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Auschwitz: “Nous ne céderons rien à l’antisémitisme”, promet Macron

“Nous ne céderons rien face à l’antisémitisme”, a promis lundi Emmanuel Macron, à l’occasion du 80e anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz-Birkenau, marqué en France par une série d’hommages tout au long de la journée, en présence des derniers rescapés.Le 27 janvier 1945, les troupes russes libéraient le camp de concentration et d’extermination d’Auschwitz-Birkenau, en Pologne, révélant au monde l’horreur du génocide nazi.Pour commémorer l’événement, Emmanuel Macron s’est rendu lundi matin au mémorial de la Shoah à Paris. Il y a observé une minute de silence en mémoire des victimes de l’Holocauste, déposé une gerbe et signé le livre d’or.”Nous ne céderons rien face à l’antisémitisme sous toutes ses formes”, a-t-il écrit. “L’universalisme de la France se nourrit de ces combats et se retrouve aussi dans cet imprescriptible”, a-t-il ajouté.Ces commémorations sont “un des derniers moments où nous pourrons tous bénéficier de la présence, des témoignages, de rescapés de la Shoah”, a-t-on souligné dans l’entourage du président.Dans le cadre des commémorations, le président et son épouse Brigitte Macron participeront lundi après-midi en Pologne à la cérémonie internationale organisée sur le site d’Auschwitz-Birkenau en présence d’autres dirigeants étrangers.A Paris, la ministre de l’Education Elisabeth Borne, dont le père avait été déporté à Auschwitz, a visité le mémorial de la Shoah à la mi-journée, accompagnée notamment de la maire de Paris Anne Hidalgo, en commençant par l’exposition retraçant l’histoire du judaisme et la montée de l’antisémitisme en Europe. L’occasion notamment de contempler les trois célèbres photos prises clandestinement à Birkenau, témoignant du processus d’extermination.Dans la matinée, Esther Sénot et Léon Placek, rescapés des camps, ont répondu aux questions nombreuses de lycéens sur leur déportation, a constaté une journaliste de l’AFP. “Quand je suis revenu de déportation, je pesais 28-30 kilos…”, a ainsi expliqué Léon Placek, 91 ans, survivant du camp de Bergen-Belsen où il a été déporté à l’âge de 10 ans avec sa mère et son frère.- “Autant d’horreur” -Les questions sont nombreuses et il n’en élude aucune: “En termes d’hygiène ça se passait comment?” – “Il y avait un lavabo avec de l’eau froide. On devait puer”.- “Est-ce vous aviez des objets personnels?” – “On se servait sur les cadavres, on prenait les vêtements des cadavres”… – “Comment c’est possible de revenir à la vie normale après avoir vu autant d’horreurs ?” – “Je ne sais pas, l’homme est fait comme ça. De deux choses l’une: ou on crève ou on va de l’avant”. Comme personne ne l’aborde, il pose lui même la question de la foi: “non, je ne suis plus croyant… Si Dieu existait, où il était à l’époque?” Comme beaucoup, Léon Placek a longtemps gardé le silence: au début “on ne parlait pas, ça n’intéressait personne. Mais depuis un an que je le fais dans des collèges et lycées, la nuit ça me revient…”, ajoute-t-il, appelant les plus jeunes à “faire confiance au prochain: le prochain c’est comme vous, c’est un homme ou une femme”…- “Emotion” -Dans le public, Emma Arene, 17 ans, en terminale au lycée Charles Péguy d’Orléans, éprouve “beaucoup d’émotions” à écouter ce témoignage. “Se dire que c’était il y a 80 ans, c’est si récent… Écouter un rescapé, on sent l’Histoire, ça nous touche”, confie-t-elle.Les cérémonies vont se succéder tout au long de la journée. Le Premier ministre François Bayrou procédera à 18H30 au ravivage de la flamme du soldat inconnu sous l’Arc de Triomphe à Paris en présence de représentants de l’Union des déportés d’Auschwitz.De son côté, la ministre chargée de la Lutte contre les discriminations, Aurore Bergé, a inauguré le jardin mémoriel de l’ancienne synagogue à Strasbourg avant des échanges prévus avec des collégiens, sur fond de recrudescence d’actes antisémites en France depuis plus d’un an. “Si nous honorons aujourd’hui les victimes du passé, nous devons être lucides sur les combats du présent (…) l’antisémitisme n’a pas disparu”, a affirmé celle qui doit relancer le 13 février les assises du lutte contre l’antisémitisme.”Nous remercions toutes celles et tous ceux qui, rescapés des camps, ont accepté de témoigner”, ont écrit Éric de Moulins-Beaufort, président de la Conférence des évêques, Dominique Blanchet et Vincent Jordy, vice-présidents, dans une tribune publiée sur le site de l’hebdomadaire de référence Actualité Juive.

