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Xi Jinping appelle l’UE à renforcer la confiance, Von der Leyen veut de “vraies solutions”

Xi Jinping a affirmé jeudi aux dirigeants de l’UE que Pékin et Bruxelles devaient renforcer leur confiance mutuelle, la présidente de la Commission européenne appelant à de “vraies solutions” pour des relations bilatérales qui sont à un “moment charnière”.La Chine cherche ces derniers mois à resserrer ses liens avec le Vieux continent. Elle se présente comme un partenaire plus fiable que les Etats-Unis de Donald Trump et un pôle de stabilité dans un monde en proie aux troubles.La rencontre de Xi Jinping jeudi à Pékin avec Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, et Antonio Costa, le président du Conseil européen, est censée célébrer le 50e anniversaire des relations diplomatiques. Mais les dirigeants européens sont arrivés avec une longue liste de contentieux.Parmi eux: un important déséquilibre commercial en défaveur de l’UE, des craintes d’inondation du marché européen par des produits chinois bon marché et subventionnés, ou le rapprochement Pékin-Moscou, vu avec suspicion sur fond d’invasion russe de l’Ukraine.”Plus la situation internationale est grave et complexe, plus la Chine et l’UE doivent intensifier la communication, renforcer la confiance mutuelle et approfondir la coopération”, a déclaré Xi Jinping à ses hôtes dans l’immense Palais du peuple, au cÅ“ur de Pékin, selon un communiqué du ministère chinois des Affaires étrangères.Face aux “instabilités” dans le monde, “les dirigeants chinois et européens doivent encore une fois faire preuve de clairvoyance et d’engagement, et faire le bon choix stratégique qui répond aux attentes des peuples et qui résiste à l’épreuve de l’Histoire”, a-t-il souligné.- “Progrès concrets” -En réponse, Ursula von der Leyen a déclaré à Xi Jinping qu’il était “essentiel que la Chine et l’Europe reconnaissent leurs préoccupations respectives et proposent des solutions concrètes”. Elle a averti que les relations avaient atteint un “moment charnière”.De son côté, Antonio Costa a déclaré à Xi Jinping que l’UE souhaitait voir des “progrès concrets sur les questions liées au commerce et à l’économie”. “Nous voulons tous les deux que notre relation soit (…) mutuellement bénéfique”, a-t-il souligné.Bruxelles a reconnu avant la visite que les discussions de jeudi entre ses hauts responsables et Xi Jinping ainsi que le Premier ministre Li Qiang pourraient être tendues.”Nous savons que nous ne sommes pas d’accord avec la Chine sur de nombreux sujets”, a confié la semaine dernière un haut responsable européen à l’AFP.”Mais nous pensons qu’il est essentiel d’avoir ce type d’échange très direct, ouvert et constructif, au plus haut niveau.”En tête des préoccupations européennes: le déficit commercial abyssal avec Pékin, qui a atteint l’an dernier 357 milliards de dollars (304 milliards d’euros). En réponse à un appel européen de “rééquilibrage” des échanges économiques, Pékin avait exhorté Bruxelles à tout d’abord rééquilibrer son “état d’esprit” vis-à-vis de la Chine – jugé trop hostile.- Appel sur l’Ukraine -Avant sa visite, Ursula von der Leyen a également assuré que Bruxelles demanderait à Pékin d’ouvrir davantage son marché aux entreprises européennes et d’assouplir ses restrictions à l’exportation de terres rares – stratégiques pour les technologies modernes.L’UE a imposé de lourds droits de douane sur les véhicules électriques fabriqués en Chine, accusant les subventions étatiques chinoises de fausser la concurrence, au détriment des constructeurs européens. Pékin a démenti ces accusations et a répondu par des enquêtes ciblées sur les importations de porc, de cognac et de produits laitiers européens.Sur la guerre en Ukraine, les Européens voient avec méfiance le rapprochement économique et politique Chine-Russie depuis l’invasion de 2022. L’UE estime qu’il constitue un soutien implicite à Moscou.Antonio Costa a encore appelé jeudi la Chine, lors de son entretien avec Xi Jinping, à “user de son influence sur la Russie” pour mettre fin à la guerre.La semaine dernière, l’UE a adopté de nouvelles sanctions contre la Russie – ciblant notamment deux banques chinoises. Cette mesure a poussé le ministre chinois du Commerce à protester auprès de son homologue européen.”Nous ne sommes pas naïfs. Nous ne demandons pas à la Chine de couper ses liens avec la Russie mais de renforcer ses contrôles douaniers et financiers”, avait déclaré le haut responsable européen auprès de l’AFP.

