Le Printemps de Bourges ouvre mardi sa 49e édition en même temps que le bal des festivals musicaux, avec une pluie de stars, dont le retour de Michel Polnareff en soirée, et des nuages sur le plan budgétaire.Le W, sa plus grande scène, s’apprête à vibrer dans un enchaînement de styles: la “grenade” pop Clara Luciani, l’indébranchable Jean-Louis Aubert, l’artiste électro The Avener ou encore Lucky Love et Styleto, tous deux nommés aux dernières Victoires de la musique.La programmation se fera plus rap en fin de semaine, avec la nouvelle référence Tiakola, la star algérienne Soolking, l’ancien youtubeur Théodort (“Wayeh”) ou encore Vald, de retour avec son remarqué “Pandémonium”.Mais la soirée d’ouverture est sûrement la plus osée: Bourges a misé sur Michel Polnareff pour lancer les festivités.- “Amiral” et moussaillons -A 80 ans, le chanteur à tubes, dont “Goodbye Marylou” et “L’Amour avec toi”, rempile pour une nouvelle – et peut-être dernière – tournée, dont Bourges sera la première date française, après un démarrage à Londres.Prudence toutefois: lors de ses précédents concerts dans l’Hexagone en 2023, “l’Amiral” avait essuyé des critiques sur la qualité de sa prestation.Il revient avec “Un temps pour elles”, un album dont la sortie a été repoussée au 25 avril.”Avant de monter sur scène, je suis toujours dans un état absolument épouvantable. Et ça prend 2-3 titres pour se dire: bon, je suis content d’être là”, confiait “Polna” à l’AFP, fin mars.Avant lui, Emma Peters lance la soirée: la chanteuse, qui a explosé avec un remix de sa reprise de “Clandestina”, a été bercée par les tubes de Michel Polnareff. “J’avais un double CD à la maison que j’écoutais sur mon walkman, donc c’est vraiment un plaisir d’être programmée avec lui ce soir”, a-t-elle confié à l’AFP juste avant son concert.”C’est quelqu’un qu’on entend depuis longtemps même s’il n’est pas souvent en France (la star réside aux Etats-Unis, NDLR), ses concerts sont rares”, a glissé Daniel, un festivalier de 64 ans.La découverte, c’est aussi l’ADN du festival du centre de la France: depuis 40 ans, son dispositif national d’accompagnement, les Inouïs, a pris sous son aile 1.600 artistes. Feu! Chatterton, Fishbach et Eddy de Pretto – président du jury 2025 -, y sont passés.”Pour moi, ça reste nécessaire, comme pour n’importe quel artiste émergent, de repasser par cette case d’apprentissage, de rencontrer des professionnels”, a expliqué à l’AFP Alex Montembault, sensation de “Starmania”, l’un des 32 sélectionnés.Le Printemps de Bourges dévoile en parallèle six créations, dont une proposition du pianiste Edouard Ferlet mêlant jazz et intelligence artificielle et une célébration du répertoire d’Oum Kalthoum, voix majeure du monde arabe disparue il y a 50 ans.”C’est un peu magique: il y a des têtes d’affiche et tout un tas d’artistes pour les +djeuns+ (“les jeunes”) ou moins connus”, s’enthousiasme Erika Maurice, 54 ans, venue avec sa fille. Même si “ça a changé, j’ai connu l’époque avec Daniel Colling (décédé en janvier), c’étaient des javas non-stop !”, sourit-elle. Un hommage sera rendu mercredi au co-fondateur du festival, en présence de la ministre de la Culture Rachida Dati.- Coup de rabot -Les concerts se tiennent jusqu’à samedi mais le festival bat jusqu’à dimanche avec “le Printemps dans la ville”, sa déclinaison gratuite.Tous espaces confondus, Bourges a accueilli environ 250.000 festivaliers l’année dernière.A l’approche de la cinquantaine, le Printemps ne peut pas se reposer sur ses lauriers: entre baisse des crédits et inflation des coûts de production et des cachets, l’effet ciseau plombe ses finances.Pour la première fois en dix ans, le budget – 7,5 millions d’euros en 2024 – a été revu à la baisse, amputé de 400.000 euros de financement, dont 250.000 euros d’aides publiques. Une situation qui reflète de récents arbitrages politiques défavorables au milieu culturel.”C’est une décroissance contrainte”, observe son directeur Boris Vedel, estimant qu’il n’y a pas d’autre choix que de “se renforcer sur l’émergence”, plutôt que lorgner sur de gros noms.Ce constat est similaire à celui d’autres festivals, qui font également face à une offre multiple, un changement de consommation des jeunes fans et sont à la merci des caprices météorologiques. Selon le Centre national de la musique, 44% des festivals affichant des taux de remplissage supérieurs à 90% ont bouclé une édition déficitaire en 2024.