Marathon budgétaire: le gouvernement appelle au compromis avant une semaine décisive

Toujours à la merci d’une censure, le gouvernement affiche sa volonté de “compromis” à l’entame d’une semaine décisive dans les discussions budgétaires, avec la reprise des débats sur les comptes de la Sécurité sociale lundi à l’Assemblée, puis une conciliation jeudi entre députés et sénateurs sur le budget de l’Etat.Le Premier ministre François Bayrou, qui espère de nouveau convaincre le Parti socialiste de ne pas voter une censure, devrait fixer les grandes lignes de sa position dans la soirée de lundi lors d’une longue interview télévisée très attendue sur LCI.Concernant le texte sur la Sécurité sociale (PLFSS), dont une première mouture avait entraîné la chute du gouvernement Barnier début décembre, les discussions reprennent lundi après-midi devant la commission des Affaires sociales de l’Assemblée nationale, à partir de la version adoptée fin novembre par le Sénat.  Depuis lors, les termes de l’équation ont cependant changé, avec un déficit 2025 de la Sécu désormais anticipé à au moins 23 milliards d’euros, contre 16 milliards évoqués à l’automne. Un dérapage qui s’explique notamment par l’abandon forcé des mesures d’économie sur les retraites, et par le coût de certaines concessions accordées par le Premier ministre aux socialistes sur le budget des hôpitaux ou sur le taux de remboursement des consultations médicales et des médicaments.Il faudra “trouver un chemin de passage qui satisfasse une majorité (…) mais pas au prix de l’explosion du déficit”, a cependant mis en garde lundi matin sur Public Sénat le président (Horizons) de la commission, Frédéric Valletoux.La gauche, de son côté, espère “sortir les dispositions irritantes du texte introduites par le Sénat”, a indiqué à l’AFP Jérôme Guedj (PS), citant notamment la deuxième “journée de solidarité” – que même le nouveau rapporteur du texte, Thibault Bazin (LR), souhaite supprimer. Celui-ci espère “rouvrir le moins de sujets possibles” par rapport aux débats de l’automne car, même si ce “ne sera pas le grand soir”, “il vaut mieux un budget que pas de budget” du tout, selon lui.Après son examen en commission, le texte doit ensuite revenir dans l’hémicycle, à partir du 3 février. – Ne pas “tout bloquer” -En attendant, un obstacle d’importance attend le gouvernement: jeudi, sept sénateurs et sept députés se réuniront en commission mixte paritaire (CMP) pour rechercher un compromis sur le budget 2025 de l’Etat.Cette CMP, où le socle commun soutenant le gouvernement est majoritaire, pourrait être l’une des dernières occasions d’intégrer des concessions susceptibles de résister à la censure.L’exécutif en a bien conscience: la version du texte adoptée la semaine dernière par le Sénat doit être adoucie pour devenir un “budget de compromis”, a martelé dimanche la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin.Le texte de la chambre haute, qui comprend de multiples coupes budgétaires, a le mérite de “réduire le déficit”, a-t-elle salué, mais “il faut qu’on trouve un compromis, car ce budget (…) ne sera pas celui de la droite, ni de la gauche, ni du centre, ce sera le budget du pays”, a-t-elle souligné sur BFMTV.En gage à la gauche, la ministre a plaidé notamment pour que soit inclus dans le texte le maintien des “4.000 postes d’enseignants” que le projet initial devait supprimer.La version issue de la CMP sera ensuite soumise à l’Assemblée, la semaine du 3 février, vraisemblablement via l’usage du 49-3. Qui devrait donc déclencher une nouvelle motion de censure, déposée par les Insoumis.D’où les appels du pied de l’exécutif en direction des rangs socialistes, qui ont renoncé mi-janvier à voter une précédente censure, mais sans s’engager pour la suite. “Le compromis n’empêchera pas, évidemment, le PS d’être dans l’opposition”, mais “on peut être dans l’opposition sans censurer, sans tout bloquer”, a commenté dimanche Mme Montchalin.Une perspective vivement rejetée par le coordinateur de LFI, Manuel Bompard: si le PS ne vote pas cette censure, a-t-il mis en garde, il changera d’alliance et entrera dans “un soutien sans participation” au gouvernement.Pour l’heure, les concessions de l’exécutif restent cependant insuffisantes pour les socialistes. “Au moment où nous parlons, la discussion n’est pas achevée, nous continuons à parler avec le gouvernement”, a déclaré le premier secrétaire du PS Olivier Faure dimanche soir sur BFMTV. “Le compte n’y est pas”, a-t-il ajouté. De quoi faire dire à un membre du gouvernement que “le PS pousse les feux aussi loin et aussi bruyamment que possible pour pouvoir justifier une différence avec LFI”.

