Après la condamnation de Le Pen, un dimanche très politique à Paris

Deux ans avant l’élection présidentielle, la condamnation judiciaire de Marine Le Pen fait monter la température politique: le RN rassemble ses soutiens à Paris, une partie de la gauche contre-manifeste dans la capitale, et le bloc central est convié à Saint-Denis par Gabriel Attal.Dans un contexte de vives tensions internationales -conflit russo-ukrainien, au Proche-Orient, guerre commerciale lancée par Donald Trump- et de crise politique latente au plan intérieur -absence de majorité à l’Assemblée, situation budgétaire, réforme des retraites-, la France a connu cette semaine une forte secousse judiciaire et politique.La lourde condamnation en première instance du Rassemblement national dans l’affaire des assistants parlementaires européens pour détournement de fonds publics, et l’hypothèse sérieuse de l’inéligibilité de Marine Le Pen ont mis la classe politique en tension, à deux ans de l’échéance normale pour la succession d’Emmanuel Macron.D’ici là, à l’été 2026, la Cour d’appel doit se prononcer. Et la triple candidate du RN n’entend pas d’ores et déjà renoncer, et passer le flambeau au président du parti d’extrême-droite, Jordan Bardella.Au contraire: le RN s’est lancé dans une vaste offensive, dénonçant avec véhémence les “juges tyrans”, selon Jean-Philippe Tanguy, député RN, et organisant un rassemblement de soutien à Marine Le Pen dimanche à 15h00, Place Vauban à Paris, devant le dôme des Invalides.”Que les choses soient très claires: nous ne laisserons pas les Français se faire voler l’élection présidentielle”, a lancé Mme Le Pen mardi devant ses députés.-“Ni sain ni souhaitable”-“Il n’est ni sain ni souhaitable” d’organiser un rassemblement pour protester contre une décision de justice, estime François Bayrou dans une interview au Parisien.”Chassez le naturel, il revient au galop”, raille pour sa part le président LR des Hauts-de-France Xavier Bertrand, relevant sur Radio J que “quand il a de vraies difficultés, on voit à nouveau que le vernis du RN craque, on voit à nouveau le vrai visage” de ce “parti extrémiste, qui ne veut pas respecter les institutions”.”On a encore le droit, en République, de faire un rassemblement de soutien”, a rétorqué le député RN Thomas Ménagé sur franceinfo, assurant que les partisans de Mme Le Pen “ont envie de se réunir dans une ambiance démocratique, pacifique”.Les autorités restent toutefois sur leurs gardes: de source policière, 8.000 personnes sont attendues au meeting du RN, avec la présence possible en marge de ce rassemblement de militants d’ultragauche, mais aussi d’ultradroite.Vu de gauche, ce meeting est plutôt un “grand rassemblement de victimisation” du RN, afin de “taper sur les juges (et) sur l’Etat de droit”, a estimé sur RMC Marine Tondelier, la secrétaire nationale des Écologistes, qui appelle à une autre manifestation, au même moment, Place de la République à Paris.Une initiative censée selon elle mettre “d’autres images en face” de celles de “Marine Le Pen en mode jérémiades”, avec l’appui de La France insoumise et de Générations, mais pas du PS ni du PCF.-L’après-Macron à Saint-Denis-Pour le maire PS de Saint-Ouen, Karim Bouamrane, c’est clairement la présence de LFI dans la manifestation qui pose problème. “Je ne manifesterai pas avec une partie de la gauche qui a exactement les mêmes termes” que le RN sur les magistrats, a-t-il expliqué sur France 2.Dans le “bloc central”, la mobilisation du RN change le ton du meeting prévu depuis plusieurs mois par Renaissance dimanche à la Cité du Cinéma de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), premier événement de l’ère ouverte par la prise de contrôle du parti macroniste par Gabriel Attal.Le jeune ex-Premier ministre a battu le rappel après l’annonce d’un rassemblement par le RN, au nom de “l’État de droit” et de la défense de “la démocratie et nos valeurs”.”L’une des questions qui va se poser dimanche, c’est est-ce qu’on veut que la France devienne l’Amérique de Trump ou pas”, juge un de ses proches.Gabriel Attal, qui entend relancer le parti présidentiel, a convié dimanche matin le président d’Horizons Édouard Philippe, candidat déjà déclaré pour l’Élysée, et le Premier ministre François Bayrou.Le centriste, président du MoDem, s’est dit favorable à une fusion de son parti avec Renaissance. Une idée suggérée dans le Figaro par Élisabeth Borne, présidente du Conseil national de Renaissance, un temps candidate face à M. Attal pour la tête du parti.
