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En Nouvelle-Calédonie, échec des négociations sur l’avenir institutionnel

Les discussions engagées cette semaine sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie entre indépendantistes et non-indépendantistes sous l’égide de Manuel Valls ont échoué, laissant l’archipel sans cap politique clair, un an après les violences les plus importantes enregistrées depuis les années 1980.”Aucun accord n’a été conclu”, a reconnu jeudi le ministre des Outre-mer au cours d’une conférence de presse, à l’issue de trois jours d’un “conclave” organisé dans un hôtel isolé à 2h30 de Nouméa, choisi pour plus de confidentialité et favoriser un dialogue apaisé. Ce blocage, a ajouté Manuel Valls, empêche notamment de “régler la question de la composition du corps électoral”, à l’origine des violences insurrectionnelles de mai 2024, “et celle de l’exercice du droit à l’autodétermination” de l’archipel français du Pacifique sud.Depuis le dernier référendum de 2021, boycotté par les indépendantistes, la situation politique est figée dans l’archipel. Ce scrutin a laissé le processus sans issue claire, jusqu’à provoquer les émeutes de mai 2024 qui ont fait 14 morts et plus de deux milliards d’euros de dégâts, sur fond de crise économique aiguë.Les négociations sur le futur statut de la Nouvelle-Calédonie avaient été relancées début 2025. Plusieurs cycles de discussions ont eu lieu, et l’ancien Premier ministre a effectué trois déplacements sur place, parvenant à remettre autour de la table deux camps aux positions difficilement conciliables et qui ne se parlaient plus.Au cours de ce dernier cycle, deux projets ont été examinés en profondeur, a expliqué le ministre des Outre-mer jeudi. “L’un fondé sur une souveraineté avec la France”, défendu par le ministre, et “l’autre basé sur le fédéralisme au sein de la République française”, porté notamment par les Loyalistes, l’une des branches des non-indépendantistes.Mais “aucun projet n’a pu recueillir de consensus”, a regretté M. Valls. Selon lui, le projet des Loyalistes “mettait en cause, à nos yeux, l’unité et l’indivisibilité de la Nouvelle-Calédonie”, à travers “un projet de partition de fait”.- “Point de blocage” -Le projet présenté par le gouvernement, qui prévoyait une “double nationalité, française de droit et calédonienne”, ainsi qu’un “transfert et une délégation immédiate des compétences régaliennes”, avait suscité l’indignation des non-indépendantistes, qui estimaient qu’il revenait de fait à acter l’indépendance du territoire.Pour le député non-indépendantiste Nicolas Metzdorf, “le gros point de blocage” est “le transfert des compétences régaliennes (…) à la Nouvelle-Calédonie”, avant une éventuelle délégation à la France.”C’est une proposition que nous refusons”, a-t-il affirmé à l’AFP. “Nous restons sur notre proposition d’Etat fédéré avec un renforcement des compétences des provinces”, a-t-il poursuivi.L’autre cheffe de file loyaliste, Sonia Backès, a elle assuré au cours d’une conférence de presse avoir “évité la catastrophe pour la Nouvelle-Calédonie”, assurant que l’absence d’accord “n’est pas le chaos”. “Grâce à l’abnégation et à l’unité des Loyalistes et du Rassemblement-LR, ainsi qu’au soutien de leurs relais métropolitains, aucun accord n’a été signé. La Nouvelle-Calédonie demeure donc française”, se sont félicitées ces formations non-indépendantistes dans un communiqué. Déplorant de son côté “un échec collectif”, Calédonie ensemble, parti non-indépendantiste modéré qui soutenait le projet de Manuel Valls, veut convaincre “qu’un accord est possible”. Car, dit-il dans un communiqué, “renoncer au consensus, c’est renoncer à la paix”. – Elections provinciales cruciales -La prochaine échéance politique pour la Nouvelle-Calédonie est la tenue des élections provinciales, cruciales car elles déterminent la composition du gouvernement local. Elles devaient initialement se tenir en 2024 avant d’être reportées par les émeutes de mai. Le Conseil d’Etat a fixé la date maximale pour leur tenue au 30 novembre 2025.”Le gouvernement devra examiner le projet de convocation et d’organisation des élections provinciales conformément au cadre juridique actuellement en vigueur”, c’est-à-dire avec un corps électoral gelé, a indiqué Manuel Valls.Depuis 2007, ce gel du corps électoral exclut des élections provinciales la plupart des personnes arrivées en Nouvelle-Calédonie après novembre 1998, date de la ratification des accords de Nouméa.Malgré l’échec, Manuel Valls a salué un débat qui s’est “poursuivi de manière respectueuse” et estimé que des “points de convergence” avaient été identifiés. Un comité de suivi, mis en place par l’État, doit permettre de maintenir un cadre de dialogue dans les mois à venir, a-t-il assuré.”Je continue et je continuerai à Å“uvrer pour éviter le retour de la violence”, a insisté le ministre, appelant toutes les forces politiques et sociales à “s’engager avec l’Etat pour la paix, le dialogue et la reconstruction”.