Bardella estime une dissolution “inévitable”, “dès qu’elle sera institutionnellement possible”

Jordan Bardella, patron du Rassemblement national, a estimé lundi qu’il était “inévitable” de “convoquer des élections législatives dès qu’elles seront institutionnellement possibles”, une prérogative présidentielle qui ne peut avoir lieu qu’un an après la précédente dissolution, c’est-à-dire en juillet.”Seul le retour au peuple permettra de construire une majorité claire et stable pour le pays”, a ajouté l’eurodéputé d’extrême droite lors de ses vÅ“ux à la presse, à Paris.”Derrière la façade du consensus mou et d’un compromis qui ne satisfait personne, François Bayrou incarne une inertie préoccupante”, a encore taclé M. Bardella, qui a interrogé: “Y a t-il un pilote dans l’avion ?” “Les rares qui se laissent tenter par une réponse affirmative se demandent: pour aller où ?”, a-t-il ajouté, en relevant que “si la composition actuelle de l’Assemblée nationale, complexe et indécise, représente les propres doutes des Français, elle ne pourra rester en l’état sans plonger la France dans une forme d’immobilisme”.”Il faudrait en ce sens nécessairement que le peuple tranche et achève ce qu’il a initié l’été dernier”, a encore martelé celui que Marine Le Pen avait désigné comme Premier ministre en cas de victoire du RN aux législatives anticipées de juillet dernier.Interrogé sur les intentions des députés RN quant au budget, a fortiori si ce dernier devait être adopté par un 49.3, ce qui entraînerait le dépôt d’une motion de censure, Jordan Bardella n’a pas répondu clairement.”La censure, pour nous, ce n’est pas un jouet et (ça) n’est pas une fin”, a ajouté celui dont les troupes au Palais Bourbon avaient voté la chute du gouvernement Barnier début décembre.M. Bardella a par ailleurs considéré “qu’une coalition qui irait du Parti socialiste aux Républicains viendrait clarifier les choses”, en interpellant “M. Retailleau, M. Darmanin”, respectivement ministres de l’Intérieur et de la Justice, “et une partie des Républicains”, s’interrogeant sur leur souhait de “rester dans un gouvernement qui donne des gages à la gauche”.”En tous les cas, la situation ne durera pas très longtemps”, a encore prédit l’eurodéputé.

Auschwitz: Macron appelle “à ne rien céder face à l’antisémitisme” au nom de “l’universalisme de la France”

Emmanuel Macron a promis lundi que “nous ne céderons rien face à l’antisémitisme sous toutes ses formes” à l’occasion du 80e anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz-Birkenau.”L’universalisme de la France se nourrit de ces combats et se retrouve aussi dans cet imprescriptible”, a écrit le chef de l’Etat sur le livre d’or du Mémorial de la Shoah qu’il visitait lundi matin.Ces commémorations sont “un des derniers moments où nous pourrons tous bénéficier de la présence, des témoignages, de rescapés de la Shoah”, a-t-on souligné dans l’entourage du président.Dans le cadre des commémorations de la libération du camp d’Auschwitz, le président et son épouse Brigitte Macron participeront lundi après-midi en Pologne à la cérémonie internationale organisée sur le site d’Auschwitz-Birkenau en présence d’autres dirigeants étrangers.Ils se rendront ensuite au pavillon français qui accueille depuis 1979 une exposition permanente de la France à Auschwitz, dédiée à la mémoire des victimes françaises déportées dans le camp. De son côté, le Premier ministre François Bayrou procédera lundi à 18H30 au ravivage de la flamme du soldat inconnu sous l’Arc de Triomphe à Paris en présence de représentants de l’Union des déportés d’Auschwitz.A Paris, la ministre de l’Education Elisabeth Borne, dont le père avait été déporté à Auschwitz, est attendue en fin de matinée au mémorial de la Shoah. La ministre chargée de la Lutte contre les discriminations, Aurore Bergé, inaugurera le jardin mémoriel de l’ancienne synagogue à Strasbourg avant d’échanger avec des collégiens sur la lutte contre le négationnisme et l’antisémitisme.Le président de la République a donné un relief important aux commémorations de la fin de la Seconde Guerre mondiale, notamment autour des débarquements alliés en Normandie et en Provence, ainsi que des différentes étapes de la Libération. Il sera encore le 2 février à Colmar, en Alsace, dernière ville libérée de l’occupation allemande en territoire français.Plusieurs rendez-vous d’envergure sont ensuite prévus pour commémorer le 8 mai 1945, date de la fin de la guerre avec la capitulation de l’Allemagne nazie.

