Budget: Lecornu veut changer de méthode pour essayer de surmonter les blocages au Parlement

Pour conjurer la perspective d’un rejet du budget à la fin de l’année, Sébastien Lecornu veut changer de méthode en réunissant les partis sur des “priorités absolues” comme la sécurité, l’agriculture et l’énergie et en soumettant ensuite ces discussions à des votes thématiques au Parlement.Le premier pourrait avoir lieu lundi prochain: le Premier ministre va, selon son entourage, proposer à la conférence des présidents de l’Assemblée, réunie mardi matin, “qu’un vote ait lieu” sur “la stratégie de défense nationale, les moyens supplémentaires et les efforts industriels à engager”.Les armées seraient “les premières victimes” d’un échec des discussions budgétaires, avec l’abandon de la hausse de 6 milliards d’euros de crédits prévue dans la loi de programmation militaire, a expliqué M. Lecornu lors d’une allocution lundi matin depuis Matignon.Le chef du gouvernement s’est dit toujours convaincu qu’il peut exister “une majorité” à l’Assemblée. Mais, soulignant “l’alerte” constituée par le rejet quasi unanime du volet “recettes” du budget de l’État par les députés ce week-end, ce qui les a empêchés d’examiner la partie “dépenses”, il a annoncé un changement de méthode d’ici la reprise des débats à l’Assemblée mi-décembre.A cette fin, il va recevoir l’ensemble des formations politiques ainsi que les partenaires sociaux pour discuter de cinq thèmes vus comme des “priorités (…) absolues” : le déficit, la réforme de l’État, l’énergie, l’agriculture ainsi que la sécurité intérieure et extérieure.Le résultat de ces discussions pourrait donner lieu dans la foulée à des votes par thématique afin de créer “un cadre de compromis” ensuite sur le budget, a précisé Matignon.”Des mesures dilatoires” pour le président du groupe socialiste au Sénat, Patrick Kanner. “Le vote fondamental, c’est le budget, il faut aller au bout dans la clarté. Je suis pour le débat parlementaire mais pas pour une forme de confusion nuisible (…). L’énergie du Premier ministre devrait être consacrée à trouver un compromis sur le budget”, a-t-il réagi auprès de l’AFP.Lors d’une conférence des présidents chargée d’arrêter le calendrier sénatorial lundi, Gérard Larcher a fait part de son “mécontentement sur cette façon de procéder”, craignant de voir l’agenda du Sénat perturbé alors que la chambre haute est au coeur de l’examen du budget, a-t-on appris de sources parlementaires.Le rapporteur général du Sénat, Jean-François Husson (Les Républicains), a regretté un manque de “clarté” de la part de Sébastien Lecornu. “Si vous voulez donner le tournis aux Français, vous ne vous y prenez pas autrement”, a-t-il ajouté.- “Forme de cynisme”-Sur les autres sujets qui pourraient être débattus, M. Lecornu estime que l’énergie est “un enjeu majeur”, notamment sur le pouvoir d’achat.Quant à l’agriculture, “la négociation de la future politique agricole commune avec Bruxelles” doit faire l’objet “d’un consensus le plus large possible”.Concernant la réforme de l’Etat et la décentralisation, il a dit vouloir “avancer rapidement” sur un projet de loi.Il a enfin réaffirmé que le budget 2026 devrait “garder une cible de déficit à moins de 5% du PIB”Le Premier ministre a estimé qu’on pouvait “y arriver à la condition de sortir de cette situation de blocage politique que certains veulent installer comme étant une toile de fond à la prochaine présidentielle”. Il a dénoncé “une forme de cynisme”, s’en prenant aux “comportements de La France insoumise et même parfois du Rassemblement national” et implicitement au patron des Républicains Bruno Retailleau, qui a déclaré préférer “une loi spéciale” (c’est-à-dire la reconduction temporaire du budget 2025) plutôt “qu’un budget qui continuera à déclasser la France”.Parallèlement à ces discussions, les projets de budget de l’État et de la Sécurité sociale poursuivent leur route au Sénat.Dans l’hémicycle d’abord, où les sénateurs ferraillent sur le budget de la Sécu depuis plusieurs jours avant un vote solennel prévu mercredi après-midi.Mais également en commission des Finances, où le volet “recettes” du projet budget de l’État est examiné au pas de course lundi avant son arrivée dans l’hémicycle à partir de jeudi.Sur ce texte, les sénateurs repartent de la copie initiale du gouvernement. Les commissaires aux Finances ont voté une restriction de la taxe sur les holdings familiales proposée par le gouvernement, s’opposant aussi à la surtaxe sur l’impôt sur les sociétés. Mais la contribution différentielle visant les plus haut revenus est pour l’heure épargnée.La droite et ses alliés centristes s’apprêtent d’ailleurs à s’opposer à la “suspension” de la réforme des retraites et au “dégel” des prestations sociales, deux votes cruciaux qui auront probablement lieu mardi soir.far-ama-led-bpa/jmt/frd/