La BCE vers une pause estivale sur les taux, à l’affut des surtaxes américaines

La Banque centrale européenne (BCE) devrait maintenir ses taux d’intérêt inchangés jeudi et prendre le temps d’évaluer les développements de l’imprévisible offensive commerciale de Donald Trump qui menace les exportations européennes de surtaxes massives.Un statu quo monétaire mettrait fin à une série de baisses de taux, depuis septembre dernier, lorsque la BCE avait décidé de diminuer progressivement le coût du crédit pour accompagner le recul de l’inflation.Le rythme de la hausse des prix à la consommation s’est stabilisé autour de l’objectif de 2% fixé par la banque centrale, après avoir atteint des niveaux record dans le sillage de la pandémie de Covid-19 et de l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie.Mais ces conditions monétaires plus favorables semblent fragiles, alors que Donald Trump menace d’assommer les exportations européennes vers les États-Unis de droits de douane punitifs de 30% à partir du 1er août.Comme Washington et la Commission européenne, qui négocie au nom des Vingt-Sept, sont toujours en pourparlers sur un éventuel accord commercial, les responsables de la BCE souhaitent “plus de clarté… avant d’envisager tout nouvel ajustement de la politique monétaire”, selon les analystes d’UniCredit.- Cartouches en réserve -Une pause permettrait aux décideurs politiques de voir pendant l’été si Trump met sa menace à exécution.Le renforcement des barrières commerciales risque de porter un nouveau coup à l’économie de la zone euro et d’inciter la BCE à envisager de nouvelles baisses de taux.Après sept baisses consécutives et huit au total depuis juin dernier, la BCE a ramené son taux de dépôt, qui fait référence à 2%, contre un pic de 4% atteint en pleine vague inflationniste.”Ni les données économiques ni les dernières données sur la dynamique des prix n’exigent une réaction immédiate” de l’institution de Francfort, selon Dirk Schumacher, économiste en chef de la banque publique allemande KfW.L’inflation dans la zone euro s’est établie à exactement 2% en juin et les indicateurs économiques, notamment la hausse de la production industrielle, ont donné un regain d’optimisme quant à la santé de l’économie.La BCE souhaiterait également “garder des cartouches en réserve en cas d’urgence” si Donald Trump venait à appliquer des droits de douane massifs, commente Felix Schmidt, analyste chez Berenberg.L’influent directeur de la banque centrale allemande, Joachim Nagel, a clairement plaidé pour le statu quo en vue de “réévaluer” la situation lors de la réunion de septembre.- Euro fort -Outre une nouvelle escalade du conflit commercial, le renforcement de l’euro par rapport au dollar pourrait également inciter les gardiens de l’euro à reprendre après l’été l’assouplissement de la politique monétaireLa monnaie commune s’est sensiblement appréciée entre avril, lorsque Donald Trump a lancé la guerre commerciale, et fin juin, passant de 1,08 à 1,18 dollar pour un euro.Pour les exportations, un euro fort rend les produits européens plus chers à l’étranger, donc moins compétitifs à la vente.A l’inverse, cela fait baisser le coût des importations, notamment d’énergie, freinant encore davantage l’inflation. La BCE prévoit déjà que l’indicateur baissera à 1,6% en 2026 avant de revenir à son objectif en 2027.Les marchés seront attentifs aux éventuels commentaires de la présidente de la BCE, Christine Lagarde, à Francfort à 14H45 (12H45 GMT), sur le cap de la politique monétaire.Mme Lagarde avait prévenu en juin que la BCE était arrivée “à la fin d’un cycle de politique monétaire “, après avoir dû contrer les chocs successifs du Covid-19, de la guerre en Ukraine et de la crise énergétique, qui avaient alimenté la forte poussée inflationniste.

Le fournisseur d’électricité soupçonné d’être responsable d’un des incendies de Los Angeles propose d’indemniser les victimes

Le fournisseur d’électricité soupçonné d’être responsable d’un des incendies meurtriers qui ont ravagé Los Angeles en janvier a annoncé mercredi qu’il allait mettre en place un fonds pour indemniser les victimes. Visée par de multiples plaintes, l’entreprise Southern California Edison (SCE) espère ainsi s’éviter de longues et coûteuses procédures judiciaires.Le fonds sera lancé “cet automne”, a-telle expliqué dans un communiqué, sans préciser le montant dédié à l’indemnisation.Les incendies de janvier ont coûté la vie à 31 personnes et détruit plus de 16.000 maisons et bâtiments autour de Los Angeles.Des enquêtes sont toujours en cours pour déterminer la cause des deux foyers séparés qui ont ravagé d’un côté le quartier huppé de Pacific Palisades, à l’ouest de la mégapole, et de l’autre la ville d’Altadena, une banlieue plus modeste située dans les montagnes au nord-est.Depuis plusieurs mois, une ligne électrique de Southern California Edison semble être la piste privilégiée pour expliquer le déclenchement du Eaton Fire qui a tué 19 personnes à lui seul à Altadena.Plusieurs vidéos et témoignages suggèrent que l’équipement a généré des étincelles qui pourraient être l’origine du feu.Les habitants “ne devraient pas avoir à attendre les conclusions finales de l’enquête sur l’incendie d’Eaton pour obtenir le soutien financier dont ils ont besoin pour commencer à reconstruire”, a déclaré Pedro J. Pizarro, le patron d’Edison International, la société mère de Southern California Edison. “Même si les détails de l’origine de l’incendie d’Eaton sont encore en cours d’évaluation, SCE proposera une procédure accélérée pour payer et régler les demandes d’indemnisation de manière équitable et rapide”, a-t-il ajouté. “Cela permettra à la communauté de se concentrer davantage sur la reconstruction plutôt que sur des litiges longs et coûteux.”Le fonds couvrira “les demandes d’indemnisation des propriétaires et des locataires pour les pertes totales ou partielles de structures, les pertes de biens commerciaux, les interruptions d’activité, les dommages causés par la fumée et les cendres, les blessures physiques et les décès”, selon le communiqué.Dans une Californie où le changement climatique augmente la fréquence et l’intensité des fortes chaleurs et des tempêtes, les lignes électriques de Southern California Edison ont été mises en cause dans plusieurs incendies ces dernières années.Les équipements de l’entreprise ont probablement causé le déclenchement en 2018 du Woolsey Fire, qui a tué trois personnes et ravagé les montagnes derrière Malibu, selon les conclusions de l’enquête sur cet incendie.En mai dernier, le fournisseur a également accepté de payer 82,5 millions de dollars pour éteindre des poursuites judiciaires liées au Bobcat Fire, un incendie qui a ravagé plus de 46.000 hectares dans les montagnes de San Gabriel en 2020.

