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Le budget adopté au Sénat, place aux tractations lors d’une semaine décisive

Le projet de budget de l’Etat 2026 a été adopté lundi par le Sénat, donnant le coup d’envoi d’une semaine d’intenses tractations pour le Premier ministre Sébastien Lecornu, toujours convaincu de pouvoir aboutir à un compromis au Parlement avant le 31 décembre malgré de grandes incertitudes.Après une vingtaine de jours et de nuits de débats, les sénateurs ont voté par 187 voix contre 109 un projet de loi de finances (PLF) pour 2026 nettement remanié par la majorité sénatoriale, une alliance entre la droite et les centristes. L’Assemblée nationale n’ayant pas pu s’accorder sur ce texte, la copie des sénateurs sera la base des discussions en commission mixte paritaire (CMP), qui doit réunir vendredi sept députés et sept sénateurs chargés de trouver un accord sur ce si sensible budget. S’ils n’y parviennent pas, il faudra probablement poursuivre les débats budgétaires en janvier, et voter d’ici là une loi spéciale pour permettre la continuité de l’Etat.La semaine est donc décisive pour le chef du gouvernement, qui a promis une nouvelle méthode au début de l’automne pour faire adopter les budgets sans recourir au 49.3, malgré son absence de majorité à l’Assemblée nationale, et s’en tient pour l’instant à cette ligne.Le pari est presque réussi sur le budget de la Sécurité sociale, adopté à l’Assemblée nationale la semaine passée à une courte majorité. Un ultime vote des députés est prévu mardi après-midi sur ce texte qui accorde de nombreuses concessions à la gauche.- Déficit à 5,3% -Mais l’attention du gouvernement est focalisée sur le PLF et la CMP à venir, à l’issue très incertaine. Ce conciliabule réuni à l’Assemblée aura du travail pour atteindre l’objectif du gouvernement de ramener le déficit public sous les 5% du PIB en 2026: dans l’état actuel des discussions, la copie est à 5,3%, contre 5,4% en 2025, a annoncé le gouvernement devant les sénateurs.Ce chiffrage tire notamment les conséquences du compromis trouvé sur le budget de la Sécurité sociale, qui ponctionne plusieurs milliards d’euros au budget de l’Etat. Mais également des votes du Sénat, qui s’est opposé à de nombreux prélèvements nouveaux comme la surtaxe sur les bénéfices des grandes entreprises, qui devait rapporter quatre milliards d’euros.”Il faut qu’on trouve une manière de se sortir de cette ornière (…) Je suis persuadé qu’on peut le faire, mais on va avoir besoin des efforts de tout le monde”, a lancé le ministre de l’Economie Roland Lescure, jugeant “inacceptable” un déficit final à 5,3% et appelant le Sénat à “faire des concessions”.La droite se dit prête au compromis, mais pas à n’importe quel prix. “Nous ne pourrons pas apporter nos voix à une CMP qui viendrait augmenter la pression fiscale”, a lancé la sénatrice Les Républicains Christine Lavarde, fustigeant une copie gouvernementale initiale “ni responsable ni digne de confiance”.La position ferme de LR et de son patron Bruno Retailleau, voix prépondérante au Sénat, se heurte actuellement aux demandes des socialistes, en quête d’une concession sur la taxation des entreprises ou des hauts patrimoines. “La droite sénatoriale a +karchérisé+ les apports de l’Assemblée nationale. Ce n’est pas avec cela qu’on réussira à aboutir à un accord”, s’est désolé le président des sénateurs socialistes, Patrick Kanner.- Equation insoluble -En CMP, l’ancien socle commun sera majoritaire, ce qui pourrait présager, en théorie, d’un accord possible. Mais cela ne servira à rien si le texte de compromis n’est pas ensuite adopté la semaine prochaine au Palais Bourbon.Equation quasiment insoluble, alors que les socialistes promettent au mieux de s’abstenir et que les écologistes devraient voter contre, selon leur cheffe Marine Tondelier.”Il faut que cette séquence budgétaire s’arrête. Si le compromis est possible, alors il faut qu’il ait lieu maintenant”, veut croire auprès de l’AFP un négociateur du PS, plutôt optimiste.De nombreux responsables plaident pour le retour du 49.3, comme l’ancienne Première ministre, Elisabeth Borne, et le président du Sénat, Gérard Larcher. Mais cela ne permettrait pas au Premier ministre de faire l’économie d’un accord avec le PS. “Si le gouvernement l’utilise sans compromis préalable, il s’expose à une censure immédiate”, a prévenu le patron des socialistes, Olivier Faure.La porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, a quoi qu’il en soit de nouveau écarté cette piste dimanche.

