Le suspect du meurtre d’Hichem Miraoui présenté à un juge antiterroriste

Christophe B. est présenté jeudi à un magistrat antiterroriste en vue d’une mise en examen pour le meurtre d’Hichem Miraoui, un quadragénaire tunisien, samedi à Puget-sur-Argens (Var), un acte considéré comme “raciste” et “sans doute antimusulman” par Bruno Retailleau.Après quatre jours de garde à vue et un transfert de l’enquête entre les mains du parquet antiterroriste (Pnat), celui-ci a annoncé jeudi à l’AFP l’ouverture d’une information judiciaire et la présentation de Christophe B. à un juge d’instruction pour une possible mise en examen, qui pourrait ensuite déboucher sur une éventuelle incarcération.C’est la première saisine du Pnat concernant un homicide raciste lié à l’ultradroite.Alertés par la compagne du suspect samedi soir, les militaires de la gendarmerie nationale avaient fait appel à l’antenne GIGN d’Orange pour interpeller, non loin de la scène de crime, ce quinquagénaire français qui avait pris la fuite en voiture.Le suspect, qui serait né en 1971, a “diffusé, avant et après son passage à l’acte, deux vidéos (…) au contenu raciste et haineux”, selon le parquet de Draguignan, initialement chargé de l’enquête.Plusieurs médias ont épluché son profil Facebook, désormais restreint mais sur lequel apparaissaient encore mardi certaines publications anti-islam, insultantes pour Emmanuel Macron ou en faveur des “gilets jaunes”.Dans une vidéo, selon ces médias, Christophe B. assurait “prêter allégeance au drapeau français” et appelait les Français à “tirer” sur les personnes d’origine étrangère.L’homme est aussi accusé d’avoir blessé un autre de ses voisins, de nationalité turque.Une source proche du dossier a souligné à l’AFP que contrairement aux crimes lié au jihadisme, souvent rattachés à un groupe terroriste connu comme tel, par exemple le groupe Etat islamique, qui parfois les revendique lui-même, l’appréciation se fait “au cas par cas” concernant les faits liés à l’ultradroite.Il n’y a en effet pas de rattachement à un groupe dont les actions passées auraient déjà reçu une qualification terroriste.Cela se fait donc, selon cette source, au regard de la personnalité de l’auteur, de la gravité intrinsèque de l’acte et de l’intention finale de troubler gravement l’ordre public par l’intimidation ou la terreur, critères de saisine de la justice antiterroriste.En l’espèce, selon la source proche du dossier, Christophe B. avait bien comme volonté de “troubler l’ordre public par la terreur”. – Stigmatisation -Mardi après-midi, devant l’Assemblée nationale, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a exprimé “une pensée émue” pour les victimes, leurs familles, mais aussi pour “la communauté tunisienne”. Ce meurtre est “clairement un crime raciste”, “sans doute aussi antimusulman”, et “peut-être aussi un crime terroriste”, a ajouté le ministre, “heureux” de la saisine du Pnat.”Je veux justice pour mon frère”, “victime d’un acte terroriste”, a réclamé mardi Hanen Miraoui, sœur de la victime, par téléphone à l’AFP.Avec son frère, né en 1979, “nous parlions des préparatifs de l’Aïd (El Kebir, grande fête musulmane prévue ce vendredi en Tunisie). Il rigolait et taquinait ma mère qui était malade, puis tout d’un coup, je l’ai entendu dire +Aïe+ puis la communication s’est interrompue”, a décrit Hanen Miraoui.D’après elle, le suspect “était connu dans le quartier de (son) frère pour sa haine des Arabes”.Ce crime “terroriste” a “suscité un profond mécontentement et une profonde tristesse dans l’opinion publique” tunisienne, a relevé lundi le ministre tunisien de l’Intérieur, Khaled Nouri, soulignant “la nécessité d’assurer la protection de la communauté tunisienne sur le territoire français”.Organisée par les proches d’Hichem Miraoui, une marche blanche doit avoir lieu dimanche à 15H00 à Puget-sur-Argens.Les actes antimusulmans ont augmenté de 72% au premier trimestre, avec 79 cas recensés, selon le décompte du ministère de l’Intérieur.De nombreuses voix ont dénoncé à l’occasion de ce crime la stigmatisation de la communauté musulmane, alimentée par “les sphères politiques et médiatiques”, selon le recteur de la Grande mosquée de Paris Chems-eddine Hafiz.
