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La Bourse de Paris termine en hausse

La Bourse de Paris a terminé dans le vert vendredi, rassurée par la décision de Donald Trump de temporiser sur une éventuelle participation américaine dans la guerre Iran-Israël.Le CAC 40 a pris 0,48% à 7.589,66 points, en hausse de 36,21 points. La veille, il avait cédé 1,34%. Sur l’ensemble de la semaine, l’indice vedette parisien a toutefois perdu 1,24%.Donald Trump a annoncé jeudi soir qu’il se donnait “deux semaines” pour décider d’une intervention militaire américaine aux côtés d’Israël.Cette nouvelle “a été très bien interprétée par les marchés”, relève Antoine Andreani, analyste de marchés pour XTB, interrogé par l’AFP.Cela “a quelque peu apaisé les tensions”, abonde Ipek Ozkardeskaya, analyste à Swissquote Bank. La veille, les Bourses avaient nettement reculé en raison de propos du président américain laissant planer le doute sur une éventuelle intervention.Plus généralement, “les marchés prennent en compte le fait que Donald Trump n’a pas intérêt à un embrasement du conflit, qui provoquerait une flambée du pétrole et de l’inflation”, ce qui “réduirait le pouvoir d’achat de ses électeurs”, estime Antoine Andreani.La France, l’Allemagne et le Royaume-Uni espèrent en profiter pour relancer les discussions sur le nucléaire iranien et donner une chance à la diplomatie, lors d’une réunion débutée vendredi à Genève entre leurs ministres des Affaires étrangères et leur homologue iranien, Abbas Araghchi.Autre information de la séance: un gouverneur de la Fed, Christopher Waller, a jugé vendredi que la banque centrale américaine devrait rapidement baisser ses taux directeurs, dès sa réunion de juillet.Une surprise, alors que son président Jerome Powell avait laissé entendre lors de sa réunion, cette semaine, que la Fed ne devait pas dévier rapidement de sa posture, inquiet de voir l’inflation repartir avec les hausses de droits de douane aux États-Unis.Côté obligataire, l’emprunt à dix ans français a atteint 3,24%, contre 3,27% la veille en clôture. Son équivalent allemand, référence en Europe, a atteint 2,51%.Eutelsat dans l’espaceLe titre d’Eutelsat a pris la tête du SBF 120, affichant une hausse de 30,81% à 3,72 euros l’action.Face à l’américain Starlink, la France réinvestira 717 millions d’euros dans le groupe, champion européen des satellites, pour en devenir le premier actionnaire, ont officialisé l’entreprise et l’Élysée jeudi soir.

