“Nous ne sommes pas seuls” : à Bruxelles, Zelensky remercie les Européens

Une semaine après sa violente altercation avec Donald Trump, Volodymyr Zelensky a remercié jeudi à Bruxelles les Européens de leur soutien au moment où les Etats-Unis mettent à mal l’alliance transatlantique et gèlent leur aide militaire à l’Ukraine.”Nous sommes très reconnaissants de ne pas être seuls. Et ce ne sont pas seulement des mots. Nous le ressentons”, a lancé le chef de l’Etat ukrainien au début d’un sommet exceptionnel des 27 dirigeants des pays de l’UE destiné d’abord à muscler la défense européenne.Dans un contexte géopolitique totalement chamboulé, les échanges et les initiatives se multiplient.  A Moscou, la diplomatie russe a fermement rejeté l’idée d’un cessez-le-feu provisoire en Ukraine, évoqué notamment par la France, réclamant des accords fermes en vue d'”un règlement définitif”. Londres a de son côté annoncé discuter avec une vingtaine de pays “intéressés” à contribuer à un maintien de la paix dans le cadre d’un éventuel accord avec la Russie et Paris organiser une rencontre mardi des chefs d’état-major des armées des nations européennes prêtes à garantir un futur arrêt des combats sur le sol ukrainien.Dans un contraste saisissant avec l’image d’un président américain menaçant à la Maison Blanche, M. Zelensky était entouré du président du Conseil européen Antonio Costa et de la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen qui ont insisté sur leur détermination à soutenir Kiev.L’Europe et l’Ukraine sont à un “moment décisif”, a martelé cette dernière, promettant de donner aux Ukrainiens “les moyens de se protéger et d’œuvrer en faveur d’une paix juste et durable”. En écho, le chancelier allemand Olaf Scholz a refusé toute paix qui serait “imposée”.- “Réarmer l’Europe” -Face à la menace russe et à celle du désengagement américain, les lignes bougent: effectuant un virage longtemps inimaginable, l’Allemagne envisage désormais des investissements massifs pour renforcer son armée. Jusqu’ici apôtre d’une stricte orthodoxie budgétaire, elle vient même – à la stupéfaction de nombreux diplomates – de plaider pour une réforme du “corset budgétaire” de l’UE.La Commission européenne a dévoilé un plan pour “réarmer” le continent, visant à mobiliser quelque 800 milliards d’euros. Parmi les pistes, la possibilité pour les Etats membres d’accroître sensiblement leurs dépenses militaires sans que cela soit pris en compte dans leur déficit”.”Je veux croire que les Etats-Unis resteront à nos côtés. Mais il nous faut être prêts si tel n’était pas le cas”, a expliqué le président français Emmanuel Macron dans d’une allocution télévisée mercredi, à la tonalité sombre.La façon dont l’Europe doit se mettre en ordre de marche sur l’Ukraine ne fait toutefois pas l’unanimité.Le Premier ministre hongrois nationaliste Viktor Orban, un ardent soutien de Donald Trump, a mis en garde contre l’adoption de conclusions écrites sur l’Ukraine à l’issue du sommet, faisant courir le risque de voir les divisions éclater au grand jour.- “Pari dangereux” -Washington, qui s’est ouvertement rapproché du Kremlin depuis une conversation téléphonique entre M. Trump et son homologue russe Vladimir Poutine le 12 février, a gelé lundi son aide militaire à l’Ukraine. Un “pari dangereux”, a commenté la cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas.Cette suspension, qui compromet à terme la capacité de l’Ukraine à se défendre face à l’agression russe, concerne aussi le partage du renseignement, un élément pourtant essentiel aux soldats sur le champ de bataille.L’Ukraine, qui a multiplié les gestes d’apaisement après la vive altercation vendredi entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky dans le Bureau ovale, a déclaré travailler à de nouveaux pourparlers avec les Américains.Le chef de l’Etat ukrainien a proposé une trêve avec la Russie dans les airs et en mer pour entamer des discussions sur une “paix durable” sous “le leadership” de Donald Trump. Il s’est aussi dit disposé à signer un accord-cadre sur l’exploitation des ressources naturelles en Ukraine avec les Etats-Unis, ce que le président américain réclame.M. Zelensky demande par ailleurs de solides garanties de sécurité à ses alliés occidentaux dans le cadre de potentiels pourparlers afin de s’assurer que l’armée russe n’envahisse pas à nouveau son pays après une hypothétique cessation des hostilités.La Turquie, qui dispose de la deuxième armée au sein de l’Otan en nombre d’hommes, a quant à elle souligné être prête à déployer des forces “si nécessaire” en vue de faire respecter un arrêt des combats.Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a pour sa part rejeté toute éventualité d’un accord de Moscou au déploiement de troupes européennes de maintien de la paix.Pour Emmanuel Macron, la Russie a “déjà fait du conflit ukrainien un conflit mondial”, et, dans ce contexte, “rester spectateur serait une folie”.Sa proposition d’ouvrir un débat sur la protection de l’Europe par l’arsenal nucléaire français fait d’ailleurs son chemin. C’est “très prometteur”, a réagi le chef du gouvernement polonais Donald Tusk.
