AFP Business

Google, condamné pour monopole, échappe à l’obligation de vendre Chrome

Google a échappé mardi à l’obligation de se séparer de son navigateur Chrome, réclamée par le gouvernement américain mais refusée par un juge de Washington, qui a toutefois imposé de lourdes exigences pour rétablir une concurrence équitable.En août 2024, le juge Amit Mehta avait reconnu Google coupable d’avoir maintenu illégalement son monopole dans la recherche en ligne grâce à des accords de distribution exclusive à plusieurs milliards de dollars par an avec les constructeurs de smartphones comme Apple ou Samsung.Il restait toutefois à connaître la peine de Google, finalement rendue mardi : le juge Mehta impose des exigences strictes à Google sur le partage des données afin de rétablir la concurrence dans la recherche en ligne, mais il ne l’oblige pas à céder son navigateur phare Chrome, comme exigé par le ministère américain de la Justice.Cette décision est l’une des plus importantes depuis deux décennies dans la lutte contre les pratiques monopolistiques des entreprises, et aurait pu radicalement bouleverser l’avenir du géant technologique.Le gouvernement américain demandait au juge d’ordonner à Google de vendre son navigateur Chrome, de partager certaines données avec des concurrents, de ne plus payer Apple et d’autres sociétés pour installer son moteur de recherche par défaut sur leurs appareils, et de limiter ses investissements dans d’autres entreprises d’intelligence artificielle (IA).Mais le juge lui a répondu qu’une vente de Chrome “serait extrêmement compliquée et très risquée”, estimant que le ministère avait outrepassé ses droits en formulant cette demande.”C’est un peu une victoire pour Google”, au moins à court terme, “mais peut-être une victoire à la Pyrrhus” qui va les contraindre à réorienter leur stratégie commerciale future, a commenté Carl Tobias, professeur de droit à l’université de Richmond. “Ils ont évité le pire pour l’instant, mais ils sont sous surveillance”.Dans la foulée de l’annonce, le cours d’Alphabet, maison mère de Google, augmentait de plus de 7% vers 21H30 GMT dans les échanges électroniques après la fermeture de Wall Street. Apple prenait plus de 3%.- “Préjudices importants” -Le magistrat estime aussi qu’une interdiction pure et simple des accords entre Google et les fabricants de téléphone n’était pas souhaitable, invoquant un risque trop important de répercussions sur d’autres entreprises.”La suppression des paiements de Google entraînerait presque certainement des préjudices importants, voire paralysants dans certains cas, pour les partenaires de distribution, les marchés connexes et les consommateurs”, précise le jugement.En revanche, Google devra mettre à la disposition des “concurrents qualifiés” certaines données d’indexation de recherche et d’informations sur les interactions des utilisateurs pour que ses rivaux puissent améliorer leurs services.L’entreprise devra également distribuer des résultats de recherche à ses concurrents, jusqu’à cinq ans dans certains cas.La décision aborde aussi de manière spécifique la menace émergente que représentent les chatbots d’intelligence artificielle générative tels que ChatGPT, en étendant les restrictions afin d’empêcher Google d’utiliser des accords exclusifs pour dominer le secteur de l’IA.Un comité technique supervisera la mise en Å“uvre des mesures correctives, qui prendront effet 60 jours après le prononcé du jugement définitif, censé être rendu plus tard, après un travail de concertation entre les parties d’ici au 10 septembre.- Offensives anti-monopoles -Google fait face à une autre affaire judiciaire, en Virginie, où une cour fédérale doit rendre sa décision finale concernant les activités publicitaires du géant du web: il y a quelques mois un juge a statué que Google détenait en la matière un monopole illégal qui étouffait la concurrence.Ces affaires s’inscrivent dans le cadre d’une offensive plus large du gouvernement, aussi bien sous l’administration démocrate que celle des républicains, contre les géants de la technologie. Les États-Unis ont actuellement cinq affaires antitrust en cours contre de grandes entreprises technologiques.Outre l’affaire initiale sur Google et son moteur de recherche, un dossier visant Meta a été engagé sous la première administration Trump en 2020.L’administration Biden a maintenu ces poursuites tout en engageant de nouvelles affaires contre Apple et Amazon, ainsi que le dossier sur la publicité chez Google.