Déserts médicaux: feu vert des députés pour réguler l’installation des médecins

L’Assemblée nationale a adopté mercredi soir en première lecture un texte pour réguler l’installation des médecins pour lutter contre les “déserts médicaux”, porté par un groupe transpartisan de plus de 250 députés, contre l’avis du gouvernement et de nombreux médecins.Ce groupe, allant de LFI à près d’un tiers du groupe LR, a été lancé en 2022 par le député socialiste Guillaume Garot avec pour mot d’ordre “lorsque les déserts médicaux avancent, c’est la République qui recule”. “Ce soir, nous avons remis un peu de République dans notre organisation collective, cette République qui doit veiller sur chacun de nous, qui que nous soyons, où que nous habitions, parce que notre santé ne peut pas dépendre de notre code postal”, a déclaré le député, rapporteur de la proposition de loi, à l’issue du vote.Elle a été adoptée très largement par 99 voix contre 9. Le Rassemblement national s’est abstenu. Ce texte n’en reste pas moins inflammable pour la profession, et les débats à l’Assemblée ont été nourris, en particulier lors de l’examen début avril de son article-clé qui régule l’installation des médecins sur le territoire.Avant de s’installer, les médecins libéraux ou salariés devraient solliciter l’aval de l’Agence régionale de santé. Il serait de droit dans une zone manquant de soignants, mais dans les territoires mieux pourvus, le médecin ne pourrait s’installer que lorsqu’un autre s’en va.Un “indicateur territorial” tenant compte du “temps médical disponible par patient” et de “la situation démographique, sanitaire et socio-économique du territoire”, servirait à flécher la régulation, qui ne concernerait potentiellement que “13% du territoire” selon ses partisans.Une “pierre angulaire de toute politique réellement efficace”, insiste le groupe transpartisan. Mais un casus belli pour beaucoup de médecins, notamment des étudiants et internes en médecine, qui ont manifesté fin avril.”Ce n’est pas la liberté d’installation qui met en péril l’accès aux soins” mais “la pénurie structurelle de médecins (et le) manque d’attractivité du secteur libéral”, selon un communiqué du syndicat Jeunes Médecins lundi.Le ministre de la Santé et ancien cardiologue Yannick Neuder (LR), tout en saluant le travail du groupe transpartisan après le vote, a rappelé sa position contre la mesure.- Concurrencé au Sénat ? -“Si j’avais pensé que c’était le bon traitement, le bon remède à la situation, je l’aurais soutenu”, a-t-il déclaré dans l’hémicycle.Son gouvernement avec son plan anti-déserts médicaux propose lui de former davantage de soignants et considère qu’il faut plutôt supprimer le numerus, mais aussi d’imposer aux praticiens jusqu’à deux jours par mois de consultations dans des zones prioritaires.Le groupe transpartisan argue que régulation et augmentation du nombre de médecins doivent aller de concert.Ce texte ne “réglera pas tout (…) mais changera pour le mieux, un petit peu la vie des gens”, a salué la députée écologiste Marie Pochon. Outre la régulation de l’installation, la proposition de loi prévoit notamment de supprimer la majoration des tarifs pour les patients qui se trouvent sans médecin traitant. Elle instaure aussi le rétablissement de l’obligation pour les médecins de participer à la permanence des soins ou encore l’installation d’une première année de médecine dans chaque département.Adopté à l’Assemblée, le texte doit poursuivre sa navette au Sénat en trouvant de la place dans le calendrier, probablement à partir de l’automne, alors que la chambre basse va étudier à partir de lundi sa propre proposition de loi contre les pénuries de médecins dans les territoires.Le texte est vu d’un bon Å“il par le gouvernement qui pourrait tenter d’y introduire son plan anti-déserts médicaux, il a notamment activé la “procédure accélérée” d’examen, pour réduire la durée du parcours législatif de cette initiative.Le texte de la droite sénatoriale partage la philosophie de l’exécutif, qui rechigne à opter pour une régulation coercitive: ils proposent que dans les zones les mieux pourvues en praticiens, l’installation des généralistes serait conditionnée à leur exercice en parallèle à temps partiel dans une zone en déficit de soignants.