Airbags Takata: des juges saisis pour mise en danger de la vie d’autrui

Nouvelle étape dans l’affaire des airbags défaillants du fabriquant japonais Takata ayant provoqué des morts en France: des juges d’instruction enquêtent sur des soupçons de tromperie aggravée et mise en danger de la vie d’autrui.Les investigations pourraient en outre être étendues à trois accidents mortels. A ce stade, trois parquets se sont en effet dessaisis au profit de celui de Paris des enquêtes qu’ils menaient dans leur juridiction.”A la réception formelle des procédures”, le parquet de Paris “pourra saisir supplétivement les juges d’instruction”, a-t-il expliqué vendredi, sollicité par l’AFP.Le 3 juin, le parquet de Tarbes s’est ainsi dessaisi d’une enquête préliminaire ouverte après l’explosion d’un airbag Takata le 18 novembre 2023 à Galan (Hautes-Pyrénées) ayant causé la mort d’un homme né en juillet 1972, conducteur d’une C3.Le même jour, le parquet de Fort-de-France s’est dessaisi d’une enquête préliminaire ouverte à la suite de l’explosion d’un airbag Takata le 28 décembre 2021 aux Trois-Ilets (Martinique) ayant causé la mort d’un homme né en avril 1954, conducteur d’une C3.Et le 17 juin, le parquet de Reims s’est dessaisi d’une enquête préliminaire ouverte après l’explosion d’un airbag Takata le 11 juin 2025 à Reims ayant causé la mort d’une femme née en octobre 1988, conductrice elle aussi d’une C3.L’information judiciaire a été ouverte le 16 avril pour “pratiques commerciales trompeuses, tromperie aggravée, non-information des acquéreurs d’un produit de sa non-conformité portant sur une qualité substantielle, mise en danger de la vie d’autrui”, a détaillé le ministère public.- Scandale mondial -Me Charles-Henri Coppet, qui défend 11 familles de personnes décédées et 12 blessés, a souligné auprès de l’AFP que l’ouverture de cette information judiciaire “était attendue depuis longtemps” et a regretté que “le volet corporel”, lié aux morts et blessures involontaires, ne soit toujours pas ouvert, alors que la première plainte de l’association UFC-Que Choisir date de janvier 2025.A la suite de plaintes déposées à Versailles par Que choisir et par plusieurs propriétaires de véhicules du groupe Stellantis, puis du dessaisissement du parquet de Versailles, la Jirs (Juridiction interrégionale spécialisée) de Paris a ouvert une enquête, puis a “proposé à d’autres parquets de joindre leurs procédures connexes à celle-ci”, a rappelé le parquet de Paris.D’autres informations judiciaires ont été ouvertes et d’autres plaintes ont été déposées dans d’autres juridictions, a précisé le parquet, dont la juridiction n’est ainsi pas, à ce stade, saisie de toutes les procédures relatives aux airbags Takata.Le 10 avril, la Chancellerie avait demandé le regroupement à la Jirs de Paris de l’ensemble des enquêtes, “dans l’intérêt d’une bonne administration de la justice”.Depuis 2014, le scandale industriel de ces airbags défectueux, qui ont provoqué une série de morts, secoue le secteur de l’automobile dans le monde.A cause d’un gaz qui vieillit mal, ces équipements de sécurité censés protéger les passagers en cas de choc, peuvent exploser, notamment dans les climats chauds et humides, en projetant des pièces au visage des conducteurs.- Immobilisation de véhicules -De nombreux constructeurs ont dû immobiliser des millions de véhicules à travers la planète, afin de remplacer les airbags défectueux.Le ministère des Transports a recensé au total en France 18 morts et 25 blessés – dont 16 décès et 24 blessés dans les Outre-mer.L’accident mortel à Reims a conduit mardi Citroën à demander l’immobilisation immédiate (un rappel appelé “stop drive”) de toutes les C3 et DS3 en Europe encore équipées de ce type d’équipement dangereux, quelle que soit leur année de production, suivie d’une réparation, après une demande en ce sens du ministre français des Transports, Philippe Tabarot.En France, Citroën avait lancé une immobilisation de quelque 236.900 modèles C3 et DS3 dans le nord du pays début 2025, après une première campagne au printemps 2024 dans le sud de l’Europe pour certains modèles. La mesure ne concernait pas jusqu’à présent les voitures fabriquées après 2013.Pour les modèles fabriqués à partir de 2014, un rappel en concession par lettre simple, sans “stop drive”, avait été lancé en mai 2025, car selon Stellantis, ses analyses ne montraient pas de risque de dégradation au-delà de 2013″.Près d’un tiers des véhicules doivent encore être réparés, selon le constructeur.