Dermatose: “la discussion est ouverte”, mais la stratégie pas remise en cause, selon Genevard

La ministre de l’Agriculture Annie Genevard a ouvert la porte lundi à une éventuelle évolution de la procédure en vigueur pour gérer la dermatose nodulaire contagieuse, vivement critiquée par une partie des agriculteurs, tout en défendant sa politique sanitaire.Interrogée sur France 2 sur la possibilité d’une suspension de la procédure en vigueur, et notamment de l’abattage systématique des troupeaux affectés, elle a répondu: “La discussion est ouverte sur ce point et je ne veux pas vous donner de réponse catégorique aujourd’hui, parce ce temps de dialogue est indispensable et il faut pouvoir y associer les professionnels”.La ministre a toutefois défendu la politique sanitaire en vigueur, affirmant que la situation était à l’heure actuelle “sous contrôle”.Le ministère a précisé à l’AFP dans la matinée que si les modalités d’éradication du virus pouvaient être discutées, rien ne changeait à ce stade : “En attendant l’avis scientifique sur un protocole allégé (prôné par plusieurs syndicats, NDLR), la stratégie française ne bouge pas”. La stratégie mise en place implique l’abattage de toutes les bêtes des élevages affectés, des restrictions de mouvements des troupeaux et une “vaccination d’urgence” des bovins sur 50 km à la ronde. La zone de vaccination a récemment été élargie dans le sud de la France.”Ce que la science et les vétérinaires nous disent, ce que les pays étrangers ont appliqué, c’est trois piliers: le dépeuplement (l’abattage, NDLR), la vaccination et la restriction de mouvement”, a de nouveau insisté la ministre lundi. Mais cette méthode est vivement contestée par des éleveurs et des syndicats, comme la Coordination rurale et la Confédération paysanne, et les actions se multiplient dans le pays et en particulier dans le Sud-Ouest.”Le dialogue est ouvert avec la profession. (…) Notre responsabilité collective, (celle des) organisations syndicales, professionnelles, avec les vétérinaires, avec les scientifiques, c’est de dire ensemble, +déterminons comment on lutte au mieux contre cette maladie+”, a ajouté la ministre. “Bien sûr, il y a de l’angoisse parce que chacun s’imagine que le virus est à la porte de leur bâtiment d’élevage. Mais non, la situation est contrôlée aujourd’hui”, a voulu rassurer Annie Genevard, qui se rendra dans la journée à Toulouse pour dialoguer avec des éleveurs et lancer une opération de vaccination du bétail. “Je pense qu’il faut bien que chacun ait conscience que l’ennemi c’est le virus, et que d’abord il doit y avoir le respect des consignes”, a-t-elle répété.Du 29 juin au 13 décembre 2025, 111 foyers de dermatose nodulaire contagieuse ont été détectés en France, selon le ministère de l’Agriculture.

Discriminations à l’embauche: 4.000 CV tests envoyés par le gouvernement

Une campagne de 4.000 CV tests pour lutter contre les discriminations à l’embauche est lancée lundi, a annoncé la ministre déléguée en charge de la Lutte contre les discriminations Aurore Bergé sur franceinfo TV.”Je lance aujourd’hui une campagne massive avec l’envoi de 4.000 CV tests qui répondent à de véritables offres d’emploi, de manière à savoir concrètement s’il y a plus ou moins de difficultés en fonction du secteur d’activité”, a-t-elle détaillé.”Vingt secteurs” d’activité sont ciblés. Le sexe, les noms et prénoms et l’adresse vont être testés afin de “savoir ce que l’on doit combattre et réussir à bien le mesurer”, a-t-elle précisé.La ministre a rappelé “qu’un Français sur trois sur les cinq dernières années a subi une discrimination dans l’emploi: soit au moment de l’embauche, soit au moment de sa carrière, en fonction de de son âge, de son handicap, de son origine, de son nom de famille ou encore de son adresse”.Dans une étude menée avec l’Observatoire international du travail (OIT), la Défenseure des droits a souligné la semaine dernière l’ampleur des discriminations ressenties par les salariés tant à l’embauche qu’au cours de sa carrière. Selon ces travaux, “43% de la population pense qu’aujourd’hui en France, des personnes sont souvent traitées défavorablement ou discriminées lors d’une recherche d’emploi” et “52%” pensent qu’elles le sont “parfois”.La ministre avait indiqué en mai à l’AFP, lors de l’annonce de cette campagne de testing, que l’idée était  que “l’on puisse, si besoin (…) changer la loi sur la question notamment de la sanction à l’encontre des entreprises”.Elle avait également évoqué la création de “mécanismes comparables” à l’index sur l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes.