En déplacement à Paris et Varsovie, Merz favorable à un assouplissement des règles budgétaires pour la défense

Le nouveau chancelier allemand Friedrich Merz, tout juste élu dans la douleur, s’est rendu mercredi à Paris puis à Varsovie où il s’est déclaré notamment favorable à un assouplissement des règles budgétaires européennes pour permettre aux Etats de l’UE d’investir davantage dans la défense.Lors d’une conférence de presse à Varsovie, M. Merz a dit “pouvoir imaginer”, pour l’UE et le Pacte de stabilité plafonnant les déficits publics des 27, “quelque chose de similaire” à ce qu’il vient de faire en Allemagne, à savoir exempter une partie des dépenses de défense des règles budgétaires.M. Merz, nommé mardi, a déjà fait voter par le Parlement une levée des restrictions des règles nationales allemandes très strictes – beaucoup plus qu’au plan européen – qui limitent la capacité du gouvernement à emprunter.Il l’a fait notamment pour pouvoir financer un plan de réarmement de l’Allemagne, face à la menace russe, de plusieurs centaines de milliards d’euros sur plusieurs années, et ainsi augmenter la contribution de son pays à l’Otan.Concrètement, le gouvernement est libéré des restrictions du “frein à l’endettement” pour les dépenses de défense dépassant 1% du Produit intérieur brut national. C’est ce mécanisme que Friedrich Merz dit pouvoir envisager au niveau de l’UE.- Nouveau départ, nouvelle ouverture – Dans la matinée, lors de son premier déplacement étranger, le chancelier allemand et Emmanuel Macron ont affiché à Paris leur volonté de “répondre ensemble aux défis que l’Europe affronte” en donnant un “nouveau départ” à la relation bilatérale.”Nous souhaitons que l’action se construise systématiquement ensemble. Nous voulons répondre ensemble aux défis que l’Europe affronte”, a lancé le président français, appelant à relancer le “réflexe franco-allemand” après quatre années souvent compliquées avec le social-démocrate Olaf Scholz.”Nous avons convenu d’un nouveau départ pour l’Europe”, a renchéri Friedrich Merz lors d’une conférence de presse commune à l’Elysée, soulignant que le partenariat franco-allemand n’était pas toujours “évident” malgré une volonté sans cette réaffichée en ce sens.A Varsovie, c’est le chef du gouvernement polonais Donald Tusk qui a clamé “une nouvelle ouverture, peut-être la plus importante dans l’histoire des relations germano-polonaises depuis plus de dix ans”.Donald Tusk a saisi l’occasion d’appeler M. Merz à se concentrer sur le renforcement des frontières extérieures européennes et à préserver la zone Schengen de libre circulation entre les pays en Europe, aussitôt après l’annonce de Berlin de renforcer des contrôles à ses frontières pour lutter contre l’immigration illégale.”Il est de l’intérêt” de l’Allemagne et de la Pologne que leur frontière commune permette le “libre passage” des citoyens des deux pays, a déclaré Donald Tusk lors d’une conférence de presse commune avec M. Merz à Varsovie, estimant qu’il fallait “se concentrer sur la protection de la frontière extérieure” de l’UE. Varsovie et Paris fondent tous les deux de grands espoirs dans Friedrich Merz, qui parle ouvertement de renforcer la souveraineté européenne, y compris militaire.Parlant de la coopération polono-germano-française, M. Tusk s’est déclaré “convaincu que l’avenir de l’Europe dépend en grande partie du fonctionnement de ce triangle”.Vendredi la France et la Pologne vont signer à Nancy un nouveau traité bilatéral, un “game changer”, selon M. Tusk, sur la coopération mutuelle, notamment dans le domaine de la sécurité. – Pas sans les Etats-Unis -Sur les questions de défense et de l’Ukraine, l’hostilité affichée par Donald Trump et son administration à l’égard de l’Europe, et les doutes sur le soutien militaire américain, ont fait bouger les lignes en Allemagne.Concernant la participation allemande à une éventuelle force de réassurance européenne en Ukraine ou à d’autres garanties de sécurité, le chancelier a toutefois conditionné tout engagement à “un accord de paix” et à une participation américaine au “processus”.”La guerre en Ukraine ne prendra pas fin sans encore plus d’engagement politique et militaire des Etats-Unis, les Européens ne peuvent pas s’y substituer”, a-t-il estimé à Paris.Un futur cessez-le-feu “devrait être garanti par une participation des Etats-Unis”, a-t-il martelé alors que Donald Trump n’avance à cette heure aucun engagement en ce sens.Le nouveau chancelier a par ailleurs confirmé vouloir engager des discussions avec Paris et Londres, les deux seules puissances nucléaires en Europe, sur la dissuasion nucléaire.Il s’était déjà dit favorable à l’idée de placer son pays – dépendant jusqu’ici de la protection nucléaire américaine – sous le parapluie français et britannique. Ce qui constitue une rupture énorme avec la tradition atlantiste germanique.- Ratifier le Mercosur -“Nous allons donner mandat à nos ministres respectifs d’entamer cette discussion”, mais “pas pour se substituer aux garanties offertes par les Etats-Unis”, a-t-il toutefois souligné.Les deux dirigeants ont également indiqué vouloir “renforcer” le conseil de défense et de sécurité franco-allemand pour apporter des “réponses opérationnelles” concrètes aux défis stratégiques communs.Un conseil des ministres franco-allemand devrait aussi dès l’été concrétiser la volonté de relance tous azimuts de la coopération et la coordination bilatérales.D’autres divergences ne devraient cependant pas disparaître du jour au lendemain.Friedrich Merz, dont le pays est fortement exportateur, a demandé aux Etats de l’Union européenne de ratifier “rapidement” l’accord de libre échange entre l’UE et des pays du Mercosur (Argentine, Brésil, Uruguay, Paraguay), auquel la France s’oppose, craignant une fronde agricole.”On trouvera des accords qui permettent la juste préservation des conditions de travail, l’équité pour nos producteurs”, a répondu le président français. Ce sujet n’a pas été évoqué en Pologne qui a soutenu Paris dans ses réserves sur cet accord.