USA: des économistes, dont des prix Nobel, en soutien de la responsable de la Fed Lisa Cook

Près de 600 économistes, dont plusieurs récipiendaires du prix de la Banque de Suède en mémoire d’Alfred Nobel, ont signé ces derniers jours une lettre de soutien en faveur de la responsable de la Réserve fédérale (Fed) Lisa Cook, menacée par Donald Trump d’être démise de ses fonctions.Dans le courrier, qui comptait mardi 593 signatures, les économistes ont rappelé qu'”une bonne politique économique nécessite des institutions monétaires crédibles”, ce qui passe notamment, à leurs yeux, par “une Réserve fédérale indépendante”.”Les récentes déclarations visant la gouverneure Cook – dont les menaces de limogeage et l’affirmation qu’elle l’a été – sont venues sur la base d’accusations non démontrées”, poursuit le courrier. “Cette approche menace le principe fondamental de l’indépendance de la banque centrale et sape la confiance dans l’une des institutions les plus importantes des Etats-Unis”.La lettre a été adressée à la Maison Blanche, aux membres du Congrès, ainsi que sous forme de lettre ouverte.Lisa Cook est depuis deux semaines sous la pression de la Maison Blanche, Donald Trump lui ayant notamment adressé une lettre pour l’informer qu’elle était “limogée avec effet immédiat”.Mme Cook, nommée à la Fed par le démocrate Joe Biden, a rapidement fait savoir qu’elle se battrait en justice.Première femme afro-américaine à siéger au conseil des gouverneurs de la Réserve fédérale (Fed), elle est accusée par le camp présidentiel d’avoir menti pour obtenir des emprunts immobiliers à des taux plus favorables en 2021. Mme Cook n’a jusqu’ici pas publiquement contesté le fond des accusations mais a saisi la justice, estimant que le président américain ne disposait pas du pouvoir nécessaire pour la pousser vers la sortie, et agissait de manière contraire à la Constitution en ne lui garantissant pas un procès équitable.Mardi ses avocats ont envoyé une réponse écrite aux arguments avancés par le gouvernement américain dans le cadre de la procédure judiciaire, dénonçant “un copié-collé d’accusations soigneusement triées” pour paraître à charge.La volonté est de “permettre d’offrir une couverture au président pour se débarrasser d’une membre (de la Fed) avec qui il n’est pas d’accord” en terme de politique monétaire, ont-ils ajouté, en soulignant qu’empêcher Mme Cook de rester à son poste durant l’enquête pourrait “ébranler le sentiment d’indépendance de la Réserve fédérale existant depuis près d’un siècle”.Le départ de la responsable offrirait à M. Trump la possibilité de nommer une nouvelle personnalité partageant ses idées, alors qu’il pousse depuis plusieurs mois en faveur d’une forte baisse des taux de la banque centrale.Le républicain avait jusqu’ici concentré ses flèches sur Jerome Powell, qu’il avait pourtant lui-même proposé au poste de président de la Fed pendant son premier mandat.Il avait envisagé le renvoyer avant de renoncer devant la fébrilité des marchés financiers, qui comptent sur la banque centrale pour lutter contre l’inflation, et paraît désormais préférer attendre la fin du mandat de M. Powell, en mai prochain.

