Des émissaires américains en Israël pour parler d’un cessez-le-feu au Liban et à Gaza

Des émissaires américains doivent avoir jeudi en Israël des discussions pour tenter d’avancer en vue d’un cessez-le-feu au Liban et dans la bande de Gaza, à l’heure où l’armée israélienne maintient la pression militaire sur le Hezbollah libanais et le Hamas palestinien.Malgré les coups infligés au Hezbollah, le mouvement pro-iranien continue de tirer des roquettes sur Israël, où cinq civils ont été tués à Metoula dans le nord, alors que les troupes israéliennes ont mené de nouvelles frappes meurtrières à Gaza et au Liban.Israël a juré de détruire  le Hamas après l’attaque menée par le mouvement islamiste contre son territoire le 7 octobre 2023, et lancé une offensive dévastatrice à Gaza. Le lendemain, en soutien au Hamas, le Hezbollah a ouvert un front contre le voisin israélien avant que les tirs transfrontaliers ne dégénèrent en guerre ouverte en septembre.A quelques jours de l’élection présidentielle aux Etats-Unis le 5 novembre et sur fond d’efforts en vue d’un cessez-le-feu, des responsables de la Maison Blanche, Amos Hochstein et Brett McGurk, se sont rendus en Israël pour discuter “d’une solution politique” au Liban et “des moyens de mettre fin au conflit à Gaza”, selon le département d’Etat mercredi.Ils sont attendus jeudi en Israël, selon des médias israéliens.Les Américains espèrent parvenir à un accord-cadre dans les prochains jours d’après le journal Israel Hayom,, alors que les dirigeants israéliens veulent neutraliser le Hezbollah dans les régions frontalières du sud du Liban pour permettre le retour de quelque 60.000 déplacés dans le nord d’Israël, cible des roquettes tirées du Liban.Selon la chaîne israélienne 12, Israël exige le retrait du Hezbollah au nord du fleuve Litani (sud du Liban), le déploiement de l’armée libanaise à la frontière israélienne, un mécanisme international d’application de la trêve et la garantie qu’Israël conservera sa liberté d’action en cas de menaces.Des responsables israéliens ont aussi affirmé que les soldats engagés dans une offensive terrestre dans le sud du Liban depuis le 30 septembre ne se retireraient pas de cette zone avant un accord qui satisferait les exigences de sécurité d’Israël.- Dissociation des fronts -Mercredi, le nouveau dirigeant du Hezbollah, Naïm Qassem, a affirmé que son mouvement pouvait continuer à combattre Israël, tout en se disant prêt à un cessez-le-feu “sous conditions”, sans toutefois préciser lesquelles.Le même jour, le Premier ministre libanais, Najib Mikati, a estimé que le Hezbollah avait “tardé” à dissocier le front libanais du front de Gaza, alors que ce mouvement affirme depuis des mois vouloir combattre “l’ennemi” jusqu’à la fin de “l’agression israélienne à Gaza”.Selon des experts et la presse locale israélienne, cette dissociation a été rendue possible par les succès remportés par la vaste campagne de frappes israélienne qui a décimé la direction du Hezbollah. D’après des médias israéliens, un cessez-le-feu avec le Hezbollah en premier semble de plus en plus probable, après que le chef d’état-major israélien Herzi Halevi a fait état du “démantèlement total de la chaîne de commande” du mouvement libanais.Israël concentre depuis le 23 septembre ses opérations au Liban avec des frappes israéliennes principalement sur les fiefs du Hezbollah dans le sud et l’est du pays, et dans la banlieue sud de Beyrouth.Jeudi, six secouristes affiliés au Hezbollah et son allié Amal ont été tués dans des raids israéliens dans le sud du Liban, selon le ministère libanais de la Santé. La ville de Tyr (sud) a aussi été la cible d’une frappe.Des affrontements opposent en outre soldats israéliens et combattants du Hezbollah dans les régions frontalières du sud, selon l’agence nationale de presse libanaise. Plus de 1.780 personnes ont été tuées depuis le 23 septembre au Liban, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles.A Metoula, ville du nord d’Israël proche de la frontière, “un fermier et quatre travailleurs agricoles étrangers” ont été tués par des roquettes tirées depuis le Liban, selon le maire David Azoulai.- Refus d’une “trêve temporaire” -Sur le front sud d’Israël, dans la bande de Gaza, l’armée israélienne concentre principalement son offensive meurtrière dans le nord depuis le 6 octobre, où le Hamas cherche à regrouper ses forces selon elle.Sept frappes aériennes nocturnes ont ciblé Jabalia, Beit Lahia et Gaza-ville, d’après des témoins.Les pays médiateurs -Egypte, Etats-Unis, Qatar- s’apprêtent à proposer une trêve “de moins d’un mois” à Gaza, prévoyant un échange d’otages israéliens contre des prisonniers palestiniens et une augmentation de l’aide humanitaire dans le territoire ravagé et menacé de famine selon l’ONU, a indiqué une source proche des négociations.Mais un responsable du Hamas, Taher al-Nounou, a réitéré le refus de son mouvement d’une “trêve temporaire”, réclamant un retrait israélien de Gaza et “l’arrêt permanent” de la guerre.L’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur les données officielles israéliennes, incluant les otages tués ou morts en captivité.Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Un total de 97 restent otages à Gaza dont 34 ont été déclarées mortes par l’armée israélienne.L’offensive de représailles israélienne à Gaza a fait 43.163 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas.
Thu, 31 Oct 2024 12:50:37 GMT