“Nous n’abandonnerons jamais”: rassemblements en France pour les deux Français détenus en Iran depuis 3 ans

Plusieurs rassemblements ont eu lieu mercredi en France en soutien à Cécile Kohler et Jacques Paris, détenus en Iran depuis trois ans jour pour jour, alors que le président Emmanuel Macron a assuré agir “sans relâche” pour faire libérer ces deux ressortissants.Professeure de lettres âgée de 40 ans, Cécile Kohler, originaire de l’est de la France, et son compagnon septuagénaire Jacques Paris avaient été arrêtés le 7 mai 2022, au dernier jour d’un voyage touristique en Iran.Accusés d'”espionnage” par les autorités iraniennes, considérés comme des “otages d’Etat” par Paris, ils sont officiellement les deux derniers Français emprisonnés en Iran, qui détient une vingtaine d’Occidentaux.Ils sont actuellement incarcérés dans la sinistre section 209, réservée aux prisonniers politiques, de la prison d’Evin de Téhéran.A Paris, quelque 200 personnes dont la soeur et les parents de Cécile Kohler, se sont réunis pour réclamer la libération des deux Français, très affectés psychologiquement.Leur détention “arbitraire” et l'”acharnement carcéral dont ils sont les victimes, qui plus est au regard de leur innocence complète et de l’absurdité flagrante des charges prononcées, sont d’une brutalité insupportable”, a déclaré Noémie Kohler, la soeur de Cécile.”Nous n’abandonnerons jamais” et “nous attendons aujourd’hui de la France qu’elle mette tout en Å“uvre pour obtenir leur libération”, a-t-elle ajouté, faisant part de son “désespoir” face à l’absence totale d'”avancée concrète” jusque-là.Au côté d’autres anciens détenus français en Iran, Olivier Grondeau, libéré le 17 mars après plus de deux ans dans les geôles iraniennes, a livré un témoignage longuement applaudi, appelant à une mobilisation maximum pour mettre la pression sur Téhéran.”J’étais là-bas, maintenant je suis ici. Je demande que Cécile et que Jacques, à partir de maintenant, on les voie. Qu’on allume la télé (…) et qu’on lise le nombre de jours de torture. 1095 jours aujourd’hui, 1096 demain”, a affirmé le jeune homme.”Des otages qu’on oublie, c’est exactement ce que souhaitent leurs ravisseurs”, a-t-il dit. “Le gouvernement iranien a peur qu’on prononce les mots qui décrivent la situation de Cécile et de Jacques (…) Les mots de bandeau sur les yeux, les mots d’interdiction de visite, d’aveux sous la contrainte, de justice aux ordres”.- “Tenir le coup” -Paris a promis de tout mettre en oeuvre pour leur libération, en vain jusque-là. Entre 2023 et 2025, au moins cinq Français ont été libérés, après des mois ou des années de détention, mais Cécile Kohler et Jacques Paris détiennent le triste record de trois années complètes d’incarcération, dont trois mois à l’isolement total.”Ils ont été arrêtés sans fondement” et sont “emprisonnés (…) dans des conditions inhumaines qui relèvent de la torture”, a dénoncé mercredi le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot dans une vidéo postée sur X, exhortant une nouvelle fois les Français à ne pas se rendre en Iran “pour ne pas prendre le risque d’être eux-mêmes détenus arbitrairement”. Contraints à des “aveux forcés” diffusés sur la télévision d’Etat iranienne quelques mois après leur arrestation, les deux Français sont soumis à des conditions d’incarcération extrêmement dures. Lumière allumée 24 heures sur 24, 30 minutes de sortie deux ou trois fois par semaine, rares et courts appels sous haute surveillance à leurs proches, le dernier date du 14 avril.En trois ans, ils n’ont reçu que quatre visites consulaires, et quasiment aucune information ne filtre sur la procédure judiciaire.”Cécile et Jacques sont de plus en plus désespérés et y croient de moins en moins”, avait confié mardi Noémie Kohler à l’AFP, alors qu’ils n’ont pour ainsi dire aucun contact avec l’extérieur.Paris a annoncé son intention de porter plainte contre Téhéran devant la Cour internationale de justice pour “violation” de leurs droits “dans les prochains jours”, selon le Quai d’Orsay.Les chancelleries européennes accusent Téhéran de pratiquer la “diplomatie des otages” pour notamment peser dans les très sensibles discussions sur le nucléaire iranien, dans l’impasse depuis des années, et obtenir une levée des sanctions.Au total, une quarantaine de rassemblements étaient prévus dans l’Hexagone pour marquer cette date anniversaire. Environ 150 personnes se sont rassemblées à Strasbourg en soutien à Cécile Kohler, originaire d’Alsace et à Jacques Paris. Au sol, un cordon rouge matérialisait les 8m2 que se partagent plusieurs détenus.Ils étaient des dizaines aussi à Lille. “On espère que Cécile et Jacques sachent (…) qu’ils ont ce soutien-là et on sait que ça leur est précieux” pour “tenir le coup”, a expliqué Solène Jabaud, une participante.

