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La pétition contre la loi Duplomb franchit le million de signatures, débat inédit en vue à l’Assemblée

La pétition contre la loi Duplomb a franchi dimanche la barre du million de signatures sur le site de l’Assemblée nationale, ravivant les querelles autour de ce texte très contesté qui pourrait se retrouver au coeur d’un débat inédit au Parlement à défaut d’être abrogé. Du jamais-vu: il est possible de déposer des pétitions sur le site du Palais Bourbon depuis 2019 mais une seule, contre la Brav-M, brigade de policiers motorisés de répression de l’action violente, avait jusqu’ici recueilli 260.000 signatures, très loin de celle-ci.Cette pétition a été lancée par une étudiante le 10 juillet, deux jours après l’adoption du texte du sénateur Les Républicains (LR) Laurent Duplomb, qui autorise la réintroduction sous condition d’un pesticide interdit en France mais autorisé ailleurs en Europe.A partir du seuil des 500.000 signatures, atteint samedi, et à condition qu’elles soient issues d’au moins 30 départements ou collectivités d’outre-mer, la Conférence des présidents de l’Assemblée nationale peut décider d’organiser un débat en séance publique. Mais la loi ne sera pas réexaminée sur le fond et encore moins abrogée.La présidente de l’Assemblée Yaël Braun-Pivet s’est dite dimanche sur franceinfo “favorable” à cette hypothèse. Mais, ce débat “ne pourra en aucun cas revenir sur la loi votée” qui va, selon elle, “sauver un certain nombre de nos agriculteurs”.- “Renoncer” -Eléonore Pattery, étudiante de 23 ans à l’origine de la pétition, ne souhaite pas répondre aux sollicitations médiatiques, estimant sur le réseau social Linkedln que “les voix qui s’élèvent partout dans le pays (la) représentent déjà très bien”. Elle a été abondamment relayée sur les réseaux sociaux et quelque 500.000 personnes supplémentaires l’ont signé en 24 heures, entre samedi et dimanche. Opposants et partisans de la loi, qui s’étaient fortement mobilisés pendant son examen, ont exprimé de nouveau dimanche leurs désaccords.Le député LFI Ugo Bernalicis a appelé “solennellement” l’exécutif “à entendre la voix du peuple qui refuse le passage en force” et à “renoncer à promulguer cette loi”.Marine Tondelier, patronne des Ecologistes, a demandé une “deuxième délibération” au Parlement, comme peut le décider le président Emmanuel Macron, ce qui retarderait sa promulgation, et souhaité “battre le record” des deux millions de signatures recueillies en 2019 en soutien à L’Affaire du siècle, un collectif d’ONG qui poursuit en justice des Etats pour leur inaction climatique.”Cette pétition historique est le symptôme d’un raz-de-marée de la population devant les reculs répétés du gouvernement en matière d’environnement”, a encore commenté Générations Futures. Contacté par l’AFP, le ministère de l’Agriculture n’a pas souhaité réagir.Un débat pourrait “au moins mettre en évidence les positionnements des députés” sur leur vote, a affirmé à l’AFP Emilie Deligny, secrétaire générale de la Confédération paysanne, troisième syndicat agricole, en soulignant “l’enjeu de santé publique” du pesticide contesté.A l’inverse, Arnaud Rousseau, le patron de la FNSEA, premier syndicat agricole, très favorable à la loi Duplomb, estime que l’agriculture française “disparaîtra” si on lui impose “des normes supérieures” à celles de ses voisins. Son homologue de la Coordination rurale, 2e syndicat, Véronique Le Floc’h suggère, “si les gens ne veulent pas” du pesticide, d'”interdire toutes les importations qui auraient eu recours à ce produit”.- “Révision démocratique” -Adoptée le 8 juillet au Parlement, la loi Duplomb prévoit notamment la réintroduction à titre dérogatoire et sous conditions de l’acétamipride, pesticide de la famille des néonicotinoïdes, interdit en France mais autorisé en Europe.Ce produit est réclamé par les producteurs de betteraves ou de noisettes, qui estiment n’avoir aucune alternative contre les ravageurs et subir une concurrence déloyale. A contrario, les apiculteurs mettent en garde contre “un tueur d’abeilles”. Ses effets sur l’humain sont aussi source de préoccupations, même si les risques restent incertains, faute d’études d’ampleur. La pétition réclame également “la révision démocratique” des conditions de l’adoption de la loi, qui a connu un parcours expéditif avec une motion de rejet préalable, déposée par son rapporteur Julien Dive (LR) pourtant favorable au texte. Le député l’avait justifié en dénonçant l'”obstruction” de la gauche, qui avait déposé plusieurs milliers d’amendements.L’absence de réel débat dans l’hémicycle est un des arguments avancés par les députés de gauche qui ont déposé un recours le 11 juillet devant le Conseil constitutionnel, espérant sa censure pour vice de procédure.La possibilité de déposer des pétitions sur le site de l’Assemblée est un exemple de “démocratie participative qui pourrait faire bouger des lignes”, estime la constitutionnaliste Anne-Charlène Bezzina. Cela “met une pression politique” sur les députés, abonde son collègue Benjamin Morel.