Dermatose: la ministre de l’Agriculture attendue dans le Sud-Ouest, où les actions se multiplient

La ministre de l’Agriculture Annie Genevard se rend lundi à Toulouse pour défendre sa gestion de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) contre laquelle des agriculteurs en colère bloquent des autoroutes et axes de grand passage dans le sud-ouest.Alors que la crise sanitaire menace de devenir politique, la ministre, a affirmé lundi matin que “la situation est sous contrôle”. Elle doit se rendre en Haute-Garonne dans l’après-midi “afin de lancer la campagne de vaccination” d’un million de bêtes, destinée à endiguer cette maladie dans le Sud-Ouest.A Carbonne, tout près de Toulouse, où elle est attendue notamment à la préfecture pour une “réunion de crise sur la situation sanitaire et la campagne vaccinale”, une vingtaine d’agriculteurs ont passé la nuit sur un barrage installé sur l’A64 depuis vendredi.”On attend d’être reçus et surtout d’être entendus” par la ministre, a déclaré à l’AFP Frédéric Meynard, céréalier, sur le blocage où une affiche proclame “Ici continue le pays de la résistance agricole.A Cestas, près de Bordeaux, c’est l’autoroute A63 qui pour la première fois a été bloquée tard dimanche soir. Les glissières ont été rapidement démontées, les braseros se sont mis à crépiter, les vivres rapidement installés, dont des dizaines de saucisses grésillant sur des planchas, sous des barnums situés sous le pont autoroutier”Mon devoir est aussi de protéger 125.000 autres éleveurs qui ne veulent pas voir arriver la maladie chez eux, et de préserver 16 millions de bovidés”, a déclaré la ministre à L’Opinion.”La vaccination dans les zones concernées et dans le cordon qui les entoure, mesure centrale et déterminante pour enrayer la propagation de la maladie, constitue aujourd’hui le principal horizon d’espoir pour les éleveurs bovins”, affirme le ministère, soutenu par l’alliance syndicale majoritaire FNSEA-Jeunes Agriculteurs.La stratégie mise en place implique l’abattage de toutes les bêtes des foyers affectés, des restrictions de mouvements des troupeaux et une “vaccination d’urgence” des bovins sur 50km à la ronde.Mais cette méthode est vivement contestée par des éleveurs et d’autres syndicats, comme la Coordination rurale et la Confédération paysanne, et les actions se multiplient dans le Sud-Ouest, comme le blocage de routes.Dimanche, 27 actions ont été recensées en fin d’après-midi, rassemblant un peu plus de 1.000 agriculteurs, selon le ministère de l’Intérieur. La sous-préfecture de Millau (Aveyron) a été recouverte de paille, lisier et pneus usagés, tandis que l’A64 était bloquée depuis vendredi soir sur plus d’une centaine de kilomètres du Pays basque à l’est de Tarbes par des dizaines de tracteurs.- “Le compte n’y est pas” -“On sait que la ministre se déplace et on fera quelque chose pour lui confirmer notre volonté que cette politique sanitaire d’abattage total s’arrête”, a dit à l’AFP Emilie Deligny, secrétaire générale de la Confédération paysanne.Ce syndicat dit porter “toujours le même message”, qui est la demande d'”élargissement de la vaccination et l’arrêt des abattages totaux”.”On est en lien plus ou moins avec la ministre pour lui porter nos revendications mais ça n’avance pas à la vitesse que l’on voudrait”, déplore Emilie Deligny.La DNC, non transmissible à l’humain, est apparue en France en juin, en Savoie. Elle s’est depuis développée dans le Sud-Ouest après la détection d’un foyer dans un élevage de l’Ariège, le 9 décembre, où plus de 200 vaches ont été abattues malgré la mobilisation de manifestants.Du 29 juin au 13 décembre 2025, 111 foyers ont été détectés en France, selon le ministère : Savoie (32), Haute-Savoie (44), Ain (3), Rhône (1), Jura (7), Pyrénées-Orientales (20), Doubs (1), Ariège (1), Hautes-Pyrénées (1) et Haute-Garonne (1).Des responsables politiques, du Rassemblement national à LFI, ont critiqué ce weekend la gestion du gouvernement face à la colère montante d’une partie des agriculteurs. La présidente socialiste de la région Occitanie, Carole Delga, a adressé dimanche une lettre ouverte au Premier ministre Sébastien Lecornu, lui demandant “d’intervenir afin de garantir, dans les plus brefs délais, un dialogue franc et sincère avec les agriculteurs”.D’autres dossiers brûlants comme la baisse annoncée du budget de la Politique agricole commune (PAC) européenne et l’accord de libre-échange prévu entre l’UE et les États du Mercosur alimentent aussi la colère des agriculteurs.Emmanuel Macron a demandé à la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen “un report de l’examen de l’accord” par les États membres de l’UE, constatant que “le compte n’y est pas pour protéger les agriculteurs français”, a indiqué dimanche soir l’entourage présidentiel. Mme von der Leyen souhaite parapher l’accord avec l’Argentine, le Brésil, l’Uruguay et le Paraguay samedi prochain lors d’un sommet Mercosur au Brésil. Un feu vert préalable des États membres est nécessaire.