En voulant acquérir UGC, Canal+ ambitionne de peser encore plus dans le cinéma

Canal+ a affiché mardi son ambition de peser encore davantage dans le paysage du 7e art, en annonçant des “négociations exclusives” avec le réseau majeur de salles de cinéma UGC, dont il espère une prise de contrôle “en 2028”.Le groupe, contrôlé par le milliardaire conservateur Vincent Bolloré, a annoncé avoir lancé des “négociations exclusives” avec UGC pour une entrée minoritaire dans son capital. Le groupe envisage ensuite “une prise de contrôle éventuelle” de l’exploitant de cinémas en 2028.”Dans un premier temps, le groupe Canal+ ferait l’acquisition d’une participation minoritaire (34%) au capital d’UGC. Dans un deuxième temps, les accords avec les actionnaires d’UGC permettraient au groupe Canal+ de prendre le contrôle d’UGC à partir de 2028″, détaille un communiqué.Cette annonce majeure dans le paysage du cinéma intervient moins de quatre mois après l’entrée de la famille du milliardaire Rodolphe Saadé (CMA-CGM) au capital de Pathé, visant une accélération à l’international de la production de films et de séries. Dans un premier temps, un rapprochement avec UGC, rival de Pathé, avait été évoqué. La famille Saadé possède désormais 20% du capital de Pathé via sa holding Merit France. C’est la première fois que Pathé ouvre son capital, jusqu’alors détenu par la famille Seydoux.Pathé, créé en 1896, compte 130 cinémas pour un total de 1.316 écrans, est un exploitant majeur de salles en Europe et en Afrique. – Comédies et séries populaires -UGC, important groupe français historique du cinéma et de la production audiovisuelle, est également l’un des plus gros exploitants avec une cinquantaine de cinémas : 48 en France et 7 en Belgique.L’entreprise est dirigée depuis 2021 par Brigitte Maccioni, première femme à la tête d’UGC, où elle travaille depuis plus de trente ans.”UGC a construit une chaîne de cinémas remarquable et un catalogue emblématique de contenus”, a fait valoir dans le communiqué Maxime Saada, président du directoire de Canal+.Le catalogue d’UGC comprend notamment des comédies populaires et des franchises à succès telles que “Qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu ?” et “Le fabuleux destin d’Amélie Poulain”, ainsi que des séries télévisées telles que HPI et Soleil Noir.”La croissance de Studiocanal, dirigé par Anna Marsh, est un enjeu majeur pour le groupe Canal+ et sa combinaison avec UGC, un partenaire stratégique de longue date, nous permettrait d’accélérer ce développement”, ajoute Maxime Saada.Sur X, la ministre de la Culture, Rachida Dati, a estimé que “l’annonce des discussions entre Canal+ et UGC Cinémas montre la volonté d’ancrage de Canal+ dans le cinéma pour poursuivre son soutien à la création et sa diversité”. “C’est aussi une marque de confiance dans l’avenir des salles de cinéma auxquelles les Français sont attachés”, a-t-elle ajouté.Selon le groupe Canal+, la signature des accords relatifs à l’entrée au capital d’UGC devra encore être soumise “à l’information et à la consultation des instances représentatives du personnel concernées”.Depuis sa création en 1984, Canal+ est devenu un des acteurs mondiaux des médias et du divertissement avec près de 27 millions d’abonnés répartis dans 52 pays.Son studio de production et de distribution, StudioCanal, est le premier studio de cinéma et de télévision européen, avec 200 films et 80 séries par an, dont plusieurs franchises, telles que “Paddington” et “Bridget Jones”.En 2021, les deux entreprises françaises s’étaient alliées pour lancer une offre “illimitée” commune à destination de jeunes, couplant abonnement aux chaînes de Canal+ et la carte UGC Illimité.

