministres)”, précise-t-on.Le 4 décembre, l’édile d’Augignac, une commune de 825 habitants dans le nord du département, avait commenté “Oui au boycott ! La France est trop youpine pour boycotter !” sous une publication Facebook du journal Libération consacrée à la participation d’Israël à l’Eurovision, dont l’édition 2026 est menacée de boycott par plusieurs pays.”C’est un commentaire qui a dépassé complétement ma pensée. J’étais hors de moi par rapport à ce que je pouvais lire dans des reportages sur la Palestine. Quand j’ai vu que la France avait accepté la participation d’Israël, ça m’a amené à réagir de façon conne”, avait déclaré à l’AFP M. Bazinet, ancien membre du Parti socialiste.”Je n’avais pas forcément conscience que le terme, qui pour moi était argotique, avait des relents antisémites. Quand j’ai voulu le retirer, j’ai vu qu’il avait été partagé partout et repris sur CNews”, avait-il ajouté.Le maire est convoqué en janvier pour injure publique à caractère raciste devant le délégué du procureur de Périgueux et devra s’acquitter d’une amende de 500 euros, selon Ici Périgord.Le PS a annoncé le 9 décembre avoir exclu l’élu périgourdin, estimant que “l’antisémitisme est un mal odieux. Aucune tolérance, aucune explication n’est entendable”.Selon le code général des collectivités territoriales, la suspension d’un maire ou d’un adjoint “est une mesure conservatoire prononcée par un arrêté ministériel, motivé pour un temps qui n’excède pas un mois”, tandis que la révocation entraine une inéligibilité “pendant une durée d’un an”.

Budget: Lecornu consulte une dernière fois, avant un conseil des ministres et une loi spéciale

Le Premier ministre Sébastien Lecornu poursuit lundi ses consultations des formations politiques, avant un conseil des ministres en fin de journée pour présenter en urgence une loi spéciale destinée à sortir de l’impasse budgétaire, après l’échec de l’examen parlementaire du budget de l’État.Dernier recours pour permettre de financer temporairement l’État et les administrations, un vote devrait intervenir d’ici mardi, à l’Assemblée et au Sénat, pour entériner cette loi spéciale qui vise à reconduire provisoirement le budget 2025, avant la reprise de nouvelles discussions budgétaires en janvier. Objectif annoncé par la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin: qu’une véritable loi de finance 2026 soit adoptée avant “la fin janvier”. “Les quinze premiers jours de janvier”, a même renchéri lundi le rapporteur du budget à l’Assemblée Philippe Juvin (LR) sur BFMTV/RMC.Après l’échec vendredi d’une commission de sénateurs et députés à trouver un accord, le Premier ministre était à la tâche dès dimanche, entamant une nouvelle série de consultations des partis politiques “pour trouver les conditions d’une solution”.Il a notamment discuté avec les chefs des groupes parlementaires Renaissance et Horizons et les présidents des groupes Modem et Liot.Les responsables du Parti socialiste, partenaires privilégiés de M. Lecornu lors de l’examen du budget de la Sécurité sociale, et à qui il a concédé notamment la suspension de la réforme des retraites, seront reçus lundi à 10H30. Le Premier ministre doit aussi s’entretenir avec le Parti communiste (15H00), les Ecologistes (16H00) et Les Républicains (17H30). “Nous leur disons deux choses simples. +Est-ce qu’on est bien d’accord que notre objectif collectif, c’est qu’entre maintenant et fin janvier, il y ait un budget pour la France, un vrai budget, pas un budget service minimum+”, a détaillé Amélie de Montchalin dimanche soir.”Et la deuxième chose qu’on dit, c’est que pour qu’il y ait un budget, il faut qu’il y ait un compromis”, a-t-elle ajouté.- recours au 49.3 -A l’issue de ces discussions, un Conseil des ministres destiné à présenter le projet de loi spéciale est prévu en fin de journée, au retour d’Emmanuel Macron d’Abou Dhabi. Dans la foulée, les commissions des Finances de l’Assemblée nationale et du Sénat auditionneront lundi soir et mardi le ministre de l’Économie Roland Lescure et Mme Montchalin. L’objectif est que ce texte puisse être voté mardi par les deux chambres.Comme l’année dernière, il ne devrait y avoir “aucune voix contre”, a pronostiqué sur RTL le président insoumis de la commission des Finances Eric Coquerel. Mais il faudra dès la rentrée reprendre les discussions pour tenter de trouver un budget 2026. Reste qu’après deux mois de discussions qui n’ont pas permis d’aboutir, le doute subsiste sur la capacité du Premier ministre à obtenir ce compromis, entre une droite sénatoriale attachée aux économies et aux baisses d’impôts et une Assemblée où la gauche réclame plus de recettes et moins de coupes budgétaires. Des voix s’élèvent de plus en plus fort pour réclamer que le Premier ministre ne prolonge pas la navette parlementaire indéfiniment et utilise l’article 49.3 de la Constitution, alors que M. Lecornu s’est engagé à ne pas y recourir, à la demande du Parti socialiste. “Je pense que le Parti socialiste sera d’accord pour un 49.3. Ce sont des gens responsables, il faut simplement les traiter”, a estimé lundi le rapporteur Philippe Juvin.Selon lui, le texte soumis au 49.3 devrait “partir de celui voté au Sénat” en y ajoutant des amendements “sur lesquels on se met rapidement d’accord”.Dans ce cas, le 49.3 ne serait “pas un passage en force” mais “un aveu d’échec du parlementarisme”, a estimé sur TF1 le chef des députés MoDem Marc Fesneau.Samedi, le patron de LR Bruno Retailleau a aussi enjoint au Premier ministre de dégainer cette arme constitutionnelle pour octroyer un budget “responsable au pays”, avec “moins d’impôt et de dépenses”.Mais pour Amélie de Montchalin, il y aura dans le budget “des hausses d’impôts qu’il faudra cibler, choisir, décider ensemble. Et puis il y aura des économies qu’il faudra cibler, choisir et décider ensemble”.

