Au cours d’une “journée majeure” à l’Assemblée, les députés ont commencé à s’attaquer à la taxation des hauts patrimoines, avec une droite à l’offensive pour limiter la pression fiscale, au grand dam de la gauche qui s’apprête à défendre sa taxe Zucman, sans trop d’illusions sur son adoption.Signe de l’importance du moment, le Premier ministre est présent dans l’hémicycle, après un déjeuner avec les responsables socialistes Olivier Faure et Boris Vallaud qui le menacent de censure en cas de refus du gouvernement d’imposer les hauts patrimoines.Mais la recherche d’un compromis pour doter la France d’un budget s’annonce toujours aussi difficile.”Nous n’avons pas avancé ni abouti”, a déclaré le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, à l’issue du déjeuner à l’initiative du Premier ministre. Plus tôt, M. Faure avait reconnu que la taxe Zucman ne serait “vraisemblablement” pas adoptée, du fait de l’opposition du bloc central, de la droite et du RN, mais dit attendre du gouvernement des mesures alternatives de “justice fiscale”.Le vote en début d’après-midi d’une première mesure visant à taxer les holdings, outil économique parfois détourné par des ultra-riches pour contourner l’impôt, ne suffira pas. Encore moins depuis que la mesure du gouvernement a été rabotée dans l’hémicycle par la droite, qui en a largement restreint l’assiette, et “vidé de sa substance”, selon plusieurs députés de gauche.A l’inverse, le chef des députés LR, Laurent Wauquiez, s’est réjoui, par ce vote, “d’arrêter la folie fiscale et la taxe mania” du projet de budget.Les contours de la copie finale s’annoncent d’ores et déjà peu lisibles, alors que s’enchaînent les renversements d’alliances de circonstances. Ainsi, l’Assemblée a adopté plusieurs taxes visant les multinationales, grâce aux voix de la gauche et l’extrême droite.Mais vendredi, les votes du RN penchaient davantage du côté des LR, les élus d’extrême droite se prononçant en faveur de leur taxe holding rabotée, un “hommage”, selon Jean-Philippe Tanguy (RN), à l’impôt sur la fortune financière qu’ils défendent.En outre, Marine Le Pen a déjà annoncé qu’elle n’approuverait pas la taxe Zucman, refusant comme le bloc central et la droite une imposition sur les “biens professionnels”, jugés néfaste à l’économie.L’occasion pour La France insoumise d’accuser l’extrême droite de “se coucher devant la macronie” en sauvant “les holdings et les milliardaires”. – Retour de l’ISF ? -Dans la foulée, les députés ont commencé à débattre de la taxe de l’économiste Gabriel Zucman, un impôt minimum de 2% sur les patrimoines de plus de 100 millions d’euros, défendue à l’unisson par la gauche.Les socialistes proposeront en sus un compromis: 3% à partir de 10 millions d’euros, mais en excluant les entreprises innovantes et familiales.La mesure ne semble toutefois pas convaincre davantage le reste de l’hémicycle.Alors dans la matinée, Olivier Faure, qui demande au gouvernement des mesures fiscales pour “recueillir les milliards dont nous avons besoin” sur les milliardaires et non pas sur les classes populaires, a suggéré deux pistes. Le retour à l’Impôt de solidarité sur la fortune (ISF) supprimé en 2017 et une modification de la “niche Dutreil”, utilisée par certaines grandes fortunes pour diminuer les droits de succession lors des héritages.L’équation est difficile pour le Premier ministre car, du fait de l’opposition déjà actée du RN et de LFI, pour que le budget soit voté, il faut à la fois “que les socialistes, les écologistes, les communistes s’abstiennent” et “que la droite puisse le voter” en plus du bloc central.- Suspense sur les retraites ? -Dans l’ombre de l’hémicycle, la commission des Affaires sociales examine le budget de la sécurité sociale. Les enjeux sont moindres puisque les députés repartiront dans l’hémicycle, la semaine prochaine, de la copie initiale du gouvernement.Plusieurs points chauds seront abordés, notamment le gel des prestations sociales. Mais le vote attendu sera celui sur la suspension de la réforme des retraites, autre condition de la non-censure du PS.S’il existe une majorité à l’Assemblée pour abroger purement et simplement la réforme, le sort de cet article en commission est incertain.LR et Horizons (le parti d’Edouard Philippe) proposeront sa suppression, et pourraient être soutenus par des macronistes. Le RN devrait voter pour, selon une source au groupe, tout comme les socialistes.Les Ecologistes, eux, s’abstiendront. Les Insoumis voteront en commission contre “une fausse suspension de la réforme des retraites mais une vraie confirmation de la retraite à 64 ans”, a justifié le groupe.sac-bpa-cma-sl/jmt/bfi