Wall Street termine en baisse face au brouillard commercial

La Bourse de New York a terminé dans le rouge mardi, plombée par la résurgence des incertitudes commerciales, les investisseurs se montrant aussi prudents avant la publication de données sur l’emploi américain.Le Dow Jones a perdu 0,55%, l’indice Nasdaq a reculé de 0,82% et l’indice élargi S&P 500 a lâché 0,69%.La place américaine est “replongée dans cette confusion générale” concernant la politique commerciale américaine, commente auprès de l’AFP Art Hogan, de B. Riley Wealth Management.Revers majeur pour Donald Trump, une cour d’appel fédérale américaine a estimé vendredi qu’une grande partie des droits de douane qu’il a imposé étaient illégaux. Ne sont pas concernées les surtaxes frappant des secteurs en particulier (automobile, acier, aluminium, cuivre).Donald Trump a fait savoir qu’il allait saisir la Cour suprême des Etats-Unis pour trancher le litige en dernière instance.”Cela ne fait que repousser le dénouement de la guerre commerciale”, déplore M. Hogan.Cet “obstacle” a franchement miné les indices vedette de Wall Street “après quatre mois consécutifs de rendements positifs”, ajoute l’analyste.Le retour des incertitudes commerciales et les inquiétudes sur les finances publiques ont aussi porté un coup au marché de la dette américaine.Le rendement des emprunts d’Etat américains à échéance 10 ans a dépassé 4,30% mardi avant de redescendre autour de 4,27% vers 20H20 GMT, contre 4,24% à la clôture vendredi.Plus une obligation est recherchée par les investisseurs, plus son taux va baisser. En revanche, lorsque la dette d’un Etat est considérée comme plus risquée, son taux augmente.Côté indicateurs, l’activité manufacturière aux Etats-Unis a continué à se contracter en août, pour le sixième mois consécutif, mais a fait un peu mieux qu’attendu, selon l’indice ISM publié mardi.Les investisseurs attendent surtout plusieurs rapports sur l’emploi américain cette semaine, dont le plus important sera publié vendredi. Ces données “feront certainement partie des éléments pris en compte par la banque centrale américaine (Fed) lorsqu’elle prendra sa décision” sur une possible réduction de ses taux lors de la réunion de septembre, souligne M. Hogan.Le président de l’institution Jerome Powell s’est récemment montré inquiet par l’évolution du marché du travail.A la cote, les analystes de Briefing.com ont observé “une faiblesse persistante” du côté des capitalisations géantes.Les “Sept Magnifiques”, le surnom donné aux grands noms du secteur technologique, ont tous terminé dans le rouge, à l’instar du géant des semiconducteurs Nvidia (-1,97%), de Microsoft (-0,31%) ou Meta (-0,49%), la maison-mère de Facebook.Le géant américain de l’agroalimentaire Kraft Heinz, qui produit le ketchup Heinz, le café Maxwell ou fromage à tartiner Philadelphia en Amérique du Nord, a glissé (-6,97% à 26,02 dollars) suite à l’annonce de sa séparation en deux entités indépendantes et cotées.Après dix ans de mariage, ce divorce devrait être finalisé au second semestre 2026. Le nom officiel de chaque entreprise sera dévoilé ultérieurement.Le géant agroalimentaire Pepsico a terminé dans le vert (+1,10% à 150,28 dollars) après des informations du Wall Street Journal assurant que le fonds activiste Elliott Management a pris une participation d’une valeur de 4 milliards de dollars au sein du groupe.Grand nom des boissons alcoolisées, Constellation Brands (Corona, Modelo) a chuté de 6,60% à 151,25 dollars, à l’annonce d’une révision à la baisse de ses prévisions annuelles, citant un environnement économique “difficile”.