Budget: le Parlement prêt à voter rapidement la “loi spéciale”

Le Parlement se prépare à une adoption au pas de charge en début de semaine d’une “loi spéciale”, rustine législative qui permettra de financer provisoirement l’État et les administrations après l’échec des discussions entre forces politiques sur le budget.La ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin a confirmé dimanche soir cette loi spéciale, destinée à éviter un “shutdown” à la française. Mais il ne s’agit selon elle que d’un “service minimum”, avant la nécessaire reprise des discussions budgétaires en janvier, pour aboutir à une loi de finances avant “fin janvier”, y compris avec “quelques hausses d’impôts”. Avant même cette confirmation, les commissions des Finances de l’Assemblée nationale et du Sénat avaient déjà adressé pendant le week-end à leurs membres des convocations pour auditionner lundi et mardi le ministre de l’Économie Roland Lescure et Mme Montchalin sur ce projet de loi spéciale.Mis en échec sur sa stratégie visant à faire émerger un compromis parlementaire sur le budget, le Premier ministre Sébastien Lecornu avait annoncé vendredi qu’il réunirait, “à partir de lundi, les principaux responsables politiques” pour “trouver les conditions d’une solution”.Ces concertations ont finalement commencé dès dimanche, avec les chefs des groupes parlementaires Renaissance et Horizons, Gabriel Attal et Paul Christophe, reçus à Matignon, a fait savoir l’entourage de Sébastien Lecornu. Le président du groupe Modem Marc Fesneau et celui du groupe Liot Christophe Naegelen sont eux consultés par téléphone, selon la même source.Le parti Les Républicains (LR) sera reçu lundi, tout comme le Parti socialiste qui a rendez-vous à 10h30, le Parti communiste à 15H00, et les Écologistes à 16H00, selon des sources de chaque parti. – Calendrier resserré -Sans attendre, le gouvernement a déjà échafaudé un calendrier resserré devant conduire au vote de cette loi spéciale en un peu plus de 24 heures.Un conseil des ministres est prévu lundi en fin de journée, dès le retour du président Emmanuel Macron d’Abou Dhabi où il effectue sa traditionnelle visite de fin d’année aux troupes déployées à l’étranger.Les débats commenceraient dans la foulée à l’Assemblée nationale en vue d’un vote dans l’hémicycle puis au Sénat mardi en fin de journée, a-t-on indiqué de source gouvernementale.Mais au-delà de cette loi de court terme, qui permettra de lever les impôts et d’engager des dépenses sur la base du budget 2025, Sébastien Lecornu doit trouver une issue à l’impasse budgétaire et éviter de nouvelles longues tractations en début d’année.Sa stratégie a fonctionné pour le budget de la Sécurité sociale, voté le 16 décembre grâce à l’appui du Parti socialiste et au prix de concessions sur la réforme des retraites, suspendue, et sur l’article 49.3, écarté.Mais le recours à cet outil constitutionnel, qui permet de faire passer un texte sans vote sauf motion de censure, est de nouveau au centre du débat.- “Machine arrière”-La droite pousse Sébastien Lecornu à en faire usage en début d’année sur le budget de l’État afin de sortir rapidement d’un processus jugé interminable et souvent incompréhensible par de nombreux Français.”Ce que je demande à Sébastien Lecornu, c’est de faire machine arrière et de se saisir du 49.3 pour donner un budget responsable au pays, conforme à l’intérêt de la Nation, avec moins d’impôts et de dépenses”, a martelé dans un entretien à Ouest-France le président des Républicains (LR), Bruno Retailleau.Ce que précise Philippe Juvin, rapporteur LR du budget à l’Assemblée nationale, dans le Parisien: “Une loi spéciale mardi, puis un deal sur quelques principes de base à partir de la négociation, qui pourrait être converti par un 49.3 en janvier prochain”.La loi spéciale avait déjà été utilisée l’an dernier après la chute du gouvernement de Michel Barnier, renversé par une motion de censure.Elle avait alors été soutenue par toutes les forces politiques, au nom de la stabilité. Le Rassemblement national, groupe le plus nombreux à l’Assemblée, devrait la voter “a priori, parce qu’il faut bien que l’État continue d’avancer”, a indiqué dimanche sur franceinfo la vice-présidente du parti, Edwige Diaz.