Musk prévient que Tesla, en recul au 2e trimestre, pourrait avoir un passage à vide

Le spécialiste des véhicules électriques Tesla pourrait connaître “quelques trimestres difficiles” d’ici fin 2026, du fait de la suppression d’avantages liés à la transition électrique et en attendant le déploiement à grande échelle de la conduite autonome.”Nous nous trouvons dans une phase bizarre de transition où nous allons perdre beaucoup d’avantages aux Etats-Unis (…) et où nous sommes aux prémices de l’autonomie”, a indiqué mercredi Elon Musk, patron de Tesla, lors d’une audioconférence.”Nous pourrions connaître quelques trimestres difficiles. (…) Le quatrième trimestre (2025), le premier trimestre et le deuxième trimestre (2026)”, a-t-il poursuivi, assurant qu’une fois l’autonomie “déployée à grande échelle au second semestre” 2026, la situation s’améliorerait.Tesla doit en effet négocier un virage crucial lié à la conduite autonome et à l’intelligence artificielle.Sur ce point, l’entreprise a évoqué mercredi dans un communiqué une “accélération au fil du temps des revenus générés par l’IA, les logiciels et liés aux flottes”.Selon les analystes de Wedbush, l’autonomie à elle seule représente environ 1.000 milliards de dollars de valorisation pour l’entreprise implantée à Austin, au Texas (sud).Elle a déjà lancé un service de taxi sans conducteur – robotaxi – à Austin en juin, avec quelques Model Y en attendant la production en 2026 de son Cybercab, et prévoit de l’étendre à San Francisco, puis ailleurs (Nevada, Arizona, Floride, etc).”Pour peu que nous obtenions les feux verts réglementaires, nous pourrions couvrir la moitié de la population américaine d’ici la fin de l’année”, a relevé l’homme le plus riche du monde.D’ici là, le groupe va s’employer à redresser ses ventes mondiales de véhicules qui ont baissé au deuxième trimestre (-13,5% sur un an), pour le second trimestre consécutif, selon des chiffres publiés début juillet.- Surtaxes douanières -Il souffre notamment d’un manque de renouvellement de sa gamme, d’une concurrence accrue notamment en Chine – marché très important pour Tesla -, de l’implication d’Elon Musk dans la sphère politique américaine ou encore d’un ralentissement du marché des véhicules électriques.La suppression du crédit d’impôt de 7.500 dollars aux Etats-Unis, prévue au 30 septembre, devrait stimuler un peu ses ventes d’ici là, mais leur asséner ensuite un coup de frein, anticipent des experts.Ce que les dirigeants ont reconnu lors de l’audioconférence, incitant les acheteurs potentiels à passer commande avant fin août pour être sûrs d’être livrés d’ici au couperet.Conséquence du repli des ventes, le chiffre d’affaires a reculé de 12% sur un an à 22,50 milliards de dollars entre avril et juin et le bénéfice net de 16% à 1,17 milliard.Dans les échanges électroniques après la fermeture de la Bourse de New York, l’action Tesla chutait de 4,85%.Contrairement aux engagements pris en avril, aucun objectif annuel n’a été divulgué mercredi car “il est difficile de mesurer les impacts d’un commerce mondial changeant et des politiques budgétaires”, a fait savoir le groupe.Selon le directeur financier Vaibhav Taneja, les nouveaux droits de douane infligés par Donald Trump aux importations du monde entier ont pesé autour de 300 millions de dollars.”Du fait d’une latence entre production et ventes, l’impact total n’apparaîtra que dans les prochains trimestres”, a-t-il précisé, pronostiquant une hausse des coûts “à court terme”.Par ailleurs, Tesla a commencé en juin à fabriquer les premiers exemplaires d’une automobile à bas coût – très attendue, mais dont aucun détail n’a filtré -, et dont la production à grande échelle devrait débuter au second semestre de l’année.Selon Wedbush, “pour les investisseurs, la grande priorité, ce sont les initiatives en matière d’IA (…) et les marchés sont fermement à l’affût de toute indication concernant l’investissement de Tesla dans xAi”, startup contrôlée par Elon Musk.Celui-ci a indiqué mi-juillet qu’un projet d’investissement au capital de xAI allait être soumis à l’Assemblée générale de Tesla, le 6 novembre.”Ce n’est pas le forum pour discuter de ce sujet”, a répondu M. Taneja à un analyste s’enquérant du projet.

