“On se connaît tous”: tristesse et colère en Macédoine du Nord après l’incendie d’une discothèque

La tristesse et la colère régnaient mardi à Kocani, en Macédoine du Nord, où 59 personnes sont mortes et 196 ont été blessées dans l’incendie d’une boîte de nuit, le “Pulse”. Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées dans la soirée rendre hommage aux victimes et prier.Dans cette ville de 30.000 habitants, située à une centaine de kilomètres de la capitale, Skopje, la mort de ces dizaines de personnes, en majorité des adolescents et de jeunes adultes, a touché presque chaque maison.”Nous sommes un petit endroit. Nous nous connaissons tous”, explique à l’AFP Sasko Jordanov, un dentiste de 38 ans. “Beaucoup de mes patients sont morts, des enfants d’amis, de voisins…””C’est horrible, l’enfant de ma cousine est mort… C’est une catastrophe”, murmure une habitante, refusant de donner son nom, comme beaucoup de ceux que l’AFP a rencontrés.En début de soirée, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées dans le centre de Kocani pour rendre hommage aux victimes – un rassemblement lundi soir s’était transformé en éruption de colère lorsque plusieurs dizaines d’habitants s’en sont pris à différents biens du propriétaire de la boîte de nuit, jetant des pierres et brisant des vitres.Mardi, plusieurs prêtres se sont adressés à la foule pour demander “le calme et la paix” le temps d’enterrer les victimes, dont les funérailles sont prévues jeudi.Les tombes ont commencé à être creusées mardi matin dans le cimetière de Kocani.A Skopje, la capitale, plusieurs centaines de personnes se sont également rassemblées sur la place principale, et ont respecté plusieurs minutes de silence en hommage aux victimes. – Livre de condoléances -Le drame a eu lieu dans la nuit de samedi à dimanche au “Pulse”, une boîte de nuit qui opérait sous une licence frauduleuse et dans des conditions de sécurité désastreuses, selon les premiers éléments de l’enquête: pas assez d’extincteurs, une seule porte de sortie au lieu de deux, aucune autorisation d’utiliser les engins pyrotechniques qui éclairaient la scène.Au moins 500 personnes se trouvaient dans le club au moment où le feu a pris, soit le double de la capacité officielle. Les étincelles ont atteint le plafond constitué d’un matériau facilement inflammable, l’incendie s’est rapidement propagé à toute la discothèque, une épaisse fumée s’est formée et une bousculade a eu lieu dans laquelle des dizaines de personnes sont mortes ou ont été grièvement blessées.Au centre de Kocani, des dizaines de personnes signent depuis dimanche le livre de condoléances installé sur une grande table, déposant des fleurs ou allumant des bougies, les mains tremblantes et les yeux plein de larmes.”Je ne peux pas parler, comprenez-moi … Les amis de mes enfants sont morts. C’est atroce”, explique une femme en allumant une bougie.”Je n’ai personne de proche qui est mort, mais je me sens très mal. C’est dur. Je pleurais hier quand un père est venu. Il n’avait qu’un fils et il est mort”, raconte Dragi Gjorgjiev, un habitant de Kocani rencontré en ville. “Jusqu’à quand nous allons continuer comme ça ?”- 16 gardes à vue -Une enquête a été ouverte et 16 personnes ont été placées en garde-à-vue, a indiqué mardi le ministre de l’Intérieur.Les bureaux d’employés du ministère de l’Économie ont également été fouillés, “car il existe des motifs raisonnables de soupçonner leur implication dans des activités illégales liées à la délivrance de licences” de boîtes de nuit, a précisé Pance Toskovski, qui a aussi remplacé la direction de la police locale à Veles et Stip (près de Kocani, ndlr) par des agents de Skopje. “Cette décision n’implique aucune culpabilité mais est une étape pour garantir que l’enquête se déroule sans pression, suspicion ou influence indue”, a-t-il expliqué.Mardi, le Premier ministre Hristijan Mickoski a déclaré que la réponse du gouvernement serait elle aussi rapide. “Ce sont des individus qui pensent être au-dessus du système. C’est ça le problème, et ils devront répondre de cela. J’ai entendu le procureur dire que le parquet demanderait la peine la plus élevée”, a-t-il déclaré à la presse. “Est-ce que cela ramènera les vies humaines? Non, cela ne les ramènera pas. Mais je demande que cela soit un avertissement pour nous, pour ne jamais répéter de telles choses”, a-t-il ajouté. Tout en “comprenant la révolte”, le Premier ministre en a appelé à la raison. “Avec l’injustice et l’anarchie, on n’apporte pas la justice”, a-t-il estimé.