Le prince Albert II célèbre ses 20 ans de règne avec les Monégasques

Le prince Albert II de Monaco a fêté ses 20 ans de règne samedi avec les Monégasques, lors d’un cocktail sur la place du palais qu’il a voulu intime et festif, loin des turbulences qui secouent la principauté depuis quelques anneés.Accompagné de son épouse Charlène, de leurs enfants Jacques et Gabriella, de ses soeurs Caroline et Stéphanie et de l’ensemble de la famille princière, Albert II a été applaudi par des milliers d’invités, face à de vastes buffets dressés sous des toiles aux couleurs rouge et blanc de Monaco.”Tout ce que je fais, chaque jour, que ce soit ici, dans les enceintes internationales, dans la solitude de mon bureau ou sur des mers lointaines, je le fais pour vous”, a-t-il lancé, avant de rappeler les “vertus essentielles” pour son pays : “le travail, le sens de l’accueil, l’intérêt pour l’innovation, l’attachement à l’éthique et l’ouverture à l’international”.Sous une chaleur lourde, la famille princière a ensuite déambulé parmi les invités, dans une ambiance jazzy, avant, plus tard dans la soirée, de couper son gâteau d’anniversaire, une pièce montée recouverte de macarons blancs et rouges servie ensuite à tous les convives, toujours en musique.”Nous sommes plus de 9.900 Monégasques, nous sommes tous présents pour soutenir notre pays et c’est un plaisir”, a salué Frédéric Purasso, entrepreneur de 43 ans.Célibataire sportif et séducteur en 2005, Albert II, qui a désormais endossé le costume de père de famille comblé, règne depuis la mort de son père Rainier III le 6 avril 2005. Mais son avènement n’avait été célébré qu’en juillet, à l’issue d’une période de deuil. – “Argent et vertu” -En 20 ans, Albert II a réussi à faire entendre sa voix sur l’environnement et à accompagner la réussite économique affolante de son micro-Etat de 2 km2 qui allie climat méditerranéen, luxe, casinos, restaurants étoilés, vues spectaculaires sur la grande bleue, sécurité et absence d’impôt sur les sociétés ou sur le revenu.L’immobilier y est le plus cher du monde et le PIB s’est élevé à 9,4 milliards d’euros en 2023, en hausse de près de 50% depuis 2014. Mais Monaco peine à s’aligner sur les exigences internationales de transparence et de lutte contre le blanchiment ou la corruption. Et le micro-Etat est aussi secoué par une bataille médiatique et judiciaire impliquant d’anciens proches d’Albert II accusés de malversations, qui dénoncent en retour une mainmise du magnat de l’immobilier Patrice Pastor sur la principauté.Une situation paradoxale pour un prince qui lors de sa prise de pouvoir avait marqué les esprits en assurant qu'”argent et vertu doivent se conjuguer en permanence”.Mais “ne prêtons pas attention à ceux qui veulent nous désunir, nous affaiblir, nous décourager”, a lancé le prince samedi dans son discours face aux Monégasques.”Quand on est une grande famille, qu’on a une belle vie, il y a toujours des moments où des gens sont jaloux”, a commenté de son côté Michèle Robillon, retraitée de 60 ans.En plus de ces 20 ans de règne d’Albert II, Monaco peut aussi célébrer la fin d’une période de turbulences entamée à la mort prématurée en janvier du chef du gouvernement Didier Guillaume. Nommé après cinq mois de tergiversations, le conseiller d’Etat Philippe Mettoux avait renoncé à la dernière minute, fin juin.Mais un successeur a été nommé, l’ancien préfet de la région Paca Christophe Mirmand. Et celui-ci doit entrer en fonction lundi.