Avec l’IA, Google gagne et dépense toujours plus

Google résiste et continue même de gagner du terrain dans l’intelligence artificielle (IA), dépassant à nouveau les attentes du marché au deuxième trimestre, malgré la concurrence des assistants IA dans la recherche en ligne et des leaders du cloud dans l’informatique à distance.Alphabet, la maison mère du géant d’internet, a vu son chiffre d’affaires bondir de 14% sur un an à plus de 96 milliards de dollars, dont elle a dégagé 28,2 milliards de dollars de bénéfice net au deuxième trimestre, d’après son communiqué de résultats publié mercredi.Cette croissance est notamment portée par la forte demande en services d’IA, mais cette technologie coûte cher.Sundar Pichai, le patron de la firme américaine, a prévenu que les investissements allaient encore augmenter, pour porter les dépenses en capitaux de Google à “environ 85 milliards de dollars” cette année, soit 10 milliards de plus que prévus, à comparer avec 52,5 miliards en 2024.Cette information a initialement fait baisser le cours de l’action lors des échanges électroniques après la clôture de la Bourse de New York, mais le titre prenait 1,68% après la conférence aux analystes.Le moteur de recherche, qui génère l’essentiel des recettes de Google grâce à la publicité, est particulièrement surveillé alors que les assistants IA généralistes comme ChatGPT (OpenAI), ou spécialisés dans la recherche en ligne comme Perplexity lui font de plus en plus concurrence.Mais Google a intégré des réponses produites par l’IA générative aux résultats de recherche, et “jusqu’à présent, le service est parvenu à éviter une perte de trafic, du moins sur les requêtes commerciales”, a commenté Yory Wurmser, analyste chez Emarketer.Il estime que l’entreprise parvient en outre déjà à tirer des revenus de ces réponses IA, baptisées “AI Overviews” et “AI Mode”. “C’est de bon augure, puisque ces outils — tout comme ChatGPT — devraient commencer à gérer les requêtes d’achat au second semestre.”Google et OpenAI ont présenté au printemps leurs assistants de shopping numériques, capables de chercher les meilleurs prix, de trouver les modèles correspondant aux goûts du consommateur, et même de régler les achats si l’utilisateur les y a autorisé.- “Toutes les licornes” -Google Cloud s’est de son côté à nouveau illustré avec une forte croissance: ses ventes ont bondi de 32% pour dépasser les 13 milliards de dollars.Le numéro trois de l’informatique à distance, derrière AWS (Amazon) et Microsoft, a même doublé son bénéfice opérationnel à 2,8 milliards.”Quasiment toutes les licornes (start-up valorisées à au moins un milliard de dollars, ndlr) de l’IA générative utilisent Google Cloud”, s’est félicité Sundar Pichai lors de la conférence aux analystes mercredi.Même OpenAI, partenaire privilégié de Microsoft dans l’IA, a “choisi Google Cloud pour sa puissance de calcul”, a souligné Yory Wurmser.L’entreprise a reconnu ne pas avoir les capacités nécessaires pour répondre à l’immense demande pour le stockage sur les serveurs, les services d’analyse des données grâce à l’IA et, désormais, les nouveaux outils d’IA générative (création d’assistants et agents IA en propre, notamment).La hausse des dépenses annuelles “reflète des investissements supplémentaires dans les serveurs, le calendrier de leur livraison, ainsi qu’une accélération du rythme de construction des centres de données, principalement pour répondre à la demande des clients du cloud”, a expliqué Anat Ashkenazi, la directrice financière du groupe.Elle prévoit que Google Cloud va générer 50 milliards de dollars en tout cette année.- Menace judiciaire -Mais à plus long terme, les revenus de la firme américaine sont menacés par les affaires judiciaires.Mi-avril, Google a été reconnu coupable d’avoir abusé de sa position dominante sur le marché de la publicité sur internet.Et surtout, l’entreprise attend cet été une décision sur sa peine dans le cadre du procès historique qu’elle a perdu à l’été 2024, quand elle a été jugée coupable de pratiques anticoncurrentielles dans la recherche en ligne. Le ministère américain de la Justice réclame des peines qui pourraient changer radicalement le paysage numérique: la cession du navigateur Chrome par Google ainsi que l’interdiction de passer des accords d’exclusivité avec des fabricants de smartphones pour installer son moteur de recherche par défaut.Il demande aussi que le géant technologique soit contraint de partager les données qu’il utilise pour produire les résultats de recherches sur son moteur.

Trump sacre sans réserve l’IA dérégulée pour parvenir à une domination américaine