Au cours d’une “journée majeure” à l’Assemblée, les députés ont commencé à s’attaquer à la taxation des hauts patrimoines, avec une droite à l’offensive pour limiter la pression fiscale, au grand dam de la gauche qui s’apprête à défendre sa taxe Zucman, sans trop d’illusions sur son adoption.Signe de l’importance du moment, le Premier ministre est présent dans l’hémicycle, après un déjeuner avec les responsables socialistes Olivier Faure et Boris Vallaud qui le menacent de censure en cas de refus du gouvernement d’imposer les hauts patrimoines.Mais la recherche d’un compromis pour doter la France d’un budget s’annonce toujours aussi difficile.”Nous n’avons pas avancé ni abouti”, a déclaré le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, à l’issue du déjeuner à l’initiative du Premier ministre. Plus tôt, M. Faure avait reconnu que la taxe Zucman ne serait “vraisemblablement” pas adoptée, du fait de l’opposition du bloc central, de la droite et du RN, mais dit attendre du gouvernement des mesures alternatives de “justice fiscale”.Le vote en début d’après-midi d’une première mesure visant à taxer les holdings, outil économique parfois détourné par des ultra-riches pour contourner l’impôt, ne suffira pas. Encore moins depuis que la mesure du gouvernement a été rabotée dans l’hémicycle par la droite, qui en a largement restreint l’assiette, et “vidé de sa substance”, selon plusieurs députés de gauche.A l’inverse, le chef des députés LR, Laurent Wauquiez, s’est réjoui, par ce vote, “d’arrêter la folie fiscale et la taxe mania” du projet de budget.Les contours de la copie finale s’annoncent d’ores et déjà peu lisibles, alors que s’enchaînent les renversements d’alliances de circonstances. Ainsi, l’Assemblée a adopté plusieurs taxes visant les multinationales, grâce aux voix de la gauche et l’extrême droite.Mais vendredi, les votes du RN penchaient davantage du côté des LR, les élus d’extrême droite se prononçant en faveur de leur taxe holding rabotée, un “hommage”, selon Jean-Philippe Tanguy (RN), à l’impôt sur la fortune financière qu’ils défendent.En outre, Marine Le Pen a déjà annoncé qu’elle n’approuverait pas la taxe Zucman, refusant comme le bloc central et la droite une imposition sur les “biens professionnels”, jugés néfaste à l’économie.L’occasion pour La France insoumise d’accuser l’extrême droite de “se coucher devant la macronie” en sauvant “les holdings et les milliardaires”. – Retour de l’ISF ? -Dans la foulée, les députés ont commencé à débattre de la taxe de l’économiste Gabriel Zucman, un impôt minimum de 2% sur les patrimoines de plus de 100 millions d’euros, défendue à l’unisson par la gauche.Les socialistes proposeront en sus un compromis: 3% à partir de 10 millions d’euros, mais en excluant les entreprises innovantes et familiales.La mesure ne semble toutefois pas convaincre davantage le reste de l’hémicycle.Alors dans la matinée, Olivier Faure, qui demande au gouvernement des mesures fiscales pour “recueillir les milliards dont nous avons besoin” sur les milliardaires et non pas sur les classes populaires, a suggéré deux pistes. Le retour à l’Impôt de solidarité sur la fortune (ISF) supprimé en 2017 et une modification de la “niche Dutreil”, utilisée par certaines grandes fortunes pour diminuer les droits de succession lors des héritages.L’équation est difficile pour le Premier ministre car, du fait de l’opposition déjà actée du RN et de LFI, pour que le budget soit voté, il faut à la fois “que les socialistes, les écologistes, les communistes s’abstiennent” et “que la droite puisse le voter” en plus du bloc central.- Suspense sur les retraites ? -Dans l’ombre de l’hémicycle, la commission des Affaires sociales examine le budget de la sécurité sociale. Les enjeux sont moindres puisque les députés repartiront dans l’hémicycle, la semaine prochaine, de la copie initiale du gouvernement.Plusieurs points chauds seront abordés, notamment le gel des prestations sociales. Mais le vote attendu sera celui sur la suspension de la réforme des retraites, autre condition de la non-censure du PS.S’il existe une majorité à l’Assemblée pour abroger purement et simplement la réforme, le sort de cet article en commission est incertain.LR et Horizons (le parti d’Edouard Philippe) proposeront sa suppression, et pourraient être soutenus par des macronistes. Le RN devrait voter pour, selon une source au groupe, tout comme les socialistes.Les Ecologistes, eux, s’abstiendront. Les Insoumis voteront en commission contre “une fausse suspension de la réforme des retraites mais une vraie confirmation de la retraite à 64 ans”, a justifié le groupe.sac-bpa-cma-sl/jmt/bfi