Meloni et l’UE investissent en Afrique dans l’espoir de limiter l’immigration

Limiter l’émigration venant d’Afrique en aidant l’économie du continent, tout en y étendant l’influence de l’Italie: Giorgia Meloni a présenté vendredi des engagements de son “plan Mattei”, aux ambitions jugées par certains irréalistes, lors d’un sommet co-présidé par Ursula von der Leyen.”Nous venons d’assister à la conclusion de cinq accords très importants, apportant plus de 1,2 milliard d’euros d’investissements” européens et italiens “à l’Afrique”, a déclaré vendredi la présidente de la Commission européenne, venue à Rome soutenir ce dispositif porté à bout de bras par la cheffe du gouvernement ultraconservateur Giorgia Meloni.Au dire du gouvernement, le “plan Mattei” mobilisera jusqu’à 5,5 milliards d’euros dans sa phase initiale pour des initiatives éparpillées sur 14 pays. “Le défi pour nous est que l’Afrique puisse grandir (…) en offrant une perspective à ses jeunes, notamment pour combattre en amont les causes qui poussent trop de jeunes à payer des organisations criminelles pour entreprendre une traversée dangereuse” vers l’Europe, a avancé vendredi Giorgia Meloni.”Nous savons tous que l’Afrique a besoin de ses talents, de ses compétences, de ses entrepreneurs et de sa main-d’Å“uvre,” a abondé Ursula Von Der Leyen à Rome.Le plan porte le nom d’Enrico Mattei, père fondateur du géant italien des hydrocarbures Eni, connu pour avoir mis en place des contrats d’extraction de pétrole plus avantageux pour les pays producteurs.C’est cet héritage que revendique Rome, qui promet des relations avec l’Afrique dénuées de “paternalisme”.Une allusion à peine dissimulée à la France, qui a vu son influence en Afrique reculer, plusieurs pays du Sahel ayant sommé Paris de retirer ses forces militaires.- Energie et matières premières -Un moyen également de renforcer les relations commerciales entre l’Italie et le continent dans le domaine de l’énergie, alors que l’invasion russe en Ukraine a forcé l’Italie à chercher de nouveaux fournisseurs de l’autre côté de la Méditerranée, notamment en Algérie.Quatorze pays africains sont concernés, notamment ceux du Maghreb – sauf la Libye -, le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Kenya ainsi que l’Ethiopie, où Rome a un passé colonial.Les projets plus importants en termes de financements concernent l’énergie et les matières premières, tandis que d’autres fonds sont destinés à l’éducation, la santé et l’accès à l’eau.Par exemple, étaient au centre du sommet vendredi des financements concernant une voie ferrée entre la Zambie et l’Angola, qui “permettra de stimuler le commerce intra-africain”, a salué vendredi le président de la Commission de l’Union africaine Mahamoud Ali Youssouf.Interrogée par l’AFP, une porte-parole de la Commission européenne a estimé que le Plan Mattei était une “contribution importante” à la stratégie européenne “Global Gateway” annoncée en 2021, qui inclut de nombreux investissements en Afrique en réponse au programme chinois des “Nouvelles routes de la soie”.Les financements européens, prévus à hauteur de 150 milliards d’euros, font pourtant pâlir les 5,5 milliards avancés par Rome.- “Trop promis” -Pour Giovanni Carbone, professeur à l’université de Milan et chef du programme Afrique de l’Institut pour les études de politique internationale (ISPI), le gouvernement “a trop promis” en faisant miroiter que ces investissements, en créant des emplois et de la croissance, pourraient réduire le nombre de migrants. “Les financements que l’Italie peut mettre à disposition ne sont pas à la bonne échelle”, a-t-il jugé auprès de l’AFP.Le “plan Mattei” a été globalement bien reçu par les gouvernements partenaires, dont plusieurs représentants étaient présents au sommet vendredi.”On ne peut se suffire des seules promesses souvent non tenues”, avait toutefois prévenu en janvier 2024 à Rome Moussa Faki Mahamat, alors président de la Commission de l’Union africaine.Le président kényan William Ruto avait alors également salué ce plan “ambitieux”, mais noté “que l’investissement seul n’est pas suffisant”, rappelant d’autres obstacles pour les économies africaines qui doivent payer “cinq fois plus pour leur dette” que les pays européens.Giorgia Meloni a justement annoncé vendredi son intention de “transformer environ 235 millions d’euros de dette” de pays en développement “en projets de développement.”Pour Simone Ogno de l’ONG ReCommon, qui “travaille pour contrer le pouvoir des multinationales”, les investissements du “plan Mattei” pourraient servir avant tout les intérêts des “grandes entreprises de l’industrie italienne des combustibles fossiles”.D’importantes sociétés italiennes sont impliquées dans le plan, comme Eni et le transporteur d’électricité Terna, ou encore le groupe agro-industriel Bonifiche Ferraresi.

Espace: Macron appelle l’Europe à mener une “reconquête à marche forcée”

Emmanuel Macron a exhorté vendredi l’Europe à mener une “reconquête à marche forcée” dans le domaine du spatial, sur fond de concurrence grandissante d’acteurs extérieurs, en particulier américains.Le président français, lors d’un discours au salon de l’aéronautique du Bourget, a souhaité que l’Union européenne se donne les moyens de devenir une “puissance spatiale” et promis de “se battre” pour une “préférence européenne” en la matière.Il a également annoncé pour fin octobre une “stratégie spatiale nationale” française, qui s’articulera avec l’européenne, et l’organisation début 2026 d’un “Space Summit” en France pour “consolider toute cette stratégie et mobiliser nos partenaires publics et privés à travers la planète”.M. Macron a relevé que l’Europe spatiale avait ces dernières années “manqué plusieurs tournants”, qu’il s’agisse des lanceurs réutilisables ou modulaires.”SpaceX a bouleversé le marché, Amazon se lance aussi. La Chine n’est pas en reste et je pense qu’il faut qu’on soit très lucide tous ensemble”, a-t-il noté, en remarquant que les Européens avaient été “à deux doigts d’être totalement sortis du jeu des constellations LEO”, les satellites en orbite basse.”On ne peut pas accepter que nous, nos partenaires, devions passer ou dépendre de constellations non européennes en orbite basse”, ce serait “une folie”, a martelé le président français, en qualifiant la constellation d’Eutelsat et Oneweb de “trésor stratégique”.”Et donc, nous soutenons pleinement l’augmentation de capital massive qui a été annoncée” jeudi pour développer Eutelsat, a-t-il répété, en appelant aussi des acteurs extra-européens à en devenir “partenaires”.”Ça doit être la solution de nos grands partenaires stratégiques, golfiques, indiens, canadiens, brésiliens”, a ajouté le chef de l’Etat.”Notre Europe doit donc décider de redevenir une puissance spatiale, la France en étant le coeur”, a-t-il plaidé, au nom aussi de la défense du continent face aux menaces stratégiques.Sur certains aspects du spatial, “il y a des endroits où on ne peut pas faire de la compétition” entre Européens, a-t-il estimé, en déplorant aussi que certains utilisent “des lanceurs non-européens”.”Alors qu’on prépare le cadre budgétaire à venir, le spatial doit être un enjeu clé, et on doit mettre plus d’argent en Européens sur le spatial”, sans oublier de “continuer de faire venir les capitaux privés”, selon lui.Mais plus largement, “il nous faut résoudre la question fondamentale de la préférence européenne”. “On est le seul espace qui a continué jusqu’à aujourd’hui à se penser comme un marché et pas comme une puissance”, a-t-il regretté.”Et donc, il faut qu’on ait cette discipline dans les stratégies d’achat. La France l’a, ce n’est pas partout le cas en Europe”, a-t-il souligné.