Budget: ceux qui demandent de nouvelles dépenses “trahissent l’intérêt du pays”, estime Bayrou

Ceux qui demandent des “dépenses de l’Etat nouvelles” dans le budget, sur lequel le gouvernement entend faire 40 milliards d’euros d’économies, “trahissent l’intérêt du pays”, a tonné mercredi François Bayrou, en défendant son idée d’un référendum sur les finances publiques. “Ceux qui laissent faire ça (le déficit et la dette, NDLR) sont des irresponsables et ceux qui, chaque fois qu’ils montent à la tribune, le font pour demander des crédits nouveaux, (…) des dépenses de l’État nouvelles, ceux-là trahissent l’intérêt du pays”, a affirmé le Premier ministre devant le Sénat, lors de la séance des questions au gouvernement.Il répondait au chef de file des sénateurs socialistes Patrick Kanner qui l’accusait de vouloir “tenir le plus longtemps possible à Matignon” sans “répondre aux vraies attentes des Français”, taclant un pouvoir “à court d’idées”. François Bayrou a justifié sa proposition de référendum sur la trajectoire budgétaire du pays, reçue avec prudence par l’Elysée. “Chacun est dans son rôle en évoquant des consultations sur des sujets qui sont des sujets cruciaux”, a estimé M. Bayrou, en rappelant que la tenue d’un référendum était une prérogative du chef de l’Etat.Le président Emmanuel Macron pourrait de son côté évoquer mardi sur TF1 d’autres types de consultations sur les “écrans pour les enfants” ou sur une “réforme territoriale”, a précisé la porte-parole du gouvernement (et sénatrice LR) Sophie Primas sur franceinfo, trouvant “un peu curieux” cette dernière proposition sur une “prérogative du Sénat”.Sur le budget, fait valoir M. Bayrou, “ce qui nous manque, c’est que les Français, l’opinion publique française (…) prennent conscience de la gravité de la situation dans laquelle nous nous trouvons”.”Il ne s’agit pas de faire adopter un budget par référendum”, ce qui serait “institutionnellement impossible” mais il “est tout à fait possible d’imaginer, et nous n’en sommes pas encore là, un texte cadre qui permette aux Français de prendre la pleine mesure de la situation”, a-t-il précisé, en répondant au sénateur Les Républicains Jean-François Husson, rapporteur général du budget.Il s’agirait d’un “cadre pluriannuel d’environ deux, trois ou quatre ans, le temps de revenir à l’équilibre financier”, a précisé Mme Primas.Le gouvernement de François Bayrou, qui est parvenu à faire adopter les budgets 2025 de l’Etat et de la sécurité sociale en début d’année, en échappant à une série de motions de censure, est désormais engagé dans la préparation du budget pour 2026. Il estime qu’il lui faut trouver 40 milliards d’euros pour respecter ses objectifs de réduction du déficit public, et entend présenter ses propositions d’ici au 14 juillet.

