Raids israéliens meurtriers au Liban en riposte à des tirs de roquettes

Israël a mené samedi des frappes au Liban voisin, tuant huit personnes selon les autorités, après l’interception de roquettes tirées depuis le territoire libanais.Le Hezbollah libanais pro-iranien a nié toute responsabilité dans les tirs de roquettes qui n’ont pas été revendiqués, accusant “l’ennemi israélien” de chercher “des prétextes pour poursuivre ses attaques contre le Liban”.Ces tirs sur Israël sont les premiers sur le nord du pays depuis l’entrée en vigueur, le 27 novembre, d’une trêve avec le Hezbollah.Un accord de cessez-le-feu a mis fin le 27 novembre à la guerre entre l’armée israélienne et le Hezbollah qui avait ouvert un front contre Israël en solidarité avec le mouvement islamiste palestinien Hamas au début de la guerre à Gaza en octobre 2023.Le cessez-le-feu a apporté un calme relatif au Liban après plus d’un an d’hostilités malgré les frappes que Israël continue de mener tous les deux ou trois jours sur des objectifs présentés comme liés au Hezbollah, depuis le retrait incomplet de des troupes du sud du Liban le 15 février.Samedi matin, les sirènes d’alerte ont retenti à Metula, un village israélien frontalier. L’armée de l’air israélienne a intercepté trois sur six roquettes tirées du sud du Liban vers la région de la Galilée (nord), selon un responsable.En réponse, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a ordonné à l’armée de frapper des “cibles terroristes” au Liban.L’armée israélienne a annoncé ensuite avoir ciblé “des dizaines de lanceurs de roquettes et un centre de commandement d’où opéraient des terroristes du Hezbollah” dans le sud du Liban.Selon l’agence nationale d’information libanaise ANI, citant le ministère de la Santé, cinq personnes incluant une enfant ont été tuées et huit blessées dans l’une des frappes dans la localité de Touline.- “Deuxième vague” -En début de soirée, M. Netanyahu et le ministre de la Défense Israël Katz ont ordonné “une deuxième vague de frappes contre des dizaines de cibles terroristes du Hezbollah”, selon le bureau du ministre de la Défense. L’ANI a rapporté dans la foulée plusieurs frappes israéliennes dans le sud et l’est du pays, notamment à Tyr (sud), où elle a fait état de trois morts et plusieurs blessés. Bilal Kachmar, porte-parole de l’unité de gestion des catastrophes de Tyr, a précisé à l’AFP que “la frappe israélienne a visé un appartement d’un immeuble résidentiel du quartier d’Al-Raml”.Une source sécuritaire a précisé à l’AFP qu’un responsable du Hezbollah était visé par cette frappe, sans confirmer s’il figurait parmi les victimes. L’armée libanaise a annoncé, après les tirs, avoir démantelé “trois rampes de lancement de roquettes artisanales dans une zone située au nord du fleuve Litani”, à quelque 30 km de la frontière israélienne.Le Premier ministre libanais, Nawaf Salam, a mis en garde “contre le risque que les opérations militaires reprennent à la frontière sud. Cela pourrait entraîner le Liban dans une nouvelle guerre, aux conséquences désastreuses”. La France a condamné les tirs de roquettes contre Israël, tout en appelant Israël “à la retenue suite à la reprise de ses frappes en réponse à ces tirs”. La Jordanie a elle appelé à une “action internationale immédiate pour mettre fin à l’agression israélienne contre le Liban”.Lorsqu’il a commencé à tirer des roquettes sur Israël en octobre 2023, le Hezbollah était un acteur incontournable de la vie politique au Liban. Mais le mouvement armé libanais est sorti très affaibli de cet épisode et sa direction a été largement décimée.- “Reprendre la guerre” -En septembre 2024, les hostilités transfrontalières avaient dégénéré en guerre ouverte avec des bombardements israéliens massifs au Liban, notamment sur les fiefs du Hezbollah.Après le début des tirs de roquettes par le Hezbollah dans la foulée de la guerre à Gaza, déclenchée par l’attaque du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre 2023, environ 60.000 habitants ont fui le nord d’Israël, dont une partie seulement sont rentrés chez eux ces dernières semaines après le feu vert des autorités.Seulement 8% de la population est revenue à Metula et certains habitants sont repartis samedi après les tirs, a indiqué le maire de la ville, David Azoulay. “Nous devrions reprendre la guerre, même si une seule balle est tirée vers Israël”, a-t-il dit.Côté libanais, plus d’un million de personnes ont fui le sud du pays, dont environ 100.000 sont toujours déplacées, selon l’ONU.Aux termes de l’accord de cessez-le-feu conclu sous l’égide des Etats-Unis, Israël devait se retirer du sud du Liban, où seuls l’armée libanaise et les Casques bleus de l’ONU devraient être déployés. Le Hezbollah devait lui démanteler ses infrastructures et se retirer au nord du fleuve Litani.
Sat, 22 Mar 2025 20:37:50 GMT