La tristesse et la colère régnaient mardi à Kocani, en Macédoine du Nord, où 59 personnes sont mortes et 196 ont été blessées dans l’incendie d’une boîte de nuit, le “Pulse”. Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées dans la soirée rendre hommage aux victimes et prier.Dans cette ville de 30.000 habitants, située à une centaine de kilomètres de la capitale, Skopje, la mort de ces dizaines de personnes, en majorité des adolescents et de jeunes adultes, a touché presque chaque maison.”Nous sommes un petit endroit. Nous nous connaissons tous”, explique à l’AFP Sasko Jordanov, un dentiste de 38 ans. “Beaucoup de mes patients sont morts, des enfants d’amis, de voisins…””C’est horrible, l’enfant de ma cousine est mort… C’est une catastrophe”, murmure une habitante, refusant de donner son nom, comme beaucoup de ceux que l’AFP a rencontrés.En début de soirée, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées dans le centre de Kocani pour rendre hommage aux victimes – un rassemblement lundi soir s’était transformé en éruption de colère lorsque plusieurs dizaines d’habitants s’en sont pris à différents biens du propriétaire de la boîte de nuit, jetant des pierres et brisant des vitres.Mardi, plusieurs prêtres se sont adressés à la foule pour demander “le calme et la paix” le temps d’enterrer les victimes, dont les funérailles sont prévues jeudi.Les tombes ont commencé à être creusées mardi matin dans le cimetière de Kocani.A Skopje, la capitale, plusieurs centaines de personnes se sont également rassemblées sur la place principale, et ont respecté plusieurs minutes de silence en hommage aux victimes. – Livre de condoléances -Le drame a eu lieu dans la nuit de samedi à dimanche au “Pulse”, une boîte de nuit qui opérait sous une licence frauduleuse et dans des conditions de sécurité désastreuses, selon les premiers éléments de l’enquête: pas assez d’extincteurs, une seule porte de sortie au lieu de deux, aucune autorisation d’utiliser les engins pyrotechniques qui éclairaient la scène.Au moins 500 personnes se trouvaient dans le club au moment où le feu a pris, soit le double de la capacité officielle. Les étincelles ont atteint le plafond constitué d’un matériau facilement inflammable, l’incendie s’est rapidement propagé à toute la discothèque, une épaisse fumée s’est formée et une bousculade a eu lieu dans laquelle des dizaines de personnes sont mortes ou ont été grièvement blessées.Au centre de Kocani, des dizaines de personnes signent depuis dimanche le livre de condoléances installé sur une grande table, déposant des fleurs ou allumant des bougies, les mains tremblantes et les yeux plein de larmes.”Je ne peux pas parler, comprenez-moi … Les amis de mes enfants sont morts. C’est atroce”, explique une femme en allumant une bougie.”Je n’ai personne de proche qui est mort, mais je me sens très mal. C’est dur. Je pleurais hier quand un père est venu. Il n’avait qu’un fils et il est mort”, raconte Dragi Gjorgjiev, un habitant de Kocani rencontré en ville. “Jusqu’à quand nous allons continuer comme ça ?”- 16 gardes à vue -Une enquête a été ouverte et 16 personnes ont été placées en garde-à-vue, a indiqué mardi le ministre de l’Intérieur.Les bureaux d’employés du ministère de l’Économie ont également été fouillés, “car il existe des motifs raisonnables de soupçonner leur implication dans des activités illégales liées à la délivrance de licences” de boîtes de nuit, a précisé Pance Toskovski, qui a aussi remplacé la direction de la police locale à Veles et Stip (près de Kocani, ndlr) par des agents de Skopje. “Cette décision n’implique aucune culpabilité mais est une étape pour garantir que l’enquête se déroule sans pression, suspicion ou influence indue”, a-t-il expliqué.Mardi, le Premier ministre Hristijan Mickoski a déclaré que la réponse du gouvernement serait elle aussi rapide. “Ce sont des individus qui pensent être au-dessus du système. C’est ça le problème, et ils devront répondre de cela. J’ai entendu le procureur dire que le parquet demanderait la peine la plus élevée”, a-t-il déclaré à la presse. “Est-ce que cela ramènera les vies humaines? Non, cela ne les ramènera pas. Mais je demande que cela soit un avertissement pour nous, pour ne jamais répéter de telles choses”, a-t-il ajouté. Tout en “comprenant la révolte”, le Premier ministre en a appelé à la raison. “Avec l’injustice et l’anarchie, on n’apporte pas la justice”, a-t-il estimé.