Biathlon: au Grand-Bornand, Braisaz-Bouchet rectifie le tir

En délicatesse avec son tir depuis le début de la saison, Justine Braisaz-Bouchet a signé sa première victoire de l’hiver, en sprint vendredi au Grand-Bornand, là où elle avait connu son tout premier succès en Coupe du monde de biathlon il y a sept ans.La Marseillaise improvisée dans les tribunes truffées de drapeaux bleu-blanc-rouge quand elle trônait sur la plus haute marche du podium, dans la lumière chaude d’une fin d’après-midi hivernale au coeur du village haut-savoyard, lui a fait monter les larmes aux yeux.”Elle fait du bien, sourit Braisaz-Bouchet. J’ai fait du biathlon comme j’ai envie de le faire et comme j’ai l’ambition de le faire.””Je me sens hyper chanceuse de gagner ici, apprécie-t-elle. C’est assez unique ce genre d’ambiance. On se sent soutenu, unique quand on est sur la piste, et à la fois uni parce qu’on est l’équipe de France. Il y a une ferveur particulière. On se sent porté.”Sa dixième victoire individuelle en Coupe du monde n’a toutefois pas tenu à grand-chose : avec un 9 sur 10 au tir, “JBB” n’a résisté à l’Allemande Franziska Preuss, en tête du classement général et autrice d’un sans-faute derrière la carabine, que pour 1 sec 4/10e.Venue du ski de fond, la Slovène Anamarija Lampic se hisse elle sur son premier podium en Coupe du monde du biathlon, 3e à 13 sec 7/10e malgré deux cibles manquées.- “Je ne savais plus par quel bout le prendre” -Ce succès vient redonner le sourire à Braisaz-Bouchet après un début d’hiver loin de ses ambitions.Jusque-là, en cinq courses individuelles, elle n’avait intégré le Top 5 et son meilleur classement était sa sixième place du sprint à Hochfilzen (Autriche) la semaine passée. Mais elle accumulait course après course les fautes sur le pas de tir, tant couché que debout, au point d’afficher un taux de réussite à peine au-dessus des 75%.”J’ai été très affectée par mes courses à Hochfilzen. J’en suis partie avec énormément de déception et de colère contre moi-même : j’en avais marre de ces scénarios de course où je ressortais avec un résultat au tir plus que médiocre”, raconte la championne olympique et du monde en titre de la mass start.”Après trois semaines de compétition, j’étais complètement prise mentalement, il n’y avait plus rien de simple dans mon tir, je ne savais plus par quel bout le prendre, décrit-elle. Et le cerveau, quand il a trop d’informations en compétition, ça fait une espèce de black-out. Je tirais avec beaucoup de peur. Ce n’était pas plaisant. Il fallait que je coupe.”- Jeanmonnot dévisse -C’est ce qu’elle a fait, rien que le temps de deux jours, auprès de sa fille, Côme.”Le fait de rentrer à la maison, et de capitaliser sur ces deux jours avec ma fille et mon mari, ça m’a permis de me poser, de poser la casquette du biathlon, et de me ressourcer en deux, deux”, explique Braisaz-Bouchet.”Ça m’a permis aussi d’avoir un meilleur recul sur ce que j’ai pu produire depuis le début de la saison : ce qui a été, ce qui a moins bien été, et les actions à mener”, complète-t-elle. Mauvaise affaire pour Lou Jeanmonnot : reléguée à la 35e place par ses trois dernières balles ratées, elle s’élancera avec un handicap de près d’une minute et demie au départ de la poursuite, samedi. Ce qui signifie quantité de points qui s’envolent dans la course au gros globe de cristal, même si elle se maintient pour l’instant au deuxième rang du classement général.Julia Simon, la troisième tête d’affiche des Bleues, qui court après sa meilleure forme physique, s’est elle classée septième avec un 8 sur 10 au tir et partira en embuscade, à 37 sec 5/10e de la tête.Devant, Braisaz-Bouchet, elle, a “à coeur de finir le travail jusqu’à dimanche”.
Fri, 20 Dec 2024 20:34:37 GMT