Macron donne le coup d’envoi du futur porte-avions lors du Noël avec les troupes

Emmanuel Macron a donné dimanche le coup d’envoi de la construction du futur porte-avions français, qui va remplacer le Charles de Gaulle et doit entrer en service en 2038, lors du Noël avec les troupes françaises aux Emirats arabes unis.”A l’heure des prédateurs, nous devons être forts pour être craints”, a déclaré le président français sur une base militaire près d’Abou Dhabi, devant des dizaines de soldats français.Dans ce contexte, il a acté la mise en oeuvre de la réalisation du futur porte-avions, un projet lancé en 2018, qui doit être “l’illustration de la puissance de notre nation”.L’annonce du lancement officiel de la construction était très attendue, malgré l’impasse budgétaire dans laquelle se trouve le gouvernement, alors que le mur d’investissements nécessaires et l’évolution des menaces mettent le projet sous pression.Ce lancement officiel va permettre de passer tous les contrats indispensables à la réalisation du projet, relève-t-on à l’Elysée. “Je serai le garant de cet engagement” envers les 800 entreprises concernées, a ainsi souligné Emmanuel Macron, en précisant qu’il se rendrait sur le chantier en février.Lui aussi à propulsion nucléaire, le nouveau porte-avions sera beaucoup plus massif que l’actuel. Il fera près de 80.000 tonnes pour environ 310 mètres de long, contre 42.000 tonnes pour 261 mètres pour le Charles De Gaulle. Avec un équipage de 2.000 marins, il pourra embarquer 30 avions de combat.A l’issue de son discours, le chef de l’Etat devait partager un repas de fête, agrémenté de volaille aux morilles et bûche de Noël, avec les soldats déployés aux Emirats arabes unis (quelque 900 au total).- Rafale -Avant cela, il s’est entretenu avec le président émirati, cheikh Mohammed ben Zayed Al Nahyane.Emmanuel Macron l’a invité, dans un message sur X publié à l’issue de la rencontre, à renforcer leur “partenariat stratégique”, notamment pour “la stabilité au Moyen-Orient”.Les deux pays entretiennent des relations très étroites en matière de défense, puisque les Emirats disposent de fleurons de l’industrie française comme le char Leclerc ou l’avion de combat Rafale.Ces échanges interviennent sur fond de fortes tensions autour du programme Scaf, le futur avion de combat européen estimé à 100 milliards d’euros, fragilisé par un bras de fer industriel entre Dassault Aviation, fabricant de Rafale, qui revendique une plus grande autonomie et assure pouvoir le développer tout seul, et Airbus qui représente l’Allemagne et l’Espagne dans ce projet. L’idée circule désormais d’associer les Emirats arabes unis, client majeur de Dassault depuis la commande de 80 Rafale en 2021, au développement d’un futur avion de combat français, sans les Allemands. Outre les tensions au Moyen-Orient, illustrées dans ce déplacement, d’autres crises restent au premier plan.Le Kremlin a ainsi fait savoir dans la nuit que Vladimir Poutine, à l’assaut en Ukraine depuis bientôt quatre ans, était prêt à parler à Emmanuel Macron, répondant à des déclarations en ce sens du président français.-Narcotrafic -L’Elysée a jugé cela “bienvenu” et indiqué que ses équipes aviseraient “dans les prochains jours sur la meilleure manière de procéder”. Tout en notant prudemment que tout se ferait “en toute transparence” avec Kiev et les Européens et afin d’aboutir à la paix.Paris veut aussi désormais s’assurer de l’appui des Emirats dans la “guerre” déclarée par le gouvernement français au narcotrafic.D’importants narcotrafiquants y vivent un quotidien luxueux sans être inquiétés, notamment à Dubaï, selon la justice française.La délégation française comprend d’ailleurs le ministre de la Justice Gérald Darmanin, qui avait déjà réclamé en novembre aux Emirats arabes unis l’extradition d’une quinzaine de narcotrafiquants, ainsi que le procureur de Marseille Nicolas Bessone et le directeur national de la police judiciaire Christian Sainte.Emmanuel Macron a dit cette semaine rechercher la coopération des pays où se trouvent certaines “têtes de réseau”, afin de “pouvoir saisir leurs biens” et obtenir leur arrestation.Le sujet est omniprésent en France depuis l’assassinat en novembre de Mehdi Kessaci, le frère d’un militant engagé contre le narcotrafic, abattu en plein jour à Marseille.Les soldats français aux Emirats sont engagés dans la lutte contre le narcotrafic en traquant les bateaux transportant de la drogue dans l’océan indien.Ils participent aussi aux opérations Aspides, qui protègent les bateaux contre les frappes des rebelles houthis en mer Rouge, et à la coalition contre le groupe Etat islamique.