Dermatose: les agriculteurs du Sud-Ouest remontés, à la veille d’une visite de Genevard

Routes bloquées ou déversement de lisier dimanche: des éleveurs de bovins ont multiplié les actions dans tout le Sud-Ouest, avant la venue lundi à Toulouse de la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, dont ils contestent la gestion de l’épidémie de dermatose nodulaire contagieuse (DNC).Le ministère de l’Intérieur a recensé 27 actions en fin d’après-midi,  rassemblant un peu plus de 1.000 agriculteurs. Dimanche soir vers 22h00, une soixantaine de tracteurs sont encore entrés sur l’autoroute A63 à Cestas, près de Bordeaux, pour bloquer le trafic en provenance de l’Espagne avant d’installer tables et barnums, à l’appel de la section girondine de la Coordination rurale.Le mouvement entamé vendredi soir “continue et se développe”, s’était réjoui dimanche matin Bertrand Venteau, président de ce syndicat très opposé, comme la Confédération paysanne, à l’abattage généralisé des bêtes des foyers affectés et exigeant une large vaccination du cheptel français de 16 millions de bovins contre cette maladie non transmissible à l’homme.Beaucoup de manifestants se disent “choqués” par l’utilisation de gaz lacrymogènes par les gendarmes en milieu de semaine en Ariège pour disperser les éleveurs qui bloquaient aux vétérinaires l’accès à la ferme touchée par le premier cas de DNC dans cette partie du pays.Dimanche, près de 150 éleveurs et exploitants agricoles occupaient malgré le froid un rond-point et bloquaient la route vers l’Andorre, non loin de cette ferme des Bordes-sur-Arize où 200 vaches ont été abattues, a constaté un journaliste de l’AFP. Plus d’une centaine d’agriculteurs se sont aussi réunis devant une ferme de Haute-Garonne, dans l’attente des résultats des tests d’un bovin suspecté d’être infecté, et à Millau, la sous-préfecture de l’Aveyron a été recouverte de lisier, paille et pneus usagés.”On est parti pour passer les fêtes ici”, a pour sa part assuré à l’AFP Cédric Baron, agriculteur-éleveur de bovins à Montoussin (Haute-Garonne), mobilisé depuis vendredi soir sur l’A64 à Carbonne, au sud-ouest de Toulouse, point de départ d’un précédent mouvement de protestation agricole en janvier 2024. – “Aucun foyer actif” -“Quand il y a une bête malade, tout le monde est d’accord pour l’abattre, mais tuer des troupeaux entiers, alors qu’il faut des années pour monter une génétique et monter un troupeau, on est totalement contre”, a expliqué à l’AFP Christophe Guénon, éleveur de vaches et maraîcher en bio, près de Bordeaux.La ministre de l’Agriculture, soutenue sur ce dossier par l’alliance syndicale majoritaire FNSEA-Jeunes Agriculteurs, défend “un protocole qui a très bien fonctionné” depuis l’apparition du premier cas de cette maladie, en juin, en Savoie. “Si on ne fait rien, si on laisse courir la DNC, on perdra 10 % du cheptel français, cela veut dire 1,5 million d’animaux”, a-t-elle averti dans L’Opinion.Alors que M. Venteau redoute “un drame dans moins d’un mois” et que “tout le sud de la Loire soit contaminé”, faute de vaccination immédiate, la ministre assure que “le virus n’est pas aux portes de chaque élevage”.Lundi à Toulouse, Mme Genevard se rendra à la préfecture de Haute-Garonne pour une “réunion de crise sur la situation sanitaire et la campagne vaccinale” qui concerne un million de bêtes supplémentaires, en plus du million déjà vacciné.”Mon devoir est aussi de protéger 125.000 autres éleveurs qui ne veulent pas voir arriver la maladie chez eux, et de préserver 16 millions de bovidés”, a-t-elle fait valoir.