Le groupe RN à l’Assemblée juge jeudi que la version du budget de la Sécurité sociale issue de la commission mixte paritaire “n’est pas acceptable en l’état” et demande au gouvernement d’intégrer ses “exigences” avant le vote prévu lundi.Ces demandes, “évoquées lors de l’entretien entre (la cheffe de file du RN) Marine Le Pen et le Premier ministre” lundi sont, en ce qui concerne le projet de loi de financement de la Sécurité sociale, “l’indexation pour tous les retraités des pensions au 1er janvier prochain, le retrait de la suppression des allègements de charges sur les entreprises sans mesure pour favoriser la hausse des salaires, et l’engagement de ne pas dérembourser les médicaments”, détaille le parti dans un communiqué. Le groupe RN invite par ailleurs Michel Barnier à “annoncer très rapidement qu’il renonce à l’augmentation des taxes sur l’électricité”, ce communiqué ayant été envoyé quelques minutes avant la publication d’un extrait d’une interview au Figaro du Premier ministre, où il affirme avoir “décidé de ne pas augmenter les taxes sur l’électricité dans le projet de loi de finances 2025”.Les députés RN demandent encore au chef du gouvernement “d’annoncer (…) qu’il baisse drastiquement l’AME”, l’aide médicale d’Etat, et “qu’il va négocier avec Bruxelles une baisse de la contribution de la France au budget de l’Union européenne ainsi que tout ou partie des économies structurelles proposées par le RN”.Le communiqué du groupe RN a été envoyé quelques minutes avant la publication de l’extrait d’une interview au Figaro du Premier ministre, dans laquelle il affirme avoir “décidé de ne pas augmenter les taxes sur l’électricité dans le projet de loi de finances 2025”.L’abandon de l’augmentation des taxes sur l’électricité figure déjà dans le projet de budget pour 2025 tel qu’examiné actuellement par le Sénat, via deux amendements identiques, du rapporteur LR du budget Jean-François Husson et du groupe socialiste, adoptés cette semaine. Le budget de la Sécurité sociale doit être soumis au vote des députés lundi, à moins que le Premier ministre ne décide de déclencher le 49.3 pour une adoption sans vote, ce qui l’exposerait à une motion de censure promise par la gauche et que le Rassemblement national menace de voter.Le gouvernement peut encore procéder à des ajustements sur le texte issu de la commission mixte paritaire, qui dans la pratique sont habituellement marginaux.