Trump reçoit Netanyahu à un moment délicat de reprise des discussions sur Gaza

Le président américain Donald Trump reçoit mardi à Washington le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, au moment où reprennent les délicates négociations sur la poursuite du cessez-le-feu entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza.Le territoire palestinien dévasté par quinze mois de guerre devrait rester inhabitable pendant des années, a affirmé avant cette rencontre l’émissaire américain pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, qui a semblé mettre en doute la faisabilité de la troisième phase de l’accord de trêve, celle de la reconstruction de Gaza.Après avoir vanté son rôle dans l’accord, Donald Trump devrait presser son allié de respecter le cessez-le-feu qui se maintient depuis le 19 janvier pour une première phase de six semaines, mais dont les prochaines étapes restent incertaines.Le Hamas a annoncé mardi que “les contacts et négociations pour la deuxième phase” du cessez-le-feu avaient “commencé”.Israël avait annoncé plus tôt qu’il enverrait “en fin de semaine” une délégation au Qatar, l’un des trois pays médiateurs avec les Etats-Unis et l’Egypte, pour discuter de la poursuite de la trêve.Le président américain avait cependant déclaré lundi n’avoir “aucune garantie” que le cessez-le-feu se prolonge.Donald Trump a suscité récemment une vague d’indignation internationale en proposant de faire “tout simplement le ménage” dans la bande de Gaza et de transférer ses habitants dans des lieux “plus sûrs” comme l’Egypte ou la Jordanie. Ces deux pays se sont opposés à ce plan.- “Enraciné dans sa terre” -“Lorsque le président parle de ‘faire le ménage’, il parle de rendre (Gaza) habitable”, a déclaré mardi Steve Witkoff, ajoutant qu’il “est injuste d’avoir expliqué aux Palestiniens qu’ils pourraient revenir dans cinq ans. C’est tout simplement grotesque”.La “phase trois, la reconstruction, ne pourra pas se dérouler comme le prévoit l’accord, c’est-à-dire un programme de cinq ans. C’est physiquement impossible”, a-t-il dit.Mais dans la bande de Gaza, de nombreux Palestiniens déplacés par la guerre ont profité de la trêve pour retrouver leur terre, déterminés à reconstruire. Plus d’un demi-million d’entre eux ont déjà regagné le nord du territoire, particulièrement détruit par les combats.”Trump et Netanyahu doivent comprendre la réalité du peuple palestinien. C’est un peuple profondément enraciné dans sa terre, nous ne la quitterons pas”, a affirmé Hatem Azzam, un habitant de Rafah, dans le sud de Gaza. M. Netanyahu est le premier dirigeant étranger invité à la Maison Blanche depuis le retour au pouvoir de Donald Trump le 20 janvier, symbole de l’alliance indéfectible entre Israël et les Etats-Unis.Outre Gaza, le président américain pourrait aussi aborder avec son invité la question d’une normalisation des relations entre Israël et l’Arabie saoudite, à laquelle il avait déjà oeuvré pendant son premier mandat.- “Une catastrophe” – La première phase de la trêve a permis jusqu’à présent la libération de 18 otages retenus à Gaza et d’environ 600 Palestiniens détenus par Israël, ainsi qu’un afflux de l’aide humanitaire dans le territoire assiégé.La deuxième phase doit permettre la libération des derniers otages et la fin définitive de la guerre, déclenchée par l’attaque du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre 2023.Une fois que les libérations d’otages durant la première phase auront été achevées, le mouvement islamiste palestinien détiendra encore une cinquantaine d’otages, morts ou vivants.Au total, 251 personnes avaient été enlevées lors de l’attaque du 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.210 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles israéliennes.L’offensive israélienne menée en représailles dans la bande de Gaza a fait au moins 47.487 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU.La visite à Washington de Benjamin Netanyahu intervient aussi à un moment où l’armée israélienne mène une opération meurtrière depuis le 21 janvier dans le nord de la Cisjordanie occupée.Selon des responsables locaux et de l’ONU, les opérations militaires israéliennes dans deux camps de réfugiés du nord de la Cisjordanie, Tulkarem et Jénine, ont déplacé près de 5.500 familles palestiniennes depuis décembre.L’agence des Nations unies pour les territoires palestiniens (Unrwa) a averti mardi que le camp de réfugiés de Jénine “se dirige vers une catastrophe”.”Les résidents de ce camp en particulier ont enduré l’impossible”, a déclaré Juliette Touma, porte-parole de l’Unrwa, soulignant qu’une grande partie du camp avait été “complètement détruite par une série d’explosions provoquées par les forces israéliennes”.
Tue, 04 Feb 2025 20:16:45 GMT