Pour conjurer la perspective d’un rejet du budget à la fin de l’année, Sébastien Lecornu veut changer de méthode en réunissant les partis sur des “priorités absolues” comme la sécurité, l’agriculture et l’énergie et en soumettant ensuite ces discussions à des votes thématiques au Parlement.Le premier pourrait avoir lieu lundi prochain: le Premier ministre va, selon son entourage, proposer à la conférence des présidents de l’Assemblée, réunie mardi matin, “qu’un vote ait lieu” sur “la stratégie de défense nationale, les moyens supplémentaires et les efforts industriels à engager”.Les armées seraient “les premières victimes” d’un échec des discussions budgétaires, avec l’abandon de la hausse de 6 milliards d’euros de crédits prévue dans la loi de programmation militaire, a expliqué M. Lecornu lors d’une allocution lundi matin depuis Matignon.Le chef du gouvernement s’est dit toujours convaincu qu’il peut exister “une majorité” à l’Assemblée. Mais, soulignant “l’alerte” constituée par le rejet quasi unanime du volet “recettes” du budget de l’État par les députés ce week-end, ce qui les a empêchés d’examiner la partie “dépenses”, il a annoncé un changement de méthode d’ici la reprise des débats à l’Assemblée mi-décembre.A cette fin, il va recevoir l’ensemble des formations politiques ainsi que les partenaires sociaux pour discuter de cinq thèmes vus comme des “priorités (…) absolues” : le déficit, la réforme de l’État, l’énergie, l’agriculture ainsi que la sécurité intérieure et extérieure.Le résultat de ces discussions pourrait donner lieu dans la foulée à des votes par thématique afin de créer “un cadre de compromis” ensuite sur le budget, a précisé Matignon.”Des mesures dilatoires” pour le président du groupe socialiste au Sénat, Patrick Kanner. “Le vote fondamental, c’est le budget, il faut aller au bout dans la clarté. Je suis pour le débat parlementaire mais pas pour une forme de confusion nuisible (…). L’énergie du Premier ministre devrait être consacrée à trouver un compromis sur le budget”, a-t-il réagi auprès de l’AFP.Lors d’une conférence des présidents chargée d’arrêter le calendrier sénatorial lundi, Gérard Larcher a fait part de son “mécontentement sur cette façon de procéder”, craignant de voir l’agenda du Sénat perturbé alors que la chambre haute est au coeur de l’examen du budget, a-t-on appris de sources parlementaires.Le rapporteur général du Sénat, Jean-François Husson (Les Républicains), a regretté un manque de “clarté” de la part de Sébastien Lecornu. “Si vous voulez donner le tournis aux Français, vous ne vous y prenez pas autrement”, a-t-il ajouté.- “Forme de cynisme”-Sur les autres sujets qui pourraient être débattus, M. Lecornu estime que l’énergie est “un enjeu majeur”, notamment sur le pouvoir d’achat.Quant à l’agriculture, “la négociation de la future politique agricole commune avec Bruxelles” doit faire l’objet “d’un consensus le plus large possible”.Concernant la réforme de l’Etat et la décentralisation, il a dit vouloir “avancer rapidement” sur un projet de loi.Il a enfin réaffirmé que le budget 2026 devrait “garder une cible de déficit à moins de 5% du PIB”Le Premier ministre a estimé qu’on pouvait “y arriver à la condition de sortir de cette situation de blocage politique que certains veulent installer comme étant une toile de fond à la prochaine présidentielle”. Il a dénoncé “une forme de cynisme”, s’en prenant aux “comportements de La France insoumise et même parfois du Rassemblement national” et implicitement au patron des Républicains Bruno Retailleau, qui a déclaré préférer “une loi spéciale” (c’est-à-dire la reconduction temporaire du budget 2025) plutôt “qu’un budget qui continuera à déclasser la France”.Parallèlement à ces discussions, les projets de budget de l’État et de la Sécurité sociale poursuivent leur route au Sénat.Dans l’hémicycle d’abord, où les sénateurs ferraillent sur le budget de la Sécu depuis plusieurs jours avant un vote solennel prévu mercredi après-midi.Mais également en commission des Finances, où le volet “recettes” du projet budget de l’État est examiné au pas de course lundi avant son arrivée dans l’hémicycle à partir de jeudi.Sur ce texte, les sénateurs repartent de la copie initiale du gouvernement. Les commissaires aux Finances ont voté une restriction de la taxe sur les holdings familiales proposée par le gouvernement, s’opposant aussi à la surtaxe sur l’impôt sur les sociétés. Mais la contribution différentielle visant les plus haut revenus est pour l’heure épargnée.La droite et ses alliés centristes s’apprêtent d’ailleurs à s’opposer à la “suspension” de la réforme des retraites et au “dégel” des prestations sociales, deux votes cruciaux qui auront probablement lieu mardi soir.far-ama-led-bpa/jmt/frd/