Les défenseurs de la conservation en France d’une des machines à calculer de Pascal, une Pascaline, se réjouissent de la suspension de sa mise en vente aux enchères et espèrent désormais qu’elle soit classée trésor national.Plusieurs scientifiques de renom s’étaient mobilisés depuis début septembre et l’annonce par la prestigieuse société Christie’s de la mise aux enchères de cette machine à calculer construite en 1642 par Blaise Pascal.Tribune dans le journal Le Monde, pétition en ligne puis, en dernier lieu, action en justice devant le tribunal administratif de Paris: les opposants ont multiplié les actions pour faire entendre leur position.La victoire judiciaire obtenue mardi – la suspension de l’exportation de cette machine à l’étranger – a poussé son propriétaire privé à demander à Christie’s de suspendre la vente qui était prévue ce mercredi “dans l’attente du jugement définitif (sur le fond) de la justice administrative”, indique Christie’s dans son communiqué.”Nous sommes très heureux et très soulagés de cette décision”, confie à l’AFP Jean-Michel Bismut, mathématicien membre de l’Académie des Sciences, lauréat du Shaw Prize in Mathematics 2021, professeur émérite à l’Université Paris-Saclay et qui était l’un des requérants au même titre que plusieurs professeurs et associations.”Autoriser la sortie de territoire de la Pascaline venait d’une mauvaise appréciation de la valeur patrimoniale de l’objet. L’ordonnance de référé assure son maintien sur le territoire, c’est un répit de six mois à un an avant le jugement au fond”, explique-t-il.La suite n’est désormais plus de leur ressort. Les requérants espèrent que le ministère de la Culture va profiter de ce délai pour réviser sa position et lancer une procédure de classement de la Pascaline comme trésor national, qui permettrait aux collections publiques et aux mécènes de réunir les fonds pour l’acquérir et la maintenir en France.”Ce n’est pas nous qui pouvons lancer la procédure. L’initiative en revient au ministère de la Culture”, explique M. Bismut.- “commande particulière” -“Il pourrait même l’initier aujourd’hui même. Ce serait une façon de sortir par le haut de la présente situation que nous déplorons”, ajoute-t-il.Estimée entre deux et trois millions d’euros, la machine mise aux enchères est la propriété d’un particulier.Dans le monde, il n’en existe plus que huit de cette époque, à laquelle s’ajoute une neuvième réalisée peu après.Six d’entre elles sont conservées en France, dans des musées, et deux autres en Allemagne.Mais celle qui était proposée à la vente est l’unique Pascaline d’arpentage qui permet de calculer les pieds, les toises et les pouces. Deux autres types de Pascaline existent, certaines destinées au calcul de décimales, d’autres pour des opérations comptables, notamment monétaires.Devant le tribunal administratif, mardi, des chercheurs avaient exprimé leur stupéfaction de ne pas avoir été mis au courant de cette vente avant d’avoir pu lancer une procédure pour qu’elle soit classée trésor national.”Cette machine a dû répondre à une commande particulière faite à Pascal”, avait détaillé Laurence Plazenet, présidente de la Société des amis de Port-Royal, évoquant Vauban, Artus de Roannez ou les frères Perrault, tous proches du roi Louis XIV.Ils avaient expliqué n’avoir d’autre choix que de déposer un référé suspension du certificat d’exportation délivré par le ministère de la Culture en mai dernier.C’est ce certificat que la justice a décidé de suspendre, avant donc que Christie’s ne renonce à la vente.”Au regard de sa valeur historique et scientifique”, cette machine à calculer est selon le tribunal “susceptible d’être qualifiée de trésor national”, avait statué la juridiction. Le ministère de la Culture avait lui précisé que, conformément à la procédure habituelle, deux experts – l’un du Centre national des arts et métiers et l’autre du musée du Louvre – avaient donné leur accord pour la délivrance du certificat.
Les défenseurs de la conservation en France d’une des machines à calculer de Pascal, une Pascaline, se réjouissent de la suspension de sa mise en vente aux enchères et espèrent désormais qu’elle soit classée trésor national.Plusieurs scientifiques de renom s’étaient mobilisés depuis début septembre et l’annonce par la prestigieuse société Christie’s de la mise aux enchères de cette machine à calculer construite en 1642 par Blaise Pascal.Tribune dans le journal Le Monde, pétition en ligne puis, en dernier lieu, action en justice devant le tribunal administratif de Paris: les opposants ont multiplié les actions pour faire entendre leur position.La victoire judiciaire obtenue mardi – la suspension de l’exportation de cette machine à l’étranger – a poussé son propriétaire privé à demander à Christie’s de suspendre la vente qui était prévue ce mercredi “dans l’attente du jugement définitif (sur le fond) de la justice administrative”, indique Christie’s dans son communiqué.”Nous sommes très heureux et très soulagés de cette décision”, confie à l’AFP Jean-Michel Bismut, mathématicien membre de l’Académie des Sciences, lauréat du Shaw Prize in Mathematics 2021, professeur émérite à l’Université Paris-Saclay et qui était l’un des requérants au même titre que plusieurs professeurs et associations.”Autoriser la sortie de territoire de la Pascaline venait d’une mauvaise appréciation de la valeur patrimoniale de l’objet. L’ordonnance de référé assure son maintien sur le territoire, c’est un répit de six mois à un an avant le jugement au fond”, explique-t-il.La suite n’est désormais plus de leur ressort. Les requérants espèrent que le ministère de la Culture va profiter de ce délai pour réviser sa position et lancer une procédure de classement de la Pascaline comme trésor national, qui permettrait aux collections publiques et aux mécènes de réunir les fonds pour l’acquérir et la maintenir en France.”Ce n’est pas nous qui pouvons lancer la procédure. L’initiative en revient au ministère de la Culture”, explique M. Bismut.- “commande particulière” -“Il pourrait même l’initier aujourd’hui même. Ce serait une façon de sortir par le haut de la présente situation que nous déplorons”, ajoute-t-il.Estimée entre deux et trois millions d’euros, la machine mise aux enchères est la propriété d’un particulier.Dans le monde, il n’en existe plus que huit de cette époque, à laquelle s’ajoute une neuvième réalisée peu après.Six d’entre elles sont conservées en France, dans des musées, et deux autres en Allemagne.Mais celle qui était proposée à la vente est l’unique Pascaline d’arpentage qui permet de calculer les pieds, les toises et les pouces. Deux autres types de Pascaline existent, certaines destinées au calcul de décimales, d’autres pour des opérations comptables, notamment monétaires.Devant le tribunal administratif, mardi, des chercheurs avaient exprimé leur stupéfaction de ne pas avoir été mis au courant de cette vente avant d’avoir pu lancer une procédure pour qu’elle soit classée trésor national.”Cette machine a dû répondre à une commande particulière faite à Pascal”, avait détaillé Laurence Plazenet, présidente de la Société des amis de Port-Royal, évoquant Vauban, Artus de Roannez ou les frères Perrault, tous proches du roi Louis XIV.Ils avaient expliqué n’avoir d’autre choix que de déposer un référé suspension du certificat d’exportation délivré par le ministère de la Culture en mai dernier.C’est ce certificat que la justice a décidé de suspendre, avant donc que Christie’s ne renonce à la vente.”Au regard de sa valeur historique et scientifique”, cette machine à calculer est selon le tribunal “susceptible d’être qualifiée de trésor national”, avait statué la juridiction. Le ministère de la Culture avait lui précisé que, conformément à la procédure habituelle, deux experts – l’un du Centre national des arts et métiers et l’autre du musée du Louvre – avaient donné leur accord pour la délivrance du certificat.