Barnier assure n’avoir “aucune ambition municipale” à Paris en 2026

Michel Barnier, candidat à la législative partielle dans la seconde circonscription de Paris, assure n’avoir “aucune ambition municipale” dans la capitale en 2026, dans un courrier adressé aux militants parisiens et publié sur X.”Je n’ai aucune ambition municipale. Mon engagement est exclusif et loyal : représenter notre circonscription à l’Assemblée nationale, avec sérieux, dignité et constance”, écrit-il. “Je souhaite exprimer une voix respectueuse et posée dans un hémicycle trop souvent divisé.” L’annonce, mardi, de la candidature de l’ex-Premier ministre dans la huppée deuxième circonscription de la capitale a déclenché la colère de Rachida Dati. La maire du 7e arrondissement, qui vise ouvertement l’Hôtel de ville, a fait savoir qu’elle envisageait aussi de se présenter à cette législative partielle.Samedi soir, comme pour donner un coup d’accélérateur à cette candidature, la ministre s’est affichée sur X, tout sourire, avec des habitants et des commerçants du 6e arrondissement, aux côtés du maire LR Jean-Pierre Lecoq.Certains dans l’entourage de Rachida Dati disent suspecter Michel Barnier de vouloir se présenter à sa place à Paris en 2026, au cas où elle serait “empêchée” après sa mise en examen dans une affaire de corruption avec l’ex-patron de Renault Carlos Ghosn.Cette bataille d’ambitions entre deux poids lourds des Républicains fait désordre dans un parti où les rivalités sont exacerbées entre le patron de LR Bruno Retailleau et celui du groupe à l’Assemblée, Laurent Wauquiez.Bruno Retailleau soutient clairement la candidature de Michel Barnier dans la deuxième circonscription de la capitale.Laurent Wauquiez a lui voté la réforme du scrutin municipal à Paris, Lyon, Marseille (PLM) qui prévoit un suffrage plus direct pour l’élection du maire et pourrait avantager Rachida Dati dans sa course à la mairie de Paris. Les sénateurs du groupe LR, dont Bruno Retailleau a été le président, ont en revanche voté contre la PLM. La commission nationale d’investiture des Républicains doit se prononcer le 28 juillet sur son candidat dans la deuxième circonscription.Cette législative partielle doit se tenir à la rentrée, au plus tard mi-octobre.Elle fait suite à l’invalidation par le Conseil constitutionnel, pour irrégularités dans ses comptes de campagne, de l’élection du député macroniste Jean Laussucq. 

Une pétition contre la loi Duplomb réunit 500.000 signatures sur le site de l’Assemblée, du jamais-vu