De Pékin à Rihanna, les poupées Labubu mascottes du soft power chinois

Air espiègle et crocs affûtés, les poupées Labubu de la marque chinoise Pop Mart déferlent sur la planète, des boutiques new-yorkaises aux sacs de stars comme Rihanna et Dua Lipa, donnant de la Chine une nouvelle image branchée.Basée à Pékin, la chaîne de magasins Pop Mart, qui vend des figurines et divers personnages à collectionner, s’inscrit dans la vague montante des produits culturels chinois qui séduisent à l’étranger.Les Labubu (prononcer “Laboubou”) sont devenues au fil des semaines les ambassadrices d’une Chine plus cool. Même là où l’image du géant asiatique dans l’opinion est souvent majoritairement négative, comme en Europe de l’Ouest ou en Amérique du Nord.Ces poupées sont “un peu étranges, laides, mais très inclusives, donc les gens s’y identifient”, affirme à l’AFP Lucy Shitova, une décoratrice d’intérieur, dans un magasin Pop Mart de Londres.Par crainte de débordements après les attroupements de clients qui s’étaient formés devant les boutiques, les ventes de Labubu y sont désormais uniquement réalisées en ligne.Contrairement au Japon et à la Corée du Sud, reconnus en Asie et au-delà pour leur cinéma, leur mode et leur musique, la Chine peine souvent à exporter sa culture, freinée par la censure imposée par le Parti communiste.Peu d’entreprises chinoises parviennent à imposer leurs marques sur le marché du haut de gamme, plombées par le stéréotype de mauvaise qualité associée au “made in China”.”C’est difficile pour les consommateurs dans le monde de percevoir la Chine comme une nation créatrice de marques”, souligne Fan Yang, professeure à l’Université du Maryland (États-Unis).- L’effet TikTok -Pop Mart a toutefois réussi à aller contre cette tendance, au point d’être désormais victime de contrefaçon. Et ces dernières années, des marques haut de gamme comme Shushu/Tong (prêt-à-porter féminin) ou Songmont (sacs) ont percé à l’international.”Ce n’est qu’une question de temps avant que d’autres marques chinoises ne deviennent reconnaissables à l’échelle mondiale”, estime Mme Yang.Grâce aux succès viraux comme celui des Labubu, “les produits et l’image (de la Chine) gagnent en attractivité auprès des jeunes Occidentaux”, estime par ailleurs Allison Malmsten, analyste du cabinet Daxue Consulting.Les réseaux sociaux aidant, l’image du géant chinois pourrait évoluer positivement comme celle “du Japon entre les années 1980 et 2010 avec les Pokémon et Nintendo”, souligne-t-elle.L’application TikTok, conçue par le chinois ByteDance, a ouvert la voie à l’ascension des Labubu en leur permettant de devenir le premier produit chinois quasi-indispensable à la jeunesse mondiale.La plateforme “a probablement contribué à changer la perception des consommateurs envers la Chine”, affirme Joshua Kurlantzick, expert du groupe de réflexion américain Council on Foreign Relations.TikTok revendique plus d’un milliard d’utilisateurs dans le monde, dont près de la moitié de la population américaine.L’application, dans le collimateur de la Maison Blanche au nom de la sécurité nationale, a failli être interdite aux Etats-Unis, poussant ses utilisateurs américains vers Rednote, une autre plateforme chinoise qui a accueilli à bras ouvert ces “réfugiés numériques”.- Labubumania -TikTok héberge plus de 1,7 million de vidéos sur le seul sujet Labubu et le réseau social est devenu un vecteur important de diffusion des tendances venues de Chine.Tous ces produits culturels peuvent “améliorer l’image de la Chine en tant que pays capable de produire des biens et services attractifs à l’échelle mondiale”, déclare Joshua Kurlantzick.En parallèle, l’image écornée des États-Unis sous Donald Trump a pu bénéficier à la Chine, estime Fan Yang de l’Université du Maryland.”Le lien que beaucoup établissent entre le déclin apparent du soft power américain et l’amélioration de l’image de la Chine reflète à quel point ces deux pays sont imbriqués dans l’esprit des gens”, note-t-elle.Les Labubu semblent en tout cas susciter un intérêt croissant pour la Chine auprès des plus jeunes. Dans un petit parc d’attractions Pop Mart à Pékin, Maryam Hammadi, une Qatarienne de 11 ans, posait ainsi cette semaine avec sa famille devant une statue Labubu.”Dans mon pays, tout le monde adore les Labubu”, affirme-t-elle à l’AFP. 

