Léon XIV s’envole jeudi pour une visite de quatre jours en Turquie où il sera reçu par le président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan, des débuts à l’étranger très attendus dans un contexte régional tendu.Le premier pape américain de l’Histoire a quitté Rome jeudi matin pour le premier voyage international de son pontificat, qui l’emmènera ensuite au Liban. Attendu à 12H30 (09H30 GMT) à Ankara, il s’exprimera devant les autorités, la société civile et le corps diplomatique avant de rejoindre Istanbul en début de soirée.En pleines négociations pour mettre fin à la guerre en Ukraine, les premiers pas de Léon XIV à l’étranger seront scrutés par les médias du monde entier, avec plus de 80 journalistes l’accompagnant à bord de l’avion papal.Depuis son élection en mai, l’évêque de Rome a affiché une aisance croissante avec les médias, répondant chaque semaine à la presse. Signe d’une volonté de toucher une large audience, il prononcera tous ses discours en anglais, sa langue maternelle, préférée à l’italien habituellement utilisé.Sa première allocution devrait évoquer le dialogue avec l’islam, dans un pays où les chrétiens sont ultraminoritaires, avec seulement 0,1% des 86 millions d’habitants, en majorité musulmans sunnites.Aux portes d’un Moyen-Orient traversé par les conflits, le pape – qui avait appelé, dès son élection en mai, à une paix “désarmée et désarmante” – devrait aborder les conflits et les crises qui troublent la région.Entre les colonnades du monumental palais présidentiel d’Ankara, il devra faire preuve d’adresse s’il évoque le sujet sensible des droits de l’Homme et les vagues massives d’arrestations d’opposants et de toute voix discordante en Turquie. Ou celui de la place réservée aux non-musulmans alors que les chrétiens du pays luttent toujours contre les inégalités et un sentiment d’exclusion.Malgré la montée du nationalisme religieux dans le pays et la politisation des symboles comme la basilique Sainte-Sophie d’Istanbul, transformée en mosquée en 2020, le Vatican cherche à maintenir un dialogue avec Ankara, considéré comme un acteur clé pour la paix dans la région.- “Promouvoir l’unité” -Le Saint-Siège reconnaît aussi l’effort consenti par la Turquie pour accueillir sur son sol plus de 2,5 millions de réfugiés, en grande majorité syriens, selon les autorités.Le chef des 1,4 milliard de catholiques s’est inscrit dans les pas de son prédécesseur François en critiquant récemment le traitement “extrêmement irrespectueux” des migrants par l’administration américaine de Donald Trump.Dans la capitale turque, Léon XIV se recueillera aussi en début d’après-midi sur le mausolée dédié à Mustafa Kemal Atatürk (1881-1938), fondateur de la Turquie moderne, un sanctuaire national symbole de la République laïque, érigé sur la colline d’Anittepe.Après cette journée à la tonalité politique, la visite embrassera vendredi un aspect plus religieux: la célébration à Iznik, ancienne Nicée, des 1.700 ans du premier concile œcuménique qui avait réuni en l’an 325 quelque 300 évêques de l’Empire romain, un moment considéré comme fondateur pour le christianisme.Invité par le patriarche de Constantinople, Bartholomée Ier, figure majeure et interlocuteur privilégié du Vatican chez des orthodoxes divisés, Léon prendra part sur les rives du lac d’Iznik à une prière œcuménique à laquelle devait initialement participer le pape François, décédé en avril.”Bartholomée et moi-même nous sommes déjà rencontrés à plusieurs reprises, et je pense que ce sera une occasion exceptionnelle de promouvoir l’unité entre tous les chrétiens”, a déclaré Léon XIV mardi à des journalistes.Catholiques et orthodoxes sont divisés depuis le grand schisme de 1054: les premiers reconnaissent l’autorité universelle du pape comme chef de l’Église, tandis que les seconds sont organisés en Églises autocéphales.Le monde orthodoxe apparaît aujourd’hui plus fragmenté que jamais, la guerre en Ukraine ayant accéléré la rupture entre les patriarcats de Moscou et de Constantinople.Après Paul VI (1967), Jean-Paul II (1979), Benoît XVI (2006) et François (2014), Léon est le cinquième pape à se rendre en Turquie.De dimanche à mardi, il poursuivra son voyage avec une visite au Liban, rongé par une crise économique et politique dévastatrice depuis 2019 et régulièrement bombardé par Israël ces derniers jours, malgré un cessez-le-feu.