Deux ans avant l’élection présidentielle, la condamnation judiciaire de Marine Le Pen fait monter la température politique: le RN rassemble ses soutiens à Paris, une partie de la gauche contre-manifeste dans la capitale, et le bloc central est convié à Saint-Denis par Gabriel Attal.Dans un contexte de vives tensions internationales -conflit russo-ukrainien, au Proche-Orient, guerre commerciale lancée par Donald Trump- et de crise politique latente au plan intérieur -absence de majorité à l’Assemblée, situation budgétaire, réforme des retraites-, la France a connu cette semaine une forte secousse judiciaire et politique.La lourde condamnation en première instance du Rassemblement national dans l’affaire des assistants parlementaires européens pour détournement de fonds publics, et l’hypothèse sérieuse de l’inéligibilité de Marine Le Pen ont mis la classe politique en tension, à deux ans de l’échéance normale pour la succession d’Emmanuel Macron.D’ici là, à l’été 2026, la Cour d’appel doit se prononcer. Et la triple candidate du RN n’entend pas d’ores et déjà renoncer, et passer le flambeau au président du parti d’extrême-droite, Jordan Bardella.Au contraire: le RN s’est lancé dans une vaste offensive, dénonçant avec véhémence les “juges tyrans”, selon Jean-Philippe Tanguy, député RN, et organisant un rassemblement de soutien à Marine Le Pen dimanche à 15h00, Place Vauban à Paris, devant le dôme des Invalides.”Que les choses soient très claires: nous ne laisserons pas les Français se faire voler l’élection présidentielle”, a lancé Mme Le Pen mardi devant ses députés.-“Ni sain ni souhaitable”-“Il n’est ni sain ni souhaitable” d’organiser un rassemblement pour protester contre une décision de justice, estime François Bayrou dans une interview au Parisien.”Chassez le naturel, il revient au galop”, raille pour sa part le président LR des Hauts-de-France Xavier Bertrand, relevant sur Radio J que “quand il a de vraies difficultés, on voit à nouveau que le vernis du RN craque, on voit à nouveau le vrai visage” de ce “parti extrémiste, qui ne veut pas respecter les institutions”.”On a encore le droit, en République, de faire un rassemblement de soutien”, a rétorqué le député RN Thomas Ménagé sur franceinfo, assurant que les partisans de Mme Le Pen “ont envie de se réunir dans une ambiance démocratique, pacifique”.Les autorités restent toutefois sur leurs gardes: de source policière, 8.000 personnes sont attendues au meeting du RN, avec la présence possible en marge de ce rassemblement de militants d’ultragauche, mais aussi d’ultradroite.Vu de gauche, ce meeting est plutôt un “grand rassemblement de victimisation” du RN, afin de “taper sur les juges (et) sur l’Etat de droit”, a estimé sur RMC Marine Tondelier, la secrétaire nationale des Écologistes, qui appelle à une autre manifestation, au même moment, Place de la République à Paris.Une initiative censée selon elle mettre “d’autres images en face” de celles de “Marine Le Pen en mode jérémiades”, avec l’appui de La France insoumise et de Générations, mais pas du PS ni du PCF.-L’après-Macron à Saint-Denis-Pour le maire PS de Saint-Ouen, Karim Bouamrane, c’est clairement la présence de LFI dans la manifestation qui pose problème. “Je ne manifesterai pas avec une partie de la gauche qui a exactement les mêmes termes” que le RN sur les magistrats, a-t-il expliqué sur France 2.Dans le “bloc central”, la mobilisation du RN change le ton du meeting prévu depuis plusieurs mois par Renaissance dimanche à la Cité du Cinéma de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), premier événement de l’ère ouverte par la prise de contrôle du parti macroniste par Gabriel Attal.Le jeune ex-Premier ministre a battu le rappel après l’annonce d’un rassemblement par le RN, au nom de “l’État de droit” et de la défense de “la démocratie et nos valeurs”.”L’une des questions qui va se poser dimanche, c’est est-ce qu’on veut que la France devienne l’Amérique de Trump ou pas”, juge un de ses proches.Gabriel Attal, qui entend relancer le parti présidentiel, a convié dimanche matin le président d’Horizons Édouard Philippe, candidat déjà déclaré pour l’Élysée, et le Premier ministre François Bayrou.Le centriste, président du MoDem, s’est dit favorable à une fusion de son parti avec Renaissance. Une idée suggérée dans le Figaro par Élisabeth Borne, présidente du Conseil national de Renaissance, un temps candidate face à M. Attal pour la tête du parti.