- “Dialogue franc” -Le gouvernement est réticent à généraliser la vaccination car elle “placerait la France comme une zone à risque et donc ça ferait peser un risque économique sur toute la filière agricole”, a plaidé dimanche Sébastien Martin, ministre délégué chargé de l’Industrie.La présidente socialiste de la région Occitanie, Carole Delga, a demandé dimanche au Premier ministre Sébastien Lecornu “de garantir, dans les plus brefs délais, un dialogue franc et sincère avec les agriculteurs”.Le dialogue est déjà “permanent”, a soutenu la porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, qui souligne que seulement 3.000 bêtes ont été abattues depuis le début de cette maladie, ce qui ne représente que “0,02 % du cheptel français” et “permet de protéger les autres”. D’autres dossiers brûlants comme la baisse annoncée du budget de la Politique agricole commune (PAC) européenne et le Mercosur alimentent aussi la colère des agriculteurs.Emmanuel Macron a demandé à la présidente de la Commission européenne un “report de l’examen de l’accord” de libre-échange avec le bloc sud-américain, constatant que “le compte n’y est pas pour protéger les agriculteurs français”, selon son entourage .La Commission européenne vise un feu vert des Etats membres de l’UE dans la semaine pour permettre de parapher le texte samedi lors d’un sommet Mercosur au Brésil, avant une adoption au Parlement européen début 2026.kal-mla-gm-chv-vgr-dac-jmi/ak/cbn

Budget: Lecornu doit prendre ses “responsabilités” y compris en recourant au 49.3, affirme Borne

L’ancienne Première ministre Elisabeth Borne appelle dimanche le gouvernement de Sébastien Lecornu à “prendre sa part de responsabilité” pour adopter un budget d’ici la fin de l’année y compris en recourant à l’arme constitutionnelle du 49.3, dans un entretien mis en ligne sur le site du Parisien. “Le gouvernement doit prendre sa part de responsabilité pour faire adopter un compromis global”, explique l’ex-cheffe du gouvernement qui plaide pour que le budget soit adopté avant la fin de l’année et que le déficit soit inférieur à 5%. “Il n’y a pas dans la Constitution d’articles qui traitent de la responsabilité des parlementaires, mais plusieurs articles qui permettent au gouvernement de prendre les siennes”, ajoute la députée Renaissance, en réponse à l’argument de Sébastien Lecornu qui rejette un recours au 49.3 et appelle les Parlementaires à trouver un compromis.  Aux yeux d’Elisabeth Borne, qui a eu recours à 23 reprises au 49.3 et survécu à 31 motions de censure, “on doit tout faire pour pouvoir avoir un budget avant la fin de l’année”. Il existe “différentes voies : un vote sur les conclusions de la commission mixte paritaire, un vote bloqué sur le compromis ou, effectivement, le gouvernement peut engager sa responsabilité”, précise-t-elle.Elisabeth Borne appelle à sortir “des caricatures” et considère que le recours au 49.3 “n’est pas un passage en force. C’est une façon moins engageante pour les oppositions de permettre l’adoption d’un texte, sans devoir le voter”. “Ça donne donc une autre voie pour adopter un budget sans devoir soutenir le gouvernement”, explique l’ex-Première ministre, alors que le patron du PS Olivier Faure a menacé jeudi Sébastien Lecornu de “censure immédiate” s’il utilisait cette arme “sans compromis préalable” sur le budget de l’Etat.Par ailleurs, Elisabeth Borne estime que “l’expérience de l’an passé ne doit pas banaliser le recours à une loi spéciale qui ne permet pas d’engager de nouvelles dépenses”. Une telle loi spéciale permet à l’Etat de continuer à percevoir les impôts et à faire fonctionner les administrations sur la base du budget de l’année précédente. Elle avait déjà été utilisée en 2024, le temps que le Premier ministre François Bayrou fasse voter un budget en février de cette année.