Wauquiez annonce la suspension des aides régionales à l’université Lyon 2

Le candidat à la présidence de LR Laurent Wauquiez a annoncé mercredi la suspension des subventions de la région Auvergne-Rhône-Alpes à l’université Lyon 2 qu’il accuse de “dérive islamo-gauchiste”, s’attirant des comparaisons avec Donald Trump de la part de LFI.”Nous avons décidé avec le président de la région de supprimer toutes les aides à cette université”, a déclaré sur CNews/Europe 1 le chef de file des députés LR et ancien patron de la région devenu conseiller spécial de son successeur Fabrice Pannekoucke.Laurent Wauquiez a ensuite expliqué à l’AFP qu’il demande au ministère de l’Enseignement supérieur de mener une “mission d’inspection indépendante” pour déterminer “l’ampleur de la dérive islamo-gauchiste de cette université”.En attendant les résultats de cette mission, “on suspend toutes les coopérations” avec Lyon 2, “on refuse de fermer les yeux face à cette dérive grave”, a-t-il poursuivi, en assurant que des repas de rupture du jeûne du ramadan ou des “prières” avaient eu lieu dans l’établissement.Selon la région, ce moratoire financier se monte à “près de 19 millions d’euros”, et concerne principalement des paiements de projets immobiliers figurant dans le contrat de plan Etat-Région (CPER). Contactée par l’AFP, l’université, dans la tourmente depuis l’interruption d’un cours par des militants encagoulés le 1er avril, n’a pas souhaité commenter une décision dont elle dit ne “pas avoir été officiellement informée”.”Le Trumpisme vient de traverser l’Atlantique”, a réagi de son côté Jean-Luc Mélenchon. La “surenchère” de Laurent Wauquiez face au ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, qu’il affrontera lors d’un congrès LR les 17 et 18 mai, “vire à la police politique et à l’obscurantisme contre les universités”, a ajouté le leader de La France Insoumise sur X.L’opposition socialiste à la région, par la voix du vice-président du groupe Johann Cesa, a également dénoncé une décision “antirépublicaine”, “brutale, sans nuance”. La députée écologiste Marie-Charlotte Garin a jugé sur X que Laurent Wauquiez “inventait le délit d’opinion académique”.- “Intolérable” – En 2021, la région Auvergne-Rhône-Alpes avait déjà suspendu certains financements accordés à Sciences Po Grenoble, traversé par de vifs débats sur la notion d’islamophobie. L’université Lyon 2 est elle au coeur d’une intense polémique depuis l’irruption, il y a quelques semaines, d’un groupe de personnes au visage dissimulé lors d’un cours de Fabrice Balanche, spécialiste de l’Irak et de la Syrie. Vivement pris à parti par des militants le taxant de “raciste” et “sioniste”, il avait quitté la salle.L’incident a suscité une condamnation unanime et le parquet, saisi par l’université qui a accordé une protection fonctionnelle à Fabrice Balanche, a ouvert une enquête pour “entrave à l’exercice de la fonction d’enseignant”.Depuis, l’universitaire a multiplié les interviews pour dénoncer “l’islamo-gauchisme” en vigueur selon lui à Lyon 2 et reprocher à sa direction un manque de soutien. Dans un entretien à la presse locale la présidente de Lyon 2, Isabelle von Bueltzingsloewen, a estimé que l’interruption de son cours était “intolérable” mais a dénoncé les “paroles complotistes, délétères pour l’université” de l’enseignant. Elle a ensuite fait l’objet de menaces de mort, qui ont poussé le parquet à ouvrir une deuxième enquête.Le 29 avril, le parquet a reçu un autre signalement concernant des propos laudateurs sur le mouvement libanais Hezbollah, considéré comme terroriste par Israël ou les Etats-Unis, attribués au vice-président Willy Beauvallet-Haddad. Une enquête pour “apologie du terrorisme” a été ouverte dans la foulée. M. Beauvallet a démissionné lundi de la vice-présidence pour “faire baisser la pression”. 

Dati annonce un retour en juin au Parlement de la réforme de l’audiovisuel public

La ministre de la Culture Rachida Dati a annoncé mercredi un retour en juin devant le Parlement du projet de réforme de l’audiovisuel public.”La détermination du président de la République et du Premier ministre sont intactes”, a déclaré Mme Dati sur France Inter. “Je suis déterminée sur cette réforme” et n’y “renoncerai sûrement pas”, a-t-elle averti.Selon la ministre, le rapprochement des entreprises de l’audiovisuel public, Radio France et France Télévisions en tête, avec une présidence et un conseil d’administration uniques, doit permettre de protéger le service public face aux “groupes privés qui se constituent (et) peuvent être aussi des enjeux d’influence” et de “résister (aux) plateformes par des investissements massifs”.Mme Dati a aussi étrillé un service public qui ne toucherait, selon elle, “plus les jeunes (ni) les classes populaires”. “Ça devient un club pour les CSP+ (les catégories socioprofessionnelles les plus aisées, NDLR) et plus âgés”, a-t-elle jugé.Selon la direction des études de Radio France, qui s’appuie sur les données de Médiamétrie, le groupe public a toutefois gagné plus de 400.000 auditeurs de moins de 25 ans dans les dix dernières années et est le deuxième groupe le plus écouté par les CSP- (actifs et retraités), derrière le groupe NRJ.L’examen du projet de réforme, décrié par les syndicats qui y voient une attaque contre l’audiovisuel public, avait connu en avril un nouveau coup de frein, son examen dans l’hémicycle ayant été reporté sine die, quelques jours après un incident opposant Mme Dati à une fonctionnaire de l’Assemblée.Cette réforme “commence à faire consensus malgré aussi la caricature qu’on en fait”, a assuré la ministre mercredi. “Il faut arrêter de caricaturer cette réforme en disant que c’est une réforme d’extrême droite, voilà la manière dont Madame (Sibyle) Veil (la) présente”, a-t-elle ajouté, ciblant la patronne de Radio France.Accuser les opposants au projet de le caricaturer est “un comble venant d’une ministre qui utilise des arguments simplistes et parfois de purs mensonges”, a rétorqué le SNJ (Syndicat national des journalistes) de Radio France dans un communiqué.”Il est très inquiétant d’entendre Rachida Dati rabaisser les résultats de Radio France et donner libre cours à une rancÅ“ur personnelle”, a poursuivi le syndicat, en appelant la ministre à “retirer” son projet de réforme.Il vise à créer une holding, France Médias, chapeautant France Télévisions, Radio France et l’INA (Institut national de l’audiovisuel), sous l’autorité d’un ou d’une présidente. Le texte a été validé en première lecture au Sénat en 2023.Serpent de mer relancé par Mme Dati à son arrivée au ministère début 2024, le projet d’origine prévoyait une fusion des sociétés, dans une sorte de BBC à la française, mais il a été interrompu par la dissolution de l’Assemblée à l’été.