Des bastions aux “swing states”, un scrutin agricole à multiples inconnues

Il y a les forteresses imprenables, les “swing states”, et les “terra incognita”: les agriculteurs français ont encore quelques jours pour élire leurs représentants lors d’un scrutin très observé qui déterminera le nouveau rapport de force entre les syndicats agricoles.Voici un tour de France des campagnes.. Bastions FNSEA-JA du NordAvec 65% des suffrages aux dernières élections (2019) dans les Hauts-de-France, l’alliance majoritaire FNSEA-Jeunes agriculteurs a confiance dans la puissance de la “fédé”, revendiquant près de 5.000 adhérents contre 200 pour la Coordination rurale (CR) et une centaine pour la Confédération paysanne.Dans la première région française de production de pommes de terre et de betteraves, l’enjeu sera avant tout “de faire voter les gens”, estime-t-on à la Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles (FDSEA), comme à la CR.Après un an de crise et une campagne tendue, la prudence est de mise. Charlotte Vassant, présidente de l’Union syndicale des agriculteurs de l’Aisne, affiliée à la FNSEA, ne craint pas de changement de rapport de force mais rappelle qu'”on est quand même aujourd’hui dans une société où il y a pas mal de +dégagisme+”.. La Charente, “swing state” courtiséEn Charente, la Coordination rurale espère retrouver la présidence de la chambre conquise en 2013 et perdue de peu en 2019, en obtenant 39,86% des voix contre 41,34% à l’alliance FNSEA-JA, avec 41% de votants seulement.Comme ailleurs en Nouvelle-Aquitaine, où la CR détient trois chambres (Lot-et-Garonne, Vienne et Haute-Vienne), ses militants ont été très mobilisés en 2024, faisant entendre leurs voix jusqu’au Salon de l’agriculture à Paris et multipliant les actions de blocage régionales cet automne.C’est une femme, Laëtitia Plumat, viticultrice dans un département marqué par la crise du cognac, qui mène la liste et la bataille électorale à coups d’apéritifs de campagne chez des exploitants.Ses colistiers ont été présentés le 6 janvier lors d’une visite de la présidente nationale Véronique Le Floc’h, omniprésente ces dernières semaines en Nouvelle-Aquitaine, dont la CR voudrait faire son fief en s’emparant aussi de la Dordogne, voire de la Corrèze.Crise viticole, revenus, installation des jeunes, accès à l’eau… “Les enjeux sont multiples, on ne va pas se retrouver en situation de facilité quand on va prendre cette chambre”, affirme Laëtitia Plumat, qui anticipe déjà une victoire face au sortant, le céréalier FNSEA-JA Christian Daniau.. L’Ariège, terre des possiblesDans ce département pyrénéen, la Confédération paysanne, qui a obtenu 38,79% des voix en 2019, espère conquérir la chambre en profitant de la présence face à elle de deux listes émanant de la FDSEA, l’une officielle FDSEA-JA emmenée par Hervé Peloffi, l’autre dissidente conduite par Philippe Lacube.Ce dernier, éleveur, est le président sortant de la chambre, élu avec 54,05% des voix au dernier scrutin sur la liste FDSEA-JA. Il avait dit ne pas briguer de nouveau mandat mais s’est ravisé, affirmant ne pas “se reconnaître” dans la liste investie par son syndicat. Philippe Lacube a entraîné quasiment toute l’équipe sortante pour présenter une liste alternative, baptisée “Libres de cultiver notre avenir”.La Coordination rurale (un peu plus de 7% des voix en 2019) ne présente pas de liste.La Confédération paysanne, dont la porte-parole nationale Laurence Marandola figure en quatrième position sur la liste, espère transformer l’essai. Le syndicat, qui milite pour “l’installation de paysans nombreux dans des fermes à taille humaine”, s’est fortement mobilisé dans cette région d’élevage frappée par la fièvre catarrhale ovine.. En Moselle, le combat des “indépendants”En Moselle, la liste indépendante “Territoires et filières”, qui compte quelques dissidents de la FDSEA, tentera de garder les rênes de la chambre d’agriculture.En 2019, elle l’avait emporté de peu avec 36,3% des voix contre 34% à la FDSEA, une petite révolution dans la région Grand Est jusque-là entièrement acquise à la FDSEA.”Notre bilan parle pour nous, mais on n’a pas les mêmes moyens que les grands syndicats”, estime Stéphane Ermann, tête de liste et éleveur ovin. Il s’inquiète du taux de participation, jugeant que “l’abstention fera le jeu des syndicats”. “Eux, leur réseau, ils l’activent, ils ont les listings, les SMS et tout ce qu’il faut. Nous, on n’a pas tout ça”.ppy-dmc-apz-lg-sb/jum/ak/lrb/alh

Villeneuve-Saint-Georges: Boyard légèrement en tête d’une municipale test pour LFI