Electriciens et gaziers en grève, donnent le coup d’envoi de la rentrée sociale

“Plus de 250 piquets de grève” mais une mobilisation perfectible: électriciens et gaziers ont fait grève mardi à l’appel de la CGT dans toute la France, un mouvement reconductible pour leurs salaires et la fiscalité de l’énergie, sans lien direct avec les mobilisations annoncées contre l’exécutif, mais susceptible de donner un premier signal de la colère sociale en cette rentrée.Chez les deux principaux employeurs du secteur, les taux de participation étaient en recul par rapport aux précédents conflits : 9,45% de grévistes parmi l’ensemble des effectifs électriciens et gaziers du groupe Engie à la fin de journée, “sans impact” sur les opérations du groupe, c’est très loin des quelque 25% de grévistes relevés en décembre 2024, mais à l’appel de l’ensemble des syndicats du secteur.Chez EDF SA (c’est-à-dire le groupe sans ses filiales), où la mobilisation avait été du même ordre, la direction a fait état en fin de journée de 10,14% de grévistes sur l’effectif total.Sur l’ensemble du secteur, la CGT a assuré avoir comptabilisé “au moins 30.000 salariés grévistes” sur les 138.000, soit un peu plus de 21% de grévistes.Le syndicat a réfuté toute déception: “notre but, n’était pas de sortir des scores incroyables dès la première journée”, a assuré Fabrice Coudour, secrétaire général de la FNME-CGT, premier syndicat du secteur, qui a assuré à l’AFP vouloir “construire les choses petit à petit et s’organiser pour tenir dans la durée”.Dans les métiers opérationnels, “on est souvent au-delà de 30%”, notamment dans les centrales nucléaires, a indiqué M. Coudour, tout comme dans la production hydraulique.”Ça représente quand même des milliers de salariés. Et on espère bien que les employeurs vont répondre à leurs revendications”, a-t-il indiqué.En milieu de soirée, le syndicat a annoncé que “la quasi totalité des assemblées générales de grévistes a(vait) décidé la reconduction du mouvement pour les jours à venir (…) sous différentes formes”.Il réclame l’abrogation de la dernière réforme des retraites, une baisse de la TVA de 20% à 5,5% sur les factures d’énergie et des mesures salariales comme l’alignement sur le Smic du premier échelon de la grille des salaires, actuellement inférieur de 9% au salaire minimum et une revalorisation des indemnités d’astreintes, notamment.- Une jonction avec le 10 septembre ? -“Plusieurs piquets de grève” ont indiqué “avoir voté la reconduction du mouvement” pour mercredi, a indiqué Gaël Farou, secrétaire général adjoint, mais le syndicat n’avait pas encore de remontées pour l’ensemble des piquets de grève et tablait sur un point complet pour mercredi matin.A la centrale nucléaire de Penly (Seine-Maritime), où travaillent 1.300 personnes, la CGT a procédé des filtrages, ralentissant l’entrée des salariés pour affecter l’activité et comptabilisé “90% de grévistes” dans les personnels de quart, a affirmé à l’AFP Nicolas Vincent, délégué syndical CGT.”Les salariés ont voté la grève et un filtrage +soft+ (ralentissement de l’entrée des salariés pour ralentir l’activité, NDLR) pour une seule journée (mardi NDLR) pour commencer, ensuite on laissera la place aux négociations et si on n’obtient pas gain de cause, on durcira le mouvement” avec un blocage “total” de la centrale, a-t-il ajouté. La CGT est seule à ce stade, à appeler à la grève. Certains syndicats, comme la CFDT, partagent une part de ses préoccupations, mais souhaitent “discuter avec les employeurs”, avant d’envisager d’autres actions.S’ils ne sont pas liés au départ, l’appel dit “citoyen” à “tout bloquer” le 10 septembre “et notre préavis reconductible à compter du 2 ne s’opposent pas, bien au contraire”, a indiqué à l’AFP Fabrice Coudour. Il estime que l’appel à bloquer pourrait s’inscrire “dans la reconductibilité du mouvement” des électriciens et gaziers, si celui-ci venait à se prolonger.A la centrale nucléaire de Paluel (Seine-Maritime), Sylvain Chevalier, militant CGT, donne d’ailleurs déjà rendez-vous, le 10 septembre, “pour du filtrage et des assemblées citoyennes où les gens se parlent”.EDF a fait état mardi sur son site internet, d’une “perte de puissance disponible” sur son parc hydraulique en raison du mouvement.Mardi soir, la CGT a indiqué n’avoir pas reçu “de sollicitation des employeurs de la branche”. Le syndicat prévoit un point sur les avancées obtenues pour le jeudi 4 septembre au matin. Le syndicat décidera alors de la suite à donner au mouvement.ngu-mac-cln-tq/nth

Cinéma: Canal+ annonce vouloir racheter UGC

Le groupe Canal+ a annoncé mardi des “négociations exclusives” pour entrer au capital du réseau de salles de cinéma UGC dans le but d’une “prise de contrôle éventuelle” en 2028.”Dans un premier temps, le groupe Canal+ ferait l’acquisition d’une participation minoritaire (34%) au capital d’UGC. Dans un deuxième temps, les accords avec les actionnaires d’UGC permettraient au groupe Canal+ de prendre le contrôle d’UGC à partir de 2028″, détaille un communiqué du groupe, contrôlé par le milliardaire Vincent Bolloré.UGC, groupe français majeur du cinéma et de la production audiovisuelle, est aussi l’un des plus gros exploitants de cinémas en France avec une cinquantaine de salles.”UGC a construit une chaîne de cinémas remarquable et un catalogue emblématique de contenus”, fait valoir dans le communiqué Maxime Saada, président du directoire de Canal+. “La croissance de Studiocanal, dirigé par Anna Marsh, est un enjeu majeur pour le groupe Canal+ et sa combinaison avec UGC, un partenaire stratégique de longue date, nous permettrait d’accélérer ce développement”.Selon le groupe Canal+, la signature des accords relatifs à l’entrée au capital d’UGC devra encore être soumise “à l’information et à la consultation des instances représentatives du personnel concernées”.Depuis sa création en 1984, Canal+ est devenu un des acteurs mondiaux des médias et du divertissement avec près de 27 millions d’abonnés répartis dans 52 pays.Son studio de production et de distribution, StudioCanal, est le premier studio de cinéma et de télévision européen, avec 200 films et 80 séries par an, dont plusieurs franchises.En 2021, les deux entreprises françaises s’étaient alliées pour lancer une offre “illimitée” commune pour les jeunes, couplant abonnement aux chaînes de Canal+ et la carte UGC Illimité.