Christophe B. est présenté jeudi à un magistrat antiterroriste en vue d’une mise en examen pour le meurtre d’Hichem Miraoui, un quadragénaire tunisien, samedi à Puget-sur-Argens (Var), un acte considéré comme “raciste” et “sans doute antimusulman” par Bruno Retailleau.Après quatre jours de garde à vue et un transfert de l’enquête entre les mains du parquet antiterroriste (Pnat), celui-ci a annoncé jeudi à l’AFP l’ouverture d’une information judiciaire et la présentation de Christophe B. à un juge d’instruction pour une possible mise en examen, qui pourrait ensuite déboucher sur une éventuelle incarcération.C’est la première saisine du Pnat concernant un homicide raciste lié à l’ultradroite.Alertés par la compagne du suspect samedi soir, les militaires de la gendarmerie nationale avaient fait appel à l’antenne GIGN d’Orange pour interpeller, non loin de la scène de crime, ce quinquagénaire français qui avait pris la fuite en voiture.Le suspect, qui serait né en 1971, a “diffusé, avant et après son passage à l’acte, deux vidéos (…) au contenu raciste et haineux”, selon le parquet de Draguignan, initialement chargé de l’enquête.Plusieurs médias ont épluché son profil Facebook, désormais restreint mais sur lequel apparaissaient encore mardi certaines publications anti-islam, insultantes pour Emmanuel Macron ou en faveur des “gilets jaunes”.Dans une vidéo, selon ces médias, Christophe B. assurait “prêter allégeance au drapeau français” et appelait les Français à “tirer” sur les personnes d’origine étrangère.L’homme est aussi accusé d’avoir blessé un autre de ses voisins, de nationalité turque.Une source proche du dossier a souligné à l’AFP que contrairement aux crimes lié au jihadisme, souvent rattachés à un groupe terroriste connu comme tel, par exemple le groupe Etat islamique, qui parfois les revendique lui-même, l’appréciation se fait “au cas par cas” concernant les faits liés à l’ultradroite.Il n’y a en effet pas de rattachement à un groupe dont les actions passées auraient déjà reçu une qualification terroriste.Cela se fait donc, selon cette source, au regard de la personnalité de l’auteur, de la gravité intrinsèque de l’acte et de l’intention finale de troubler gravement l’ordre public par l’intimidation ou la terreur, critères de saisine de la justice antiterroriste.En l’espèce, selon la source proche du dossier, Christophe B. avait bien comme volonté de “troubler l’ordre public par la terreur”. – Stigmatisation -Mardi après-midi, devant l’Assemblée nationale, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a exprimé “une pensée émue” pour les victimes, leurs familles, mais aussi pour “la communauté tunisienne”. Ce meurtre est “clairement un crime raciste”, “sans doute aussi antimusulman”, et “peut-être aussi un crime terroriste”, a ajouté le ministre, “heureux” de la saisine du Pnat.”Je veux justice pour mon frère”, “victime d’un acte terroriste”, a réclamé mardi Hanen Miraoui, sœur de la victime, par téléphone à l’AFP.Avec son frère, né en 1979, “nous parlions des préparatifs de l’Aïd (El Kebir, grande fête musulmane prévue ce vendredi en Tunisie). Il rigolait et taquinait ma mère qui était malade, puis tout d’un coup, je l’ai entendu dire +Aïe+ puis la communication s’est interrompue”, a décrit Hanen Miraoui.D’après elle, le suspect “était connu dans le quartier de (son) frère pour sa haine des Arabes”.Ce crime “terroriste” a “suscité un profond mécontentement et une profonde tristesse dans l’opinion publique” tunisienne, a relevé lundi le ministre tunisien de l’Intérieur, Khaled Nouri, soulignant “la nécessité d’assurer la protection de la communauté tunisienne sur le territoire français”.Organisée par les proches d’Hichem Miraoui, une marche blanche doit avoir lieu dimanche à 15H00 à Puget-sur-Argens.Les actes antimusulmans ont augmenté de 72% au premier trimestre, avec 79 cas recensés, selon le décompte du ministère de l’Intérieur.De nombreuses voix ont dénoncé à l’occasion de ce crime la stigmatisation de la communauté musulmane, alimentée par “les sphères politiques et médiatiques”, selon le recteur de la Grande mosquée de Paris Chems-eddine Hafiz.