Wauquiez craint la “dilution” de la droite dans la macronie avec Retailleau

Le président des députés Les Républicains Laurent Wauquiez craint la “dilution” de la droite dans la macronie si Bruno Retailleau cumulait les fonctions de président des Républicains et de ministre, évoquant des “bruits” sur un rapprochement entre son rival et Édouard Philippe. “Avoir un ministre de l’Intérieur, c’est très utile et Bruno (Retailleau) le fait avec toute l’énergie qu’il essaie de mettre”, a affirmé sur CNews-Europe1 le député de Haute-Loire qui affrontera le Vendéen lors d’un congrès les 17 et 18 mai pour la présidence de LR.  “Je dis juste que cumuler (Beauvau) avec la présidence des Républicains, c’est prendre le risque d’une disparition de la voix de la droite et d’une dilution dans la macronie”, a-t-il prévenu, dans l’attaque la plus directe contre son rival depuis le début de la campagne. Ce risque de dilution dans la macronie, M. Wauquiez a assuré le percevoir dans “les bruits consistant à dire qu’il pourrait y avoir un rapprochement” avec Édouard Philippe, l’ancien Premier ministre et candidat Horizons à la présidentielle, estimant que ces rumeurs “ne sont pas démenties avec clarté” par les deux camps.  “Pour moi et avec moi, ce ne sera jamais le cas et je n’en veux pas”, a assuré Laurent Wauquiez, qui a réitéré sa volonté d’incarner “la rupture” avec la macronie, tout en admettant son “estime” pour l’eurodéputée zemmouriste Sarah Knafo.Interrogé sur une éventuelle alliance électorale avec le patron d’Horizons dans un entretien publié mercredi par Valeurs Actuelles, le ministre de l’Intérieur affirme “ne pas connaître le projet qu’Édouard Philippe souhaite porter”.”Est-ce un vrai projet de droite ? Pour le moment, il me semble qu’il défend plutôt l’idée d’un bloc central qui irait de la gauche démocrate à la droite conservatrice. Sans ligne claire, on est condamnés à l’impuissance”, ajoute-t-il. Un soutien de Bruno Retailleau a toutefois reconnu que la formation de l’ancien Premier ministre était “dans une opération séduction” à l’égard des élus LR, reconnaissant avoir lui-même eu récemment des contacts avec eux. “L’idéal, ce serait des primaires pour départager tout ça”, a ajouté cette source, écartant une entente avec d’autres partis de la macronie comme le MoDem. 

L’Assemblée exclut temporairement deux députés pour usage illicite de leurs frais de mandat