Une semaine après sa violente altercation avec Donald Trump, Volodymyr Zelensky a remercié jeudi à Bruxelles les Européens de leur soutien au moment où les Etats-Unis mettent à mal l’alliance transatlantique et gèlent leur aide militaire à l’Ukraine.”Nous sommes très reconnaissants de ne pas être seuls. Et ce ne sont pas seulement des mots. Nous le ressentons”, a lancé le chef de l’Etat ukrainien au début d’un sommet exceptionnel des 27 dirigeants des pays de l’UE destiné d’abord à muscler la défense européenne.Dans un contexte géopolitique totalement chamboulé, les échanges et les initiatives se multiplient.  A Moscou, la diplomatie russe a fermement rejeté l’idée d’un cessez-le-feu provisoire en Ukraine, évoqué notamment par la France, réclamant des accords fermes en vue d'”un règlement définitif”. Londres a de son côté annoncé discuter avec une vingtaine de pays “intéressés” à contribuer à un maintien de la paix dans le cadre d’un éventuel accord avec la Russie et Paris organiser une rencontre mardi des chefs d’état-major des armées des nations européennes prêtes à garantir un futur arrêt des combats sur le sol ukrainien.Dans un contraste saisissant avec l’image d’un président américain menaçant à la Maison Blanche, M. Zelensky était entouré du président du Conseil européen Antonio Costa et de la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen qui ont insisté sur leur détermination à soutenir Kiev.L’Europe et l’Ukraine sont à un “moment décisif”, a martelé cette dernière, promettant de donner aux Ukrainiens “les moyens de se protéger et d’œuvrer en faveur d’une paix juste et durable”. En écho, le chancelier allemand Olaf Scholz a refusé toute paix qui serait “imposée”.- “Réarmer l’Europe” -Face à la menace russe et à celle du désengagement américain, les lignes bougent: effectuant un virage longtemps inimaginable, l’Allemagne envisage désormais des investissements massifs pour renforcer son armée. Jusqu’ici apôtre d’une stricte orthodoxie budgétaire, elle vient même – à la stupéfaction de nombreux diplomates – de plaider pour une réforme du “corset budgétaire” de l’UE.La Commission européenne a dévoilé un plan pour “réarmer” le continent, visant à mobiliser quelque 800 milliards d’euros. Parmi les pistes, la possibilité pour les Etats membres d’accroître sensiblement leurs dépenses militaires sans que cela soit pris en compte dans leur déficit”.”Je veux croire que les Etats-Unis resteront à nos côtés. Mais il nous faut être prêts si tel n’était pas le cas”, a expliqué le président français Emmanuel Macron dans d’une allocution télévisée mercredi, à la tonalité sombre.La façon dont l’Europe doit se mettre en ordre de marche sur l’Ukraine ne fait toutefois pas l’unanimité.Le Premier ministre hongrois nationaliste Viktor Orban, un ardent soutien de Donald Trump, a mis en garde contre l’adoption de conclusions écrites sur l’Ukraine à l’issue du sommet, faisant courir le risque de voir les divisions éclater au grand jour.- “Pari dangereux” -Washington, qui s’est ouvertement rapproché du Kremlin depuis une conversation téléphonique entre M. Trump et son homologue russe Vladimir Poutine le 12 février, a gelé lundi son aide militaire à l’Ukraine. Un “pari dangereux”, a commenté la cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas.Cette suspension, qui compromet à terme la capacité de l’Ukraine à se défendre face à l’agression russe, concerne aussi le partage du renseignement, un élément pourtant essentiel aux soldats sur le champ de bataille.L’Ukraine, qui a multiplié les gestes d’apaisement après la vive altercation vendredi entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky dans le Bureau ovale, a déclaré travailler à de nouveaux pourparlers avec les Américains.Le chef de l’Etat ukrainien a proposé une trêve avec la Russie dans les airs et en mer pour entamer des discussions sur une “paix durable” sous “le leadership” de Donald Trump. Il s’est aussi dit disposé à signer un accord-cadre sur l’exploitation des ressources naturelles en Ukraine avec les Etats-Unis, ce que le président américain réclame.M. Zelensky demande par ailleurs de solides garanties de sécurité à ses alliés occidentaux dans le cadre de potentiels pourparlers afin de s’assurer que l’armée russe n’envahisse pas à nouveau son pays après une hypothétique cessation des hostilités.La Turquie, qui dispose de la deuxième armée au sein de l’Otan en nombre d’hommes, a quant à elle souligné être prête à déployer des forces “si nécessaire” en vue de faire respecter un arrêt des combats.Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a pour sa part rejeté toute éventualité d’un accord de Moscou au déploiement de troupes européennes de maintien de la paix.Pour Emmanuel Macron, la Russie a “déjà fait du conflit ukrainien un conflit mondial”, et, dans ce contexte, “rester spectateur serait une folie”.Sa proposition d’ouvrir un débat sur la protection de l’Europe par l’arsenal nucléaire français fait d’ailleurs son chemin. C’est “très prometteur”, a réagi le chef du gouvernement polonais Donald Tusk.