La Maison Blanche a dévoilé mercredi un plan d’action pour favoriser le développement sans entrave des modèles américains d’intelligence artificielle (IA) aux Etats-Unis et à l’étranger, écartant toutes les réserves sur ses possibles dérives.”Nous ne laisserons aucune autre nation nous battre” dans la course à l’IA, a exhorté Donald Trump lors d’une conférence dédiée à cette technologie, à Washington.”Nos enfants ne vivront pas sur une planète contrôlée par des algorithmes véhiculant les valeurs et les intérêts de nos adversaires”, a-t-il ajouté, référence à peine voilée à la Chine.Le plan d’action des Etats-Unis découle d’une large consultation des professionnels, chercheurs et usagers, initiée en février.Le président américain entend rompre avec la ligne adoptée par son prédécesseur démocrate Joe Biden, partisan d’un essor contrôlé, avec un accent sur la sécurité et l’appréhension des risques.La Maison Blanche dit avoir identifié quelque 90 mesures qui seront mises en musique “dans les prochaines semaines et mois”, selon un communiqué.Donald Trump a pris mercredi trois décrets autour d’axes majeurs de ce plan d’action.Le premier axe vise à faciliter la construction de nouveaux centres de données (data centers), essentiels au fonctionnement de l’IA, et la réalisation de grands projets énergétiques pour répondre aux immenses besoins de ces data centers en électricité.De très nombreux centres de données sont déjà actuellement en chantier aux Etats-Unis.Le gouvernement Trump veut notamment simplifier l’octroi de permis et d’autorisations pour de nouveaux chantiers.”Mon gouvernement va utiliser tous les outils en sa possession pour s’assurer que les Etats-Unis construisent et fassent tourner les infrastructures d’IA les plus grandes et les plus puissantes du monde”, a promis le milliardaire républicain.- “Ministère de la vérité IA” -Le deuxième volet du plan concerne la “diplomatie IA”, selon l’expression de David Sacks, principal conseiller de la Maison Blanche pour l’IA.Elle implique, entre autres, la mobilisation de deux bras financiers des Etats-Unis pour le commerce international, l’Agence américaine de développement et de financement (FDC) et la Banque américaine d’import-export, afin qu’elles soutiennent les exportations d’IA américaine.”Pour gagner cette course, il faut que les modèles (américains d’IA) soient utilisés dans le monde entier”, a plaidé, lors d’un point de presse téléphonique, Michael Kratsios, le directeur des questions scientifiques et technologiques à la Maison Blanche.”L’IA américaine doit être le standard de référence”, a-t-il martelé.Donald Trump a fait de la diffusion à l’étranger de la technologie américaine, et de l’IA en particulier, une priorité.Il a contribué aux discussions qui ont amené les Emirats arabes unis à passer contrat, en mai, avec OpenAI, Oracle et Nvidia pour la création de leurs propres infrastructures d’IA.”En matière de technologie IA (…), il est crucial que les entreprises américaines puissent être compétitives”, a commenté un responsable du lobby technologique CCIA, saluant la capacité du plan d’action à “supprimer des barrières”.La troisième ligne directrice forte du programme ne porte pas sur la croissance de l’IA américaine mais se veut une réponse à ce que Donald Trump voit comme l’émergence d’une intelligence artificielle générative avec un “biais idéologique”.L’ancien promoteur immobilier entend ainsi interdire aux différents services, ministères et agences de son gouvernement d’acquérir des logiciels d’IA générative qui manifesteraient cette orientation et n’autoriser que “la vérité, l’équité et l’impartialité”.Un officiel américain a précisé que le “principal” biais idéologique relevait, selon la Maison Blanche, des initiatives encourageant la représentation et l’inclusion des minorités (DEI).Cette directive pourrait “potentiellement faire disparaître les quelques garde-fous destinés à empêcher l’IA de perpétuer et exacerber des biais sociétaux existants”, a critiqué l’association de défense des droits humains ACLU.Pour le Centre pour la démocratie et la technologie (CDT), le gouvernement Trump se comporte “comme un ministère de la vérité IA” et cherche à forcer les grands acteurs à façonner des modèles “qui se conforment à son interprétation de la réalité”.Résolu à écarter le maximum d’obstacles, quels qu’ils soient, de la route de l’IA, l’administration Trump va missionner le régulateur des télécoms (FCC) pour identifier des contradictions possibles entre des lois d’encadrement prises par des Etats américains et les textes fédéraux en vigueur.Une telle démarche pourrait affaiblir les protections mises en place par plusieurs Etats contre les dérives de l’IA, averti l’ACLU.”Nous avons besoin de bon sens”, a rétorqué Donald Trump, “un standard fédéral qui l’emporte sur les Etats” et leurs lois sur l’IA.