Le député LFI du Val-de-Marne Louis Boyard est arrivé dimanche en tête de la municipale anticipée de Villeneuve-Saint-Georges, scrutin local test pour le parti de Jean-Luc Mélenchon, mais l’écart avec la liste de la candidate de droite LR est mince et le second tour s’annonce indécis.Avec 24,89% des voix, la liste emmenée par l’élu de 24 ans devance celle de l’ex-première adjointe LR Kristell Niasme de deux points (22,70%) et celle de la gauche PCF-EELV-PS de quatre (20,70%).Un tiers des électeurs se sont déplacés, une participation en hausse d’un point par rapport au premier tour du scrutin de 2020 (33,54% contre 32,56%).Ces résultats serrés augurent d’un second tour à suspense dimanche prochain. Son issue dépendra beaucoup d’éventuels désistements et fusions entre les listes, cinq d’entre elles (sur six) étant en mesure de se maintenir après avoir franchi le seuil des 10% des suffrages exprimés.Sur X, Louis Boyard a remercié les Villeneuvois pour leur “mobilisation” et tendu la main à la liste de gauche emmenée par le PCF Daniel Henry.”Ce soir, nous appelons à l’ouverture de discussions pour protéger notre ville du péril de la droite extrême et de l’extrême droite”, a déclaré l’élu insoumis.”Pour gagner face à la droite, travaillons dans l’intérêt des Villeneuvois et Villeneuvoises avec sincérité et respect”, a répondu Daniel Henry sur le même réseau social.”Nous appelons tous les Villeneuvois qui ne veulent pas que nous devenions un laboratoire pour tester toutes les théories fumeuses de la LFI à se rassembler derrière notre candidature”, a répliqué la LR Kristell Niasme, qui se réjouit d’avoir obtenu un score “aussi important” auprès de l’AFP.D’ores et déjà, des poids lourds de la droite ont appelé à l’union derrière la liste de la candidate pour faire échec à une victoire des Insoumis.”L’union, derrière (Kristell Niasme), doit être la plus large possible pour faire battre l’extrême gauche à Villeneuve-Saint-Georges”, a réagi le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau sur X.  La présidente LR de la région Ile-de-France Valérie Pécresse a également appelé “les candidats de la droite et du centre à se rassembler derrière la candidate arrivée en tête” et qualifié une éventuelle victoire de LFI de “faute politique et morale”.”J’appelle aussi les partisans d’une gauche républicaine à ne pas perdre leur âme et à faire barrage à une victoire de Louis Boyard”, a-t-elle ajouté.Le maire DVD Philippe Gaudin, dont le salut nazi en plein conseil municipal en avril avait entraîné la démission de plusieurs conseillers municipaux et la tenue de cette élection anticipée, est arrivé quatrième avec 15,54% des voix.La liste du conseiller municipal d’opposition UDI Eric Colson a rassemblé 13,61% des suffrages et celle de Hamed Benyakhlef (sans étiquette), 2,57%.- Terreau fertile -La candidature de Louis Boyard a des allures de ballon d’essai pour les Insoumis, qui manquent cruellement d’élus locaux et ont déployé les grands moyens pour tenter de remporter le scrutin. Le fondateur du mouvement de gauche radicale, Jean-Luc Mélenchon, était venu jeudi soir prêter main forte au député du Val-de-Marne, en tenant un meeting avec lui à trois jours du premier tour. En cas de victoire de Louis Boyard, Villeneuve-Saint-Georges, avec ses quelque 35.000 habitants, deviendrait la plus grande commune à hisser le drapeau LFI.Sur le papier, cette ville du sud du Val-de-Marne est un terreau fertile pour les ambitions municipales d’un mouvement qui concentre sa stratégie électorale sur la jeunesse et les quartiers populaires. Elle est la commune la plus défavorisée, avec un taux de pauvreté de 34%, et la plus jeune de ce département de banlieue parisienne. Louis Boyard avait d’ailleurs été réélu député au second tour des législatives en juillet 2024 avec un score prometteur de 61% dans cette ville.Ancienne cité ouvrière, Villeneuve-Saint-Georges s’est développée autour de son imposante gare SNCF de triage avant de subir les affres de la désindustrialisation.Marquée par son fort héritage cheminot, elle a été dirigée pendant plus de 30 ans par les communistes depuis la Seconde Guerre mondiale, dont récemment entre 2008 et 2020.