Dermatose: la présidente d’Occitanie Carole Delga en appelle à Lecornu

Carole Delga, présidente socialiste de la région Occitanie, désormais épicentre de l’épizootie de dermatose bovine et de la colère agricole en résultant, a appelé dimanche le Premier ministre Sébastien Lecornu à “intervenir” pour instaurer un “dialogue” avec les éleveurs.Dans une lettre ouverte, elle a estimé “qu’il [était] temps pour [M. Lecornu] d’intervenir afin de garantir, dans les plus brefs délais, un dialogue franc et sincère avec les agriculteurs de ce pays, seul à même d’apaiser les tensions qui ne cessent de s’aggraver dans de nombreux départements”.Mme Delga a décrit dans son courrier “l’indignation et la colère” qui croissent “inexorablement face au désespoir d’un peuple. Elles sont à la mesure du choc ressenti par toute une profession et, au-delà, par la population, quant à la gestion gouvernementale de la dermatose nodulaire”, martèle-t-elle.D’abord touchée dans les Pyrénées-Orientales par cette maladie, dont le premier foyer connu en France a été détecté en juin en Savoie, l’Occitanie compte désormais des cas dénombrés en Ariège, en Haute-Garonne et dans les Hautes-Pyrénées.Mobilisés notamment à l’appel de la Coordination rurale et de la Confédération paysanne, opposées à l’abattage total des troupeaux où des cas sont détectés, des agriculteurs ont mené de nombreuses actions depuis jeudi, dont des blocages sur l’A64, l’A75 et plusieurs routes nationales.Sur le campement à Carbonne (Haute-Garonne) sur l’A64, une centaine d’agriculteurs rassemblés dimanche à la mi-journée, partagent entre deux bottes de taille de la daube de joues avec des pommes de terre au barbecue. Certains comme Cédric Baron, éleveur de bovins y ont passé la nuit: “Le programme pour nous c’est de rester ici”, dit-il à l’AFP. “On a sept revendications, la dermatose c’est ce qui nous a tous fait bondir, mais ici à Carbonne il n’y a pas que des éleveurs, il y a aussi des céréaliers avec d’autres problématiques, donc on le sait, on ne lèvera pas le camp comme çà”.A Séverac-d’Aveyron, sur l’A75, où une poignée d’agriculteurs a passé la nuit, beaucoup ont rejoint une manifestation à Millau, la sous-préfecture de ce département de l’Aveyron, avec le mot d’ordre “tous ensemble, pour sauver nos vaches et éleveurs”.Dans le Tarn, une cinquantaine d’agriculteurs bloquent la nationale N88, où ils ont déversé du lisier à l’entrée de la rocade d’Albi, a constaté une correspondante de l’AFP.”Ce n’est pas normal qu’il y ait un abattage massif alors que des gens meurent de faim. La ministre doit remettre du bon sens”, a estimé Gilles Albinet, 58 ans, exploitation de bovins à Arthès.”Nous sommes en guerre. Tant que l’Etat ne renoncera pas à l’abattage massif, on sera là”, a quant à lui prévenu Cédric Nespoulos, 46 ans, producteur de bovins viande à Sérénac, bonnet de la Coordination rurale sur la tête. Avant d’ajouter: “On se battra ensuite contre le Mercosur.”A Millau, une vingtaine de tracteurs très chargés déversent lisier, foin, pneus et ordures devant et dans la cour de la sous-préfecture de l’Aveyron, selon un photographe de l’AFP.Enfin, à Tarascon-sur-Ariège, une centaine d’agriculteurs bloquent le rond-point de Sabart, où la N20 poursuit sa route vers le Pas-de-la-Case et l’entrée en Andorre, a indiqué à l’AFP Sébastien Durand, président de la CR Ariège.Plusieurs associations de maires d’Ariège ont par ailleurs appelé à se rendre à Foix à midi lundi pour y remettre un courrier de doléance au préfet appelant notamment à modifier le protocole sanitaire de gestion de la DNC, a appris un correspondant de l’AFP.cor-vgr-chv-gm/mpm