Léon XIV s’envole jeudi pour une visite de quatre jours en Turquie où il sera reçu par le président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan, des débuts à l’étranger très attendus dans un contexte régional tendu.Le premier pape américain de l’Histoire a quitté Rome jeudi matin pour le premier voyage international de son pontificat, qui l’emmènera ensuite au Liban. Attendu à 12H30 (09H30 GMT) à Ankara, il s’exprimera devant les autorités, la société civile et le corps diplomatique avant de rejoindre Istanbul en début de soirée.En pleines négociations pour mettre fin à la guerre en Ukraine, les premiers pas de Léon XIV à l’étranger seront scrutés par les médias du monde entier, avec plus de 80 journalistes l’accompagnant à bord de l’avion papal.Depuis son élection en mai, l’évêque de Rome a affiché une aisance croissante avec les médias, répondant chaque semaine à la presse. Signe d’une volonté de toucher une large audience, il prononcera tous ses discours en anglais, sa langue maternelle, préférée à l’italien habituellement utilisé.Sa première allocution devrait évoquer le dialogue avec l’islam, dans un pays où les chrétiens sont ultraminoritaires, avec seulement 0,1% des 86 millions d’habitants, en majorité musulmans sunnites.Aux portes d’un Moyen-Orient traversé par les conflits, le pape – qui avait appelé, dès son élection en mai, à une paix “désarmée et désarmante” – devrait aborder les conflits et les crises qui troublent la région.Entre les colonnades du monumental palais présidentiel d’Ankara, il devra faire preuve d’adresse s’il évoque le sujet sensible des droits de l’Homme et les vagues massives d’arrestations d’opposants et de toute voix discordante en Turquie. Ou celui de la place réservée aux non-musulmans alors que les chrétiens du pays luttent toujours contre les inégalités et un sentiment d’exclusion.Malgré la montée du nationalisme religieux dans le pays et la politisation des symboles comme la basilique Sainte-Sophie d’Istanbul, transformée en mosquée en 2020, le Vatican cherche à maintenir un dialogue avec Ankara, considéré comme un acteur clé pour la paix dans la région.- “Promouvoir l’unité” -Le Saint-Siège reconnaît aussi l’effort consenti par la Turquie pour accueillir sur son sol plus de 2,5 millions de réfugiés, en grande majorité syriens, selon les autorités.Le chef des 1,4 milliard de catholiques s’est inscrit dans les pas de son prédécesseur François en critiquant récemment le traitement “extrêmement irrespectueux” des migrants par l’administration américaine de Donald Trump.Dans la capitale turque, Léon XIV se recueillera aussi en début d’après-midi sur le mausolée dédié à Mustafa Kemal Atatürk (1881-1938), fondateur de la Turquie moderne, un sanctuaire national symbole de la République laïque, érigé sur la colline d’Anittepe.Après cette journée à la tonalité politique, la visite embrassera vendredi un aspect plus religieux: la célébration à Iznik, ancienne Nicée, des 1.700 ans du premier concile œcuménique qui avait réuni en l’an 325 quelque 300 évêques de l’Empire romain, un moment considéré comme fondateur pour le christianisme.Invité par le patriarche de Constantinople, Bartholomée Ier, figure majeure et interlocuteur privilégié du Vatican chez des orthodoxes divisés, Léon prendra part sur les rives du lac d’Iznik à une prière œcuménique à laquelle devait initialement participer le pape François, décédé en avril.”Bartholomée et moi-même nous sommes déjà rencontrés à plusieurs reprises, et je pense que ce sera une occasion exceptionnelle de promouvoir l’unité entre tous les chrétiens”, a déclaré Léon XIV mardi à des journalistes.Catholiques et orthodoxes sont divisés depuis le grand schisme de 1054: les premiers reconnaissent l’autorité universelle du pape comme chef de l’Église, tandis que les seconds sont organisés en Églises autocéphales.Le monde orthodoxe apparaît aujourd’hui plus fragmenté que jamais, la guerre en Ukraine ayant accéléré la rupture entre les patriarcats de Moscou et de Constantinople.Après Paul VI (1967), Jean-Paul II (1979), Benoît XVI (2006) et François (2014), Léon est le cinquième pape à se rendre en Turquie.De dimanche à mardi, il poursuivra son voyage avec une visite au Liban, rongé par une crise économique et politique dévastatrice depuis 2019 et régulièrement bombardé par Israël ces derniers jours, malgré un cessez-le-feu.