Budget: Amélie de Montchalin appelle à adoucir la copie du Sénat

La version du budget adoptée jeudi par le Sénat doit être adoucie pour devenir “le budget de compromis” souhaité par le gouvernement, a affirmé dimanche la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin, et avoir ainsi une chance d’échapper à la censure.Le gouvernement “a dit trois choses simples. Un, il faut réduire le déficit (…), deux, on n’augmente pas les impôts pour les classes moyennes et les classes populaires, (donc) il faut faire des économies. Et troisième boussole, il faut qu’on trouve un compromis, car ce budget (…) ne sera pas celui de la droite, ni de la gauche, ni du centre, ce sera le budget du pays”, a estimé la ministre sur BFMTV.Or, selon elle, le budget issu du Sénat, qui comprend de multiples coupes budgétaires, “remplit la condition de réduire le déficit, de faire des économies, mais manifestement pas celle d’être le budget du compromis”.Le texte sera examiné jeudi en commission mixte paritaire (CMP) des deux assemblées, puis la version qui en sortira serait soumise à l’Assemblée nationale dans la semaine du 3 février. La France insoumise, anticipant une adoption par l’article 49.3, a annoncé le dépôt d’une motion de censure.En gage à la gauche, Mme de Montchalin a déclaré qu’il fallait inclure dans le budget “les 4.000 postes d’enseignants” que le projet initial devait supprimer, tout comme “les 500 personnes de plus pour France Travail pour accompagner les demandeurs du RSA”, ou “l’augmentation de l’Ondam” – les dépenses de soins -, à hauteur “d’un ou deux milliards pour l’hôpital”.- “Soutien sans participation” -La ministre a insisté aussi sur “les choses importantes en matière de justice fiscale” que le gouvernement a en projet, pesant sur les plus aisés.Selon elle, “le compromis n’empêchera pas, évidemment, le PS d’être dans l’opposition”, mais “on peut être dans l’opposition sans censurer, sans tout bloquer”.Alors que le gouvernement estime à 12 milliards d’euros le coût de la censure, Mme de Montchalin a chiffré dimanche à 100 millions d’euros le coût de chaque journée qui passe sans budget.Le coordinateur de LFI Manuel Bompard a prévenu le Parti socialiste sur LCI: s’il ne vote pas la prochaine censure, il se placera dans “le camp d’un soutien sans participation au gouvernement de François Bayrou”.Déjà, mi-janvier, le PS n’a pas voté la censure après le discours de politique générale de François Bayrou, tout en se disant fermement dans l’opposition.Dans ce budget “de compromis”, Mme de Montchalin a souligné qu’il y aurait aussi des mesures satisfaisant Ensemble pour la République ou le Modem.”Nous devons convaincre les Français et les partis politiques de la nécessité d’avoir un budget, et que ce budget intègre le plus possible leurs besoins, leurs volontés”, a résumé sur LCI le ministre de l’Économie Éric Lombard.Éric Ciotti, président de l’UDR, allié au RN, a déclaré sur France 3 qu’il “voterait contre le budget” et pour la censure, si celui-ci contenait “des milliards d’euros d’impôts” supplémentaires, notamment pour les entreprises.- “Braquage” -Éludant les réponses sur une possible taxation des retraités, les personnes concernées pouvant y voir dans l’immédiat “une forme de braquage”, Mme de Montchalin a néanmoins souhaité l’ouverture “d’un débat, avec méthode et concertation, sur le financement de la Sécurité sociale”. M. Lombard a constaté en revanche que la suggestion de faire travailler les Français gratuitement sept heures de plus par an avait reçu “un accueil assez frais”, tout en estimant néanmoins “qu’il faut travailler plus” pour financer la Sécu.De son côté, le Premier président de la Cour des Comptes Pierre Moscovici a estimé, au Grand Jury RTL/M6/Le Figaro/Public Sénat, qu’avec sa méthode “du compromis”, François Bayrou était “assez fidèle à lui-même”.Mais il a insisté sur la nécessité de s’en tenir “vraiment” aux 5,4% du PIB de déficit public prévus pour cette année, et pas davantage.Ensuite, pour vraiment redresser les finances publiques, “l’effort qu’il faudra faire cette année, il faudra le faire pendant cinq ans”, avec “surtout, beaucoup d’économies”, a-t-il prévenu.Le gouvernement prévoit un effort budgétaire de 52 milliards d’euros cette année.od-hr-ab-ak/jco