Soutenue par l’UE, Meloni investit en Afrique pour limiter l’émigration

Limiter l’émigration venant d’Afrique en aidant l’économie du continent, tout en y étendant l’influence de l’Italie: Giorgia Meloni promeut vendredi son “plan Mattei”, aux ambitions jugées par certains irréalistes, lors d’un sommet co-présidé par Ursula von der Leyen.La présidente de la Commission européenne est à Rome pour soutenir ce dispositif porté à bout de bras par la cheffe du gouvernement ultraconservateur Giorgia Meloni.Au dire du gouvernement, le “plan Mattei” mobilisera 5,5 milliards d’euros pour des initiatives éparpillées sur 14 pays, mais selon un rapport officiel de novembre, moins de deux milliards d’euros ont déjà été assignés par l’Italie à des projets précis, sous forme de dons, de prêts ou de garanties sur plusieurs années.Pour “supprimer les causes” de l’immigration clandestine en Italie, Giorgia Meloni avait annoncé un mois après son élection en 2022 vouloir soutenir les économies des pays africains.D’où ce plan qui porte le nom d’Enrico Mattei, père fondateur du géant italien des hydrocarbures Eni, connu pour avoir mis en place des contrats d’extraction de pétrole plus avantageux pour les pays producteurs.C’est précisément cet héritage que revendique Rome, qui promet des relations avec l’Afrique dénuées de “paternalisme”.Une allusion à peine dissimulée à la France, qui a vu son influence en Afrique reculer, plusieurs pays du Sahel ayant sommé Paris de retirer ses forces militaires.- Energie et matières premières -Un moyen également de renforcer les relations commerciales entre l’Italie et le continent dans le domaine de l’énergie, alors que l’invasion russe en Ukraine a forcé l’Italie à chercher de nouveaux fournisseurs de l’autre côté de la Méditerranée, notamment en Algérie.Quatorze pays africains sont concernés, notamment ceux du Maghreb – sauf la Libye -, le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Kenya ainsi que l’Ethiopie, où Rome a un passé colonial.Les projets plus importants en termes de financements concernent l’énergie et les matières premières, tandis que d’autres fonds sont destinés à l’éducation, la santé et l’accès à l’eau.Rome compte par exemple participer au financement d’une voie ferrée entre la Zambie et l’Angola, et investir 65 millions d’euros dans la production de biocarburants au Kenya.A l’occasion du sommet vendredi, où sont attendus plusieurs dirigeants africains, Bruxelles cherchera par ailleurs à faire converger le plan italien et sa stratégie “Global Gateway” annoncée en 2021, qui inclut de nombreux investissements en Afrique en réponse au programme chinois des “Nouvelles routes de la soie”.Interrogée par l’AFP jeudi, une porte-parole de la Commission européenne a estimé que le Plan Mattei est une “contribution importante” à ce projet européen, dont les financements à hauteur de 150 milliards d’euros font pourtant pâlir les 5,5 milliards avancés par Rome.Pour Giovanni Carbone, professeur à l’université de Milan et chef du programme Afrique de l’Institut pour les études de politique internationale (ISPI), d’un point de vue diplomatique, l’Italie peut s’afficher comme un acteur plus “présentable” que la France pour porter les intérêts européens, notamment dans les pays du Sahel qui “ont claqué la porte” à l’ex-puissance coloniale.- “Trop promis” -Mais le gouvernement “a trop promis” en faisant miroiter que ces investissements, en créant des emplois et de la croissance, pourraient réduire le nombre de migrants. “Les financements que l’Italie peut mettre à disposition ne sont pas à la bonne échelle”, a-t-il jugé auprès de l’AFP.Le “plan Mattei” a été globalement bien reçu par les gouvernements partenaires. “On ne peut se suffire des seules promesses souvent non tenues”, avait toutefois prévenu en janvier 2024 à Rome le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat.Le président kényan William Ruto avait alors également salué ce plan “ambitieux”, mais noté “que l’investissement seul n’est pas suffisant”, rappelant d’autres obstacles pour les économies africaines qui doivent payer “cinq fois plus pour leur dette” que les pays européens.Pour l’ONG ReCommon, qui “travaille pour contrer le pouvoir des multinationales”, les investissements du “plan Mattei” pourraient servir avant tout les intérêts des “grandes entreprises de l’industrie italienne des combustibles fossiles”, a jugé auprès de l’AFP Simone Ogno qui s’occupe des sujets liés à la finance et au climat pour l’organisation.D’importantes sociétés italiennes sont impliquées dans le plan, comme Eni et le transporteur d’électricité Terna, ou encore le groupe agro-industriel Bonifiche Ferraresi.Simone Ogno craint que certains projets se focalisent sur l’exportation de matières premières, “dont on ne sait pas ce qui restera dans les pays producteurs”.”Le suivi” des projets “sera important”, estime Giovanni Carbone, qui note que “les efforts sur le sujet ne sont pas encore suffisants”.

