Les agriculteurs votent à partir de mercredi pour élire leurs représentants aux chambres d’agriculture, un scrutin à l’écho inédit qui déterminera le nouveau rapport de force entre des syndicats ayant tous gagné en visibilité depuis la crise de l’hiver dernier.Quelque deux millions d’électeurs – exploitants actifs ou retraités, mais aussi salariés et propriétaires fonciers – sont invités à s’exprimer du 15 au 31 janvier, sauf à Mayotte où le vote a été reporté après le cyclone Chido. Les résultats seront publiés au plus tard le 8 février.Acteurs clé, les chambres d’agriculture ont pour rôle d'”améliorer la performance économique, sociale et environnementale” des exploitations, selon le Code rural.Ces établissements publics conseillent et offrent des prestations aux exploitants (pour l’installation, la gestion de leur exploitation, la conformité avec la PAC, etc.), tout en représentant les intérêts agricoles auprès des pouvoirs publics.Tout l’enjeu du scrutin sera de voir si l’hégémonie de l’alliance FNSEA-Jeunes agriculteurs (JA), aujourd’hui à la tête de 97 chambres sur 101, mais contestée sur le terrain par la Coordination rurale (CR) et la Confédération paysanne, est ébranlée.Face au duo historique, la CR (deuxième syndicat avec trois chambres) espère en ravir entre 15 et 20, et la Confédération paysanne (qui dirige aujourd’hui celle de Mayotte), une dizaine.Revendiquant une hausse importante des adhésions, les deux challengers dénoncent une forme de cogestion installée entre le gouvernement et la FNSEA, l’ex-syndicat unique créé après-Guerre.Ils déplorent d’ailleurs un mode de scrutin favorable à l’alliance FNSEA-JA car attribuant à la liste arrivée en tête la moitié des sièges, le reste étant ensuite réparti à la proportionnelle. La Confédération paysanne, qui réclame plus de proportionnelle, s’est vu opposer lundi une fin de non-recevoir par François Bayrou, auprès duquel elle espérait pourtant trouver une oreille attentive au vu de son attachement à ce mode de scrutin au niveau politique.- “Appel au chaos” -Reconnaissant un contexte “pas facile”, le président de la FNSEA Arnaud Rousseau a déclaré mercredi lors de ses voeux à la presse vouloir “enrayer” la baisse de participation et espérer plus de 50%.Lors du précédent scrutin, en 2019, moins d’un agriculteur sur deux avait participé.”Notre objectif est de reprendre (les chambres) qui avaient été perdues ou celles qu’on n’a pas, tout en étant quand même clairvoyant”, a renchéri Pierrick Horel, président des JA, défendant un “projet plus structurant” selon lui que “l’appel au chaos” de la Coordination rurale.La présidente de la CR, Véronique Le Floc’h, a elle indiqué depuis la Loire-Atlantique qu’elle poursuivrait son “tour de France pour aller à la rencontre de tous les agriculteurs jusqu’à fin janvier”, prônant l’allègement des charges et des normes.”Je dis aux agriculteurs +n’ayez pas peur+. Soit vous restez couchés, soit vous changez de chambre. Mais dans tous les cas la Coordination rurale est prête. N’ayez pas peur, c’est ce que disait aussi Jean-Paul II”, a-t-elle déclaré lors d’une conférence.La Confédération paysanne, qui défend notamment l’agroécologie, dénonce pour sa part les “demandes populistes de la FNSEA et de la Coordination rurale” sur les normes et contrôles, déplorant l’absence de “mesures concrètes pour garantir” le revenu des agriculteurs de la part du gouvernement.Le monde agricole, confronté à une crise existentielle renforcée en 2024 par de graves aléas climatiques et sanitaires, s’était fortement mobilisé l’hiver dernier, obtenant de nombreuses promesses fiscales, financières ou sur les normes, de la part du gouvernement Attal.Leur mise en oeuvre a été en grande partie suspendue en raison de l’instabilité politique et les syndicats ont relancé leurs actions à l’automne, bien qu’en ordre dispersé.François Bayrou, qui avait déjà promis lundi en recevant les quatre principaux syndicats de tenir les engagements pris par ses prédécesseurs en 2024, a mené mardi dans son discours de politique générale une charge contre les contrôles et les normes environnementales auxquels les agriculteurs sont soumis, déclenchant une polémique autour des contrôles de l’Office français de la biodiversité (OFB).FNSEA et JA ont donné au gouvernement jusqu’au salon de l’Agriculture, organisé à partir du 22 février, pour engager des réformes pour alléger ces normes et contrôles, et concrétiser les engagements budgétaires et législatifs.