Un projet de loi en préparation pour sanctionner davantage les rodéos urbains, annonce Nuñez

Le ministre de l’Intérieur Laurent Nuñez a annoncé préparer un projet de loi sur la sécurité du quotidien “avec des sanctions renforcées” pour les auteurs de rodéos urbains, dans une interview au Journal du dimanche.”Nous préparons un projet de loi, avec des sanctions renforcées, contre les mortiers, contre les rodéos urbains, avec suspension immédiate du permis de conduire et saisie du véhicule, et contre les rave-parties, qui pourrissent la vie de nos concitoyens”, a-t-il détaillé.”J’ai aussi repris un certain nombre de mesures sur lesquelles mon prédécesseur a travaillé” dans ce projet de loi sur la sécurité du quotidien, l’une de ses priorités, a souligné le ministre.Concernant les refus d’obtempérer, “j’ai demandé que les poursuites soient systématiquement envisagées”, a assuré Laurent Nuñez.”Par ailleurs, un texte de loi passera devant le Parlement en février afin de donner plus de prérogatives aux policiers municipaux, les premiers acteurs de la sécurité du quotidien”, a-t-il ajouté.Un “Beauvau des polices municipales” avait été lancé en avril 2024 après les émeutes en réaction à la mort d’un adolescent de 17 ans, Nahel Merzouk, tué par un policier en juin 2023 dans les Hauts-de-Seine.Pour les festivités du 31 décembre, le ministre a rappelé avoir “donné des instructions extrêmement claires à ce sujet: tolérance zéro pour les violences urbaines”. Laurent Nuñez a également donné comme “instruction de multiplier les contrôles de certains commerces ou épiceries” qui vendent des mortiers d’artifice “malgré l’interdiction”. “En coopération avec la douane, les contrôles vont se multiplier aux frontières, afin de limiter l’arrivée de produits commandés sur internet, en provenance de Pologne ou de République tchèque”, a-t-il poursuivi.Certains mortiers sont utilisés “contre les policiers”, ce qui “n’est pas tolérable”, a-t-il dit.”Les parties communes de nombreux immeubles” seront inspectées en amont du 31 décembre “afin de saisir de potentiels projectiles, des mortiers d’artifice notamment”, a prévenu le ministre.