France Music Week: des dirigeants internationaux réunis en sommet à l’opéra Garnier

Une centaine de représentants français et internationaux de l’industrie musicale sont réunis vendredi à l’opéra Garnier à Paris pour le sommet de la France Music Week, qui se penche sur l’avenir de la filière, avant une clôture à l’Elysée.L’événement met en lumière “les grandes dynamiques de la filière, ses nouveaux axes de croissance et les opportunités d’avenir pour le monde de la musique”, selon les organisateurs de ce nouvel événement porté par le ministère de la Culture et le Centre national de la musique (CNM).Parmi les participants, une douzaine de dirigeants doivent prendre la parole dans l’après-midi: les plateformes d’écoute musicale YouTube, Spotify et Deezer, les labels Warner, Universal, Sony et Believe, des organismes syndicaux comme la Sacem et la Fédération internationale de l’industrie phonographique (IFPI) ou encore le géant des tournées Live Nation, qui produit par exemple les shows de Beyoncé, de passage au Stade de France cette semaine.Nouveaux marchés, leviers de croissance, modèles de monétisation, mais aussi impact de l’intelligence artificielle (IA) générative dans la création font partie des thèmes abordés pendant ce sommet.”Il s’agit en effet d’éviter que la musique 100% synthétique, générée par IA, ne prolifère au détriment des créateurs. A nous donc de porter collectivement un usage éthique et responsable de l’IA, dans le respect des auteurs et de tous les acteurs qui Å“uvrent pour son déploiement”, a déclaré la ministre Rachida Dati, rappelant l’ouverture début juin de concertations entre fournisseurs d’IA et ayants droit.Dans la matinée, la plateforme de streaming française Deezer a annoncé que les albums contenant des titres entièrement générés par IA sont désormais signalés par une mention à l’attention de ses utilisateurs, une première mondiale selon la plateforme tricolore.Les participants seront conviés à l’Elysée pour un discours de clôture d’Emmanuel Macron, avant le traditionnel concert de la Fête de la musique dans les jardins du palais présidentiel.La France Music Week s’achèvera, elle, samedi, véritable jour de la Fête de la musique, avec un concert gratuit dans les jardins du Louvre, pour lequel sont attendus quelque 35.000 spectateurs. D’un coût global de 7 millions d’euros, l’événement a associé depuis lundi conférences, démonstrations et concerts d’artistes émergents, dans le but de promouvoir “la richesse de la création musicale française”.L’Etat s’est également engagé à financer, à travers la banque publique d’investissement Bpifrance, les entreprises de la filière à hauteur de 500 millions d’euros d’ici 2030, notamment pour accompagner des projets de développement à l’international ou des rachats d’actifs.