Les agriculteurs votent à partir de mercredi pour élire leurs représentants aux chambres d’agriculture, un scrutin à l’écho inédit qui déterminera le nouveau rapport de force entre des syndicats ayant tous gagné en visibilité depuis la crise de l’hiver dernier.Quelque deux millions d’électeurs – exploitants actifs ou retraités, mais aussi salariés et propriétaires fonciers – sont invités à s’exprimer du 15 au 31 janvier, sauf à Mayotte où le vote a été reporté après le cyclone Chido. Les résultats seront publiés au plus tard le 8 février.Acteurs clé, les chambres d’agriculture ont pour rôle d'”améliorer la performance économique, sociale et environnementale” des exploitations, selon le Code rural.Ces établissements publics conseillent et offrent des prestations aux exploitants (pour l’installation, la gestion de leur exploitation, la conformité avec la PAC, etc.), tout en représentant les intérêts agricoles auprès des pouvoirs publics.Tout l’enjeu du scrutin sera de voir si l’hégémonie de l’alliance FNSEA-Jeunes agriculteurs (JA), aujourd’hui à la tête de 97 chambres sur 101, mais contestée sur le terrain par la Coordination rurale (CR) et la Confédération paysanne, est ébranlée.Face au duo historique, la CR (deuxième syndicat avec trois chambres) espère en ravir entre 15 et 20, et la Confédération paysanne (qui dirige aujourd’hui celle de Mayotte), une dizaine.Revendiquant une hausse importante des adhésions, les deux challengers dénoncent une forme de cogestion installée entre le gouvernement et la FNSEA, l’ex-syndicat unique créé après-Guerre.Ils déplorent d’ailleurs un mode de scrutin favorable à l’alliance FNSEA-JA car attribuant à la liste arrivée en tête la moitié des sièges, le reste étant ensuite réparti à la proportionnelle. La Confédération paysanne, qui réclame plus de proportionnelle, s’est vu opposer lundi une fin de non-recevoir par François Bayrou, auprès duquel elle espérait pourtant trouver une oreille attentive au vu de son attachement à ce mode de scrutin au niveau politique.- “Appel au chaos” -Reconnaissant un contexte “pas facile”, le président de la FNSEA Arnaud Rousseau a déclaré mercredi lors de ses voeux à la presse vouloir “enrayer” la baisse de participation et espérer plus de 50%.Lors du précédent scrutin, en 2019, moins d’un agriculteur sur deux avait participé.”Notre objectif est de reprendre (les chambres) qui avaient été perdues ou celles qu’on n’a pas, tout en étant quand même clairvoyant”, a renchéri Pierrick Horel, président des JA, défendant un “projet plus structurant” selon lui que “l’appel au chaos” de la Coordination rurale.La présidente de la CR, Véronique Le Floc’h, a elle indiqué depuis la Loire-Atlantique qu’elle poursuivrait son “tour de France pour aller à la rencontre de tous les agriculteurs jusqu’à fin janvier”, prônant l’allègement des charges et des normes.”Je dis aux agriculteurs +n’ayez pas peur+. Soit vous restez couchés, soit vous changez de chambre. Mais dans tous les cas la Coordination rurale est prête. N’ayez pas peur, c’est ce que disait aussi Jean-Paul II”, a-t-elle déclaré lors d’une conférence.La Confédération paysanne, qui défend notamment l’agroécologie, dénonce pour sa part les “demandes populistes de la FNSEA et de la Coordination rurale” sur les normes et contrôles, déplorant l’absence de “mesures concrètes pour garantir” le revenu des agriculteurs de la part du gouvernement.Le monde agricole, confronté à une crise existentielle renforcée en 2024 par de graves aléas climatiques et sanitaires, s’était fortement mobilisé l’hiver dernier, obtenant de nombreuses promesses fiscales, financières ou sur les normes, de la part du gouvernement Attal.Leur mise en oeuvre a été en grande partie suspendue en raison de l’instabilité politique et les syndicats ont relancé leurs actions à l’automne, bien qu’en ordre dispersé.François Bayrou, qui avait déjà promis lundi en recevant les quatre principaux syndicats de tenir les engagements pris par ses prédécesseurs en 2024, a mené mardi dans son discours de politique générale une charge contre les contrôles et les normes environnementales auxquels les agriculteurs sont soumis, déclenchant une polémique autour des contrôles de l’Office français de la biodiversité (OFB).FNSEA et JA ont donné au gouvernement jusqu’au salon de l’Agriculture, organisé à partir du 22 février, pour engager des réformes pour alléger ces normes et contrôles, et concrétiser les engagements budgétaires et législatifs.
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