Lancés vers 2027, Bardella et Mélenchon préparent leur lutte finale

Quatre décennies les séparent. Vingt points dans les sondages, aussi. Favoris de leurs camps respectifs à un an et demi de la présidentielle, Jordan Bardella et Jean-Luc Mélenchon installent déjà à distance le récit de leur affrontement final.Pour provoquer un duel, il faut désigner l’adversaire. Jordan Bardella a choisi le sien et ne manque pas une occasion ces derniers mois de cibler un Jean-Luc Mélenchon qui “met de l’huile sur le feu” et “veut l’implosion du pays”, incarnation d’une “menace qui pèse sur nos valeurs”.Du haut de ses 30 ans, le jeune président du Rassemblement national cherche aussi à discréditer son aîné, âgé de 74 ans, en l’accusant systématiquement de “s’être allié” à Emmanuel Macron aux dernières législatives. L’épouvantail insoumis, “main dans la main” avec le président repoussoir “pour m’empêcher de devenir Premier ministre”, se lamente presque le remplaçant désigné de Marine Le Pen – en cas d’inéligibilité confirmée en appel.Un acharnement justifié par ce constat: “Il est à gauche celui qui a la possibilité d’emmener son camp au second tour de l’élection présidentielle”. Le parti à la flamme étant, dans tous les pronostics, déjà qualifié pour la finale, inutile donc de s’épuiser contre des outsiders.”À part Marine et Jordan, y a rien d’autre”, résume un eurodéputé RN, qui reconnait quelques qualités au tribun de la gauche radicale: “Il sait s’exprimer, il a du talent”, et surtout “il a un socle d’adhésion en dessous duquel il ne peut pas descendre”.La question n’est donc “pas de savoir s’il est le meilleur”, de toute façon “c’est lui qui sera au second tour”, ajoute ce cadre du mouvement d’extrême droite, pour qui ce scénario “rend plus simple l’élection”. Chacun ayant en tête le récent sondage prédisant une victoire écrasante (74% contre 26%) de M. Bardella dans un second tour face à M. Mélenchon.Un proche de Mme Le Pen faisait la même analyse au début de l’automne: “Pour gagner, il vaut mieux être contre un Mélenchon” jugé “très clivant”, même si “une partie des gens votera moins pour nous que contre lui”.- “Bardella, c’est plus simple” -Du côté des Insoumis, cela fait plus de 10 ans, avant même la création de LFI, que Jean-Luc Mélenchon prophétise: “à la fin ça se terminera entre eux et nous”. Comprendre l’extrême droite et la gauche radicale.Et ils sont persuadés que cette fois, leur fondateur pourrait accéder au second tour après trois échecs – à chaque fois derrière Marine Le Pen. Et que Jordan Bardella, en raison de son manque d’expérience et son profil plus libéral que la patronne du RN, ferait un meilleur adversaire que cette dernière.”Bardella, c’est plus simple que Marine Le Pen au second tour. Il apprend par coeur mais il ne réfléchit pas par lui-même. Il peut s’effondrer pendant la campagne, comme lors des législatives l’année dernière”, assure le coordinateur de LFI Manuel Bompard, alors que le mouvement mélenchoniste a acté que l’option Bardella était “la plus probable” pour le parti d’extrême droite en 2027.Et suit de près son activité à Bruxelles. “Sur cette dernière année, Bardella a déposé beaucoup plus d’amendements que lors tout son mandat précédent. Et il donne beaucoup plus de conférences de presse. Il fait ça pour la présidentielle, c’est évident”, assure la cadre insoumise Manon Aubry, élue au Parlement européen depuis 2019 comme le président du RN.”À LFI, je suis un peu l’anti-Bardella, je surveille de près ce qu’il fait au Parlement européen où il profite de la moindre médiatisation pour voter contre les droits des femmes ou les droits des LGBT”, ajoute-t-elle, en précisant: “Il y aura de quoi avoir beaucoup de munitions pour Jean-Luc Mélenchon pour un éventuel débat d’entre-deux tours, s’ils sont tous les deux candidats”.Les Insoumis restent persuadés que la “magie du second tour” pourrait opérer, malgré les sondages très défavorables et à la faveur de la dynamique de campagne, pour qu’un “front républicain anti-RN” puisse se mettre en place. Et tant pis si des responsables macronistes, comme Elisabeth Borne, refusent publiquement de choisir entre les deux. “Je suis incapable de voter pour Jean-Luc Mélenchon”, a déclaré l’ancienne Première ministre, pourtant connue pour son engagement contre l’extrême droite.  