Guedj (PS) souhaite un budget avant le 31 décembre

Le député PS Jérôme Guedj a estimé possible sur radio J dimanche l’adoption du budget de l’Etat avant le 31 décembre, jugeant qu’une loi spéciale et une reprise des discussions début 2026 seraient une “perte de temps”.”Je pense que c’est encore possible de pratiquer cette recherche de compromis. A la fin, si ce n’est pas possible, on en tirera les conséquences. Mais moi, je me refuse à dire que dès à présent, on est certain qu’on aura une loi spéciale”, a déclaré le député.”C’est de la perte de temps (…) Et puis surtout en janvier, il faut à nouveau se mettre autour de la table pour examiner un budget. Qu’est-ce qui aura changé entre janvier et décembre ?”, a poursuivi M. Guedj, chef de file de son groupe sur le budget de la Sécurité sociale, adopté en nouvelle lecture à l’Assemblée mardi.Le député assume sur ce point un “désaccord” avec le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, qui a affirmé vendredi dans Libération craindre qu’il ne soit pas possible “d’éviter une loi spéciale en fin d’année” avant de “reprendre le débat début 2026″.Le Sénat doit adopter lundi une version profondément remaniée du budget de l’Etat, que l’Assemblée avait rejeté à la quasi unanimité en novembre. Une commission mixte paritaire réunissant sept députés et sept sénateurs doit ensuite se tenir vendredi, dans l’espoir de parvenir à une version de compromis qui pourrait être soumise à chacune des deux chambres le 23 décembre.”Regardons si pendant ces deux ou trois jours de discussion (…) il y a moyen de se mettre d’accord”, dit M. Guedj, qui souhaite une augmentation des recettes fiscales, par exemple en regardant comment “on peut augmenter la taxe sur les holdings”, ou en prolongeant la surtaxe sur les bénéfices des grandes entreprises à hauteur de “huit milliards d’euros”, son niveau de 2025.Le gouvernement a proposé de diviser par deux le rendement de cette surtaxe sur l’impôt sur les sociétés (IS) pour 2026, mais le Sénat l’a purement et simplement supprimée.Côté dépenses, M. Guedj s’oppose à la suppression de 4.000 postes dans l’Education nationale ou aux économies sur le “fonds vert” pour la transition énergétique.A l’inverse de M. Faure, qui exclut un vote “pour” des socialistes sur le budget, M. Guedj s’y est dit ouvert “à titre personnel”, en fonction de ce qui sera “sur la table”, même si “le plus probable en effet, c’est qu’on aille vers l’abstention”.Invité de franceinfo TV, le président de l’UDI Hervé Marseille a lui aussi espéré l’adoption d’un budget “le plus rapidement possible”, souhaitant que le gouvernement fasse usage de l’article 49 alinéa 3 de la Constitution pour y parvenir.”Le 49.3, c’est la façon la plus simple pour tout le monde d’avoir un budget avant la fin de l’année”, a-t-il dit. Le 49.3 permettrait l’adoption du budget à la condition que le PS s’engage à ne pas censurer le gouvernement, lui évitant d’avoir à se prononcer en faveur du texte.