Le Printemps de Bourges ouvre mardi sa 49e édition en même temps que le bal des festivals musicaux, avec une pluie de stars, dont le retour de Michel Polnareff en soirée, et des nuages sur le plan budgétaire.Le W, sa plus grande scène, s’apprête à vibrer dans un enchaînement de styles: la “grenade” pop Clara Luciani, l’indébranchable Jean-Louis Aubert, l’artiste électro The Avener ou encore Lucky Love et Styleto, tous deux nommés aux dernières Victoires de la musique.La programmation se fera plus rap en fin de semaine, avec la nouvelle référence Tiakola, la star algérienne Soolking, l’ancien youtubeur Théodort (“Wayeh”) ou encore Vald, de retour avec son remarqué “Pandémonium”.Mais la soirée d’ouverture est sûrement la plus osée: Bourges a misé sur Michel Polnareff pour lancer les festivités.- “Amiral” et moussaillons -A 80 ans, le chanteur à tubes, dont “Goodbye Marylou” et “L’Amour avec toi”, rempile pour une nouvelle – et peut-être dernière – tournée, dont Bourges sera la première date française, après un démarrage à Londres.Prudence toutefois: lors de ses précédents concerts dans l’Hexagone en 2023, “l’Amiral” avait essuyé des critiques sur la qualité de sa prestation.Il revient avec “Un temps pour elles”, un album dont la sortie a été repoussée au 25 avril.”Avant de monter sur scène, je suis toujours dans un état absolument épouvantable. Et ça prend 2-3 titres pour se dire: bon, je suis content d’être là”, confiait “Polna” à l’AFP, fin mars.Avant lui, Emma Peters lance la soirée: la chanteuse, qui a explosé avec un remix de sa reprise de “Clandestina”, a été bercée par les tubes de Michel Polnareff. “J’avais un double CD à la maison que j’écoutais sur mon walkman, donc c’est vraiment un plaisir d’être programmée avec lui ce soir”, a-t-elle confié à l’AFP juste avant son concert.”C’est quelqu’un qu’on entend depuis longtemps même s’il n’est pas souvent en France (la star réside aux Etats-Unis, NDLR), ses concerts sont rares”, a glissé Daniel, un festivalier de 64 ans.La découverte, c’est aussi l’ADN du festival du centre de la France: depuis 40 ans, son dispositif national d’accompagnement, les Inouïs, a pris sous son aile 1.600 artistes. Feu! Chatterton, Fishbach et Eddy de Pretto – président du jury 2025 -, y sont passés.”Pour moi, ça reste nécessaire, comme pour n’importe quel artiste émergent, de repasser par cette case d’apprentissage, de rencontrer des professionnels”, a expliqué à l’AFP Alex Montembault, sensation de “Starmania”, l’un des 32 sélectionnés.Le Printemps de Bourges dévoile en parallèle six créations, dont une proposition du pianiste Edouard Ferlet mêlant jazz et intelligence artificielle et une célébration du répertoire d’Oum Kalthoum, voix majeure du monde arabe disparue il y a 50 ans.”C’est un peu magique: il y a des têtes d’affiche et tout un tas d’artistes pour les +djeuns+ (“les jeunes”) ou moins connus”, s’enthousiasme Erika Maurice, 54 ans, venue avec sa fille. Même si “ça a changé, j’ai connu l’époque avec Daniel Colling (décédé en janvier), c’étaient des javas non-stop !”, sourit-elle. Un hommage sera rendu mercredi au co-fondateur du festival, en présence de la ministre de la Culture Rachida Dati.- Coup de rabot -Les concerts se tiennent jusqu’à samedi mais le festival bat jusqu’à dimanche avec “le Printemps dans la ville”, sa déclinaison gratuite.Tous espaces confondus, Bourges a accueilli environ 250.000 festivaliers l’année dernière.A l’approche de la cinquantaine, le Printemps ne peut pas se reposer sur ses lauriers: entre baisse des crédits et inflation des coûts de production et des cachets, l’effet ciseau plombe ses finances.Pour la première fois en dix ans, le budget – 7,5 millions d’euros en 2024 – a été revu à la baisse, amputé de 400.000 euros de financement, dont 250.000 euros d’aides publiques. Une situation qui reflète de récents arbitrages politiques défavorables au milieu culturel.”C’est une décroissance contrainte”, observe son directeur Boris Vedel, estimant qu’il n’y a pas d’autre choix que de “se renforcer sur l’émergence”, plutôt que lorgner sur de gros noms.Ce constat est similaire à celui d’autres festivals, qui font également face à une offre multiple, un changement de consommation des jeunes fans et sont à la merci des caprices météorologiques. Selon le Centre national de la musique, 44% des festivals affichant des taux de remplissage supérieurs à 90% ont bouclé une édition déficitaire en 2024.