Immobilier: la reprise est engagée mais reste fragile, selon les réseaux d’agences

Le marché de l’immobilier a renoué en 2025 avec la reprise des transactions après deux années de chute, mais cette embellie est moins forte que prévu et reste conditionnée à une situation politique jugée imprévisible, selon les analyses mardi des réseaux d’agences immobilières.Après un rebond des ventes entre fin 2024 et début 2025, le printemps a marqué le pas en raison d’une augmentation non prévue des taux d’intérêt, a expliqué lors d’une conférence de presse Thomas Lefebvre, vice-président chargé des données chez SeLoger/Meilleurs Agents, qui table sur une hausse de 8,2% des transactions en 2025, à 925.000, soit moins qu’attendu.Signe positif, les prix, qui déclinaient depuis début 2020, ont arrêté de baisser, notamment à Paris. “Tout cela est très positif et c’est évidemment dû à la baisse des taux. C’est le moment d’acheter”, a commenté de son côté Eric Allouche, directeur exécutif du groupe Era Immobilier.La décision du Premier ministre François Bayrou d’engager la responsabilité de son gouvernement le 8 septembre laisse toutefois sceptiques les professionnels du secteur.”L’instabilité politique actuelle est de nature à freiner ou à faire régresser la reprise, compte tenu du fait que les Français n’aiment pas l’incertitude”, a souligné Loïc Cantin, président de la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim).Même constat pour Charles Marinakis, président de Century 21 France. “On recommençait à voir s’aligner les planètes et là, patatras”, regrette-t-il, même s’il note que les banques françaises sont très enclines à accorder des crédits.”Ce qui bloque les marchés, c’est soit les prix, soit les crédits. Les prix ont été bien maîtrisés depuis deux ans. Ce qui pourrait nous faire replonger, ce sont les taux de crédit si les aléas politiques ont pour conséquence de faire monter l’inflation”, complète-t-il.Orpi, qui enregistre une croissance à deux chiffres des compromis de vente depuis janvier (+14%), relève toutefois des “disparités notables selon les marchés et les territoires”.  “Jusqu’à fin août, le marché immobilier semble reprendre. Cette rentrée et les annonces gouvernementales seront décisives”, prévient Guillaume Martinaud, président de la coopérative Orpi.Le marché locatif, corrélé à celui des ventes, est toujours fortement sous tension, même si la hausse des loyers a fortement ralenti depuis fin 2024 (+1,5% contre +4,2% l’an dernier), selon SeLoger.”Beaucoup de propriétaires bailleurs se sont retirés de l’investissement immobilier”, remarque Olivier Descamps, directeur général d’IAD France, qui signale des “campings remplis d’étudiants” faute d’avoir réussi à se loger.Pour 2026, les tensions géopolitiques mondiales pourraient aussi peser sur la reprise.”L’inflation étant maîtrisée, la Banque centrale européenne n’a plus de raison d’assouplir sa politique monétaire”, analyse Thomas Lefebvre, qui table toutefois sur un “déblocage progressif du marché” et 960.000 transactions l’an prochain. 