Sept assiettes et plats uniques et inédits de Picasso vendus pour près de 290.000 euros à Genève

Sept céramiques -assiettes et plats – uniques et inédites de Picasso ont été vendues jeudi soir aux enchères à Genève pour près de 290.000 euros.”Réalisées entre 1947 et 1963 dans l’atelier de Madoura (…), ces pièces uniques ont totalisé CHF 272.000 (près de 290.000 euros, NDLR), pour une estimation basse de CHF 145.000, rappelant l’engouement du public pour les Å“uvres du maître sous toutes ses formes”, selon un communiqué de la maison Piguet.Motifs emblématiques de l’univers artistique de Pablo Picasso, pigeon, chèvre, taureau, poisson et oiseau ornent ces plats et assiettes aux couleurs variées.Créées entre 1947 et 1963 dans l’atelier Madoura par le géant de l’art moderne, à Vallauris (sud de la France), ces céramiques ont été pour la première fois exposées au grand public ces derniers jours, avant les enchères.”Ces pièces uniques appartenaient à la succession Picasso et les héritiers, au début des années 1980, en ont fait cadeau à un de leurs amis”, avait expliqué Bernard Piguet, directeur de la maison d’enchères, lors de la présentation des Å“uvres à l’AFP avant la vente.Un proche des Picasso, amateur d’art français, dont le nom n’a pas été dévoilé, les a conservées jusqu’à sa mort. Ses héritiers les ont vendues en lots séparés.Parmi la sélection d’art contemporain de la vente, un des premiers monochromes bleus de l’artiste français Yves Klein, daté de 1959 et resté inédit jusqu’à aujourd’hui, a été vendu pour 114.000 francs suisses.L’oeuvre (IKB328), mesurant 21×17 cm, a été réalisée à l’aide du fameux pigment International Klein Blue (IKB) que l’artiste breveta en 1960.

Le “saumon turc”, nouvel or rose de la mer Noire

Assis dans son vaste bureau avec vue sur la mer Noire, Tayfun Denizer a le sourire: ses truites arc-en-ciel, élevées dans des cages immergées qu’il désigne au loin, ont fait de lui un homme riche.”Nos exportations ont bondi de 500.000 dollars en 2017 à 86 millions de dollars l’an passé, et ce n’est qu’un début”, assure à l’AFP le jeune patron de Polifish, un des principaux producteurs en mer Noire de ce poisson vendu sous le nom de “saumon turc”.Balbutiante il y a dix ans, sa production, destinée presque exclusivement à l’export, a explosé en même temps que la demande mondiale pour le saumon continuait de croître, en dépit des critiques visant l’aquaculture intensive.Plus de 78.000 tonnes de cette truite élevée sur les côtes froides du nord de la Turquie ont été exportées en 2024, seize fois plus qu’en 2018.Ce business a rapporté plus de 430 millions d’euros sur l’année aux producteurs turcs, un chiffre amené à croître mais encore modeste face aux 11 milliards d’euros d’exportations engrangés en 2024 par les mastodontes norvégiens du saumon et de la truite.La Russie, qui depuis 2014 interdit l’importation de saumon norvégien en réponse aux sanctions occidentales décrétées après l’annexion de la Crimée, a absorbé l’an passé 74,1% des exportations de “saumon turc”, devant le Vietnam (6%), le Bélarus, l’Allemagne et le Japon.- “Succès spectaculaire” -“Avec la Russie il y avait un marché disponible et facile d’accès, proche de la Turquie”, souligne Stale Knudsen, anthropologue à l’université de Bergen (Norvège) et spécialiste de la pêche en mer Noire, pour qui le “succès spectaculaire” du “saumon turc” tient aussi à l’expérience tirée de l’élevage du bar et de la dorade, dont la Turquie est le leader européen.Les salmoniculteurs turcs ont également bénéficié des innombrables lacs de barrage du pays, où les poissons grandissent avant d’être transférés en mer Noire.Là, la température de l’eau, inférieure à 18 degrés d’octobre à juin, leur permet d’atteindre 2,5 à 3 kg à l’abattage.Dernier atout: le prix. “Notre saumon est moins cher que le norvégien, d’environ 15 à 20%”, affirme Ismail Kobya, directeur général adjoint d’Akerko, un poids lourd du secteur qui exporte principalement vers le Japon et la Russie.”Les espèces sont différentes mais en termes de goût, de couleur et de chair, notre poisson est supérieur au saumon norvégien. Nos clients japonais le confirment”, jure-t-il depuis le siège d’Akerko, près de Trabzon (nord-est), devant lequel des berlines allemandes patientent sous de hauts mâts coiffés des drapeaux turc, russe et japonais.À l’intérieur, par douze degrés, une centaine d’employés bottés et gantés trient, étêtent, vident et nettoient des “saumons turcs” certifiés ASC, un label délivré aux élevages considérés comme “responsables”.- “Pratiques inadéquates” -“Depuis deux ans, de nombreux producteurs turcs cherchent à obtenir des labels, mais l’idée derrière n’est pas seulement d’être plus durables. Il s’agit surtout d’une stratégie pour pénétrer les marchés européens, où les Norvégiens conservent une forme de contrôle”, affirme Stale Knudsen, selon qui ces labels ne sont pas toujours gages de durabilité.Dans une étude de 2024, des chercheurs d’un institut public turc s’inquiétaient ainsi que “la croissance rapide du secteur (…) entraîne une baisse incontrôlée du taux de survie” des poissons.Évoquant la “propagation de maladies” et des “pratiques d’élevage inadéquates”, les chercheurs estimaient que près de 70% des “saumons turcs” mourraient prématurément. Interrogée par l’AFP, l’entreprise Polifish, elle aussi labellisée ASC, reconnaît une mortalité d’environ 50%, survenant principalement dans les lacs de barrage. “Comme les poissons sont petits, leur immunité n’est pas encore totale”, justifie Talha Altun, son directeur général adjoint.Son concurrent Akerko prétend lui être “arrivé à un stade où nous n’avons presque plus de maladie”. “Dans nos cages en mer Noire, la mortalité est inférieure à 5%, mais ce sont des activités agricoles, donc tout peut arriver”, avertit Ismail Kobya.- “Poissons artificiels” – Les fermes aquacoles visibles depuis la côte s’attirent les foudres de certains pêcheurs, inquiets de voir des cages de 50 mètres de diamètre être installées là où leurs filets remontaient anchois, chinchards et bonites.Mustafa Kuru, président d’une union locale de pêcheurs, s’oppose bec et ongles à un projet de ferme dans sa zone de pêche, à 70 km de la frontière géorgienne.”Les cages bloquent le passage des poissons et que se passe-t-il lorsque le passage est bloqué ? Les poissons se mettent à quitter la zone”, affirme le pêcheur, qui accuse certains salmoniculteurs de gaver leurs “poissons artificiels” de produits chimiques.Selon lui, le manque de poissons dans les eaux voisines a déjà contraint deux bateaux de son port à aller pêcher cette année au large des côtes ouest de l’Afrique.”Si les poissons désertent, nos bateaux finiront par pourrir dans nos ports”, prophétise-t-il.