“Nous avons besoin d’une immigration de travail”, dit Eric Lombard

“Nous avons besoin d’une immigration de travail”, a assuré dimanche le ministre de l’Économie et des Finances Éric Lombard, estimant que la France doit “bien sûr” rester un pays d’immigration.”Nous avons besoin d’une immigration de travail, les entrepreneurs le souhaitent, et, d’ailleurs elle se fait”, a noté M. Lombard sur LCI.Comme on lui demandait si, économiquement, la France devait rester un pays d’immigration, M. Lombard a répondu : “Mais bien sûr”. Et alors que le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, qui souhaite resserrer les critères de régularisation, estime que “l’immigration n’est pas une chance pour la France”, M. Lombard a rétorqué : “On peut avoir à l’intérieur d’un gouvernement des appréciations différentes (…) Ce n’est pas ma vision de l’immigration”.”On a besoin de l’immigration pour remplir les jobs dans les entreprises, les usines, à l’hôpital”, a soutenu le ministre.M. Lombard a estimé par ailleurs qu’il fallait s’attaquer “maintenant” à la réduction des dépenses de santé, et “d’abord, la dépense de médicaments”. Il a noté “qu’on est le premier consommateur en France d’antidépresseurs”.”Être remboursé à 100%, quand on a des revenus supérieurs à la moyenne, est-ce vraiment indispensable?”, s’est-il demandé. Il a noté que l’idée de travailler une journée de plus par an gratuitement pour financer les dépenses sociales “a reçu un accueil assez frais” auprès de nombreux partis politiques. Mais il reste “favorable à l’idée de trouver les voies et moyens de travailler plus”.Sur les retraites, il juge que “la capitalisation est une très bonne solution qui existe d’ailleurs pour la fonction publique”, mais ne sera sans doute pas “un élément central de la discussion” actuelle entre partenaires sociaux qui tentent d’améliorer la réforme de 2023, à coût constant, car “elle prend beaucoup de temps à produire des effets”.Il pense qu’on “ne pourra pas ramener tout le monde à 62 ans”, au lieu de 64, mais qu’il est “légitime” que des personnes “qui font un métier pénible et ont une carrière longue parce qu’ils ont commencé tôt partent plus tôt”.Mais, par souci “d’équilibre”, “si on permet pour des raisons de solidarité nationale à tel ou tel salarié de s’arrêter plus tôt, il faut trouver ceux qui sont d’accord pour travailler plus longtemps”, a-t-il glissé.

A Bordeaux, Edouard Philippe tourné vers 2027, apporte un soutien “sans illusions” au gouvernement

“C’est long, deux ans”. A Bordeaux, Édouard Philippe a tenu dimanche le premier des meetings régionaux qui jalonneront le semestre de son parti Horizons, alternant avertissements “sans illusions” sur la situation actuelle et grandes lignes pour la présidentielle 2027.”Ce n’est pas encore le temps du programme, mais c’est l’heure de l’espoir”, a résumé le député Henri Alfandari. Candidat déclaré à l’Élysée, mais peu désireux de dévoiler son jeu, Édouard Philippe a opté pour une série de “congrès interrégionaux” : Bordeaux dimanche, puis le 16 mars à Lille où il sera question de “calendrier” et de “méthode”, et Marseille au printemps, pour un troisième rendez-vous consacré aux questions régaliennes.”C’est une bonne façon de préparer la suite. De prendre date, de commencer à animer localement”. “Ca chauffe mes équipes, ça motive les troupes”, a expliqué l’ancien Premier ministre à l’AFP.Les quelque 1.200 personnes présentes au Palais des Congrès –Horizons revendique quelque 30.000 adhérents– ne s’attendaient donc pas à un catalogue de mesures. Mais entre quelques traits d’humour, anecdotes sur De Gaulle et Mauriac et un hommage à l’ancien maire de Bordeaux Nicolas Florian, dont le décès a été annoncé dimanche, elles ont eu droit à quelques messages bien sentis sur les négociations budgétaires en cours, et quelques indications sur la route vers l’Élysée.”Chez Horizons, nous soutenons le gouvernement” mais “sans illusion, malheureusement, sur le fait que nous ne ferons rien de décisif dans les deux ans qui viennent”, a planté Édouard Philippe.”Le Premier ministre –il n’a pas cité nommément François Bayrou– a affiché un objectif de déficit à hauteur de 5,4%. On verra. Entre la croissance qui est faible et les compromis qui coûtent de plus en plus cher, on verra où notre addiction pour la dépense nous conduit”, a-t-il ajouté, dénonçant “un consensus général pour augmenter les impôts”.- “Refaire de la France une puissance” -“La stabilité du gouvernement a de la valeur, elle a donc un prix. Mais ce prix, soyons clairs, a des limites”, a estimé Édouard Philippe, alors que le gouvernement Bayrou tente d’éviter la censure en négociant avec les socialistes.L’ancien Premier ministre a également mis en garde contre l’adoption de la proportionnelle : “Je ne voudrais pas que par une réforme de circonstances, on s’interdise d’avoir demain une majorité stable dont nous aurons besoin pour faire repartir le pays”.Il a également suggéré aux formations du bloc central la création d’un “bloc républicain et démocrate” en vue des municipales. Voire d’une prochaine dissolution.Pour le reste, cap sur 2027.C’est “un rendez vous où les Français devront faire des choix fondamentaux” et “ce à quoi vous vous êtes engagés en rejoignant Horizons, c’est à refaire de la France une puissance”, a-t-il lancé, particulièrement applaudi.Et le maire du Havre d’asséner quelques “vérités”. “D’abord de dire que dans notre pays, nous nous en sortirons par le travail”.Il faudra notamment “reprendre globalement le modèle des retraites pour offrir plus de liberté et de sécurité à chacun tout en garantissant la solidarité entre les générations et entre les Français”, a-t-il dit, sans employer le terme de retraite par capitalisation.La France devra “faire le choix de la jeunesse”, “grande sacrifiée des dernières années”, assurer la “réhabilitation de l’autorité” et assumer la “reconquête productive”, a-t-il ajouté.Parmi les orateurs, la présidente des Pays-de-la-Loire Christelle Morançais, fortement critiquée pour des coupes budgétaires dans sa région, mais reçue par une standing ovation à Bordeaux.”Je ne suis pas une femme politique” mais “une femme qui fait de la politique” et à qui “il manquait” un “chef, un cap, une vision, une volonté, une famille politique” qui doit être “le parti de la vérité”, a expliqué cette transfuge des Républicains (LR), désormais vice-présidente d’Horizons et présidente de la Commission d’investiture d’un parti qui prépare activement les municipales de 2026.M. Philippe a également commenté la victoire de Donald Trump, “l’impérialisme dans toute sa splendeur” et dénoncé “le silence assourdissant d’une Europe tétanisée”. “Ce qui se joue aujourd’hui, c’est notre capacité à rester libres”, “à refuser que nos enfants soient soumis aux Etats-Unis ou à la Chine”, a-t-il lancé.