Inquiétudes sur l’avenir des manuels scolaires en Ile-de-France

Ecrivains, éditeurs et nombre d’enseignants redoutent une disparition progressive des manuels scolaires en Ile-de-France au profit de cours numériques agrégés sur une plateforme unique, une accusation rejetée par la région dirigée par Valérie Pécresse.Plus de 500 signataires s’alarment dans une tribune publiée mardi par Le Monde d’un remplacement des manuels scolaires en format papier ou numérique par des cours en ligne accessibles sur une plateforme unique, Pearltrees.C’est l’école “du scroll”, “un puzzle éclaté où chaque élève est livré à lui-même”, argumente la pétition, décriant l’absence de consultation des enseignants, parents et élèves.”Nous ne sommes ni nostalgiques, ni technophobes. Mais nous affirmons que l’éradication du manuel scolaire comme repère partagé est une erreur”, précisent les signataires, parmi lesquels les écrivains Aurélie Valognes et Sorj Chalandon ou l’animateur Stéphane Bern.Leur mobilisation fait suite à l’annonce par la présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse (LR) la semaine dernière d’un doublement du nombre de manuels numériques dit “libres”, conçus par des responsables académiques franciliens. Ils sont désormais 50 à être accessibles gratuitement via Pearltrees.Mme Pécresse avait affirmé, lors de sa conférence de presse de rentrée, que “deux tiers des enseignants” étaient “aujourd’hui utilisateurs de manuels libres”.”Trois-quarts des manuels offerts par la région ne sont pas ouverts par les élèves”, avait-elle aussi fait valoir.Elle a rappelé que le choix avait été donné en 2019 aux établissements de garder le papier, ou de passer au “tout numérique”, à la faveur d’un changement des programmes qui impliquait l’achat de nouveaux manuels. Les moitié des établissements avaient alors choisi de garder des manuels scolaires papier – tout en ayant accès aux manuels libres sur Pearltrees.”Nous ne sommes pas dans la démarche d’aller vers le tout numérique”, assure à l’AFP le vice-président de la région en charge des lycées, James Chéron.- Les élèves partagés  -Mais une fois le choix du numérique acté, plus de retour en arrière possible pour les établissements avant le prochain renouvellement des programmes.En outre, pour cette nouvelle année scolaire, même les lycées franciliens qui n’ont pas fait le choix du tout numérique n’ont pas reçu de dotation de la région pour acheter de nouveaux manuels.”Seuls les manuels numériques seront financés et encore de manière très imparfaite”, déplore Sophie Vénétitay, secrétaire générale du SNES-FSU, premier syndicat du secondaire. Le groupe d’opposition communiste et écologiste d’Ile-de-France a fait part de ses craintes quant à une “remise en cause de la liberté pédagogique”, affirmant que “le cahier des charges du marché public relatif à cette plateforme permet à la région et à son prestataire Pearltrees d’en contrôler les contenus en s’octroyant le pouvoir de retirer un contenu”.Patrice Lamothe, PDG de Pearltrees, soutient à l’inverse que les manuels disponibles sur sa plateforme “ne sont pas seulement granulaires mais peuvent être réorganisés en parcours, à l’infini” selon les souhaits pédagogiques des enseignants.Joint par l’AFP, il dit “comprendre les craintes des éditeurs dont l’industrie est en mutation” et face aux pressions générées par le passage au numérique pour “baisser leurs prix”.Caroline Maitrot, fondatrice de Nomad Education, une autre plateforme de cours en ligne, pointe aussi une tentative des éditeurs de livres scolaires de maintenir une “position dominante” au lieu de s’adapter aux usages numériques des élèves.Sophie Venetitay épingle des contradictions entre une volonté de réduire le temps d’écran des élèves mise en avant par l’Education nationale, et le déploiement d’outils dématérialisés.Le ministère de l’Education n’a pas répondu à la question de savoir si ces manuels numériques libres étaient promus également dans d’autres régions.Les élèves, eux, sont partagés. Lila, en première, dit à l’AFP préfèrer les manuels papier aux versions numériques, mais les juge un peu vieillots et se tourne fréquemment vers des professeurs youtubers.Un élève qui entre en terminale à Vincennes étudie de son côté dans un lycée passé aux manuels numériques, mais ne les a jamais utilisés l’an dernier: trop compliqués à trouver.Sybille, en terminale à Paris, trouve pour sa part que les livres numériques allègent les sacs … et qu’on ne risque pas de les oublier.