Streaming: Deezer, première plateforme à épingler les titres 100% générés par IA

Les albums contenant des titres entièrement générés par l’intelligence artificielle (IA) sont désormais signalés par une mention à l’attention des utilisateurs de la plateforme de streaming française Deezer, une première mondiale, a annoncé son directeur général Alexis Lanternier à l’AFP vendredi.”Contenu généré par IA, certains morceaux de cet album peuvent avoir été créés à l’aide de l’intelligence artificielle”, indique cette mention qui apparaît sur les albums dont les pistes sont issues de prompts, une simple requête en langage courant.Pour taguer ces titres “100% IA”, Deezer utilise un outil de détection qu’elle a développé, capable de repérer des marqueurs spécifiques de l’intelligence artificielle dans le signal audio d’une musique et “fiable à 98%”, a assuré Alexis Lanternier.”Le signal audio, c’est un nombre d’informations extrêmement complexe. Quand les algorithmes d’IA génèrent de la nouvelle chanson, ils ont des espèces de petits bruits qui les identifient, propres à eux (…) qu’on va pouvoir retrouver. Ce n’est pas audible à l’oreille mais c’est visible dans le signal audio”, a-t-il détaillé.L’arrivée de cette mention s’inscrit dans la stratégie de la plateforme d’écoute. Elle avait annoncé en avril recevoir chaque jour plus de 20.000 pistes entièrement générées par intelligence artificielle, soit plus de 18% des contenus mis en ligne.Réalisables via des applications dédiées comme Suno et Udio et diffusés pour capter de la valeur, ces contenus ne sont pas supprimés de sa bibliothèque mais évincés du calcul des écoutes, évitant ainsi de diluer l’assiette de royalties. “Ce dont Deezer veut s’assurer, c’est qu’on ne prend pas les droits d’auteur qui doivent aller aux artistes”, a rappelé M. Lanternier.La plateforme a également signé en janvier un accord avec la Sacem – puissant organisme français de droits d’auteur – pour mieux rétribuer les créateurs d’une oeuvre musicale.Avec environ 9,7 millions d’utilisateurs dans le monde, essentiellement français, Deezer arrive loin derrière le leader suédois Spotify et ses 268 millions d’abonnés premium, qui a annoncé des hausses tarifaires en France dès juillet.Interrogé sur la possibilité pour Deezer d’augmenter à son tour le prix de ses abonnements, Alexis Lanternier a répondu: “ce n’est pas prévu dans les mois qui viennent mais c’est quelque chose qui arrivera forcément”, compte tenu de l’inflation et d’une “certaine pression pour l’industrie musicale pour mieux soutenir les artistes”.Â