Une pétition demandant l’abrogation de la loi Duplomb et sa mesure très contestée de réintroduction d’un pesticide a réuni samedi 500.000 signatures sur le site de l’Assemblée nationale, du jamais-vu, rouvrant la voie à une discussion sur le bien-fondé de cette loi mais pas à son rééxamen.Lancée par une étudiante le 10 juillet, soit deux jours après l’adoption du texte du sénateur Les Républicains Laurent Duplomb, la pétition a franchi samedi à 16H00 les 500.000 signatures. A partir de ce seuil, et si les signatures sont issues d’au moins 30 départements ou collectivités d’outre-mer, la Conférence des présidents de l’Assemblée nationale peut décider d’organiser un débat en séance publique. Mais seule la pétition sera débattue, la loi ne sera pas réexaminée sur le fond et encore moins éventuellement abrogée.La pétition d’Eléonore Pattery, étudiante en master de 23 ans, a suscité un engouement inédit, abondamment relayée sur les réseaux sociaux par des personnalités comme l’acteur Pierre Niney et de nombreux députés de gauche.”La loi Duplomb est une aberration scientifique, éthique, environnementale et sanitaire. Elle représente une attaque frontale contre la santé publique, la biodiversité, la cohérence des politiques climatiques, la sécurité alimentaire, et le bon sens”, écrit l’étudiante qui se présente comme “future professionnelle de la santé environnementale”.Elle réclame l'”abrogation immédiate” du texte, “la révision démocratique des conditions dans lesquelles elle a été adoptée”, ainsi que “la consultation citoyenne des acteurs de la santé, de l’agriculture, de l’écologie et du droit”.Adoptée le 8 juillet au Parlement, la loi Duplomb prévoit notamment la réintroduction à titre dérogatoire et sous conditions de l’acétamipride, pesticide de la famille des néonicotinoïdes, interdit en France mais autorisé en Europe.Les députés de gauche ont saisi le 11 juillet le Conseil constitutionnel, estimant ce texte incompatible avec la préservation de l’environnement et le droit à la santé.

Lutte contre la pauvreté : l’exécutif accusé de rompre ses engagements

Des associations de lutte contre la précarité et l’exclusion accusent, dans une tribune à paraître dimanche, l’exécutif de rompre ses engagements en matière de lutte contre la pauvreté après l’annonce mardi d’une “année blanche” des prestations sociales en 2026.Le 3 juillet, le Premier ministre François Bayrou “avait affirmé vouloir +organiser le combat contre la pauvreté+”, écrivent les représentants de l’Union nationale des centres communaux d’action sociale (Unccas), de la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS), du collectif Alerte ou encore d’ATD Quart Monde.”Mais mardi 15 juillet, François Bayrou a asséné une trajectoire budgétaire qui ne fera qu’en aggraver les effets, avec une +année blanche+ pour les prestations sociales, qui induira des pertes sèches sur le pouvoir d’achat des plus modestes”, ajoutent ces associations dans cet appel qui doit être publiée sur le site internet de la Tribune Dimanche. “Ce choix politique tourne à nouveau le dos aux engagements de lutte contre la pauvreté. Les plus fragiles n’ont pas les moyens de payer les arbitrages budgétaires”, dénoncent-elles.”Organiser le combat à la pauvreté, c’est d’abord en reconnaître l’urgence”, écrivent les signataires, parmi lesquels figurent également les Petits frères des pauvres et le Secours Catholique. “Cela suppose aussi d’en accepter le coût, et de mettre chaque euro là où il compte vraiment: dans les services sociaux de proximité, dans l’hébergement d’urgence et le logement social, dans les accueils de jour, les épiceries solidaires, dans l’aide aux jeunes, aux familles en difficulté, aux personnes isolées”, selon ce texte communiqué à l’AFP par les signataires. Selon les dernières données de l’Insee, le taux de pauvreté a atteint un niveau record en France métropolitaine en 2023, avec près de 10 millions de personnes concernées.

Gisèle Halimi, Simone Veil: les statues féminines de la cérémonie des JO bientôt installées au nord de Paris