Budget: députés et sénateurs échouent à se mettre d’accord, pas de budget avant la fin de l’année

Députés et sénateurs ont échoué à s’entendre vendredi sur le budget de l’État, écartant la perspective d’un texte adopté avant la fin de l’année, un échec au moins provisoire pour le Premier ministre Sébastien Lecornu.Entre le gouvernement et les socialistes d’un côté, la droite sénatoriale et les oppositions de l’autre, chacun se renvoie la balle sur la responsabilité de cette impasse.Face à ce scénario, le gouvernement avait déjà annoncé qu’il préparait une loi spéciale pour permettre le prélèvement des impôts et assurer la continuité de l’Etat, avant une reprise des débats sur le budget début 2026.Cette procédure exceptionnelle avait déjà été activée l’an dernier après la chute du gouvernement Barnier. Le texte devrait être examiné par les deux chambres au début de la semaine prochaine, après un probable passage lors du Conseil des ministres convoqué lundi soir, au retour d’un déplacement d’Emmanuel Macron aux Emirats arabes unis.Le Premier ministre a également annoncé réunir, à partir de lundi, les principaux responsables politiques pour les “consulter sur la marche à suivre pour protéger les Français et trouver les conditions d’une solution”.L’échec de la commission mixte paritaire (CMP), où sept députés et sept sénateurs n’ont pas réussi à se mettre d’accord, marque la fin de deux mois de discussions parlementaires autour de ce texte financier crucial.Dès le départ, le compromis semblait quasi impossible entre une droite sénatoriale attachée aux économies et aux baisses d’impôts et une Assemblée où la gauche réclamait plus de recettes et moins de coupes budgétaires.Et le pari de Sébastien Lecornu de faire adopter le budget sans recours au 49.3 dans une chambre basse sans majorité était particulièrement ambitieux.- La faute à qui ? -C’est donc un échec pour le Premier ministre, même s’il a réussi à faire adopter mardi l’autre budget, celui de la Sécurité sociale, en obtenant un vote favorable des socialistes en échange d’une suspension de la réforme des retraites.Pour l’exécutif et le PS, le coupable est tout désigné : les sénateurs LR, accusés d’intransigeance sur les recettes à trouver.Le patron du Parti socialiste Olivier Faure a accusé la droite sénatoriale de “faire le choix de bloquer le pays”. Sébastien Lecornu a plus sobrement regretté “l’absence de volonté d’aboutir de certains parlementaires”.Car, derrière les désaccords budgétaires, une guerre des chefs s’exacerbe à mesure que les échéances électorales se rapprochent.Une ministre accuse ainsi Bruno Retailleau, patron de LR, d’avoir attisé la radicalité des sénateurs de son parti, dans une guerre larvée avec le chef des députés LR Laurent Wauquiez.Au Palais du Luxembourg, on renvoie la balle à Matignon.”La responsabilité de cet échec incombe au gouvernement qui a soigneusement, méthodiquement, scrupuleusement organisé l’impossibilité d’un accord”, ont rétorqué Mathieu Darnaud (Les Républicains) et Hervé Marseille (UDI), chefs des groupes LR et centriste du Sénat, très remontés, dans un communiqué commun.Bruno Retailleau avait émis les mêmes critiques un peu plus tôt, fustigeant un texte qui “aurait envoyé la France dans le mur de la dette” et appelant le gouvernement à recourir au 49.3 à la rentrée. A l’Assemblée, la gauche, hors socialistes, a dénoncé un gouvernement qui se “défausse” sur les parlementaires, selon les mots d’Eric Coquerel (LFI), président de la commission des Finances.Pour le groupe écologistes, l’échec est dû à “la désunion profonde du bloc gouvernemental, incapable de s’accorder sur des priorités claires et de construire une majorité parlementaire”. – “Sparadrap” -Cap sur la loi spéciale donc, avant la reprise des discussions en janvier.A moins que le gouvernement ne se dirige vers les ordonnances avant la fin de l’année, s’interroge Jean-Philippe Tanguy pour le Rassemblement national. Son groupe continue d’appeler à un retour aux urnes, “seule solution” à la crise, dit-il.La ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin a rappelé vendredi matin le coût d’une loi spéciale. “L’an dernier, on avait estimé à 12 milliards le coût d’avoir six à huit semaines sans budget.””C’est un sparadrap”, cela permet de “faire tourner le pays” mais il faudra bien que le Parlement s’accorde en début d’année, a aussi répété dans la matinée Mme Bregeon.Outre l’urgence de disposer d’un budget, s’ajoutera la volonté du monde politique de tourner la page budgétaire avant les municipales de mars.cma-sl-ama-sac/jmt/pcl