Les résultats de Tesla en recul au 2e trimestre après une baisse de ses ventes

Le spécialiste des véhicules électriques Tesla a annoncé mercredi une baisse de 16% de son bénéfice net au deuxième trimestre, affecté par un repli des ventes de véhicules dans un contexte de concurrence accrue et de conséquences de l’implication de son patron Elon Musk dans la sphère politique américaine.Entre avril et juin, le groupe automobile américain a engrangé un chiffre d’affaires de 22,50 milliards de dollars (-12% sur un an) et un bénéfice net de 1,17 milliard, inférieur aux attentes du consensus des analystes de FactSet (1,40 milliard).Rapporté par action et hors éléments exceptionnels – valeur de référence pour les marchés -, le bénéfice net ressort à 40 cents, soit un recul de 23% sur un an. Mais il correspond exactement au consensus.Dans son communiqué, le groupe d’Austin (Texas) précise avoir commencé en juin à fabriquer les premiers exemplaires d’un modèle à bas coût – très attendu, mais dont aucun détail n’a filtré -, et dont la production à grande échelle devrait débuter au second semestre de l’année.Son semi-remorque – baptisé Semi – et son robotaxi Cybercab – véhicule sans conducteur destiné à des services de taxi – devraient, eux, commencer à sortir des chaînes de production en 2026, a précisé Tesla, qui a lancé un service de robotaxi à Austin en juin avec quelques Model Y.Le groupe, et surtout Elon Musk, étaient attendus au tournant car Tesla doit négocier un virage crucial pour son existence lié à la conduite autonome et à l’intelligence artificielle.Sur ce point, Tesla évoque mercredi une “accélération au fil du temps des revenus générés par l’IA, les logiciels et liés aux flottes”.Dans les échanges électroniques après la fermeture de la Bourse de New York, l’action Tesla cédait 0,20%.- Pressions -“Musk a bien évidemment conscience des prix et des pressions sur la marge” des ventes automobiles “et pivote vers des technologies croissantes comme la robotique et l’intelligence artificielle”, notait Nancy Tegler, directrice générale de Laffer Tengler Investments, en amont de l’annonce des résultats.”Pour les investisseurs, la grande priorité, ce sont les initiatives en matière d’IA (…) et les marchés sont fermement à l’affût de toute indication concernant l’investissement de Tesla dans xAi”, relevaient de leur côté les analystes de Wedbush.Le start-up xAI est l’une des autres sociétés contrôlées par l’homme le plus riche de la planète, spécialisée dans l’intelligence artificielle et qui a récemment absorbé le réseau social X, qui lui appartient également.Elon Musk a indiqué mi-juillet que Tesla allait soumettre à ses actionnaires, réunis en Assemblée générale le 6 novembre, un projet d’investissement au capital de xAI.Selon le Wall Street Journal, une autre entreprise contrôlée par Elon Musk, SpaceX, va injecter 2 milliards de dollars dans xAI, dans le cadre d’une augmentation de capital de 5 milliards.Pour Wedbush – qui estime depuis plusieurs mois que l’autonomie à elle seule représente environ 1.000 milliards de dollars de valorisation pour Tesla -, le groupe doit mener “un certain nombre d’autres missions cruciales” comme, notamment, son robot humanoïde Optimus.Le milliardaire affirmait en avril qu’une production pilote d’Optimus allait commencer courant 2025, avec l’objectif d’en produire un million par an d’ici cinq ans. Le robot devrait travailler sur les chaînes d’assemblage de Tesla dès cet automne.- Croisée des chemins -Le groupe automobile arrive à ce carrefour de son  développement au moment où ses ventes de véhicules sont à la peine.Il souffre notamment d’un manque de renouvellement de sa gamme, d’une concurrence accrue notamment en Chine – un marché très important pour Tesla -, des conséquences de la proximité d’Elon Musk avec le président Donald Trump ou encore d’un ralentissement sur le marché des véhicules électriques.La suppression du crédit d’impôt de 7.500 dollars aux Etats-Unis prévue au 30 septembre, en parallèle de la disparition progressive d’autres mesures de l’ère du précédent président Joe Biden pour faciliter la transition électrique, devrait stimuler un peu les ventes d’ici là, mais leur asséner ensuite un coup de frein, anticipent des experts.Plusieurs d’entre eux ont souligné un “rebond” des ventes, en particulier en Chine, en juin grâce au lancement d’une version modernisée de la Model Y, dernier modèle grand public du groupe commercialisé en 2020.Depuis, seul le pick-up futuriste Cybertruck a fait son entrée dans le catalogue de Tesla, qui ne communique pas de chiffre de ventes spécifiques mais il ne semble pas séduire autant qu’escompté. Bien moins de 10.000 exemplaires seraient écoulés chaque mois, selon les estimations.Tesla a connu, au deuxième trimestre, une baisse de ses ventes mondiales pour le second trimestre consécutif: il a livré 384.122 véhicules (-13,5% sur un an, -13% par rapport au premier trimestre), selon des chiffres publiés début juillet.Côté production, les usines Tesla ont maintenu le même niveau qu’un an plus tôt avec 410.244 véhicules sortis des chaînes d’assemblage.