Dix statues de femmes illustres, dont Gisèle Halimi, visibles lors de la cérémonie d’ouverture des JO de Paris 2024, sont en cours d’installation rue de la Chapelle, un quartier du nord de la capitale actuellement en cours de réaménagement.Sur la promenade nouvellement aménagée rue de la Chapelle, la statue dorée de Gisèle Halimi, mesurant quatre mètres de haut, a déjà été installée vendredi matin, attirant les regards curieux des passants. Elle sera rejointe par neuf autres statues, surgies de la Seine lors de la cérémonie des Jeux, le long de l’avenue du 18e arrondissement. L’inauguration est prévue le 26 juillet, un an après le coup d’envoi des JO de Paris. Ces dix statues de femmes illustres comprenant Christine de Pizan, Jeanne Barret, Olympe de Gouges, Louise Michel, Alice Guy, Alice Milliat, Paulette Nardal, Simone de Beauvoir, Simone Veil et Gisèle Halimi avaient auparavant été exposées à l’Assemblée nationale.Couleur or et en acier, elles ont dû être recouvertes d’une résine ultra-résistante pour “les préparer à la vie en extérieur”, explique Michèle Zaoui, architecte au secrétariat général de la ville de Paris.”C’est bien qu’ils les recyclent et qu’ils les posent quelque part”, témoigne Thomas Marcel, 29 ans, un artisan qui travaille depuis 6 ans dans le quartier. Il déplore toutefois “un pansement sur la précarité qu’il y a dans le quartier”. “Ça donne de la vie”, tempère Youssef El Gouhari, 18 ans, étudiant en prépa de commerce, habitant du quartier depuis toujours. Le quartier de la porte de la Chapelle, l’un des plus défavorisés de Paris, a été réaménagé à l’occasion des JO, avec l’ouverture de l’Adidas Arena, salle de concerts et d’événements sportifs, où se sont déroulées plusieurs épreuves olympiques et paralympiques.La voirie de la rue de la Chapelle a ainsi été rénovée, avec un espace de promenade, des pistes cyclables, et une végétalisation de l’espace. “On cherchait le lien entre un quartier très positivement impacté par l’accueil des Jeux à Paris et aussi un message de féminisation de l’espace public”, explique à l’AFP Pierre Rabadan, adjoint aux sports à la maire de Paris.Les statues vont rester dans le quartier encore plusieurs années, d’après Michèle Zaoui. “On a pour l’instant une date fixée: celle des JO de Los Angeles en 2028”, explique Mme Zaoui, qui anticipe un “relais symbolique” fait avec la ville de Paris. 

