Budget: Le Pen n’a pas encore décidé de censurer mais a peu de confiance en Bayrou

Marine Le Pen n’a pas déjà décidé de censurer le gouvernement à l’automne sur le budget mais “n’a pas une confiance absolue” dans la capacité de François Bayrou à ne pas proposer de hausse d’impôts, une des lignes rouges du RN.”Non, ce n’est pas plié. Mais il faut être honnête, nous n’avons pas une confiance absolue dans la capacité de François Bayrou à s’opposer au macronisme et rompre avec l’idée qu’il faut toujours taper sur les Français, toujours taper sur les mêmes”, a-t-elle déclaré sur RTL.Le Rassemblement national est opposé au principe d’une “année blanche”, c’est-à-dire une non-revalorisation des dépenses en fonction de l’inflation, car “faire une année blanche, c’est prendre zéro décision, ce n’est pas du tout au niveau”, a jugé la responsable d’extrême droite.Mais elle est cependant d’accord pour faire “une année blanche” sur la contribution française au budget de l’UE “qui augmente pour l’année prochaine de sept milliards”, a-t-elle dénoncé. Après avoir diminué de 2022 à 2024, la contribution française est effectivement attendue en forte hausse en 2026. Cela s’explique, selon un rapport sénatorial, par le fait que l’UE arrive à la fin de son budget pluriannuel 2021-2027 et donc que “la consommation des crédits s’accentue (…) en fin d’exercice”. Marine Le Pen réclame “des baisses massives du train de vie de l’État et des dépenses pour lesquelles les Français ne sont plus d’accord”, a-t-elle affirmé, en jugeant “qu’il y a un problème de consentement à la dépense dans notre pays”.Le RN s’opposera en particulier à toute hausse d’impôt. “Il faut arrêter avec ça. Nous avons le taux d’imposition le plus important du monde. Il faut changer radicalement de manière de penser”, a-t-elle dit.Les ministres de Bercy en charge de la préparation du budget 2026 ont commencé mercredi à recevoir les groupes parlementaires pour en discuter, dont le député RN Jean-Philippe Tanguy qui a salué une visite “utile” n’ayant pas soulevé “d’alerte rouge” sur la hausse des taxes ou des impôts.En cas de censure du gouvernement, le RN sera prêt pour une dissolution de l’Assemblée, a répété Marine Le Pen, même si, “compte tenu du très faible bénéfice que le président de la République pourrait en tirer, ça m’étonnerait qu’il fasse ce choix”.La cheffe des députés RN ne pourrait alors pas se représenter à de nouvelles élections législatives du fait de sa condamnation en première instance avec application immédiate de inéligibilité dans l’affaire des assistants parlementaires des eurodéputés FN. “Ce n’est pas grave très honnêtement car il y aura des députés RN beaucoup plus nombreux”, a-t-elle assuré.