Google réalise 28,2 milliards de dollars de bénéfice trimestriel grâce à l’IA

Google a de nouveau largement dépassé les attentes du marché avec 28,2 milliards de dollars de bénéfice net au deuxième trimestre, alors que le géant américain d’internet bataille contre ses concurrents dans l’intelligence artificielle (IA) et contre ses condamnations pour monopole.Alphabet, la maison mère de Google, a vu son chiffre d’affaires bondir de 14% sur un an à plus de 96 milliards de dollars, au lieu des 94 milliards attendus par les analystes, d’après son communiqué de résultats publié mercredi.Cette croissance est notamment portée par la forte demande en services d’intelligence artificielle (IA), mais cette technologie coûte cher.Le patron du géant américain, Sundar Pichai, a prévenu que le groupe allait encore augmenter ses investissements pour porter ses dépenses en capitaux à “environ 85 milliards de dollars” cette année. “Nous sommes enthousiastes à l’idée des opportunités à venir”, a-t-il assuré, cité dans le communiqué.Cette information n’a pas été bien reçue à Wall Street: l’action d’Alphabet perdait 1,20% lors des échanges électroniques après la clôture de la Bourse de New York.Google est particulièrement surveillé dans les services d’IA générative, des assistants IA pour les consommateurs aux outils pour les organisations, commercialisés via son cloud (informatique à distance).”Jusqu’à présent, le groupe est parvenu à préserver ses revenus issus de la recherche en ligne, malgré la concurrence de ChatGPT”, l’assistant IA d’OpenAI, a commenté Yory Wurmser, analyste chez Emarketer.YouTube enregistre aussi une croissance solide, avec 9,8 milliards de dollars de recettes publicitaires pour la période d’avril à juin (+13%), soutenue par le lancement de nouveaux formats publicitaires vidéo – “Puissance de traitement” -Google Cloud – l’activité qui rassemble les serveurs de stockage des données et les services de traitement de ces données grâce à l’IA – a de son côté plus que doublé son bénéfice opérationnel sur un an, à 2,8 milliards.”Quasiment toutes les licornes (start-up valorisées à au moins un milliard de dollars, ndlr) de l’IA générative utilisent Google Cloud”, s’est félicité Sundar Pichai lors de la conférence aux analystes mercredi.”La demande en services liés à l’IA et par la capacité de calcul” de Google portent la croissance de cette branche selon Yory Wurmser.L’expert souligne que le groupe a signé un contrat “particulièrement marquant” au deuxième trimestre avec OpenAI, partenaire privilégié de Microsoft dans l’IA, qui a néanmoins “choisi Google Cloud pour sa puissance de traitement”.Mais les revenus de la firme américaine restent menacés par la popularité grandissante des assistants IA et moteurs de recherche basés sur l’IA générative, et, plus long terme, par les affaires judiciaires.Mi-avril, Google a été reconnu coupable d’avoir abusé de sa position dominante sur le marché de la publicité sur internet.Surtout, l’entreprise attend cet été une décision sur sa peine dans le cadre du procès historique qu’elle perdu à l’été 2024, quand elle a été jugée coupable de pratiques anticoncurrentielles dans la recherche en ligne. Le ministère américain de la Justice réclame des peines qui pourraient changer radicalement le paysage numérique: la cession du navigateur Chrome par Google ainsi que l’interdiction de passer des accords d’exclusivité avec des fabricants de smartphones pour installer son moteur de recherche par défaut.Il demande aussi que le géant technologique soit contraint de partager les données qu’il utilise pour produire les résultats de recherches sur son moteur.

Wall Street soutenue par les accords commerciaux

La Bourse de New York a franchi de nouveaux records mercredi, les investisseurs se montrant satisfaits de la conclusion d’un accord commercial entre le Japon et les Etats-Unis et optimistes quant à la possibilité qu’un compromis émerge avec l’Union européenne.L’indice élargi S&P 500 (+0,78% à 6.358,91 points) a établi un plus haut en clôture pour la troisième séance d’affilée, l’indice Nasdaq (+0,61% à 21.020,02 points) a lui aussi franchi un nouveau sommet tandis que le Dow Jones (+1,14% à 45.010,29 points) a terminé à quelques encablures de son record.”Les nouveaux accords commerciaux conclus par les États-Unis avec Tokyo, Manille et Jakarta renforcent la confiance dans la conclusion d’autres accords avant la date butoir du 1er août”, à partir de laquelle de massives surtaxes doivent être imposées par Washington à nombre de pays, résume Jose Torres, d’Interactive Brokers.Allié-clé des Etats-Unis, “le Japon paiera des droits de douane réciproques de 15%”, a annoncé mardi le président américain Donald Trump sur son réseau Truth Social, bien en deçà de la surtaxe de 25% dont l’archipel était menacé au 1er août.Le secteur automobile japonais coté à New York, à l’image de Toyota (+13,64% à 193,18 dollars) et Honda (+13,13% à 34,40 dollars), a nettement profité de l’allègement tarifaire.Les surtaxes visant les produits philippins sont elles ramenées à 19% (contre 20%). Et quant à l’Indonésie, l’accord conclu avec Washington concerne plutôt le cadre des futures négociations commerciales en vue d’un compromis, qui reste donc à construire.”Le marché est stimulé” par ces annonces et se montre d’autant plus optimiste que “l’UE s’oriente également vers un taux de 15% pour ses droits de douane”, commente auprès de l’AFP Pat Donlon, de Fiduciary Trust Company.Des “décisions” sont sur le point d’être prises dans les discussions commerciales entre Washington et Bruxelles, a ainsi affirmé mercredi le chancelier allemand, Friedrich Merz, alors que Donald Trump assurait la veille qu’un accord avec “l’Europe viendra demain”.Chinois et Américains se rencontreront quant à eux la semaine prochaine pour un troisième cycle de discussions.Sur le marché obligataire, le rendement de l’emprunt à dix ans se tendait, à 4,38% contre 4,34% à la clôture mardi.Alors qu’une centaine des entreprises composant l’indice S&P 500 ont déjà publié leurs résultats financiers, “nous n’avons encore rien vu d’inquiétant”, souligne par ailleurs Pat Donlon, ce qui tire le marché vers le haut.”Dans le secteur des grandes capitalisations, les entreprises affirment qu’elles peuvent faire face aux droits de douane à leur niveau actuel (et) modifier leurs chaînes d’approvisionnement”, relève l’analyste.En revanche, il sera “intéressant” d’observer les prévisions d’entreprises des biens de consommation, “les plus touchées par les droits de douane”, en raison notamment de leur production délocalisée en Asie, anticipe Pat Donlon.Au tableau des valeurs, le groupe GE Vernova (+14,58% à 629,03 dollars), qui rassemble les anciennes activités énergétiques du conglomérat General Electric, a été récompensé pour son chiffre d’affaires et le relèvement de ses prévisions pour 2025, soutenu par la demande pour ses services et équipements.Le fabricant d’ascenseurs Otis (-12,38% à 88,49 dollars) a lui été sanctionné pour avoir revu à la baisse ses prévisions de chiffre d’affaires annuel, évoquant une demande restreinte pour les nouveaux appareils.Le spécialiste des composants électroniques Texas Instruments a chuté (-13,34% à 186,25 dollars) après avoir fait état de prévisions pour le troisième trimestre bien en deçà des attentes du marché, notamment à cause des droits de douane.