Le choc Dati/Barnier à Paris fait perdre la tête au socle commun

Un avant-goût des tensions fratricides pour les municipales et la présidentielle? La législative partielle, à la rentrée, au cÅ“ur de Paris, donne lieu à une bataille d’ambitions entre Rachida Dati et Michel Barnier, qui pourrait déclencher une guerre ouverte entre ces barons LR, mais aussi avec la macronie.La candidature dans la deuxième circonscription de Paris de l’ancien Premier ministre, qui se présente pourtant comme le garant du socle commun bâti à son arrivée à Matignon entre la macronie et LR, a franchement contrarié certains partenaires de la coalition gouvernementale. Aux dires d’un cadre de Renaissance, qui déplore “une méthode maladroite”, il aurait même “fait voler en éclats” les discussions en cours entre Rachida Dati et le parti macroniste pour désigner un successeur au député Jean Laussucq, qui siégeait avec Renaissance et a été déclaré inéligible vendredi dernier par le Conseil constitutionnel.Selon ses proches, le sang de la ministre de la Culture n’a en tout cas fait qu’un tour après la sortie de Michel Barnier, adoubé par le président de LR Bruno Retailleau. D’autant que le parti a aussitôt désigné sur les réseaux sociaux le Savoyard comme son “prochain député”… sans attendre qu’il soit éventuellement élu et même officiellement investi.Ces tensions surgissent à moins de neuf mois des municipales où Rachida Dati entend conquérir Paris. Et à moins de deux ans de la présidentielle où les divisions risquent de plomber une candidature unique du socle commun. – Sourde oreille -“Ni elle ni Gabriel Attal n’ont répondu aux appels de Michel Barnier”, s’agace auprès de l’AFP un dirigeant des Républicains. Une information nuancée par le cadre Renaissance qui évoque un coup de fil entre les deux ténors LR mardi en fin d’après-midi, “mais il a voulu passer en force”.Mme Dati a alors fait chauffer son téléphone pour annoncer à ses interlocuteurs son intention de briguer également cette circonscription huppée, qui s’étend le long de la Seine, du VIIe arrondissement dont elle est la maire jusqu’au Ve.Les alarmes ont aussitôt retenti chez Les Républicains, qui doivent se réunir le 28 juillet pour investir leur candidat. Les différents dirigeants du parti se sont aussi efforcés de démentir la rumeur qui circulait sur une candidature de Michel Barnier à la mairie de Paris en mars “si Rachida Dati était empêchée”, après sa mise en examen dans une affaire de corruption avec l’ex-patron de Renault Carlos Ghosn.Autre source de discorde entre les deux barons: lors de l’élection du président LR en mai, Michel Barnier a soutenu Bruno Retailleau, tandis que l’entourage de Rachida Dati a milité pour Laurent Wauquiez, le patron des députés LR qui a voté la réforme du scrutin municipal à Paris, Lyon, Marseille comme le voulait la ministre.Dans une lettre publiée jeudi par le JDD, adressée aux adhérents LR de la capitale, elle assure être “restée fidèle à notre Mouvement” et se “refuse aux conflits de personnes”.       “Elle confond les enjeux”, commente à l’AFP le numéro 2 de la fédération LR de Paris, Jack-Yves Bohbot, qui craint “une division de la droite” dans une circonscription où la socialiste Marine Rosset avait créé la surprise l’an dernier en arrivant en tête au premier tour et en obtenant 44% des voix au second, finalement remporté par Jean Laussucq.   La victoire est désormais “plus dure” à obtenir dans ce fief historique de la droite surtout si les deux figures LR se lancent dans la course, observe un dirigeant macroniste. “Les deux ont trop à perdre”, estime cette source, qui refuse de céder le siège Renaissance “en pure perte” aux Républicains, d’autant que la droite lui a déjà ravi un député lors d’une autre partielle en début d’année à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine).Au final, pour le dirigeant LR, Mme Dati n’a pas l’intention de se présenter, mais cherche juste à intimider M. Barnier “pour qu’il retire sa candidature”.Les macronistes pourraient aussi vouloir entrer dans la danse: la ministre Clara Chappaz serait disposée à se lancer dans la course, selon le journal Le Parisien.Une autre figure s’est en outre invitée jeudi dans la bataille: l’ancien ministre LR Thierry Mariani, qui porte désormais les couleurs du Rassemblement national.Dati, Barnier, Chappaz … La balle est chez Bruno Retailleau. “Il a les clés et il doit trouver une porte de sortie”, relève le dirigeant macroniste. Et de lancer un avertissement: “lIs ont besoin de nous”.

L’ex-secrétaire d’Etat écologiste Jean-Vincent Placé menacé d’un procès pour agressions sexuelles

