Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté lundi au Yémen à l’appel des rebelles houthis, soutenus par l’Iran, pour dénoncer les frappes américaines qui ont fait des dizaines de morts ce weekend.”Mort à l’Amérique, mort à Israël”, scandait une foule compacte dans la capitale Sanaa, contrôlée par les Houthis.D’autres rassemblements ont eu lieu à Saadah, fief des rebelles dans le nord, à Hodeida et Amran, dans l’ouest, et à Dhamar, dans le sud-ouest du pays, selon des images d’Al-Massira TV, la télévision des Houthis.Le chef des rebelles, Abdel Malek al-Houthi, avait appelé dimanche les Yéménites à se rassembler “par millions” pour protester contre les raids américains qui ont visé samedi la capitale et d’autres régions sous le contrôle de son mouvement.Ces frappes qui ont touché Sanaa, le gouvernorat de Saadah et la ville de Radaa, dans le centre du Yémen, ont fait 53 morts, parmi lesquels cinq enfants, et 98 blessés, selon les Houthis. Elles ont tué selon Washington plusieurs chefs des rebelles.Le président américain, Donald Trump, a déclaré lundi que l’Iran serait désormais “tenu pour responsable” de toute attaque des Houthis.”Chaque coup de feu des Houthis sera considéré, à partir de maintenant, comme un coup de feu tiré par des armes iraniennes et les dirigeants de l’Iran, et l’Iran sera tenu pour responsable et en subira les conséquences”, qui seront “terribles”, a-t-il écrit sur sa plateforme Truth Social.Téhéran dicte les moindres “faits et gestes” des Houthis, à qui il fournit “des armes, de l’argent et des équipements militaires hautement sophistiqués, et même du soi-disant +renseignement+”, a-t-il ajouté.- “Ne nous défiez pas” -Donald Trump avait promis samedi “l’enfer” aux “terroristes houthis” qui s’en prennent aux navires liés à Israël au large du Yémen depuis le début de la guerre à Gaza le 7 octobre 2023, disant agir en solidarité avec les Palestiniens. Sur la place Sabine à Sanaa, lieu de grandes manifestations depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, la foule était massée lundi autour de grands drapeaux yéménites et palestiniens, brandissant des armes, des pancartes ou des copies du Coran. “C’est un message à Trump et à l’agression américano-sioniste contre le Yémen: ne nous défiez pas”, a affirmé à l’AFP Ali Saleh, un manifestant partisan des Houthis. “Ni les menaces israéliennes, américaines ou britanniques ne nous arrêteront. Nous continuerons et les États-Unis seront frappés en mer”, a dit Hatim al-Maqbi, un membre du mouvement. En riposte aux frappes américaines, les Houthis ont dit dimanche avoir mené “une opération militaire (…) visant le porte-avions américain USS Harry Truman et les navires de guerre qui l’accompagnent dans le nord de la mer Rouge”, affirmant avoir tiré 18 missiles et un drone.Lundi matin, ils ont revendiqué une seconde attaque contre ce porte-avion, “avec de nombreux missiles balistiques et de croisière ainsi qu’avec des drones, dans un engagement qui a duré plusieurs heures”.Les Etats-Unis n’ont pas confirmé ces attaques.L’Iran a condamné les frappes “barbares” des Etats-Unis et rejeté les menaces du président américain.- “Causes complexes” -Le Commandement militaire américain pour le Moyen-Orient (Centcom) a indiqué dans la nuit que ses forces “continuaient les opérations” contre les Houthis, sans autre précision. D’après des médias houthis, Washington a pris pour cible dans la nuit de dimanche à lundi une usine d’égrainage de coton dans la région d’Hodeida et le poste de pilotage du Galaxy Leader, un navire capturé il y a plus d’un an par les rebelles.Avant l’annonce de l’attaque contre le porte-avions américain, les Houthis n’avaient plus revendiqué d’attaques depuis le 19 janvier sur des navires au large du Yémen, jour où a débuté un cessez-le-feu dans la bande de Gaza.Cependant, ils avaient récemment menacé de reprendre leurs attaques en raison du blocage par Israël de l’aide humanitaire destinée au territoire palestinien.Face à l’escalade, l’ONU a demandé aux Etats-Unis et aux Houthis “l’arrêt de toute activité militaire”.La Chine a appelé au “dialogue” et à une désescalade, affirmant que “la situation en mer Rouge et la question yéménite ont des causes complexes et doivent être résolues de manière appropriée par le dialogue”.L’Allemagne a affirmé lundi que toutes les réactions aux attaques des Houthis devaient se faire “en accord avec le droit international”.Les attaques houthies ont perturbé le trafic en mer Rouge et dans le golfe d’Aden, une zone maritime essentielle pour le commerce mondial, poussant les Etats-Unis à mettre en place une coalition navale multinationale et à frapper des cibles rebelles au Yémen, parfois avec l’aide du Royaume-Uni.Pays pauvre de la péninsule arabique, le Yémen est en proie depuis 2014 à une guerre civile opposant les Houthis au gouvernement soutenu par l’Arabie saoudite. La guerre a fait des centaines de milliers de morts et plongé ce pays de 38 millions d’habitants dans l’une des pires crises humanitaires, selon l’ONU.
Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté lundi au Yémen à l’appel des rebelles houthis, soutenus par l’Iran, pour dénoncer les frappes américaines qui ont fait des dizaines de morts ce weekend.”Mort à l’Amérique, mort à Israël”, scandait une foule compacte dans la capitale Sanaa, contrôlée par les Houthis.D’autres rassemblements ont eu lieu à Saadah, fief des rebelles dans le nord, à Hodeida et Amran, dans l’ouest, et à Dhamar, dans le sud-ouest du pays, selon des images d’Al-Massira TV, la télévision des Houthis.Le chef des rebelles, Abdel Malek al-Houthi, avait appelé dimanche les Yéménites à se rassembler “par millions” pour protester contre les raids américains qui ont visé samedi la capitale et d’autres régions sous le contrôle de son mouvement.Ces frappes qui ont touché Sanaa, le gouvernorat de Saadah et la ville de Radaa, dans le centre du Yémen, ont fait 53 morts, parmi lesquels cinq enfants, et 98 blessés, selon les Houthis. Elles ont tué selon Washington plusieurs chefs des rebelles.Le président américain, Donald Trump, a déclaré lundi que l’Iran serait désormais “tenu pour responsable” de toute attaque des Houthis.”Chaque coup de feu des Houthis sera considéré, à partir de maintenant, comme un coup de feu tiré par des armes iraniennes et les dirigeants de l’Iran, et l’Iran sera tenu pour responsable et en subira les conséquences”, qui seront “terribles”, a-t-il écrit sur sa plateforme Truth Social.Téhéran dicte les moindres “faits et gestes” des Houthis, à qui il fournit “des armes, de l’argent et des équipements militaires hautement sophistiqués, et même du soi-disant +renseignement+”, a-t-il ajouté.- “Ne nous défiez pas” -Donald Trump avait promis samedi “l’enfer” aux “terroristes houthis” qui s’en prennent aux navires liés à Israël au large du Yémen depuis le début de la guerre à Gaza le 7 octobre 2023, disant agir en solidarité avec les Palestiniens. Sur la place Sabine à Sanaa, lieu de grandes manifestations depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, la foule était massée lundi autour de grands drapeaux yéménites et palestiniens, brandissant des armes, des pancartes ou des copies du Coran. “C’est un message à Trump et à l’agression américano-sioniste contre le Yémen: ne nous défiez pas”, a affirmé à l’AFP Ali Saleh, un manifestant partisan des Houthis. “Ni les menaces israéliennes, américaines ou britanniques ne nous arrêteront. Nous continuerons et les États-Unis seront frappés en mer”, a dit Hatim al-Maqbi, un membre du mouvement. En riposte aux frappes américaines, les Houthis ont dit dimanche avoir mené “une opération militaire (…) visant le porte-avions américain USS Harry Truman et les navires de guerre qui l’accompagnent dans le nord de la mer Rouge”, affirmant avoir tiré 18 missiles et un drone.Lundi matin, ils ont revendiqué une seconde attaque contre ce porte-avion, “avec de nombreux missiles balistiques et de croisière ainsi qu’avec des drones, dans un engagement qui a duré plusieurs heures”.Les Etats-Unis n’ont pas confirmé ces attaques.L’Iran a condamné les frappes “barbares” des Etats-Unis et rejeté les menaces du président américain.- “Causes complexes” -Le Commandement militaire américain pour le Moyen-Orient (Centcom) a indiqué dans la nuit que ses forces “continuaient les opérations” contre les Houthis, sans autre précision. D’après des médias houthis, Washington a pris pour cible dans la nuit de dimanche à lundi une usine d’égrainage de coton dans la région d’Hodeida et le poste de pilotage du Galaxy Leader, un navire capturé il y a plus d’un an par les rebelles.Avant l’annonce de l’attaque contre le porte-avions américain, les Houthis n’avaient plus revendiqué d’attaques depuis le 19 janvier sur des navires au large du Yémen, jour où a débuté un cessez-le-feu dans la bande de Gaza.Cependant, ils avaient récemment menacé de reprendre leurs attaques en raison du blocage par Israël de l’aide humanitaire destinée au territoire palestinien.Face à l’escalade, l’ONU a demandé aux Etats-Unis et aux Houthis “l’arrêt de toute activité militaire”.La Chine a appelé au “dialogue” et à une désescalade, affirmant que “la situation en mer Rouge et la question yéménite ont des causes complexes et doivent être résolues de manière appropriée par le dialogue”.L’Allemagne a affirmé lundi que toutes les réactions aux attaques des Houthis devaient se faire “en accord avec le droit international”.Les attaques houthies ont perturbé le trafic en mer Rouge et dans le golfe d’Aden, une zone maritime essentielle pour le commerce mondial, poussant les Etats-Unis à mettre en place une coalition navale multinationale et à frapper des cibles rebelles au Yémen, parfois avec l’aide du Royaume-Uni.Pays pauvre de la péninsule arabique, le Yémen est en proie depuis 2014 à une guerre civile opposant les Houthis au gouvernement soutenu par l’Arabie saoudite. La guerre a fait des centaines de milliers de morts et plongé ce pays de 38 millions d’habitants dans l’une des pires crises humanitaires, selon l’ONU.