Commerce: Trump annonce un accord “énorme” avec le Japon, l’Europe pourrait suivre

Donald Trump a annoncé avoir conclu un accord commercial “énorme” avec le Japon, alors que des “décisions” sont sur le point d’être prises côté européen en vue d’un accord du même ordre, selon le chancelier allemand, Friedrich Merz.Le président américain entend imposer à partir du 1er août de massives surtaxes dites “réciproques”, initialement prévues au 1er avril puis suspendues, à nombre de pays – à moins qu’ils ne concluent d’ici là des accords avec les Etats-Unis.L’administration Trump revendique désormais cinq de ces accords à son actif: outre le Japon, le président américain a annoncé mardi en avoir conclu un avec les Philippines. Les Etats-Unis ont également assuré s’être entendus avec le Royaume-Uni, l’Indonésie et le Vietnam.”Le Japon paiera des droits de douane réciproques de 15% aux Etats-Unis”, a indiqué mardi le président américain sur son réseau Truth Social, bien en-deçà de la surtaxe de 25% dont l’archipel était menacé au 1er août.Le Japon, bien qu’allié-clé des Etats-Unis, est actuellement soumis aux mêmes droits de douane de base de 10% que la plupart des nations, ainsi qu’à des surtaxes de 25% sur les voitures et de 50% sur l’acier et l’aluminium.L’accord ramènera les droits de douane sur l’automobile à 15%, comme sur le reste des produits hormis l’acier et l’aluminium.Une décision qui fait grogner les trois grands constructeurs américains, dont les véhicules produits au Canada ou au Mexique, avec lequel Washington a pourtant un accord de libre-échange (ACEUM), sont eux taxés à hauteur de 25%.- Accord avec l’Europe en vue -Dans le même temps, les négociations entre l’Union européenne (UE) et les Etats-Unis semblent être entrées dans la dernière ligne droite, les Européens examinant une proposition américaine de droits de douane de base de 15% avec des exception sectorielles encore à définir, selon des sources diplomatiques, loin des 30% que Donald Trump menaçait d’appliquer le 12 juillet.Des “décisions” sont sur le point d’être prises, a ainsi affirmé mercredi le chancelier allemand, Friedrich Merz, alors que M. Trump assurait la veille qu’un accord avec “l’Europe viendra demain”.Chinois et Américains se rencontreront quant à eux la semaine prochaine à Stockholm, pour un crucial troisième cycle de discussions sur les droits de douane.L’accord avec le Japon, l’une des principales économies mondiales, représente un succès pour Donald Trump, qui l’a qualifié mardi sur Truth Social de “sans précédent”.”C’est un accord un peu différent mais parce que les Japonais ont proposé une solution très innovante, en apportant du financement, des garanties et du crédit hypothécaire à des projets majeurs ici aux Etats-Unis”, a détaillé mardi sur Bloomberg TV le secrétaire américain au Trésor, Scott Bessent.”‘C’est ce financement innovant qui permet de leur offrir 15%” même sur l’automobile, a-t-il ajouté.Donald Trump a assuré que cet accord apporterait “550 milliards de dollars” d’investissements dans le pays, sans plus de détails.”Nous pensons que c’est une grande réussite d’avoir pu obtenir la plus grande réduction (des surtaxes) parmi les pays ayant un excédent commercial avec les Etats-Unis”, s’est félicité le Premier ministre japonais, Shigeru Ishiba.- “Intérêt national du Japon” -Selon M. Trump, le Japon a accepté de s’ouvrir “au commerce des voitures et des pick-ups, du riz et d’un certain nombre d’autres produits agricoles” venant des Etats-Unis.Sur l’automobile qui représente 8% des emplois dans l’archipel, l’enjeu était de taille: elle constituait l’an dernier presque 30% des exportations du Japon vers les Etats-Unis. Or, à la suite des surtaxes de 25% imposées depuis avril, ces exportations ont dégringolé d’un quart sur un an en mai et en juin.Selon M. Ishiba, l’accord conclu prévoit que ces surtaxes soient divisées par deux, et s’ajoutent aux droits de douane préexistants de 2,5% pour parvenir à une taxation finale de 15%.Par ailleurs, gonfler les importations de riz était ces derniers mois un tabou pour Tokyo, qui assurait défendre les intérêts des agriculteurs locaux.”Nous avons poursuivi les négociations pour parvenir à un accord répondant à l’intérêt national du Japon et des Etats-Unis” et “rien n’impose des sacrifices à nos agriculteurs”, a affirmé mercredi M. Ishiba.Le Japon importe actuellement jusqu’à 770.000 tonnes de riz exemptés de droits de douane et pourrait importer davantage de céréales américaines dans cette limite – au détriment d’autres origines -, a-t-il expliqué.En revanche, les surtaxes américaines de 50% sur l’acier et l’aluminium ne sont pas concernées par l’accord, pas davantage que les dépenses de défense du Japon dont M. Trump réclame le renforcement, a précisé le négociateur nippon, Ryosei Akazawa.