L’une des premières affaires MeToo visant un homme politique en France, bientôt jugée devant un tribunal? Le parquet de Paris a requis un procès contre l’ex-secrétaire d’État écologiste Jean-Vincent Placé, soupçonné d’agressions sexuelles sur deux femmes, dont une ancienne collaboratrice.Le parquet de Paris a confirmé à l’AFP avoir requis une audience correctionnelle pour ce dossier instruit depuis 2022, pour agressions sexuelles et harcèlement sexuel par personne abusant de l’autorité que lui confère sa fonction concernant cette dernière, et agression sexuelle concernant une seconde plaignante.Contactée, l’avocate de M. Placé, Me Jade Dousselin, n’a pas souhaité s’exprimer.Aujourd’hui âgé de 57 ans, il est soupçonné par le parquet d’avoir utilisé un même “mode opératoire”, “à l’arrière d’une voiture”, dans un “contexte d’alcoolisation”, d’après les réquisitions du ministère public datées du 11 juillet et dont l’AFP a eu connaissance.En détails, il se voit d’abord reprocher d’avoir touché les seins d’une ancienne collaboratrice, lors d’une soirée à Séoul en Corée du Sud en mai 2016. Les “déclarations précises et constantes” de cette ancienne collègue sont “corroborées par l’un des deux témoins présents dans la voiture”, a souligné le ministère public.- “Trophée sexuel” -Le parquet requiert également que M. Placé soit jugé pour harcèlement sexuel de novembre 2015 à juillet 2016 sur cette femme, qui l’avait suivi du Sénat au secrétariat d’État à la Réforme et à la Simplification.Le suspect est ainsi accusé de quatre faits d’agressions sexuelles parmi lesquels, “une main sur (sa) cuisse” lors d’un dîner en 2014, ou encore “une main sur (sa) fesse” lors d’une soirée en discothèque en août 2015, en marge du rassemblement estival d’Europe Écologie-Les Verts (EELV).La plaignante a décrit aux enquêteurs s’être sentie particulièrement vulnérable lors d’un séjour professionnel en Italie, en juillet 2016: lors de la soirée du 14 juillet, M. Placé lui ordonnait de “revenir participer” à une soirée, qu’elle avait quittée, et exigeait qu’elle danse un slow avec un homme, qui “se plaquait” contre elle. L’ancienne collaboratrice se sentait, de manière générale, comme “un trophée sexuel à exhiber”.”Ces propos et comportements répétés ont porté atteinte à sa dignité en raison de leur caractère dégradant ou humiliant et ont créé à son encontre une situation intimidante”, a estimé le parquet.Sa position hiérarchique constitue une circonstance aggravante, même si M. Placé affirmait être dans une relation professionnelle “relativement égalitaire” lors d’un interrogatoire devant le magistrat instructeur en janvier 2023.La deuxième plaignante, qui n’entretenait pas de lien professionnel avec M. Placé, l’accuse de lui avoir touché les seins, les cuisses et d’avoir tenté de mettre sa main entre ses jambes lors d’une soirée à l’occasion de la journée internationale de la francophonie, en Corée du Sud en mars 2017.Des scènes qu’elle a rapportées à plusieurs personnes, souligne le ministère public.- “Un tout petit peu tactile” -Ces réquisitions du parquet sont “l’heure de vérité”, a réagi après de l’AFP Me Tewfik Bouzenoune, avocat des deux plaignantes. “C’est l’aboutissement d’une procédure au cours de laquelle la défense a pu exercer ses droits”, a relevé le conseil, M. Placé ayant formé des recours.”Nous attendons avec impatience l’ordonnance du magistrat” instructeur qui tranchera sur la tenue d’un procès ou non, a-t-il ajouté.Au cours de l’enquête, l’ex-figure écologiste, actuellement sous contrôle judiciaire, a nié ces accusations, se disant notamment “abasourdi et triste” des dénonciations portées par son ancienne collaboratrice et “ne plus se souvenir” avoir agressé sexuellement la deuxième femme, “notamment en raison de sa consommation d’alcool”.Lors de sa première mise en examen en mars 2022, il se décrivait comme “volubile et un tout petit peu tactile, mais sans l’être beaucoup”. Il assurait avoir diminué sa consommation d’alcool et faire désormais “le choix de rester chez lui quand il buvait”.Selon un examen psychologique réalisé en mai 2022, M. Placé “reconnaît certains de ses actes mais nie toute agression sexuelle ou harcèlement”. D’après cet examen, cité dans les réquisitions, M. Placé est toutefois “conscient que certains de ses agissements ont pu être inappropriés”, “assumant ses responsabilités et ne cherchant pas d’excuse”.

87% des Français pensent que le budget de Bayrou nuira à leur pouvoir d’achat, selon un sondage Odoxa