La Bourse de Paris termine en baisse, freinée par une hausse des taux

La Bourse de Paris a terminé en baisse de 0,70% mardi, freinée par une hausse des taux d’emprunt de la France à long terme sur les marchés financiers, sur fond d’instabilité politique.L’indice vedette CAC 40 a reculé de 53,65 points et s’est établi à 7.654,25 points à la clôture. Lundi, la Bourse de Paris avait terminé à l’équilibre, prenant 4 points (+0,05%).”Aujourd’hui il y a une remontée des taux globale, mais c’est aussi très saisonnier parce qu’en septembre, traditionnellement, les émissions de dettes souveraines reprennent”, explique Marine Mazet, stratégiste taux chez Nomura. Le rendement de l’emprunt français à échéance 30 ans a dépassé 4,50% mardi, une première depuis 2011. Son équivalent à échéance dix ans évoluait aussi en hausse, à 3,58%, contre 3,53% à la clôture la veille.Selon des données compilées par l’agence Bloomberg, le marché de la dette européenne s’achemine vers une séance comptant 49,6 milliards d’euros de dette émise, un record sur une journée.Sur cette somme, du côté de la dette souveraine, donc émise par des Etats, “il y a 18 milliards d’euros de dette italienne et le Royaume-Uni a émis pour 14 milliards de livres sterling”, détaille Marine Mazet. Plusieurs thèmes s’inscrivent en toile de fond de cette séance animée sur le marché obligataire, dont la question du budget.Le Premier ministre François Bayrou se soumettra lundi à un vote de confiance devant les députés, qui semble toutefois perdu d’avance. L’instabilité politique du pays le laisse dépourvu de budget, alors que la dette publique française représente près de 114% du PIB, la troisième plus importante de la zone euro derrière la Grèce et l’Italie.La gauche et l’extrême droite, ainsi que certains Républicains, rejettent en bloc le projet de budget pour 2026 poussé par Bayrou, qui prévoit notamment un effort de 44 milliards d’euros.Kering et LVMH se démarquentLes géants du luxe LVMH (+1,85% à 513,00 euros) et Kering (+3,83% à 238,60 euros) ont bénéficié d’une recommandation positive de la banque HSBC sur leurs titres, poussant les investisseurs à l’achat.

Draguignan: 4 ans de prison pour avoir fraudé 62 millions d’euros à l’Urssaf

Le tribunal correctionnel de Draguignan (Var) a condamné mardi le dirigeant d’un groupe d’intérim à quatre ans de prison et 100.000 euros d’amende pour une fraude généralisée ayant soustrait 62 millions d’euros aux organismes sociaux, a annoncé le parquet dans un communiqué.La directrice financière du groupe a été condamnée à deux ans de prison et 20.000 euros d’amende, tandis que le groupe Forum Interim et ses 15 agences ont chacun écopé d’amendes dont le total atteint plus de 1,6 million d’euros.Pendant plusieurs années, des salariés du bâtiment engagés en intérim, tous de nationalité étrangère, ont perçu des indemnités excessives, comme par exemple des indemnités de grand déplacement alors qu’ils étaient logés et véhiculés par l’entreprise.Ce procédé fréquent permet de limiter sur la fiche de paie la part de rémunération assujettie aux cotisations sociales. Dans cette affaire, le manque à gagner pour l’Urssaf, qui perçoit les cotisations, s’est élevé à 62 millions d’euros, sans compter les rappels et majorations.L’enquête, menée par les gendarmes et des inspecteurs de l’Urssaf, a duré près de deux ans et nécessité 120 auditions. Mais elle a permis d’identifier les responsables de la fraude et de localiser le patrimoine du dirigeant, dissimulé dans des sociétés en France, au Luxembourg et en Espagne.Les enquêteurs ont saisi pour plus de deux millions d’euros de biens immobiliers, véhicules, meubles et objets de luxe.Le groupe, le directeur et sa directrice financière, condamnés pour travail dissimulé, doivent indemniser l’Urssaf à hauteur de plus de 62 millions d’euros.En mars, la ministre du Travail Catherine Vautrin avait annoncé que la détection par l’Urssaf de la fraude aux cotisations sociales avait augmenté de 33% en 2024, pour atteindre 1,6 milliard d’euros.