Épinglés pour avoir indument utilisé leurs frais de mandat, deux députés, l’Insoumis Andy Kerbrat et l’ex-RN Christine Engrand, ont été temporairement exclus mercredi de l’Assemblée nationale, la sanction la plus sévère prévue par le règlement.Les députés ont approuvé à l’unanimité dans l’hémicycle, du RN à LFI, la sanction proposée par le bureau de l’Assemblée nationale, sa plus haute instance exécutive. Il avait décidé, aussi à l’unanimité, de proposer “la plus haute sanction” du règlement: une privation partielle d’indemnité avec exclusion temporaire, une sanction rare, mais prononcée à plusieurs reprises ces dernières années.Les faits commis, “qui portent sur une utilisation gravement irrégulière de leurs frais de mandat, ne doivent pas jeter l’opprobre sur l’ensemble de la représentation nationale”, a appelé depuis le perchoir la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, saluant l'”unanimité” du vote.Ils sont exclus pour quinze jours de séances (avec interdiction de prendre part aux travaux) et seront privés durant deux mois de la moitié de leur indemnité parlementaire.- Drogue de synthèse et site de rencontres -Fin 2024, Mediapart a publié deux enquêtes selon lesquelles les deux élus avaient utilisé leur compte pour avance de frais de mandat, Andy Kerbrat, pour financer sa consommation de stupéfiants, ce qu’il nie, et Christine Engrand, pour diverses dépenses, dont un abonnement à un site de rencontres ou le gardiennage de chiens.C’est la première fois qu’une telle sanction est prononcée pour “manquement au code de déontologie”, selon Mme Braun-Pivet.En octobre, Andy Kerbrat, avait été contrôlé par la police dans le métro parisien en train d’acheter de la 3-MMC, une drogue de synthèse. Dans la foulée, Mediapart avait publié une enquête assurant qu’il avait utilisé son compte pour avance de frais de mandat (AFM) pour financer sa consommation.M. Kerbrat, depuis en arrêt maladie, avait confié se débattre avec une grave addiction, mais nie avoir utilisé ce compte pour sa consommation.”Je n’ai jamais utilisé mon enveloppe de frais de mandat pour financer mon addiction, jamais. Je suis sanctionné pour mauvaise gestion de l’AFM”, a-t-il insisté mercredi sur X, disant accepter cette décision. Les députés insoumis, au bureau puis dans l’hémicycle, ont approuvé la sanction. “On a une cohérence, il s’agit d’argent public et on doit le gérer correctement”, dit une source au groupe.”Nous sommes surpris que la présidente (Yaël Braun-Pivet) ait d’office choisi de faire voter la plus haute sanction”, souligne-t-on au groupe, qui estime qu’une sanction plus modeste -une privation d’indemnité sans exclusion temporaire initialement proposée par le vice-président Jérémie Iordanoff (écologiste)- était plus adaptée.Andy Kerbrat a remboursé de sa propre initiative 95% des dépenses. Sur la part restante, le déontologue a demandé des informations complémentaires, le député s’étant engagé à procéder aux remboursements éventuels.Christine Engrand (Pas-de-Calais), également épinglée par Mediapart, a été exclue définitivement du RN en mars. Selon le dernier rapport du déontologue, elle a remboursé les sommes concernées.Ces dernières années, plusieurs élus ont fait l’objet de mesures d’exclusion temporaire.L’ex-député Grégoire De Fournas (RN) avait lancé en 2022 “qu’il retourne en Afrique” lors d’une intervention du député LFI Carlos Martens Bilongo. Exclu pour avoir créé du tumulte dans l’hémicycle, l’élu RN avait alors nié tout caractère raciste à son intervention. En 2023, le député LFI Thomas Portes a été exclu après une séance houleuse sur les retraites, durant laquelle il avait refusé de s’excuser auprès du ministre du Travail Olivier Dussopt, après avoir posté une photo le montrant ceint de son écharpe tricolore, le pied sur un ballon à l’effigie du ministre. En 2024, l’insoumis Sébastien Delogu a fait l’objet de la même sanction après avoir brandi un drapeau palestinien dans l’hémicycle.

ArcelorMittal: Xavier Bertrand somme François Bayrou de venir à Dunkerque

“Qu’est-ce qu’il attend?” Le président des Hauts-de-France Xavier Bertrand a sommé mercredi le Premier ministre François Bayrou de se déplacer sur le site d’Arcelormittal à Dunkerque où près de 300 suppressions de postes sont annoncées sur un total de plus de 600 en France. “Il y a 636 postes qui sont supprimés, 636 familles dans lesquelles on se dit que demain +il y a plus de boulot, il faut en retrouver un+. Il attend quoi?”, s’est agacé le responsable LR sur franceinfo. Dunkerque, “c’est pas plus loin, c’est pas plus longtemps” qu’un trajet pour Pau, dont François Bayrou est resté maire, a-t-il insisté. Il a souhaité que le chef du gouvernement organise “une table ronde” réunissant “les organisations syndicales, les élus, les ministres concernés, l’Union européenne et ArcelorMittal” et qu'”à l’issue de cette réunion, on sache clairement ce que Mittal fait comme investissement et quand”. “Est-ce que vous restez?”, “est-ce que vous allez garder toute la production d’acier ? Est-ce que vous avez l’idée de garder les hauts-fourneaux ou de les fermer à terme?”, a-t-il développé, rappelant qu’au total 15.000 personnes sont concernées dans les Hauts-de-France, le Grand-Est et le sud de la France. Promettant de “continuer à (se) battre pour qu’on garde une production d’acier en France et en Europe”, il a défendu le principe de “limiter à 15% de la demande les importations” au niveau européen. “Si vous ne faites pas la limitation à 15% des importations, il n’y a aucune nationalisation qui tiendra la route”, a-t-il répondu aux élus, de gauche notamment, qui réclament que l’État entre au capital d’ArcelorMittal, une idée rejetée le gouvernement.Le sidérurgiste a annoncé récemment un plan d’économies pour tenter de regagner sa compétitivité en Europe avec le transfert d’activités support vers l’Inde portant sur 1.400 postes.En France, le plan ne vise pas uniquement les fonctions support. Il porte aussi sur la production, avec 636 suppressions de postes prévues.