87% des Français pensent que le budget de François Bayrou nuira à leur pouvoir d’achat et 78% ne font pas confiance au Premier ministre pour redresser les finances du pays, selon un sondage Odoxa – Le Figaro, tandis que 74% ne considèrent pas ce budget “juste”, selon un autre sondage Ifop – LCI, tous deux publiés jeudi.Les mesures les plus impopulaires sont les économies sur la santé (74% de rejet) et la suppression de jours fériés (73%), selon ce sondage. Deux propositions suscitent cependant un “vrai soutien” selon l’institut: le gel des dépenses de l’État (80%) et une contribution des plus riches (79%).71% des Français voteraient contre ce budget s’ils étaient députés, conclut le sondage.L’enquête a été menée par Odoxa – Backbone Consulting auprès d’un échantillon de 1.005 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas. L’enquête a été réalisée par internet les 16 et 17 juillet 2025. La marge d’erreur est comprise entre 1,4 et 3,1 points.Si 57% des Français pensent que le plan annoncé mardi par François Bayrou est “nécessaire” compte tenu de la situation de la dette, 72% trouvent qu’il ne “répartit pas équitablement les efforts demandés”, selon un autre sondage de l’Ifop publié jeudi pour LCI.Seuls 43% des Français sondés par l’Ifop jugent ce plan “courageux”, 69% pensent en revanche qu’il n’est pas “réaliste”, et 74% ne le considèrent pas “juste”.Par famille politique, le plan est jugé nécessaire par 90% des sympathisants Renaissance, 81% des LR mais aussi 51% des RN, 50% des écologistes et 45% des socialistes. Les Insoumis ne sont en revanche que 27% à le juger ainsi.Mais seuls les sympathisants Renaissance le jugent majoritairement équitable(61%).77% des sondés désapprouvent la suppression de deux jours fériés, mesure la plus impopulaire du plan de François Bayrou dont l’objectif est de réaliser 43,8 milliards d’euros d’économies en 2026.74% approuvent la création d’une contribution de solidarité pour les plus hauts revenus, seule mesure majoritairement approuvée par les Français, selon le sondage.L’enquête a été menée par l’Ifop auprès d’un échantillon de 1.000 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas. Les interviews ont été réalisées par questionnaire auto-administré en ligne le 16 juillet 2025. La marge d’erreur est comprise entre 1,4 et 3,1 points.

Le parquet de Paris requiert un procès pour agressions sexuelles contre l’ex-secrétaire d’Etat Jean-Vincent Placé

Le parquet de Paris a requis un procès contre l’ex-secrétaire d’Etat écologiste Jean-Vincent Placé, soupçonné d’avoir agressé sexuellement une ancienne collaboratrice en 2016 et une autre femme en 2017, a appris jeudi l’AFP de sources proches du dossier.Le ministère public a demandé un procès devant le tribunal correctionnel pour ce dossier instruit depuis 2022 et l’une des premières affaires MeToo visant un homme politique.Il dénonce un même “mode opératoire”, “à l’arrière d’une voiture”, dans un “contexte d’alcoolisation”.M. Placé, aujourd’hui âgé de 57 ans, est soupçonné d’avoir touché les seins d’une ancienne collaboratrice, lors d’une soirée à Séoul en Corée du Sud en mai 2016. Les “déclarations précises et constantes” de cette ancienne collègue sont “corroborées par l’un des deux témoins présents dans la voiture”, a souligné le ministère public dans ses réquisitions dont l’AFP a eu connaissance.Le parquet requiert également qu’il soit jugé pour harcèlement sexuel sur cette collègue, qui l’avait suivi du Sénat au secrétariat d’Etat à la Réforme et à la Simplification: M. Placé est accusé d’avoir ainsi posé “une main sur (sa) cuisse” lors d’un dîner en 2014 ou encore “une main sur (sa) fesse” lors d’une soirée en discothèque en août 2015, en marge du rassemblement estival d’Europe Ecologie Les Verts (EELV).”Ces propos et comportements répétés ont porté atteinte à sa dignité en raison de leur caractère dégradant ou humiliant et ont créé à son encontre une situation intimidante”, a estimé le parquet.Sa position hiérarchique constitue une circonstance aggravante, pour les soupçons d’agression sexuelle comme de harcèlement sexuel.La deuxième plaignante, qui n’entretenait pas de lien hiérarchique avec M. Placé, l’accuse de lui avoir touché les seins, les cuisses et d’avoir tenté de mettre sa main entre ses jambes lors d’une soirée à l’occasion de la journée internationale de la francophonie, en Corée du Sud en mars 2017.Au cours de l’enquête, M. Placé, actuellement placé sous contrôle judiciaire, a nié ces accusations. Contactée jeudi, son avocate Me Jade Dousselin n’a pas souhaité s’exprimer.