Villeneuve-Saint-Georges: municipale test pour LFI derrière Louis Boyard

Après des mois de crise politique à Villeneuve-Saint-Georges, six listes s’affrontent ce dimanche au premier tour de l’élection municipale anticipée dans la commune la plus pauvre du Val-de-Marne, convoitée par La France insoumise (LFI) derrière son jeune député Louis Boyard.La participation était relevée en baisse à 16H00 par rapport au premier tour du scrutin local de 2020, à 24,59% contre 27,72%, a indiqué le cabinet du maire à l’AFP.La candidature de Louis Boyard a des allures de ballon d’essai pour les Insoumis, qui manquent cruellement d’élus locaux et ont déployé les grands moyens pour tenter de remporter le scrutin.Le fondateur du mouvement de gauche radicale, Jean-Luc Mélenchon, est venu jeudi soir prêter main forte au député du Val-de-Marne, en tenant un meeting avec lui à trois jours du premier tour.En cas de victoire de Louis Boyard, 24 ans, Villeneuve-Saint-Georges, avec ses quelque 35.000 habitants, deviendrait la plus grande commune à hisser le drapeau LFI.Sur le papier, cette ville du sud du Val-de-Marne est un terreau fertile aux ambitions municipales d’un mouvement qui concentre sa stratégie électorale sur la jeunesse et les quartiers populaires. Elle est la commune la plus défavorisée, avec un taux de pauvreté de 34%, et la plus jeune de ce département de banlieue parisienne.Louis Boyard avait d’ailleurs été réélu député au second tour des législatives en juillet 2024 avec un score prometteur de 61% dans cette ville.La commune est plongée dans la tourmente depuis avril 2024, quand le maire DVD Philippe Gaudin, qui sollicite sa réélection, a effectué un salut nazi en plein conseil municipal.Après une série de démissions de conseillers municipaux, une élection anticipée a été convoquée.Les ambitions affichées par LFI ont pimenté la campagne et aiguisé les appétits des concurrents.À droite, la candidature de la LR Kristell Niasme, ex-première adjointe passée dans l’opposition, a été soutenue notamment par Valérie Pécresse. “Aucune voix ne doit (lui) manquer (…) face à LFI”, a publié sur X la présidente la région Ile-de-France.Louis Boyard fait aussi face à une liste de gauche unie composée de socialistes, communistes et écologistes, emmenée par le PCF Daniel Henry.Les communistes peuvent revendiquer une légitimité historique à diriger cette ville, marquée par son fort héritage cheminot: ils y ont contrôlé la mairie pendant plus de 30 ans depuis la Seconde Guerre mondiale, dont récemment entre 2008 et 2020.S’ajoutent à cette liste les candidatures de l’éducateur sportif et conseiller municipal d’opposition Éric Colson (UDI) et de Hamed Benyakhlef, enseignant en lycée à la tête d’une liste “citoyenne”.Ancienne ville ouvrière, Villeneuve-Saint-Georges s’est développée autour de son imposante gare SNCF de triage avant de subir les affres de la désindustrialisation.Proche de l’aéroport d’Orly, la commune est également survolée de manière quasi incessante par les avions.