Léger rebond de popularité pour le Premier ministre, selon un sondage

Après un premier compromis avec la gauche pour faire passer le budget de la Sécu, la popularité de Sébastien Lecornu enregistre un léger rebond selon le baromètre mensuel Ipsos BVA-CESI publié par La Tribune Dimanche.Le deal avec le PS profite au Premier ministre, qui voit sa popularité progresser de 4 points à 29% – contre 58% d’opinions défavorables (-2 points).Dans le détail, sa cote progresse étonnamment surtout chez les sympathisants LFI (+8) et RN (+7), tandis qu’elle décroche nettement chez ceux de droite (LR-UDI, -11) et macronistes (Renaissance-Modem-Horizons, -6).Un “chassé-croisé cohérent” avec l’action de M. Lecornu, analyse pour l’hebdomadaire Brice Teinturier, directeur délégué général d’Ipsos BVA, qui observe que le chef du gouvernement “donne des gages à la gauche qui, logiquement, ne plaisent pas à son camp”.Pendant ce temps, Emmanuel Macron reste englué dans son impopularité, avec seulement 18% d’opinions favorables (-1 point), à un tout petit point de son plus bas historique atteint en septembre.Aucune personnalité ne tire son épingle du jeu ce mois-ci parmi ses “successeurs potentiels”, tous en baisse ou au même niveau qu’en novembre. C’est notamment le cas pour les deux favoris Jordan Bardella et Marine Le Pen, dont respectivement 33% et 30% des sondés seraient “satisfaits” de l’élection à l’Elysée, soit quatre et trois points de moins que dans le précédent sondage.Le recul est encore plus marqué pour Edouard Philippe, qui perd six points à 18%, tandis que Bruno Retailleau abandonne quatre points à 17%, et Jean-Luc Mélenchon deux points à 13%.Ce sondage, qui comme toute enquête d’opinion est une photographie du moment sans valeur prédictive, a été réalisé en ligne du 10 au 12 décembre auprès d’un échantillon de 1.000 Français représentatif de la population âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.

Municipales à Paris: la gauche unie, sans LFI, devant Dati au 1er tour selon un sondage

Une liste d’union de la gauche conduite par le socialiste Emmanuel Grégoire, sans LFI, arriverait en tête du premier tour des municipales à Paris, devant celle de la droite menée par Rachida Dati, selon un sondage Ipsos pour Le Parisien.Quatre listes sont en mesure de se qualifier au second tour en mars 2026, pouvant donner lieu à une quadrangulaire, selon ce sondage publié samedi.Une liste d’alliance menée par Emmanuel Grégoire, soutenue par les Ecologistes et le Parti communiste, qui est actuellement en négociation, remporterait 32% des suffrages au premier tour du scrutin, devant la liste de la candidate des LR Rachida Dati, soutenue par le MoDem, qui en recueillerait 27%.Dans un sondage Ifop paru en novembre, la ministre de la Culture et maire du 7e arrondissement distanciait, avec le même score, son concurrent socialiste, ex-premier adjoint à la maire sortante Anne Hidalgo, donné alors à seulement entre 20 à 22% en fonction des différentes stratégies d’union à gauche.Selon l’enquête d’Ipsos, la liste de Rachida Dati devance nettement celle du candidat Horizons Pierre-Yves Bournazel, soutenue par Renaissance, créditée de 14% des intentions de vote. Sophia Chikirou, tête de liste LFI, est donnée à 13%.Une fusion de la liste LFI avec le PS semble exclue, Sophia Chikirou ayant déclaré fin novembre qu’il “ne faut pas qu’un socialiste soit maire de Paris”, tandis qu’Emmanuel Grégoire a toujours écarté des discussions avec la députée insoumise.Si les socialistes et les écologistes se présentaient séparément, Emmanuel Grégoire (20%) devancerait le candidat écologiste David Belliard (14%). Rachida Dati virerait alors en tête à l’issue du premier tour, à 27% toujours.Socialistes et écologistes sont engagés depuis plus de trois mois dans de difficiles négociations sur une union dès le premier tour, ce qui serait une première depuis que la gauche dirige la capitale. Un accord est néanmoins annoncé comme proche.Au coeur des discussions: le nombre de conseillers de Paris, les futurs postes d’adjoints à l’Hôtel de Ville et surtout les mairies d’arrondissements, le PS ayant selon plusieurs sources proposé aux Ecologistes de leur céder une de leurs mairies s’ils acceptaient de se joindre à Emmanuel Grégoire.A l’extrême droite, la liste du RN de Thierry Mariani est créditée de 7% des intentions de vote, ex aequo avec celle de Sarah Knafo, candidate potentielle mais non encore déclarée du parti d’Eric Zemmour Reconquête.Le sondage a été réalisé en ligne du 5 au 12 décembre sur un échantillon de 849 habitants de Paris, représentatif de la population parisienne inscrite sur les listes électorales (méthode des quotas).